(insulinothe
´rapie associe
´e ou non aux antidiabe
´tiques oraux)
chez 27 % des patients (n = 8). La dure
´e moyenne d’hospita-
lisation e
´tait de 12,4 6,7 jours avec des extre
ˆmes de cinq
et vingt-sept jours. Le de
´ce
`s survenait dans 87 % des cas. Deux
de nos patients ont e
´te
´libe
´re
´s et quatre transfe
´re
´s en chirurgie
pour une de
´rivation bilio-digestive. Parmi ceux transfe
´re
´s
en chirurgie, deux sont de
´ce
´de
´s avant l’intervention et les
deux autres dans les suites de l’intervention, apre
`sunde
´lai de
deux mois.
Discussion
La limite majeure de notre e
´tude est l’absence de preuve
histologique et le diagnostic purement radiologique. En huit ans,
trente cas de cancer du pancre
´as ont e
´te
´recense
´s soit une
fre
´quence hospitalie
`re de 0,68 %. Ces patients ne repre
´sentent
qu’une infime partie des cas de cancer du pancre
´as au Togo :
l’e
´tude a e
´te
´re
´alise
´e dans le seul service de gastro-ente
´rologie
du CHU Campus de Lome
´, et bon nombre de cas seraient
diagnostique
´s dans les services de chirurgie digestive et de
me
´decine interne et autres centres de sante
´, constituant ainsi
un biais de se
´lection. De ce fait, les donne
´es issues de ces
trente observations ne sauraient e
ˆtre transpose
´sa
`l’ensemble
des cancers de pancre
´as au Togo. Une e
´tude multicentrique
impliquant les diffe
´rents services ci-dessus e
´nume
´re
´s s’ave
`re
ne
´cessaire pour avoir une ide
´ere
´elle de la pre
´valence de cancer
du pancre
´as au Togo. La pre
´valence du cancer du pancre
´as n’est
pas bien connue, que ce soit en Afrique noire en ge
´ne
´ral ou au
Togo en particulier. Ainsi, 107 cas en cinq ans et demi ont e
´te
´
notifie
´sdanslase
´rie se
´ne
´galaise [8], quatorze cas en sept ans et
quinze cas en trois ans au Cameroun [6, 9].Lafre
´quence annuelle
est en augmentation, avec des pics en 2010 et 2013 (27 %). Cela
pourrait s’expliquer par une augmentation de la population
ge
´ne
´rale et une pratique plus courante de l’e
´chographie et
du scanner. L’a
ˆge moyen de nos patients e
´tait de 55,6 ans,
comparable aux donne
´es de Traore
´[10] au Mali qui notait un
a
ˆge moyen de 60 ans. En revanche, Lefevre et al. [11], en France,
observe un a
ˆge moyen plus avance
´: 69,9 ans. Le cancer du
pancre
´as reste une affection du sujet a
ˆge
´, l’a
ˆge moyen e
´tant dans
tous les cas voisin de la soixantaine [11]. La pre
´dominance
masculine a e
´te
´note
´e, dans notre e
´tude, avec 63 % d’hommes,
soit un sex-ratio de 1,72 conforme aux re
´sultats de Traore
´[10] et
proche de ceux de Bengue
´et al. [8]. Toutes les e
´tudes rapportent,
dans des proportions variables, cette pre
´dominance masculine
[7, 11]. Le cancer du pancre
´as semble e
ˆtre une affection des sujets
a
`revenu faible. Ainsi 28 % de nos patients e
´taient de couche
socio-e
´conomique moyenne (ayant moins de 150 euros
[97 500 FCFA] par mois). La dure
´e moyenne d’e
´volution avant
l’hospitalisation e
´tait de 4,4 mois, similaire aux donne
´es de la
litte
´rature – Traore
´[10] rapportant 4,2 mois, et Abdelmadjid, [1] en
Tunisie, un de
´lai plus court : 2,5 mois. Ceci peut s’expliquer par le
retard a
`la consultation de nos populations, qui s’orientent dans
un premier temps vers des traitements traditionnels. Les facteurs
de risque associe
´s chez nos patients sont : le tabac, chez huit
patients (27 %) et l’alcoolisme chronique, chez huit patients
(27 %). Le ro
ˆle du tabac dans la gene
`se du cancer a e
´te
´clairement
e
´tabli [12]. Quant a
