THINK
ACT
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Mastering the
Transformation Journey
2016Octobre 2016
Pourquoi l'Europe sera un accélérateur de la croissance du Canada
L'AECG à son plein potentiel
LE TOP
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2THINK ACT
L'AECG à son plein potentiel
2 MILLIARDS DE DOLLARS
pourraient être générés en revenus additionnels par le secteur canadien
de l'automobile annuellement.
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1 500 MILLIARDS DE DOLLARS
devront être investis dans les infrastructures européennes d'ici 2018 et deviendront
accessible aux firmes d'ingénierie ainsi qu'aux fonds de pension canadiens.
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74%
des exportations canadiennes en ressources naturelles sont acheminées vers
les États-Unis. L'AECG permettra au Canada et à l'Europe de respectivement
diversifier leurs bases de clients et de fournisseurs.
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THINK ACT
L'AECG à son plein potentiel
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L'Accord économique et commercial global (AECG–CETA
en anglais) est un pacte commercial entre le Canada et
l'Union Européenne signé il y a maintenant près de
deux ans. À son entrée en vigueur, cet accord abolira
progressivement les tarifs douaniers sur près de 100%
des produits non-agricoles ainsi que sur 94% des
produits agricoles échangés entre les deux régions. Il
facilitera l'accès à des marchés historiquement
protégés comme celui des services publics. Son adoption
harmonisera les standards techniques et facilitera les
flux de travailleurs et des investissements entre l'Europe
et le Canada.
La signature de ce nouvel accord commercial de
première importance pour les deux parties n'a cepen-
dant pas suscité un engouement très important dans les
milieux économiques et plus largement dans l'opinion
publique. En Europe, la communauté d'affaires et le
secteur public ont à peine salué son arrivée. Même ceux
qui sont associés de près aux accords commerciaux sont
davantage préoccupés par les négociations ardues avec
les États-Unis sur le Partenariat transatlantique de
commerce et d'investissement (TTIP en anglais).
La signature de l'accord pourrait pourtant générer
des bénéfices économiques significatifs des deux côtés de
l'Atlantique. Selon une étude conjointe réalisée par
l'Union Européenne et le Canada, l'AECG permettrait de
générer près de 30 milliards de dollars de PIB (dont 12
milliards de dollars au Canada) et de créer 80 000 emplois
au total. Alors que les estimations sur les retombées
économiques peuvent diverger et que les accords de
libre-échange amènent leur lot de défis, il n'en demeure
pas moins qu'ils stimulent la croissance économique des
pays concernés.
L'expérience de l'ALÉNA offre un bon exemple du
renforcement des relations commerciales entre les par-
ties signataires. Depuis 1994, les économies mexicaine,
américaine et canadienne ont connu une croissance
cumulative supérieure de 10% aux autres pays de
l'OCDE. De plus, les échanges commerciaux entre le
Mexique, les États-Unis et le Canada se sont renforcés
à un tel point qu'en 2013, les États-Unis ont commercé
autant avec les autres membres de l'ALÉNA qu'avec les
BRICs, le Japon et la Corée du Sud combinés. Les
comparaisons entre l'AECG et l'ALÉNA ont leurs limites.
Leurs contextes économiques et leur portée géographique
sont bien sûr sensiblement différents. Il faut néanmoins
reconnaître que, 20 ans après sa signature, l'ALÉNA a eu
un impact positif sur les pays impliqués. Le commerce
international et le libre-échange sont, de manière
générale, bons pour la croissance économique.
C'est fort de ce constat que les gouvernements des
deux côtés de l'Atlantique ont décidé de ratifier l'AECG.
Le commerce international, le développement des
exportations et les investissements directs étrangers
permettront de dynamiser la croissance de deux
économies "matures" comme celles du Canada et de
l'Europe. L'Europe fait face à un ralentissement
économique durable et à une faible demande intérieure.
La baisse prolongée du prix du pétrole et des ressources
naturelles pousse le Canada à développer de nouveaux re-
lais de croissance. Au-delà de ces effets de cycle, le déclin
démographique, la nécessité de développer leur bassin de
talents, les limites relatives des marchés domestiques ou
encore la nécessaire diversification des échanges com-
merciaux sont autant de défis structurels auxquels font
face plusieurs provinces canadiennes et pays européens.
