Think Act - L`AECG à son plein potentiel

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THINK
ACT
BEYOND MAINSTREAM
Octobre 2016
L'AECG à son
Mastering
theplein potentiel
Pourquoi
l'Europe sera un accélérateur Journey
de la croissance du Canada
Transformation
A comprehensive guide to reinventing companies
2 THINK ACT
L'AECG à son plein potentiel
3
LE TOP
2 MILLIARDS DE DOLLARS
pourraient être générés en revenus additionnels par le secteur canadien
de l'automobile annuellement.
Page 5
1 500 MILLIARDS DE DOLLARS
devront être investis dans les infrastructures européennes d'ici 2018 et deviendront
accessible aux firmes d'ingénierie ainsi qu'aux fonds de pension canadiens.
Page 6
74%
des exportations canadiennes en ressources naturelles sont acheminées vers
les États-Unis. L'AECG permettra au Canada et à l'Europe de respectivement
diversifier leurs bases de clients et de fournisseurs.
Page 9
THINK ACT 3
L'AECG à son plein potentiel
L'AECG permettra de
renforcer les échanges
Canada - Union Européenne
L'Accord économique et commercial global (AECG–CETA
en anglais) est un pacte commercial entre le Canada et
l'Union Européenne signé il y a maintenant près de
deux ans. À son entrée en vigueur, cet accord abolira
progressivement les tarifs douaniers sur près de 100%
des produits non-agricoles ainsi que sur 94% des
produits agricoles échangés entre les deux régions. Il
facilitera l'accès à des marchés historiquement
protégés comme celui des services publics. Son adoption
harmonisera les standards techniques et facilitera les
flux de travailleurs et des investissements entre l'Europe
et le Canada.
La signature de ce nouvel accord commercial de
première importance pour les deux parties n'a cependant pas suscité un engouement très important dans les
milieux économiques et plus largement dans l'opinion
publique. En Europe, la communauté d'affaires et le
secteur public ont à peine salué son arrivée. Même ceux
qui sont associés de près aux accords commerciaux sont
davantage préoccupés par les négociations ardues avec
les États-Unis sur le Partenariat transatlantique de
commerce et d'investissement (TTIP en anglais).
La signature de l'accord pourrait pourtant générer
des bénéfices économiques significatifs des deux côtés de
l'Atlantique. Selon une étude conjointe réalisée par
l'Union Européenne et le Canada, l'AECG permettrait de
générer près de 30 milliards de dollars de PIB (dont 12
milliards de dollars au Canada) et de créer 80 000 emplois
au total. Alors que les estimations sur les retombées
économiques peuvent diverger et que les accords de
libre-échange amènent leur lot de défis, il n'en demeure
pas moins qu'ils stimulent la croissance économique des
pays concernés.
L'expérience de l'ALÉNA offre un bon exemple du
renforcement des relations commerciales entre les parties signataires. Depuis 1994, les économies mexicaine,
américaine et canadienne ont connu une croissance
cumulative supérieure de 10% aux autres pays de
l'OCDE. De plus, les échanges commerciaux entre le
Mexique, les États-Unis et le Canada se sont renforcés
à un tel point qu'en 2013, les États-Unis ont commercé
autant avec les autres membres de l'ALÉNA qu'avec les
BRICs, le Japon et la Corée du Sud combinés. Les
comparaisons entre l'AECG et l'ALÉNA ont leurs limites.
Leurs contextes économiques et leur portée géographique
sont bien sûr sensiblement différents. Il faut néanmoins
reconnaître que, 20 ans après sa signature, l'ALÉNA a eu
un impact positif sur les pays impliqués. Le commerce
international et le libre-échange sont, de manière
générale, bons pour la croissance économique.
C'est fort de ce constat que les gouvernements des
deux côtés de l'Atlantique ont décidé de ratifier l'AECG.
Le commerce international, le développement des
exportations et les investissements directs étrangers
permettront de dynamiser la croissance de deux
économies "matures" comme celles du Canada et de
l'Europe. L'Europe fait face à un ralentissement
économique durable et à une faible demande intérieure.
La baisse prolongée du prix du pétrole et des ressources
naturelles pousse le Canada à développer de nouveaux relais de croissance. Au-delà de ces effets de cycle, le déclin
démographique, la nécessité de développer leur bassin de
talents, les limites relatives des marchés domestiques ou
encore la nécessaire diversification des échanges commerciaux sont autant de défis structurels auxquels font
face plusieurs provinces canadiennes et pays européens.
