
Économie et Solidarités, volume 34, numéro 1, 2003 137
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Tiré de :
Économie et Solidarités
, vol. 34, no 1, Marguerite Mendell et Benoît Lévesque,
responsables
limits due to its nature and the strategies of various actors, the GV’s are more apt
than the new professional peasant organizations to promote public interest and the
socio-economic development of the entire village.
RESUMEN • Este artículo trata de la pertinencia del groupement villageois (GV)
en Burkina-Faso frente a la aparición reciente de nuevas organizaciones campesinas.
Contra la tesis que vaticina el fin de los GV, el artículo sugiere que estos regrupa-
mientos juegan aún un rol esencial como actores de desarrollo socioeconómico en
el contexto actual de sub-equipamiento agrícola de los campesinos, de la
insuficiencia de créditos, del déficit de bienes y servicios públicos. De hecho, en el
plano conceptual, el GV es una organización de economía social de tipo comunitario.
Combina de manera estructural, lo económico y lo social, lo mercantil y lo no
mercantil, el mercado y la solidaridad asociativa, todo ello al servicio del desarrollo
socioeconómico del territorio local (comunidad campesina). A pesar de los límites
que son impuestos por la naturaleza y las estrategias de los actores, el GV logra
traducir mejor que las organizaciones profesionales en emergencia el interés
colectivo y promover el desarrollo socioeconómico de toda la comunidad campesina.
— • —
INTRODUCTION: LE GROUPEMENT VILLAGEOIS (GV),
UNE ORGANISATION EN VOIE DE DISPARITION ?
Les années 1990 ont été marquées au Burkina Faso2, par l’émergence de nou-
velles organisations paysannes3 et le risque de disparition4 des groupements
villageois. Cette situation a été favorisée par le processus de mondialisation et
de désengagement de l’État qui, tous deux, poussent à la spécialisation des
organisations paysannes dans le milieu rural, à leur professionnalisation. Les
théories économiques explicatives de l’émergence des nouvelles organisations,
fondées sur l’individualisme méthodologique et l’ «économisme » semblent
corroborer la thèse de la fin des groupements villageois. Les performances éco-
nomiques et sociales parfois mitigées des groupements villageois et/ou le
surendettement des groupements villageois des zones cotonnières achèvent de
convaincre de l’inutilité de ces derniers et de la nécessité de passer à des formes
d’organisation «supérieures». Tout se passe donc comme si les nouvelles
organisations paysannes étaient de même nature, de «qualité supérieure» et
substituables aux groupements villageois; ceux-ci auraient fini de jouer un rôle
significatif dans le développement économique et social. Certes, la littérature
abondante et parfois critique qui leur a été consacrée, notamment dans les
décennies 1970 et 1980 (Gosselin, 1969; Belloncle, 1978, 1984 ; Esman et Uphoff,
1984; Gentil, 1984, 1986 ; Pradervand, 1989; Mercoiret, 1992; Jacob et Lavigne
Delville, 1994; Olivier de Sardan, 1995), pourrait laisser croire que tout a été dit
sur les organisations coopératives et de type coopératif. Cette littérature a
éclairé, en effet, bien des aspects des organisations paysannes en Afrique. Les
critiques sur l’égalitarisme et la solidarité africaine (Meister, 1977; Gentil, 1984),
la mise en garde contre l’universalisme coopératif (Belloncle, 1984), la mise en