I- La distinction entre risque et incertitude
11- Les prémisses : fréquentistes et laplacien
Il existe deux manières de mesurer les probabilités d’occurrence d’un évènement futur :
soit en se fondant sur les régularités passées, soit en se fondant sur la règle de
l’équiprobabilité, après avoir utilisé les informations disponibles.
Ces deux manières de faire sont une manière d’éliminer le problème de l’incertitude, pas
de le régler.
12- L’approche Ramsey-Savage dite de « l’utilité espérée ».
Bentham a proposé le concept d’utilité espérée mais ce concept pose deux problème :
l’utilité n’est pas « cardinale » et l’on ne dispose pas toujours d’une série de probabilité
objective (parce que l’on ne dispose pas toujours, en particulier d’une série complète des
états du monde possible).
Ramsey et Savage proposent en deux temps de régler le problème , par le concept de
probabilité subjective (Ramsey) puis de maximisation de l’utilité espérée entendue de
manière ordinale (Savage).
Cette méthode « supprime » toute référence audible à l’objectivité de l’incertitude, de sa
mesure, de son évaluation. La prise de risque, qui inclut sa mesure, est renvoyée dans le
domaine de la pure « subjectivité » au même titre que les préférences des agents. On y
perd toute compréhension pratique de ce que signifie agir dans l’incertain.
13- La notion d’incertitude (Keynes/Knight)
Pour assumer le problème de l’incertitude il faut se référer à Keynes : « we simply do not
no ». Ce qui est pédagogiquement traduit par Knight et sa distinction restée célèbre entre
incertitude probabilisable et incertitude radicale.
Keynes développe une théorie de l’action en incertitude fondée sur le principe d’une
relation de probabilité établit logiquement entre un ensemble de prémisse (connus avec
certitude) et les conséquences logiques que l’on peut en tirer. Cette relation logique est
vraie, mais elle n’est pas exclusive d’autres enchaînements logiques possibles, parce que
l’ensemble des prémisses est incomplet ou que certaines autres relations logiques entre ces
prémisses n’ont pas été correctement perçues. La relation de probabilité est donc fondée,
mais incertaine…
Peut-on « mesurer » à quel point elle est incertaine, bien sûr que non, sauf à connaître les
éléments qui manquent pour que l’ensemble des prémisses soient complets ou encore à
être capable de percevoir toutes les relations logiques possibles. Cognitivement c’est
impossible, mais plus généralement, en matière économique et humaine, connaître les
prémisses de nos actions cela impliquerait de connaître d’avance toutes nos motivations,
consciente ou inconsciente, notre potentiel créatif, et plus encore nos réactions aux
possibles actions des autres. En fait il faudrait être dans un monde sans acteur.
En revanche on peut connaître le poids de la probabilité, ou de l’argument, c'est-à-dire,
d’une certaine manière la taille relative de l’ensemble des prémisses connues, et, plus on
est informé, moins on est incertain.