4 THINK ACT
L'AECG à son plein potentiel
Ainsi, bien que certains éléments restent à être clarifiés,
l'AECG constituera un important levier de développement pour les économies canadienne et européenne.
Pour l'Union Européenne, l'AECG représente une
opportunité d'améliorer ses liens économiques avec
un partenaire stable et fiable, qui possède des réserves
en énergie et en ressources naturelles parmi les plus
importantes au monde. Pour le Canada, l'AECG procure
un accès privilégié à l'une des plus grandes économies
mondiales, forte d'un marché de plus de 500 millions
de consommateurs.
Ceci est d'autant plus vrai que, même si les relations
commerciales actuelles entre le Canada et l'Europe
sont déjà importantes, elles n'ont pas encore atteint
leur plein potentiel. En effet, en considérant les différences de tailles et de structures économiques, le
niveau d'échanges en biens et services Canada-Europe
demeure 14% en deçà du niveau d'échanges observé
entre les États-Unis et l'Europe. A
Alors que l'ensemble de l'économie canadienne bénéficiera de la ratification de cet accord de libre-échange, la
structure relative des deux économies permettra à trois
secteurs en particulier de croître dans des proportions
encore plus importantes :
1
Le secteur de l'automobile, et de manière
disproportionnée au Canada
2
Le secteur de l'infrastructure, et plus
particulièrement les développeurs d'infrastructures
européens, les firmes d'ingénierie canadiennes et les
investisseurs en infrastructure
3
Le secteur des ressources naturelles, et plus particulièrement les acheteurs européens et les producteurs
canadiens de ressources naturelles et d'énergie
L'AECG, UN NOUVEAU MOTEUR DE CROISSANCE
POUR L'INDUSTRIE AUTOMOBILE CANADIENNE
Le secteur de l'automobile canadien est structuré afin de
supporter un marché beaucoup plus large que celui du
Canada. Depuis la ratification en 1965 de l'accord canado-américain sur l'automobile, les usines canadiennes de
pièces et d'assemblage ont surtout alimenté les voitures
de marques GM, Ford, Chrysler, Toyota et Honda
destinées aux marchés du Canada et des États-Unis.
Aujourd'hui, la majorité des voitures produites au
Canada l'est dans le segment standard (93% du total
de la production), même si des efforts sont déployés
afin de développer davantage le segment premium
dans les usines de Toyota (Lexus), Ford (Lincoln) et GM
(Cadillac, Buick). Ainsi, des 2,3 millions d'automobiles
produites au Canada en 2015, seulement 295 000 ont
été achetées par des Canadiens, la majeure partie étant
exportée aux États-Unis.
L'ALÉNA a changé le portrait de l'industrie automobile canadienne, la plaçant en concurrence avec le
Mexique où les coûts de main d'œuvre sont plus
faibles. De 2004 à 2014, près de 3 postes sur 10 ont été
abolis dans l'automobile au Canada, le nombre d'emplois
passant de 148 000 à 108 000. La plus récente crise
financière a encore davantage secoué l'industrie et la
contribution canadienne à la production nord-américaine
est passée de 17% en 2010 à 13% en 2015. Les acteurs
de la chaîne de valeur automobile canadienne ont alors
cherché à soutenir leur base en Amérique du Nord en
trouvant de nouveaux débouchés sur les marchés internationaux. Malgré ce déclin, le secteur canadien de
l'automobile reste le deuxième secteur exportateur au
Canada avec 11% des exportations, juste derrière les
énergies fossiles.
Certaines préoccupations ont été soulevées à propos
des impacts négatifs que pourrait avoir l'AECG sur l'industrie automobile canadienne. Toutefois, ces impacts
devraient être limités, la production canadienne pour le
marché domestique étant axée principalement sur le
segment standard alors que les importations européennes
ont principalement lieu dans le segment premium. B
En effet, 82% des importations canadiennes en
provenance d'Europe sont constituées d'automobiles
"premiums", dont 69% des imports premiums réalisées
par Audi, BMW et Mercedes-Benz. De plus, la plupart
de ces manufacturiers ont déjà des lignes d'assemblage
aux États-Unis ou au Mexique, ce qui leur permet
d'avoir un accès libre de tarifs douaniers au marché
canadien. Par conséquent, la ratification de l'AECG ne
devrait pas avoir de conséquences négatives additionnelles sur le nombre de voitures produites au Canada.
