3 5 ATTALENS Le projet d’appartements protégés pourrait aboutir d’ici à fin 2013 8 AVRIL 2011 – NO 13 FR. 1.70 Nouveau coup dur pour l’épicerie de Palézieux-Gare fermée brutalement m le HÔPITAL CHÂTEL-ST-DENIS PALÉZIEUX 5-8 GRANGES (VSE) Inauguration de la caserne 6 MÉMENTO - CINÉMA AVIS MORTUAIRES VEVEYSE – RÉGION D’ORON – JORAT essager J.A. 1618 Châtel-Saint-Denis En dix ans, l’unité des soins palliatifs de Châtel est devenue une référence Depuis 2001, l’unité des soins palliatifs de ChâtelSt-Denis fonctionne à plein régime. Des débuts hésitants au guidage d’un projet pilote, Le Messager revient sur ces dix ans d’histoire avec ses principaux acteurs. P artie de rien, il y a dix ans, l’unité des soins palliatifs (USP) a progressé à tâtons pour acquérir le savoir-faire qui est le sien aujourd’hui. «Tout est allé très vite. Je me souviens encore des premières discussions. On partait totalement dans l’inconnu et on a dû apprendre un nouveau métier», se remémore la doctoresse Patricia Vuichard, fondatrice de l’USP de ChâtelSt-Denis. médicament. Mais, ailleurs, les infirmières ne peuvent pas souvent le faire… cette pratique n’est pas remboursée par les assurances à domicile», déplore Patricia Vuichard. L’esprit d’équipe y est aussi plus intense qu’ailleurs. Chaque patient exprimera ses volontés et ses attentes à la personne de son choix. Cela peut être à un médecin ou à une infirmière, mais, également, à l’ergothérapeute, le nutritionniste, l’aumônier ou même la femme de ménage. «Ici, ce n’est pas le médecin qui donne des ordres. Chacun collabore avec ses moyens. L’important, c’est que le patient obtienne ce dont il a besoin», commente le docteur Boris Cantin, nouveau médecin-chef du service. Et l’équipe ne travaille pas exclusivement avec les patients: les familles et les proches sont associés, autant que faire se peut, à cet accompagnement du malade dans ses derniers jours. Une solide expérience Prendre le temps C’est que ce service est unique à plus d’un titre. A commencer par le fait que ni rythme ni traitement ne sont imposés au patient. C’est lui qui décide à tout moment de ce qu’il désire ou pas. Alors que la productivité régit les journées du personnel soignant de tous les autres services, à l’USP on peut prendre le temps d’écouter et de rassurer. «Prendre la main du patient pendant rien qu’un quart d’heure est parfois bien plus efficace que de donner un Grâce à ses dix ans d’expérience, le site châtelois est devenu une référence en la matière (lire encadré). Dix ans au cours desquels le personnel a beaucoup appris, principalement auprès des patients. Son premier pensionnaire, la doctoresse s’en souvient encore: «c’était un peintre et il avait accroché ses tableaux dans sa chambre et les couloirs. On se serait cru dans une galerie d’art. Depuis, nous avons toujours conservé cette pratique.» De plus, des 22 membres de l’équipe, plusieurs Encadrement extrahospitalier de qualité Lancé en janvier 2009, le projet Voltigo a pour but de fournir un accompagnement et un soutien adapté à toute personne souffrant d’une maladie cancéreuse, ainsi qu’à ses proches. Ce projet fribourgeois avait été retenu, conjointement à ceux de Zurich et du Valais, pour être soutenu par la ligue suisse contre le cancer (LSC), alors que quatorze cantons étaient en lice. Dans la pratique, il doit notamment développer l’offre des soins palliatifs à domicile. Disposant déjà d’une équipe relais, l’USP de Châtel-St-Denis s’est ainsi retrouvée au chœur du projet pilote. Voltigo touche à sa fin. L’aide de 380 000 francs de la LSC, associée aux 250 000 francs du canton, s’achève cette année. «Nous allons bientôt savoir si tout le travail accompli sera finalement pérennisé ou si ça n’aura servi à rien», explique la doctoresse Patricia Vuichard. L’un des principaux