apr
es ajustement notamment sur l’^
age et la consommation
ethylique [9].
‘‘ Les effets respectifs du diabe` te sucre´
et de la pancre´atite chronique
sur le de´ veloppement d’un ade´ nocarcinome
pancre´ atique semblent se potentialiser’’
Le recrutement de la plupart des
etudes
epid
emiologiques
sus-cit
ees
etait hospitalier. Or, il est possible que ces
malades soient atteints de formes plus s
ev
eres de DS et
aient plus souvent recours
a l’insulinoth
erapie ; ce qui
pourrait constituer des biais potentiels dans l’
etude des
facteurs de risque de CP. Plusieurs de ces
etudes ont
rapport
e que l’insulinoth
erapie, particuli
erement chez les
malades ayant eu un DS de survenue r
ecente,
etait associ
ee
a une augmentation du risque de CP [5]. Toutefois,
plusieurs
etudes cliniques et pr
ecliniques ont infirm
e une
possible augmentation du risque de CP chez les
diab
etiques trait
es par insuline [10].
La plupart des
etudes pr
ec
edentes ont inclus des patients
diab
etiques sans distinguer les types I et II. Bien que le
risque de d
evelopper un CP semble moins important chez
les diab
etiques de type I [7], la seule m
eta-analyse (n = 39)
sur ce sujet a rapport
e un risque relatif de 2 (IC 95 % [1,37-
3,01]) [11]. Les diab
etiques de type I ont recours plus
pr
ecocement et de fac¸on plus prolong
ee
a l’insuline que les
diab
etiques de type II ; d
es lors, si le DS est un facteur
favorisant le d
eveloppement du CP, l’insuline n’en est pas
le seul responsable. De plus, l’
evolution est plus longue, et
l’insulinoth
erapie plus prolong
ee en cas de DS de type I que
de type II. Si la dur
ee d’
evolution du DS
etait un facteur de
risque de CP, le risque relatif de CP serait alors
significativement plus
elev
e chez les patients ayant un
DS de type I. Toutefois, le diab
ete de type I n’est pas
caract
eris
e par une hyperinsulin
emie, condition favorisant
l’apparition du CP chez les diab
etiques de type II.
Le diabe`te d’apparition re´ cente comme
manifestation du cancer du pancre´as ?
Il semble que le CP entraı
ˆne un DS par un m
ecanisme
d’insulinor
esistance p
eriph
erique : la cascade de signalisa-
tion d
eclench
ee par l’insuline dans les muscles squeletti-
ques est alt
er
ee
a de multiples
etapes [3, 12]. Une
alt
eration de la maturation et de la s
ecr
etion d’insuline
et une augmentation du rapport insuline/amyline ont
egalement
et
e
evoqu
ees. Enfin, le CP pourrait exercer un
contr^
ole paracrine n
egatif sur les ı
ˆlots de Langerhans. Un
autre argument a
et
e apport
e par Pannala et al. [2] : la
r
esection du CP chez des patients diab
etiques avait
entraı
ˆn
e la disparition du DS dans 57 % des cas lorsqu’il
etait de survenue r
ecente, alors qu’elle n’avait pas
d’influence s’il
evoluait de longue date (p = 0,009).
‘‘ L’ade´ nocarcinome pancre´atique
est a` l’origine d’une insulino-re´sistance
pe´ riphe´rique parane´ oplasique’’
La pr
esence d’un diab
ete semble d’autant plus ^
etre
corr
el
ee au risque de CP que sa survenue est r
ecente.
Plusieurs
etudes ont rapport
e un plus grand nombre de DS
r
ecents chez les patients atteints de CP en comparaison
avec des t
emoins [1, 2]. Un HR de 5,38 (IC 95 % [3,5-8,3])
a
et
e rapport
e la premi
ere ann
ee d’
evolution du diab
ete
[8]. Plusieurs m
eta-analyses ont montr
e que le risque de CP
diminuait progressivement avec l’anciennet
e du diab
ete et
qu’il
etait ind
ependant de la consommation tabagique et
du surpoids [5, 8]. La plupart des
etudes
epid
emiologiques
concluent
a un risque plus
elev
e de diagnostiquer un CP au
cours des deux premi
eres ann
ees suivant la d
ecouverte
d’un DS, ce risque
etant par la suite d
ecroissant
pour ne plus ^
etre qu’inconstamment significatif apr
es
10 ans d’
evolution [1, 5, 8, 13]. Toutefois, il existe une
h
et
erog
en
eit
e dans la d
efinition du caract
ere « r
ecent » de
la survenue qui peut varier de 1
a 5 ans selon les
etudes.
‘‘ Un diabe` te sucre´ dont l’apparition pre´ce`de
le diagnostic de l’ade´ nocarcinome
pancre´ atique de fac¸on re´ cente en est plus
une conse´ quence qu’un facteur favorisant
de celui-ci’’
L’identification d’
el
ements permettant une distinction
entre DS r
ecent li
e
a un CP et DS « classique », au
moment de leur diagnostic, permettrait de mieux
caract
eriser les malades les plus
a risque de d
evelopper
un CP, et potentiellement d’identifier pr
ecocement ceux
ayant un CP potentiellement r
es
ecable. L’incidence du CP
chez les nouveaux cas de DS diagnostiqu
es apr
es 50 ans a
et
e estim
ee
a 0,85 % [14] ; un cas suppl
ementaire de CP
etait diagnostiqu
e tous les 332 nouveaux cas de DS dans
une autre
etude [13]. Cela indique l’inutilit
eder
ealiser
syst
ematiquement des examens approfondis
a la recherche
d’un CP au moment du diagnostic d’un diab
ete, sauf s’il
existe d’autres facteurs de risque de CP (ob
esit
e,
tabagisme) et/ou des signes digestifs associ
es
evocateurs
de ce cancer (douleur, ict
ere...). Parmi les signes cliniques,
seule la perte pond
erale serait plus fr
equente chez les
malades ayant un DS r
ecent associ
e
a un CP [15].
L’apparition tardive d’un DS, de surcroı
ˆt s’il est s
ev
ere
d’embl
ee et/ou associ
e
a d’autres signes tels qu’une perte
89
HEPATO-GASTRO et Oncologie digestive
vol. 20 n82, f
evrier 2013
Cancer du pancr
eas et diab
ete
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