L'AECG permettra de
renforcer les échanges
Canada - Union Européenne
THINK ACT
L'AECG à son plein potentiel
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L'AECG, UN NOUVEAU MOTEUR DE CROISSANCE
POUR L'INDUSTRIE AUTOMOBILE CANADIENNE
Le secteur de l'automobile canadien est structuré afin de
supporter un marché beaucoup plus large que celui du
Canada. Depuis la ratification en 1965 de l'accord cana-
do-américain sur l'automobile, les usines canadiennes de
pièces et d'assemblage ont surtout alimenté les voitures
de marques GM, Ford, Chrysler, Toyota et Honda
destinées aux marchés du Canada et des États-Unis.
Ainsi, bien que certains éléments restent à être clarifiés,
l'AECG constituera un important levier de développe-
ment pour les économies canadienne et européenne.
Pour l'Union Européenne, l'AECG représente une
opportunité d'améliorer ses liens économiques avec
un partenaire stable et fiable, qui possède des réserves
en énergie et en ressources naturelles parmi les plus
importantes au monde. Pour le Canada, l'AECG procure
un accès privilégié à l'une des plus grandes économies
mondiales, forte d'un marcde plus de 500 millions
de consommateurs.
Ceci est d'autant plus vrai que, même si les relations
commerciales actuelles entre le Canada et l'Europe
sont déjà importantes, elles n'ont pas encore atteint
leur plein potentiel. En effet, en considérant les dif-
férences de tailles et de structures économiques, le
niveau d'échanges en biens et services Canada-Europe
demeure 14% en deçà du niveau d'échanges obser
entre les États-Unis et l'Europe. A
Alors que l'ensemble de l'économie canadienne béné-
ficiera de la ratification de cet accord de libre-échange, la
structure relative des deux économies permettra à trois
secteurs en particulier de croître dans des proportions
encore plus importantes :
Aujourd'hui, la majorité des voitures produites au
Canada l'est dans le segment standard (93% du total
de la production), même si des efforts sont déployés
afin de développer davantage le segment premium
dans les usines de Toyota (Lexus), Ford (Lincoln) et GM
(Cadillac, Buick). Ainsi, des 2,3 millions d'automobiles
produites au Canada en 2015, seulement 295 000 ont
été achetées par des Canadiens, la majeure partie étant
exportée aux États-Unis.
L'ALÉNA a changé le portrait de l'industrie automo-
bile canadienne, la plaçant en concurrence avec le
Mexique où les coûts de main d'œuvre sont plus
faibles. De 2004 à 2014, près de 3 postes sur 10 ont été
abolis dans l'automobile au Canada, le nombre d'emplois
passant de 148 000 à 108 000. La plus récente crise
financière a encore davantage secoué l'industrie et la
contribution canadienne à la production nord-américaine
est passée de 17% en 2010 à 13% en 2015. Les acteurs
de la chaîne de valeur automobile canadienne ont alors
chercà soutenir leur base en Amérique du Nord en
trouvant de nouveaux débouchés sur les marchés inter-
nationaux. Malgré ce déclin, le secteur canadien de
l'automobile reste le deuxième secteur exportateur au
Canada avec 11% des exportations, juste derrière les
énergies fossiles.
Certaines préoccupations ont été soulevées à propos
des impacts négatifs que pourrait avoir l'AECG sur l'in-
dustrie automobile canadienne. Toutefois, ces impacts
devraient être limités, la production canadienne pour le
marché domestique étant axée principalement sur le
segment standard alors que les importations européennes
ont principalement lieu dans le segment premium. B
En effet, 82% des importations canadiennes en
provenance d'Europe sont constituées d'automobiles
"premiums", dont 69% des imports premiums réalisées
par Audi, BMW et Mercedes-Benz. De plus, la plupart
de ces manufacturiers ont déjà des lignes d'assemblage
aux États-Unis ou au Mexique, ce qui leur permet
d'avoir un accès libre de tarifs douaniers au marché
canadien. Par conséquent, la ratification de l'AECG ne
devrait pas avoir de conséquences négatives addition-
nelles sur le nombre de voitures produites au Canada.