défis pour la mise en œuvre de celui-ci était de créer une «communauté» de professionnels engagés dans l’encadrement des personnes touchées par le cancer. «Les ambulatoires, les EMS, ou les médecins traitants, par exemple, sont moins habitués à travailler de manière pluridisciplinaire. Pour nous, c’est une évidence et notre rôle est de leur transmettre ces valeurs», confirme la Semsaloise. Une partie de l’équipe soignante de l’USP, regroupant infirmières, aides-soignantes et physiothérapeutes, ainsi que les docteurs Patricia Vuichard et Boris Cantin (à l’arrière-plan, au centre) XF soignants – à l’instar de l’infirmièrecheffe Marie-Flore Ernoux – sont présents depuis le premier jour. Expérience qui sera profitable à tous les centres qui verront le jour ces prochaines années. Dix ans de service Mais, pour l’heure, l’USP de Châtel est une structure unique dans le canton et sa capacité de douze lits ne répond pas à la demande. Le manifeste de Fribourg, qui a provoqué sa création, prévoyait, en 2001, que les soins palliatifs soient accessibles à tous, dans les cinq ans. Dix ans plus tard, on est loin du compte. «C’est frustrant de constater la lenteur des décisions politiques. On souhaiterait avoir plus de moyens pour accompagner les patients sur le chemin qu’ils désirent et surtout à leur domicile. Quand on est sur le terrain, on aimerait que les choses aillent plus vite», explique Patricia Vuichard. Dernièrement, plusieurs projets sont en marche, comme à Meyriez, où trois lits provisoires préfigurent la nouvelle unité de huit lits en préparation. Si la Semsaloise Patricia Vuichard a dirigé l’USP de Châtel-St-Denis depuis sa création, le 9 avril 2001, elle a désormais décidé de laisser sa place pour se consacrer de manière plus exclusive au service d’oncologie de Riaz. Ainsi, progressivement, c’est le «palliatologue» spécialisé Boris Cantin – récemment rentré du Xavier Fernandez L’USP vue de l’intérieur «Tout le monde n’est pas fait pour ce travail. Mais, pour certains, c’est une vocation», explique Josiane Oberson, aide-soignante depuis six ans à l’USP de Châtel-St-Denis. Accompagner des personnes malades dans les derniers instants de leur vie est une tâche ardue, mais plus enrichissante qu’il n’y paraît. «Des fois on pleure, des fois on rit et parfois on chante. L’USP n’est pas un mouroir, c’est un lieu où on vit jusqu’au bout. On en repart souvent avec de vrais cadeaux dans les paroles des patients. Un jour, l’un d’eux m’a dit: "Je ne veux pas donner plus de jours à ma vie, mais plus de vie à mes jours." Je ne l’oublierai jamais.» Publicité R. Estoppey Sàrl Route de Moudon 39 1610 Oron-la-Ville Tél. 021 907 86 45 Fax 021 907 94 58 Canada – qui va la remplacer à la tête de l’USP. «Je reste la responsable au niveau médical pour encore quelques mois et je continuerai toujours de garder un pied ici, en tant que spécialiste en oncologie», précise-t-elle. Grand choix de: ● Fleurs ● Vivaces ● Plantons de légumes ● Oignons, échalotes ● Semences légumes et fleurs ● Condimentaires ● Pommes de terre à planter Ouverture: lundi à vendredi 8 h - 12 h / 13 h - 18 h; samedi 8 h - 12 h / 13 h - 16 h Dans un service où les gens ne viennent pas pour guérir, «il faut être clair avec la mort. Elle fait partie de la vie. Il faut l’accepter et être en paix avec ça», précise l’aide-soignante. Malgré leur préparation, les membres de l’équipe sont con-frontés à des situations pénibles. Lorsqu’ils sont amenés à accueillir un proche ou lorsque le malade est une personne particulièrement jeune, ce travail laisse des marques indélébiles. «Ici, on apprend ce qu’est l’humanité. Tous les médecins en formation devraient faire un stage dans les soins palliatifs. Ce qu’ils peuvent apprendre ici, ils ne le retrouveront dans aucun bouquin», souligne Patricia Vuichard.