Bien que des inquiétudes subsistent relativement à
l'ouverture du marché automobile canadien, ces défis
sont davantage liés à une tendance de fonds consistant
à délocaliser les capacités de production vers des régions
à faibles coûts de production qu'à l'AECG.
THINK ACT 5
L'AECG à son plein potentiel
A
ÉCHANGES DE BIENS ET DE SERVICES –
CANADA, ÉTATS-UNIS & EUROPE-28
[Milliards d'euros; excluant les ressources
minières et pétrolières, et les services financiers,
ajusté à la taille de l'économie]
Δ CANADA –
ÉTATS-UNIS [%]
2008
60
-15%
71
2009
52
57
-8%
2010
62
-14%
72
2011
70
83
-16%
2012
75
90
-17%
89
-14%
90
-18%
2013
76
2014
74
2015
79
87
-9%
MOYENNE
-14%
Canada - EU 28
ÉTATS-UNIS - EU 28
Source : Eurostat, World Bank, Roland Berger
L'AECG pourrait permettre d'augmenter la production
automobile canadienne. En effet, la structure actuelle
de l'industrie automobile canadienne rend difficile
l'atteinte de la règle du 55% de contenu canadien pour
une exportation libre de tarifs douaniers. Néanmoins,
une provision de l'AECG permettra à 100 000 véhicules
d'origine canadienne de se qualifier pour un accès
préférentiel advenant un seuil de 20% de contenu
canadien. Ainsi, à terme, cette provision pourrait être
l'opportunité de renforcer l'industrie automobile canadienne de manière à respecter la règle du 55% de contenu
local. Alors qu'aujourd'hui la valeur moyenne d'une
automobile canadienne exportée vers l'Europe est de
près de 22 000$ CAD et les exportations actuelles
d'environ 5 000 véhicules par an, cette provision à elle
seule pourrait représenter des exportations supplémentaires de près de 95 000 automobiles, soit un potentiel de revenus de près de 2 milliards de dollars pour
l'industrie automobile canadienne. De plus, les constructeurs automobiles canadiens pourraient chercher à
optimiser davantage leur capacité de production et relocaliser une partie de la production américaine exportée
vers l'Europe au Canada afin de profiter des tarifs
douaniers avantageux de l'AECG, puisque ceux-ci
représentent près de 11% du coût d'exportation d'une
automobile vers l'Europe.
Mais cet avantage en termes de tarifs douaniers ne
sera pas suffisant pour repositionner le Canada comme
un leader global dans l'industrie automobile. Par
conséquent, la signature de l'AECG pourrait être l'élément
déclencheur menant au développement d'une véritable
stratégie nationale de l'automobile visant à renforcer la
compétitivité du secteur automobile canadien à l'international. Un tel plan pourrait capitaliser sur les forces du
Canada : une main-d'œuvre spécialisée, un accès aux ressources naturelles (lithium, aluminium, acier, etc.) et un
savoir-faire technologique de pointe. Les priorités de
développement pourraient, par exemple, inclure des mécanismes de support visant l'intégration de fournisseurs
de niveaux 2 et 3 dans la chaîne de valeur européenne, le
développement d'une expertise sur l'auto-électrique ou
encore sur la voiture connectée et autonome.
Le secteur canadien de l'automobile a davantage à
gagner qu'à perdre de l'AECG. Toutefois, pour que cela se
produise, l'industrie et le gouvernement doivent comprendre l'impact de l'AECG sur les conditions actuelles de
marché, et de manière proactive, repositionner l'industrie
au sein de la chaîne de valeur automobile transatlantique.
6 THINK ACT
L'AECG à son plein potentiel
OPPORTUNITÉS CANADIENNES
Augmenter la production d'au moins 95 000 véhicules
Accélérer le développement de fournisseurs de niveaux 2
et 3 et faciliter leur intégration dans la chaîne de valeur
européenne de l'automobile
Tirer avantage de l'expertise canadienne dans le secteur
des technologies de l'information et des communications
et les transposer à l'automobile
BÉNÉFICES POUR L'UNION EUROPÉENNE
Simplifier l'accès au marché canadien pour les
manufacturiers premiums
Acquérir potentiellement des fournisseurs de pièces
canadiens et accélérer leur développement afin d'accéder
au marché américain
QUE FAIRE POUR Y ARRIVER?
