C@mpus National de pédiatrie et chirurgie pédiatrique TICEM – UMVF
Auteur : Pr. A. Bourrillon (Hôpital Robert DEBRE – Paris) MAJ : 03/01/2006
2. Primo-infection herpétique génitale de l’enfant :
Concerne avant tout l’adolescente sous forme d’une vaginite aiguë et douloureuse s’accompagnant
de fièvre et d’adénopathies inguinales sensibles.
Les vésicules se transforment en érosions à topographie vulvaire, vaginale et souvent anale. Une
rétention d’urine peut être associée.
La cicatrisation est spontanée en 2 à 3 semaines.
3. Primo-infection oculaire :
Le diagnostic est celui de l’étiologie d’une kérato-conjonctivite unilatérale aiguë avec œdème
palpébral, vésicules et adénopathie prétragienne imposant un examen ophtalmologique, l’examen à la
lampe à fente pouvant montrer des aspects caractéristiques.
Le risque de surinfection contre-indique les corticoïdes et les anesthésiques locaux.
4. Herpès récurrent :
- Fréquent : 10 % environ des individus.
- Facteurs déclenchants : défaillance transitoire de l’immunité cellulaire, fièvre, soleil, stress,
traumatismes locaux.
- Morphologie : après quelques heures de signes fonctionnels à type de picotements ou de prurit,
survenue d’une plaque érythémateuse puis de vésicules groupées en bouquet. Ces éléments
confluent et se rompent conduisant à une érosion puis une croûte dont la chute s’effectuera en
quelques heures.
- Signes associés rares : fébricule et adénopathies satellites.
- La topographie des récurrences est identique chez un sujet donné et est déterminée par la
localisation de la primo-infection : labiale, cutanée, cornéenne ou génitale.
Le diagnostic de ces infections est le plus souvent clinique et nécessite rarement des examens
complémentaires pour confirmation :
- La culture virale n’est justifiée que dans les formes sévères
- Les tests immuno-enzymatiques par immunofluorescence ou par hybridation in situ permettent
d’identifier HSV1 et HSV2.
- La détection de l’ADN viral par PCR est une technique spécifique extrêmement sensible exposant à
des risques de faux positifs.
- L’examen sérologique n’a d’intérêt que dans la primo-infection (IgM spécifiques). Les techniques
sérologiques de routine permettent de discriminer les anticorps anti-HSV1 et anti-HSV2.
2- Traiter une poussée d’herpès cutané et muqueux.
- règles d’hygiène élémentaires :
• informer du caractère infectieux et transmissible de cette infection
• protéger de l’auto-inoculation : lavage des mains
- l’aciclovir est le premier traitement ayant une efficacité démontrée dans les infections herpétiques
cutanéo-muqueuses. Le valaciclovir (Zelitrex) bénéficie d’une meilleure pharmacocinétique permettant
de réduire le nombre de doses journalières, mais il n’existe que sous forme de comprimés.
Indications :
1-Primo-infection
- gingivo-stomatite : le traitement par aciclovir peut être indiqué dans les formes sévères (difficultés
d’alimentation majeures) mais aucune efficacité n’a cependant été démontrée sur la fréquence ou la
sévérité des récidives éventuelles.
aciclovir par voie orale à la dose de 200 mg (100 mg avant 2 ans) 5 fois/ j pendant 7 à 10 j.
- primo- infection génitale : mêmes posologies d’aciclovir dont l’efficacité est démontrée sur la durée
de contagiosité mais aussi sur la durée de la poussée aiguë et des signes fonctionnels.
- La coexistence de signes méningés conduirait à l’administration de ce traitement par voie
parentérale à la dose de 250 mg/m² toutes les 8 heures chez l’enfant de plus de 3 mois.
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