COMMENTAIRE DES TRANSPARENTS I. Un archipel maîtrisé îles Kouriles au nord (annexées par Staline au sortir de la guerre) ; les îlots inhabités de Takeshima-Tokto (revendiqués par la Corée du Sud) et ceux de Senkaku-Diaoyutai (revendiqués par la Chine et par Taiwan). TRANSPARENT 1 ➜ Fiches 1 et 2, p. 16 et 17 Le Japon, un archipel montagneux et un vaste territoire maritime Le pays du Soleil levant, le Japon, est un État d’Asie orientale bordé à l’ouest par la mer du Japon (ou mer de l’Est pour les Coréens), au sud par la mer des Philippines, au nord par la mer d’Okhotsk et à l’est par l’océan Pacifique. Cet archipel de 377 837 km2 est composé de plusieurs milliers d’îles (6 852 îles sont officiellement recensées) dont les quatre plus importantes, Honshu, Hokkaido, Kyushu et Shikoku représentent 97 % du territoire. Cet archipel fragmenté offre une forme arquée et étirée sur plus de 3 000 km entre les 26e et 45e degré de latitude nord. Cette originalité démarque le Japon de l’Asie des moussons et l’inscrit plutôt dans l’Asie des quatre saisons (avec la Chine et la péninsule Coréenne). À la fois sous l’influence des courants chauds méridionaux et des courants froids septentrionaux (qui rendent les eaux japonaises extrêmement poissonneuses), le Japon offre une gamme variée de climats entre les influences subtropicales, offrant des étés très chauds et des hivers humides au sud, et les rigueurs plus continentales au nord, avec des étés tempérés et des chutes de neige abondantes en hiver. Situées sur la ceinture de feu du Pacifique, ces îles sont aussi montagneuses et volcaniques. Bien que rarement supérieure à 2 500 mètres d’altitude (le mont Fuji culmine tout de même à 3 776 mètres), la montagne est omniprésente (84 % du territoire) et laisse peu de place aux plaines, étroites et principalement littorales, qui concentrent périmètres rizicoles, activités et populations. Forestière (la forêt couvre 70 % de l’archipel, elle est une des plus diversifiées de la planète avec près de 170 espèces) et sous-peuplée, la montagne japonaise jouit d’un caractère sacré selon les principes de la religion shintoïste qui divinise les éléments naturels. Avec plus de 28 000 km de côtes, le Japon s’impose comme un pays maritime bien que ces deux principales façades littorales soient distinctes. À l’ouest, le littoral linéaire et montagneux est une des caractéristiques principales du Japon de l’envers. À l’est, plusieurs baies se succèdent : elles accueillent les grandes agglomérations urbaines du Japon dynamique, celui de l’endroit. Le Japon se situe dans un ensemble géopolitique particulièrement sensible, au voisinage de la Chine, de la Russie et de la péninsule Coréenne. Sa configuration surinsulaire lui fait bénéficier d’une Zone Économique Exclusive (zone maritime sur laquelle s’applique la souveraineté japonaise) de plus de 4,5 millions de km2 (6e rang mondial) qui rend ses bordures hautement stratégiques. Trois points de tension se distinguent encore aujourd’hui : les TRANSPARENT 2 Le viaduc de Seto, sur la mer Intérieure : un archipel relié Malgré une géographie morcelée, le Japon n’en demeure pas moins le pays des réseaux. Ces cinquante dernières années, le développement économique du Japon s’est en effet accompagné d’une densification des réseaux qui en fait un des pays les plus structurés de la planète. L’archipel japonais constitue désormais un ensemble intégré, en dépit des obstacles naturels et des héritages historiques et économiques différenciés. Le réseau routier est ainsi le plus dense du monde (40 km de voies pour 100 km2). Le réseau ferré s’est depuis longtemps adapté aux contraintes de l’archipel, notamment par le biais de nombreux tunnels. Une politique de grands travaux (ponts, tunnels) a favorisé la liaison entre les principales îles et a abouti au remodelage de l’archipel. Le caractère surinsulaire du Japon, longtemps apparu comme un obstacle à l’aménagement du territoire, est en passe de disparaître. Les quatre principales îles sont ainsi parfaitement reliées entre elles. L’archipel japonais n’est plus. Les travaux ont été titanesques et coûteux. Le pont de Seto-Ohashi a coûté près de 1 500 milliards de yens. La mer Intérieure de Seto, dont le nom signifie « intérieur des détroits », s’étend sur 440 km d’est en ouest, et sur 55 km du nord au sud dans son extension maximale. Elle sépare l’île de Honshu et celle de Shikoku. Ses eaux calmes sont parsemées d’îles et d’îlots rocheux. Entourée par les trois principales îles du Japon, Honshu au nord et à l’est, Shikoku au sud et Kyushu à l’ouest, elle est une sorte de mer Méditerranée japonaise qui communique avec l’océan Pacifique grâce aux détroits de Kanmon-kaikyo et Akaishi-kaikyo. C’est une région tournée vers l’aquaculture et le tourisme mais l’industrialisation a été intensive depuis le début des années 1960. Le pont Seto-Ohashi a été d’abord construit entre trois groupes de ponts qui lient deux des quatre îles principales du Japon, Honshu et Shikoku. Sa construction commença en 1978. Il est ouvert en avril 1988 et relie Kojima dans le département d’Okayama et Sakaide dans le département de Kagawa. C’est le plus long pont au monde combinant le chemin de fer et la route automobile (12,6 km). ➜ Fiche 1, p. 16 3