Les constructeurs automobiles doivent évaluer le potentiel
d'optimiser leur empreinte manufacturière et de réallouer
une partie de leur capacité de production au Canada
Les fournisseurs de pièces automobiles doivent établir des
relations avec les constructeurs automobiles européens
Le Canada devrait développer une stratégie nationale de
l'automobile afin d'assurer sa compétitivité et utiliser
l'AECG comme un moteur de développement
RENFORCER LA PRÉSENCE CANADIENNE DANS
LE SECTEUR EUROPÉEN DE L'INFRASTRUCTURE
Suite à la crise financière de 2008, la plupart des gouvernements européens ont mis en place des mesures
d'austérité. Ceci a directement affecté les dépenses
publiques, particulièrement au Portugal, en Grèce, en
Espagne et à Chypre où les investissements publics en
infrastructure sont bien en-deçà de leur niveau d'avantcrise.
Les infrastructures (routes, services publics, transports publics et réseaux de télécommunications, etc.)
sont des facteurs clés de la compétitivité européenne.
Pour maintenir cette compétitivité, l'Europe devra
investir au-delà du niveau de maintien de ses actifs.
Toutefois, selon un classement récent du Forum
économique mondial, deux tendances menacent
l'Europe. Premièrement, l'Union Européenne dans
son ensemble peine à garder le rythme face à la croissance rapide des économies asiatiques. Deuxièmement,
au sein de l'Union Européenne, un écart se creuse
entre les investissements et la qualité des infrastructures des nations en bonne santé financière et celles en
difficulté comme la Grèce, l'Italie et l'Espagne. C
Les investissements en infrastructure requis par les
pays membres de l'Union Européenne sont colossaux.
Une analyse plus fine montre que l'infrastructure européenne de transport nécessitera, à elle seule, plus de
1 500 milliards d'euros en investissements d'ici 2030 pour
répondre à la demande croissante en transport. Dans le
secteur de l'énergie, environ 1 000 milliards d'euros
devront être investis avant 2020 pour atteindre les objectifs
de la politique européenne sur l'énergie. Dans le domaine
digital, l'Europe devra investir 600 à 700 milliards d'euros
pour développer son réseau de fibre optique et son réseau
sans-fil 5G afin de rattraper les États-Unis et la Chine. La
majorité de ces investissements devra être réalisée
rapidement, avec des dépenses en infrastructures qui
devraient atteindre 1 500 milliards de dollars d'ici 2018. À
titre de comparaison, la taille de l'économie canadienne
au deuxième trimestre 2016 était de l'ordre de 2 000 milliards de dollars courants.
L'AECG permettra aux entreprises canadiennes en
construction et en ingénierie d'accéder aux contrats
publics européens. La situation des infrastructures
européennes ouvre donc des opportunités de croissance réelles pour les entreprises canadiennes. Alors
que les modèles de financement ont évolué de modèles
purement publics à des modèles hybrides publics et
privés, les firmes de génie-conseil canadiennes pourront
combiner leur expertise unique avec les capacités
d'investissement des fonds de pension canadiens. De
son côté, l'Europe pourra élargir sa base de services en
infrastructure et augmenter les capitaux disponibles
au moment où les besoins sont les plus pressants. Afin
de renforcer son attractivité, l'Europe a mis en place
des mécanismes visant à supporter le développement
de ces projets et à les rendre attirants aux yeux des investisseurs internationaux. En effet, via le plan Juncker, le
Fonds Européen pour les Investissements Stratégiques
(FEIS) vise à réduire le risque financier associé aux
projets d'infrastructure en permettant l'utilisation de
dette senior provenant de l'Union Européenne pour
des projets présentant un plan d'affaires viable.
THINK ACT 7
L'AECG à son plein potentiel
B
VÉHICULES VENDUS AU CANADA EN 2015 PAR ORIGINE ET SEGMENT [milliers d'unités, %]
CANADA
EUROPE
3%
Premium
18%
Standard
TOTAL
295
TOTAL
CADILLAC
LINCOLN
LEXUS
PREMIUM
BUICK
CHEVROLET
TOYOTA
HONDA
GMC
DODGE
Source: IHS, Analyse Roland Berger
STANDARD
82%
Premium
AUDI
JAGUAR
BMW
PORSCHE
VOLVO
LAND ROVER
MERCEDES-BENZ
FORD
CHRYSLER
125
97%
Standard
VOLKSWAGEN
FORD
8 THINK ACT
L'AECG à son plein potentiel
Malgré quelques incertitudes quant à sa forme finale,
le mécanisme de règlement des litiges inclus dans l'AECG
devrait aussi établir un cadre réglementaire attractif
pour les investisseurs canadiens et les isolera de la
complexité et de la fragmentation du cadre légal européen. Ainsi, le secteur européen des infrastructures
offre des opportunités d'investissement attractives
pour les développeurs de projet et les financiers canadiens spécialisés en infrastructures. Les entreprises
canadiennes doivent maintenant évaluer quel modèle
d'affaires permettra de mieux répondre aux besoins
des États membres de l'Union Européenne, des investisseurs canadiens et des développeurs de projets.