Bien que des inquiétudes subsistent relativement à
l'ouverture du marché automobile canadien, ces défis
sont davantage liés à une tendance de fonds consistant
à délocaliser les capacités de production vers des régions
à faibles coûts de production qu'à l'AECG.
Le secteur de l'automobile, et de manière
disproportionnée au Canada
1
Le secteur des ressources naturelles, et plus particu-
lièrement les acheteurs européens et les producteurs
canadiens de ressources naturelles et d'énergie
3
Le secteur de l'infrastructure, et plus
particulièrement les développeurs d'infrastructures
européens, les firmes d'ingénierie canadiennes et les
investisseurs en infrastructure
2
THINK ACT
L'AECG à son plein potentiel
5
ÉCHANGES DE BIENS ET DE SERVICES 
CANADA, ÉTATSUNIS & EUROPE28
Milliards d'euros; excluant les ressources
minières et pétrolières, et les services financiers,
ajusté à la taille de l'économie]
Canada - EU 28 ÉTATSUNIS - EU 28
A
Source : Eurostat, World Bank, Roland Berger
 CANADA
ÉTATSUNIS %
MOYENNE
-14%
L'AECG pourrait permettre d'augmenter la production
automobile canadienne. En effet, la structure actuelle
de l'industrie automobile canadienne rend difficile
l'atteinte de la règle du 55% de contenu canadien pour
une exportation libre de tarifs douaniers. Néanmoins,
une provision de l'AECG permettra à 100 000 véhicules
d'origine canadienne de se qualifier pour un accès
préférentiel advenant un seuil de 20% de contenu
canadien. Ainsi, à terme, cette provision pourrait être
l'opportunité de renforcer l'industrie automobile cana-
dienne de manière à respecter la règle du 55% de contenu
local. Alors qu'aujourd'hui la valeur moyenne d'une
automobile canadienne exportée vers l'Europe est de
près de 22 000$ CAD et les exportations actuelles
d'environ 5 000 véhicules par an, cette provision à elle
seule pourrait représenter des exportations supplé-
mentaires de près de 95 000 automobiles, soit un po-
tentiel de revenus de près de 2 milliards de dollars pour
l'industrie automobile canadienne. De plus, les construc-
teurs automobiles canadiens pourraient chercher à
optimiser davantage leur capacité de production et relo-
caliser une partie de la production américaine exportée
vers l'Europe au Canada afin de profiter des tarifs
douaniers avantageux de l'AECG, puisque ceux-ci
représentent près de 11% du coût d'exportation d'une
automobile vers l'Europe.
Mais cet avantage en termes de tarifs douaniers ne
sera pas suffisant pour repositionner le Canada comme
un leader global dans l'industrie automobile. Par
conséquent, la signature de l'AECG pourrait être l'élément
déclencheur menant au veloppement d'une véritable
stratégie nationale de l'automobile visant à renforcer la
compétitivité du secteur automobile canadien à l'interna-
tional. Un tel plan pourrait capitaliser sur les forces du
Canada : une main-d'œuvre spécialisée, un accès aux res-
sources naturelles (lithium, aluminium, acier, etc.) et un
savoir-faire technologique de pointe. Les priorités de
développement pourraient, par exemple, inclure des mé-
canismes de support visant l'intégration de fournisseurs
de niveaux 2 et 3 dans la chaîne de valeur européenne, le
développement d'une expertise sur l'auto-électrique ou
encore sur la voiture connectée et autonome.
Le secteur canadien de l'automobile a davantage à
gagner qu'à perdre de l'AECG. Toutefois, pour que cela se
produise, l'industrie et le gouvernement doivent com-
prendre l'impact de l'AECG sur les conditions actuelles de
marché, et de manière proactive, repositionner l'industrie
au sein de la chaîne de valeur automobile transatlantique.
-15%
60 71
-8%
52
57
-14%
62 72
-16%
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