DOSSIER PEDAGOGIQUE Japon Un thé au Japon Film présenté par Maximilien Dauber En salle du 16 novembre au 1er décembre 2012 Mélange de tradition et de futurisme, le Japon intrigue et fascine. Soumis à des siècles d’oppression, longtemps fermé au reste du monde, il a brusquement ouvert ses portes à la modernité et aux idées occidentales, bouleversant son univers traditionnel. Pour tenter de percer les secrets de ce pays, il faut se mêler à la trépidante vie de Tokyo, partir à l’assaut du mont Fuji, mais aussi s’ouvrir à d’autres facettes, plus secrètes : temples de Kyoto, rituels de préparation d’une geisha, quiétude des jardins zens sublimés par les estampes… Biographie Maximilien Dauber Cinéaste spécialisé dans le documentaire, il a réalisé plusieurs longs métrages dont Sahara des Peuls ainsi que La légende du Nil, Bruxelles,… ma belle ou encore La Toscane, un certain art de vivre. Il est également l’auteur d’ouvrages illustrant les sujets de la plupart de ses tournages. On lui doit de nombreux films et livres sur l’Egypte ainsi que des travaux cinématographiques et photographiques sur le Professeur Monod dont le portrait Théodore Monod, un destin nomade diffusé sur, France 3 et autres chaînes internationales. Parallèlement à ses tournages au Japon, il a réalisé en 2012 une série documentaire sur la Wallonie, le terroir au fil de l’eau. Histoire Le Japon est peuplé depuis le paléolithique. La présence humaine est attestée sur plusieurs niveaux de fouille depuis plus de 12 000 ans. Les premières vagues migratoires de l’ère moderne auraient débuté à partir du VIIe siècle av. J.-C.. La légende rapporte que le Japon fut fondé au VIIe siècle av. J.-C. par l’empereur Jimmu. Le système d’écriture chinois, ainsi que le bouddhisme furent introduits durant les Ve et VIe siècles par les moines bouddhistes chinois et coréens, amorçant une longue période d’influence culturelle chinoise. L’apogée de l’autorité impériale se situe au début de l’époque de Nara (première partie du VIIIe siècle) et à la fin de celle de Heian par le biais du système des empereurs retirés (d’environ 1053 jusqu’à 1085-1092). À partir du XVIe siècle, des commerçants venus tout d’abord du Portugal (1543), puis des Pays-Bas et d’Angleterre débarquèrent au Japon avec des missionnaires chrétiens. En 1639, le Japon cessa toute relation avec l’étranger, à l’exception de certains contacts restreints avec des marchands chinois et néerlandais à Nagasaki, précisément sur l’île de Dejima. Cet isolement volontaire de deux siècles dura jusqu’à ce que les États-Unis, avec le commodore Matthew Perry, forcent le Japon à s’ouvrir à l’Occident en signant la convention de Kanagawa en 1854 après le pilonnage des ports japonais. 1 En seulement quelques années, les contacts intensifs avec l’Occident transformèrent profondément la société japonaise. Le shogun fut forcé de démissionner et l’empereur fut réinvesti du pouvoir. La restauration Meiji de 1868 mit en œuvre de nombreuses réformes. Le système de type féodal et l’ordre des samouraïs furent officiellement abolis et de nombreuses institutions occidentales furent adoptées. Ces mutations donnèrent naissance à une forte ambition qui se transforma en guerre contre la Chine (1895) et contre la Russie (1905), dans laquelle le Japon gagna la Corée, Taïwan et d’autres territoires. L’expansionnisme militaire du Japon avait débuté dès le début du XXe siècle avec l’annexion de la Corée en 1910. Il prit de l’ampleur au cours de l’ère Shōwa avec l’invasion de la Mandchourie en 1931 puis des provinces du nord de la Chine. En 1937, l’empire se lança dans une invasion de la Chine qui débuta avec le bombardement stratégique de Shanghai et de Canton, ce qui entraîna une résolution de blâme de la Société des Nations à l’encontre du Japon mais surtout un écrasement des forces du Guomindang. Selon les estimations, entre cent cinquante mille de trois cent mille Chinois furent exterminés lors du massacre de Nankin (Nanjing) par l’armée impériale japonaise. L’attaque sur Pearl Harbor dans l’archipel d'Hawaï en 1941, visant à détruire une partie de la flotte de guerre américaine, engagea l’empire dans la Seconde Guerre mondiale. Le Japon agrandit dès lors encore son emprise jusqu’à occuper la Birmanie, la Thaïlande, Hong Kong, Singapour, l’Indonésie, la Nouvelle-Guinée, l’Indochine française et l’essentiel des îles du Pacifique. Ce gigantesque empire militaire, appelé officiellement Sphère de coprospérité de la grande Asie orientale, était destiné à servir de réservoir de matières premières. L’occupation de ces territoires fut marquée par d’innombrables exactions à l’encontre des populations d’Extrême-Orient, crimes pour lesquels les pays voisins du Japon demandent toujours des excuses ou des réparations aujourd’hui. L’empereur Shōwa procéda finalement à la reddition de l’empire du Japon le 14 août 1945 après les bombardements atomiques de Hiroshima et Nagasaki et l’invasion soviétique du Manzhouguo. Le traité de paix avec la Russie est toujours en négociation, en règlement du problème des îles Kouriles du Sud, occupées par cette