C
INVESTISSEMENT DANS L'UNION EUROPÉENNE
[% du PIB]
% du PIB
% du PIB
4.0
25
24
3.5
23
3.0
OPPORTUNITÉS CANADIENNES
Accéder à et développer des projets d'infrastructures
significatifs au cours de la prochaine décennie pour les firmes
de génie-conseil, de gestion de projet et de construction
Obtenir la garantie d'un accès équitable pour les investisseurs
institutionnels avec des projets d'infrastructures de grande
échelle dans une économie développée
22
2.5
21
20
2.0
19
BÉNÉFICES POUR L'UNION EUROPÉENNE
Résoudre les problèmes de capacité pour concevoir,
construire et opérer les infrastructures essentielles
18
Diversifier les sources d'investissements directs
par le biais des investisseurs institutionnels canadiens
17
Accéder aux projets d'infrastructure canadiens
16
1.5
1.0
0.5
QUE FAIRE POUR Y ARRIVER?
Les développeurs de projets doivent s'assurer que leur
projet respecte les critères du plan Juncker pour accéder
au capital
Total (échelle de gauche)
2015
2014
2013
2012
2011
2010
2009
2008
2007
0.0
2006
Les promoteurs européens d'infrastructure doivent présenter
leurs projets aux investisseurs institutionnels canadiens
0
2005
Les entreprises canadiennes doivent évaluer les opportunités
de développement d'infrastructure et établir des partenariats
dans des destinations européennes privilégiées
Privé (échelle de gauche)
Public (échelle de droite)
Source: Eurostat, Roland Berger
THINK ACT 9
L'AECG à son plein potentiel
L'AECG OUVRE LA VOIE À DIVERSIFIER
L'APPROVISIONNEMENT EUROPÉEN EN ÉNERGIE
Le Canada est riche en minéraux et en énergies fossiles.
Le secteur des ressources naturelles représente près de
10% de l'économie canadienne, dont près des deux
tiers directement liés au secteur de l'énergie. Alors que
le Canada a exporté pour près de 112 milliards de dollars
en ressources naturelles en 2015, avec près de 99% des
exportations d'énergies fossiles et 23% des exportations
de minéraux et de métaux acheminées vers les ÉtatsUnis. Une diversification des marchés d'exportations
est donc nécessaire, particulièrement pour le secteur
de l'énergie où le Canada est fortement dépendant de
son voisin du Sud.
La baisse prolongée du prix des commodités et le
ralentissement du secteur des ressources naturelles
pèsent sur la croissance canadienne. La signature de
l'AECG permettra au secteur de diversifier sa base de
clients et de sécuriser des investissements permettant
d'accéder à des équipements de pointe à meilleurs prix.
Du côté des minéraux, l'AECG permettra d'éliminer
les barrières douanières restantes sur des produits
comme l'aluminium, le zinc, l'uranium ou le minerai
de fer. Ainsi, l'AECG renforcera la compétitivité des
minéraux canadiens, qui constituera une source stable
d'approvisionnement pour les industries européennes.
