Économie et Solidarités, volume 34, numéro 1, 2003 185
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Tiré de :
Économie et Solidarités
, vol. 34, no 1, Marguerite Mendell et Benoît Lévesque,
responsables
retrace l’histoire de «l’entité» locale de façon à faire ressortir les rapports
entretenus avec l’économie sociale. L’auteur démontre comment cette économie,
qui est régie par des acteurs nationaux, est influencée par la mondialisation et
contextualise le modèle de développement local. En concluant, Lévesque
explique comment l’adoption d’un sens commun de la part des acteurs de toutes
les sphères de l’économie plurielle est nécessaire à tout processus de dévelop-
pement. Marguerite Mendell poursuit en clarifiant le lexique utilisé pour définir
le développement et la croissance économique. Pour elle, les «variables endo-
gènes» tout comme les « variables exogènes » doivent servir à évaluer la crois-
sance économique de façon à influencer favorablement la capacité des acteurs
sociaux. Pour l’auteure, en plus d’une révision des concepts, les communautés
devront acquérir un processus d’apprentissage collectif si elles veulent faire
émerger une nouvelle dynamique de développement local. Dans les deux
derniers chapitres de cette partie, Louis Favreau de même que Juan-Luis Klein,
Jean-Marc Fontan et Diane-Gabrielle Tremblay traitent des mouvements sociaux
pour expliquer le renouvellement des stratégies de développement local.
Favreau, au quatrième chapitre, refait l’historique du «troisième pôle de l’écono-
mie, l’associatif» pour illustrer la progression de l’implication de ces regrou-
pements à l’échelle locale. Selon l’auteur, cet engagement favorise l’avancement
de la démocratie locale. Quant à Klein et al., ils avancent que les stratégies de
développement local sont, par défaut, uniquement orientées vers des finalités
économiques; or la prise en compte des mouvements sociaux favoriserait une
réflexion d’ensemble de la réalité locale et globale. Cette première partie du livre
dresse un portrait d’ensemble de l’état de l’économie sociale et du dévelop-
pement local au Québec. Les auteurs parviennent même à suggérer les orien-
tations à prendre pour améliorer la prise en compte de l’économie sociale et tous
s’entendent pour dire que la progression de la démocratie est le pendant du
développement local. Cependant, on pourra questionner les auteurs sur la
faisabilité de la chose, dans les régions québécoises où l’urgence de la situation
du développement exige d’abord de contrer le cercle vicieux de l’appauvris-
sement et de la dévitalisation locale. Bien des étapes sont à franchir avant de
pouvoir réengager la collectivité dans toutes les sphères de la vie communau-
taire. Ainsi, la vision de ces auteurs n’est-elle pas un peu trop idéaliste?
La deuxième partie du livre (chapitres 6 à 10) est particulièrement inté-
ressante, selon nous, pour les praticiens du développement local à la recherche
de balises pour orienter leur travail dans les rouages de l’économie sociale. Dans
le chapitre 6, Carol Saucier jette un regard sur les pratiques d’économie sociale.
L’auteur étudie deux cas dans lesquels la dynamisation des collectivités passe
par la création de liens sociaux ou par la revitalisation de ces liens. Pour Saucier,
c’est en renouvelant le capital social d’une communauté que les associations
d’économie sociale resserreront les liens entre les individus et les groupes et
mettront de l’avant des programmes de développement plus solidaire. Pierre
Deschênes, dans le septième chapitre, explique les étapes d’application d’une