dernière depuis la fin du conflit. Le Japon, dont plusieurs des villes majeures ont été dévastées par les bombardements, est occupé par les troupes du Commandant suprême des forces alliées, MacArthur. Celui-ci met en place le tribunal de Tōkyō pour juger quelques-uns des dirigeants politiques et militaires de l’empire mais exonère tous les membres de la famille impériale ainsi que les membres des unités de recherche bactériologiques. Confiné à l’archipel, le pays demeura sous la tutelle des États-Unis jusqu’en 1951 (traité de San Francisco). Ceux-ci imposèrent une nouvelle constitution, plus démocratique, et fournirent une aide financière qui encouragea le renouveau du Japon. L’économie se rétablit ainsi rapidement et permit le retour de la prospérité dans l’archipel dont les Jeux olympiques de Tōkyō et le lancement du Shinkansen en 1964 furent les symboles. Des années 1950 jusqu’aux années 1980, le Japon connaît un apogée culturel et économique et une formidable croissance. Toutefois, ce « miracle économique » prit fin au début des années 1990, date à laquelle la bulle spéculative japonaise éclate, marquant le début de la « décennie perdue ». Ces années sont aussi marquées par une certaine instabilité politique (avec la première chute d’un gouvernement par une motion de censure en 1993) et plusieurs catastrophes d’origines humaine (Attentat au gaz sarin dans le métro de Tōkyō en 1995) ou naturelle (tremblement de terre de Kōbe, également en 1995). Le 11 mars 2011, un grave séisme de magnitude 9,0, suivi d'un tsunami, frappe l'est du Tōhoku autour de Sendai, provoquant la mort de plusieurs milliers de personnes, de très graves dégâts dans toute la partie nord-est de Honshū et l'accident nucléaire de Fukushima. 2 Géographie Le Japon est un archipel de 6 852 îles sur plus de trois mille kilomètres de long, s’étalant de la Russie (îles Kouriles) au nord à Taïwan au sud, le long de la côte orientale de l’Asie. Les quatre îles principales sur les 4 000 de l’arc insulaire représentent 95 % du territoire : du nord au sud, Hokkaidō (79 000 km), historiquement peuplée par les Aïnous, Honshū (227 000 km) la plus grande et la plus peuplée avec 105 millions d’habitants, Shikoku (18 000 km) qui est l’île de la mer intérieure et Kyūshū (36 000 km), en face de la Corée du Sud. Les autres îles de l’archipel sont plus petites (notamment dans la préfecture d’Okinawa). Naha, sur l’île Okinawa Hontō dans les Ryūkyū (archipel Nansei), est située à plus de six cents kilomètres au sud-ouest de Kyūshū. Au sud de Tokyo, l’archipel des Nanpō s’étire sur plus de mille kilomètres jusqu’à Iwo Jima. Au nord, Sakhaline (Karafuto en japonais) et les îles Kouriles (Chishima rettō, qui s’étendent à plus de mille deux cents kilomètres au nord-est de Hokkaidō), annexées par la Russie quelques jours après la défaite du Japon face aux États-Unis en août 1945, sont parfois considérées comme les points extrêmes de l’archipel. D’un point de vue géographique, le Japon est scindé en huit régions (voire neuf, si la préfecture d’Okinawa n’est pas incluse dans celle de Kyūshū). Du nord au sud : Hokkaidō, Tōhoku, Kantō, Chūbu, Kansai (couramment appelé Kinki), Chūgoku, Shikoku et Kyūshū. La région du Chūbu est parfois décomposée en trois régions : la région de Hokuriku sur la côte nordouest, la région de Kōshinetsu à l’est et la région de Tokai au sud. Les limites de ces dernières ne sont cependant pas fixées avec précision. L’agglomération de Tokyo, englobant entre autres Yokohama, Kawasaki, Chiba et Saitama est, avec plus de 33 millions d’habitants, la plus peuplée du monde. Les montagnes occupent 71 % du territoire, les piémonts 4 %, les plaines hautes 12 % et les plaines basses 13 %. Comme le Japon est situé dans une zone de subduction de 4 plaques tectoniques 3 (Pacifique, Nord-américaine, des Philippines et Eurasiatique), de nombreux volcans, comme le mont Unzen, sur l’île de Kyūshū, sont actifs ; le Japon en compte 108. Les sources naturelles d’eau chaude (appelées onsen) sont nombreuses et très populaires. Elles ont souvent été aménagées en bains publics, hôtels ou stations thermales pour les séjours de villégiature et retraites de santé. On peut par exemple s’y baigner dans des « baignoires » naturelles de 40 à 65 °C. L’archipel est très étiré sur l’axe Nord-Sud de la latitude de Québec à celle de Cuba, le Japon possède donc une gamme climatique étendue. L’île de Hokkaidō et le nord de Honshū connaissent un climat tempéré de type continental (acadien), avec des étés doux et des hivers froids qui provoquent de fortes chutes de neige. À l’inverse, le climat des îles Ryūkyū est de type subtropical, sans gel ni neige, avec des températures minimales hivernales supérieures à 16 °C. Tokyo, Nagoya, Kyōto, Ōsaka et Kōbe, à l’est et au centre-ouest de la plus grande île (Honshū), ont un climat de type subtropical humide caractérisé par des hivers relativement doux, avec peu ou pas de neige, et des étés chauds et humides, avec une saison des pluies (tsuyu) de début juin à mi-juillet. 4 Plus d’infos sur : http://fr.wikipedia.org/wiki/Japon#Langues 5