Exposition /Trésors carolingiens
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Communiqué de presse
Exposition
Trésors carolingiens
Livres manuscrits de Charlemagne à Charles le Chauve
La Renaissance carolingienne a produit des manuscrits exceptionnels,
dont beaucoup sont conservés à la Bibliothèque nationale de France.
Soixante d’entre eux ont été choisis pour illustrer les origines et la
floraison de ce vaste mouvement intellectuel et artistique et pour
évoquer les conditions de leur production, ainsi que la circulation des
artistes et des œuvres.
De la fin du VIIIeàla fin du IXesiècle, l’Europe occidentale a été traversée par
une première renaissance intellectuelle et esthétique, aussi remarquable que
la grande Renaissance humaniste née en Italie cinq cents ans plus tard. Tout
en revendiquant l’héritage des empires disparus, Charlemagne et ses
successeurs ont activement travaillé à ce renouvellement et ont encouragé la
création dans tous les domaines.
Pendant cette période, l’intensité de la production littéraire et artistique et la
circulation des artistes et des œuvres ont profondément marqué le livre dans
tous ses aspects, texte, écriture, décoration ou reliure. Pour les évoquer, la
Bibliothèque nationale de France sort exceptionnellement de ses réserves
soixante manuscrits, chefs-d’œuvre fragiles et précieux, auxquels
s'ajoutent quatre fleurons de l'art carolingien appartenant à des
bibliothèques municipales.
Du Pentateuque de Tours au sacramentaire de Gellone, sept manuscrits plus
anciens rappellent les inspirations diverses qui, de l’Italie aux Îles
britanniques, ont contribué à la naissance de ce vaste mouvement culturel.
Les livres réalisés entre 781 et 877 en exposent l’étonnante effervescence
créatrice.
Le rôle personnel des empereurs carolingiens est présenté à travers leurs
propres manuscrits, issus des écoles créées dans leurs palais ou commandés
àd’autres ateliers : exécuté pour Charlemagne en 781-783, l’évangéliaire de
Godescalc en est la pièce phare ; le Psautier, les Bibles, le sacramentaire de
l’empereur Charles le Chauve en signent l’éblouissante conclusion.
Autour de ce noyau central gravitent les principaux foyers de création liés à la
dynastie carolingienne : l’abbaye de Corbie participe à la révolution qu’incarne
la naissance de l’écriture caroline et à la transmission des auteurs de
l’Antiquité classique et des Pères de l'Eglise ; réceptacle de la générosité
impériale et centre de culture, Saint-Denis se situe au cœur des échanges à
travers l’Europe ; l’abbaye Saint-Martin de Tours, où Alcuin établit vers 800
une nouvelle version de la Bible, produit les Évangiles de Lothaire avant 851 ;
les scriptoria de Reims symbolisent le renouveau de l’art classique ; à Metz,
lieu névralgique de la réforme liturgique, l’évêque Drogon commande vers
850 des manuscrits somptueux aux reliures d’ivoire ; Saint-Amand, enfin, est
le foyer du style franco-saxon, illustré vers 871-877 par la célèbre Bible de
Charles le Chauve. Tout en développant une culture et un style propres,
chacun de ces centres donne à voir la profondeur et la beauté de l’héritage
carolingien, et laisse deviner l’influence qu’il exerça sur les siècles futurs.