En effet, le lithium et le cobalt canadiens pourraient
être utilisés pour produire les batteries électriques
dans l'industrie automobile, le nickel pour la production
d'avions, le dioxyde de titane dans l'industrie de la
peinture, l'uranium dans l'industrie nucléaire et médicale, etc. Bien que l'approvisionnement de ces ressources
stratégiques puisse être sécurisé via la signature de
contrats à long-terme, la ratification de l'AECG procurera également aux utilisateurs finaux européens
l'opportunité d'investir dans le secteur canadien des
ressources naturelles afin de sécuriser un volume
d'approvisionnement suffisant. De plus, l'AECG permettra aux entreprises canadiennes en développement
d'attirer de nouveaux capitaux, l'accord de libre-échange
facilitant les investissements et le règlement de litiges
potentiels. Enfin, l'amélioration de la mobilité des
employés permettra aux employeurs du secteur des
ressources naturelles d'attirer une main-d'œuvre plus
large à l'extérieur de leur marché d'origine. D
D
VALEUR DES EXPORTATIONS DE MINÉRAUX
ET D'ÉNERGIES FOSSILES
[milliards de dollars, 2015]
112
37
Autres
14%
40%
Europe-28
13%
36%
ÉtatsUnis
74%
23%
74
Total
Minéraux
Source: Statistique Canada, Roland Berger
1%
99%
Énergies
fossiles
10 THINK ACT
L'AECG à son plein potentiel
Du côté des énergies fossiles, le Canada et l'Europe ont
respectivement besoin de diversifier leurs bases de clients
et de fournisseurs. Les échanges canadiens se font
quasi exclusivement avec les États-Unis. La côte du
Golfe du Mexique fournit d'importantes capacités de
raffinage pour le pétrole lourd et synthétique canadien,
alors que les réserves canadiennes de l'Ouest agissent
à titre de réserve tampon pour le marché nord-américain.
De son côté, l'Europe est fortement dépendante des
importations d'énergies fossiles. Aujourd'hui, près de
30% des importations européennes de gaz naturel
proviennent de la Russie et il est estimé que d'ici 2020,
la moitié de l'approvisionnement en gaz devra provenir
de sources externes. Certains pays d'Europe centrale,
tels que la Bulgarie, l'Estonie, la Finlande, la Lettonie,
la Lituanie et la Suède s'approvisionnent uniquement
en gaz naturel russe. Alors que les coûts logistiques
devront être pris en considération, la signature de l'AECG
fournit un cadre permettant d'envisager des projets à
plus long terme et qui pourraient justifier le développement d'infrastructures transatlantiques tels que de
nouveaux pipelines, ou encore de nouvelles usines de
GNL.
Afin de capturer ces bénéfices à long terme, les entreprises minières et du secteur de l'énergie doivent commencer à regarder au-delà de leurs partenaires et de
leurs modèles d'affaires historiques. La demande pour
les produits minéraux et énergétiques est robuste et la
chaîne de valeur transatlantique pourrait s'intégrer
davantage en capitalisant sur ses forces respectives.
Les bénéfices à court-terme sont peu probables, mais l'industrie ainsi que les pouvoirs publics doivent envisager
ces opportunités commerciales et d'approvisionnement
sur le moyen long terme.
L'AECG MET EN PLACE UN CADRE,
LES ENTREPRISES DOIVENT MAINTENANT AGIR
La pertinence de l'AECG n'est plus à démontrer. Le
temps est venu de tirer profit des opportunités offertes
par cet accord et d'en maximiser les bénéfices
sous-jacents des deux côtés de l'Atlantique. Ainsi, les
entreprises canadiennes doivent se préparer à saisir
cette occasion unique de pénétrer plus largement le
marché européen en s'attachant en priorité à mieux
comprendre les dynamiques de marché spécifiques et
les principaux facteurs clés (attentes des consommateurs, accès aux canaux de distribution, adaptation du
modèle d'affaires, etc.) devant assurer leur succès.
OPPORTUNITÉS CANADIENNES
Réduire le risque de marché en se diversifiant à l'extérieur
de l'Amérique du Nord
Attirer de nouvelles sources de capital
Accéder à des équipements de production clés à meilleur
prix
Accéder plus aisément à un large bassin de main d'œuvre
spécialisée
BÉNÉFICES POUR L'UNION EUROPÉENNE
Réduire la dépendance aux fournisseurs historiques
Sécuriser une source stable de matières premières
stratégiques via l'intégration transatlantique de la chaîne
de valeur
QUE FAIRE POUR Y ARRIVER?
Des études de faisabilité doivent être réalisées afin
d'évaluer le potentiel de marché et l'engagement minimum
requis pour investir dans des infrastructures d'exportation
de biens vers l'Europe
Les compagnies canadiennes en ressources naturelles
doivent promouvoir leurs projets auprès des investisseurs
européens
THINK ACT 11
L'AECG à son plein potentiel
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Fondé en 1967, Roland Berger est l’un des leaders mondiaux
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Avec 2 400 employés travaillant dans 36 pays, nous sommes
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s'est durcie et le sentiment "anti" est à son
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