`l’alcool, une me
´ta-analyse re
´cente a montre
´
qu’il avait un effet significatif, avec un risque dose-de
´pendant
(ro
ˆle de la pancre
´atite chronique alcoolique qui est un facteur de
risque majeur connu) [13]. Les autres facteurs comme le diabe
`te
ou l’obe
´site
´seraient aussi implique
´s dans la survenue du cancer
du pancre
´as, mais a
`un moindre degre
´. L’implication des facteurs
ge
´ne
´tiques, non recherche
´s dans notre e
´tude, est de plus en plus
invoque
´e, avec la de
´couverte des mutations CDKN2A dans le
cancer du pancre
´as ; cette donne
´e pourrait jouer un ro
ˆle dans les
de
´pistages familiaux des personnes a
`risque [14]. Les manifesta-
tions cliniques du cancer du pancre
´as chez nos patients ont e
´te
´
domine
´es par un amaigrissement, une douleur abdominale et un
icte
`re. Il s’agit des manifestations surtout observe
´es quand la
le
´sion est situe
´e dans la te
ˆte du pancre
´as, ce qui e
´tait le cas chez
vingt-cinq de nos patients (96 %). Ces sympto
ˆmes ont motive
´
la re
´alisation de l’e
´chographie abdominale, qui est largement
utilise
´e dans la plupart des centres de sante
´au Togo, mais dont la
sensibilite
´et la spe
´cificite
´sont limite
´es [15, 16]. En revanche,
Traore
´, dans son e
´tude prospective au Mali, observe la triade
icte
`re-grosse ve
´sicule biliaire-he
´patome
´galie (loi de Courvoisier-
Terrier) dans 51,2 % des cas. Le scanner abdominal a e
´te
´re
´alise
´
chez 87 % de nos patients, et identifiait une masse pancre
´atique
dans 100 % des cas avec dilatation du chole
´doque dans 23 %
des cas et dilatation du Wirsung dans 43 %. Ces re
´sultats sont
conformes avec ceux de Traore
´, confirmant ainsi la forte
spe
´cificite
´du scanner abdominal dans le diagnostic du cancer
du pancre
´as. Concernant le sie
`ge, les cancers ce
´phaliques e
´taient
plus fre
´quents (92 %), conforme
´ment aux donne
´es de la
litte
´rature [1, 7]. La nature histologique n’a pu e
ˆtre pre
´cise
´e
dans notre e
´tude ; selon la litte
´rature, l’ade
´nocarcinome est
le plus fre
´quent. Seuls quatre patients ont e
´te
´transfe
´re
´s dans
le service de chirurgie visce
´rale, mais l’e
´volution a e
´te
´marque
´e
par le de
´ce
`s.
Conclusion
Le cancer du pancre
´as semble e
ˆtre en augmentation au Togo,
probablement en relation avec le de
´veloppement des techni-
ques d’imagerie diagnostique. Il est de
´couvert a
`un stade
avance
´, empe
ˆchant ainsi tout geste curatif. A
`de
´faut d’un
diagnostic pre
´coce, la prise en charge est domine
´e par un
traitement palliatif, d’ou
`la ne
´cessite
´d’un diagnostic pre
´coce,
par la vulgarisation et la pratique de l’e
´chographie et du scanner
abdominal au moindre signe d’appel, en particulier en cas de
facteur de risque (ante
´ce
´dent familial au premier degre
´et de
pancre
´atite chronique).
Conflits d’inte
´re
ˆt:aucun.
Tableau 3. Re
´partition des patients selon les aspects scanographiques des le
´sions
Table 3. Distribution of patients according to features of tumor on CT
Aspects scanographiques
des le
´sions
Effectif(n) Pourcentage
(%)
Tumeurs
Tumeur te
ˆte du pancre
´as 24 92
Tumeur corps du pancre
´as - -
Tumeur queue du pancre
´as 2 8
Dilatation des voies biliaires
Dilatation VBIH 13 50
Dilatation du chole
´doque 6 23
Dilatation du Wirsung 11 42
Me
´tastase he
´patique
Foie secondaire 7 26
Me
´decine et Sante
´Tropicales, Vol. 25, N83 - juillet-aou
ˆt-septembre 2015 325
Cancer du pancre
´as
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