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chocs pétroliers, modification des anticipations et des
préférences des agents économiques pour des raisons
extrinsèques…de très nombreux concepts ont été
mobilisés pour tenter d’expliquer la cyclicité de
l’économie sans qu’aucun ne s’impose sur un plan
théorique.
C’est pourquoi une approche empirique est peut-être à
privilégier pour pouvoir anticiper les récessions. Une
analyse des contributions à la volatilité du cycle
économique montre le rôle prépondérant de quatre
postes de la demande dans les variations du PIB :
la consommation de biens durables ;
l’investissement résidentiel ;
l’investissement des entreprises ;
le stockage des entreprises.
Bien que contribuant seulement au quart de l’activité
économique, ces composantes « cycliques »
représentent 80%de la volatilité de
l’activité économique et expliquent toutes les chutes en
récession. Réciproquement, quasiment toutes les
chutes d’activité dans les secteurs cycliques
débouchent sur une récession (voir graphique 7).
Àl’exception de la récession de 1953-1954, expliquée
par la baisse des dépenses de défense après la guerre
de Corée (à l’époque, les dépenses de défense
représentent 15%du PIB), la totalité des récessions
est précédée par un pic du poids des composantes
cycliques. Ce pic est atteint avec plus ou moins
d’avance sur l’entrée en récession, mais il est toujours
atteint en amont (voir graphique 8).
Plus précisément, c’est l’investissement résidentiel qui
semble jouer un rôle important dans les récessions.
Les travaux d’Edward Leamer(2) montrent qu’un
ralentissement de celui-ci a toujours été observé en
amont des récessions. Dans le sens inverse, tous les
retournements du secteur résidentiel se sont
accompagnés d’une récession à l’exception de ceux
de 1951-52 et 1966-67, mais dans ces deux cas, la
dépense publique avait fortement augmenté, du fait
des guerres de Corée et du Vietnam, ce qui avait
permis d’absorber le choc. Les autres composantes
« cycliques » ont plutôt tendance à produire leurs
effets dans un second temps, une fois que l’économie
a basculé en récession.
(2) Edward E. Leamer, 2007. "Housing is the business cycle," Proceedings - Economic Policy Symposium - Jackson Hole, Federal Reserve Bank of Kansas City, pages 149-233.
L’opinion exprimée ci-dessus est datée du mois de mars 2016 et est susceptible de changer.
Graphique 8
Poids dans le PIB des composantes cycliques
Stockage, investissement, consommation de biens durables
Graphique 7
Contribution à la croissance sur un an des composantes
cycliques et non cycliques
Sources : Lazard, Factset
Graphique 6
Profits après impôts
En pourcentage du PIB
Source : Factset
Bien que contribuant seulement au quart de l’activité
économique, ces composantes « cycliques » représentent
80% de la volatilité de l’activité économique et
expliquent toutes les chutes en récession.
Source : Factset