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MACRO RESEARCH – PERSPECTIVES 2014
Nos 10 prévisions pour 2014
Comme nous en avons pris l'habitude ces dernières années, nous vous proposons ci-après nos prévisions
pour les douze prochains mois, sous forme d'une liste de prévisions concrètes, dont les principales
tendances seront la confirmation de la reprise et le changement de politique de la Banque centrale
américaine. Voici donc nos 10 prévisions pour 2014.
1.
Reprise faiblarde dans la zone euro
La zone euro est sortie de récession en 2013. Une amélioration de la confiance, couplée à un relâchement des
économies et un climat international positif laissent augurer que l'économie européenne poursuivra sur la voie de la
croissance en 2014. Les investissements des sociétés devraient plus particulièrement y contribuer dans la mesure où
celles-ci commencent petit à petit à procéder aux investissements de remplacement précédemment postposés. Pas de
quoi céder à l’euphorie pour autant cependant vu qu’une croissance d'à peine un peu plus de 1% semble être le
maximum que nous puissions espérer (et cela vaut aussi pour l'économie belge). Car même si la situation s’est
clairement améliorée ces dernières années, elle porte encore les stigmates des années de crise. L'économie
européenne reste ainsi loin du niveau structurel d'avant la crise, le taux de chômage devrait rester effroyablement
élevé et les finances publiques sont toujours fragiles. La zone euro reste donc vulnérable à de nouveaux chocs, surtout
lorsque l'on sait que les moyens pour les amortir sont pratiquement épuisés. De plus, la détermination des politiques
à fournir de nouveaux efforts en matière de réformes structurelles et de perfectionnement du cadre institutionnel
devrait plutôt fléchir en 2014.
2.
Nouveau réaménagement de la dette grecque
Même si la Grèce semble avoir repris le chemin d'une croissance positive, elle ne pourra juguler ni les chiffres
dramatiques du chômage ni sa dette vertigineuse. Malgré un premier réaménagement, cette dette atteint aujourd'hui
176% du PIB et il y a peu de chances que les autorités grecques parviennent à la ramener à un niveau acceptable dans
un délai raisonnable. Par ailleurs, l'objectif du plan de soutien international actuel est que la Grèce puisse à nouveau
lever (du moins partiellement) des fonds sur les marchés des capitaux à partir de 2015. Or, cela ne sera possible
qu'après un nouveau réaménagement de la dette qui, idéalement, devrait avoir lieu en 2014. La BCE a déjà prouvé sa
capacité à contrôler les éventuelles répercussions d'une intervention sur le reste de la zone euro. Néanmoins, il est
encore trop tôt pour fêter la fin de la crise de l'euro : les discussions interminables sur l'union bancaire pourtant
promise et l'augmentation des tensions au sein de la BCE constituent les risques les plus évidents pour 2014.
3.
Poursuite de la reprise aux Etats-Unis
La reprise de l'économie américaine depuis la mi-2009 s’est montrée relativement timide. Entre-temps, les problèmes
à l'origine de la Grande Récession ont été progressivement résolus : le marché de l'immobilier, les finances des
ménages et la situation des banques se sont normalisés. Sur base de ces fondamentaux, l'économie américaine
pourrait passer la vitesse supérieure en 2014, et l’absence de hausse des impôts à l'agenda - contrairement à début
2013 - est un atout majeur. Avec un regain de confiance, une politique monétaire toujours extrêmement souple, une
solidité financière des sociétés et des investissements à long terme comme le gaz de schiste, nous devrions assister à
une poursuite de la reprise de la croissance économique. Le principal danger en 2014 pourrait venir d'un changement
trop brutal de politique monétaire, mais la Banque centrale devrait se montrer très prudente sur ce point (cf. point 7).
Macro Research
Bart Van Craeynest | Chief Economist |+ 32 2 229 62 32 | [email protected]
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4.
Poursuite du come-back japonais
La nouvelle politique au Japon a fait souffler un vent remarquablement positif en 2013. Le véritable test n'aura
toutefois lieu qu'en 2014. Ce ne serait en effet pas la première fois que l'économie japonaise se redresse de manière
éphémère pour s’enfoncer de plus belle dans la crise. Cette fois, les responsables politiques semblent toutefois
suffisamment confiants. Les « abenomics » pourraient également donner des résultats en 2014. L'importante
dépréciation du yen stimulera les exportations, alors que les choses semblent aussi bouger progressivement sur le
marché domestique. Reste à voir s'il sera possible, à long terme, de contrer totalement la dynamique démographique
négative. Quoi qu'il en soit, l'année 2014 devrait nous apporter davantage de bonnes nouvelles en provenance du
Japon.
5.
Mouvement de rattrapage pour les pays émergents
Les pays émergents ont déçu en 2013. Contrairement à ce qu'ils avaient montré par le passé, ceux-ci n'ont en effet pas
suivi la dynamique de reprise dans les pays industrialisés classiques. Les marchés financiers s’y sont par ailleurs
montrés très sensibles aux fluctuations des attentes relatives à la politique de la Banque centrale américaine. Ce
facteur jouera encore un rôle important en 2014. Néanmoins, les pays émergents devraient connaître un mouvement
de rattrapage. Les Etats-Unis, le Japon et l'Europe représentent en effet toujours un peu plus de la moitié de
l'économie mondiale et les signes d'amélioration dans ces régions laissent augurer une hausse de la demande dans les
pays émergents. Une inflation relativement faible, une politique monétaire accommodante et des devises meilleur
marché devraient contribuer à un mouvement de rattrapage économique dans les pays émergents. Divers problèmes
domestiques spécifiques, comme une croissance excessive des crédits dans de nombreux pays émergents,
empêcheront toutefois la région de renouer avec la croissance très énergique d'avant la crise de 2008-09. Cela
appartient désormais au passé.
6.
Inflation toujours faible
Les "pessimistes de l'inflation", qui considéraient que l'impression d'argent par les banquiers centraux allait provoquer
un déraillement de l'inflation, se montrent depuis quelque temps très discrets. Il ne devrait pas en aller autrement en
2014. L'argent imprimé ne peut provoquer de l'inflation que s’il est réellement injecté dans l'économie et si celle-ci
tourne normalement. Or, malgré les signes de reprise économique, ces conditions ne sont toujours pas réunies
aujourd'hui. Que ce soit aux Etats-Unis ou en Europe, l'économie est loin de tourner à plein régime. Le chômage reste
relativement élevé dans la plupart des pays industrialisés, ce qui exclut toute pression à la hausse sur les salaires, et
les perspectives pour les marchés des matières premières ne laissent pas présager de fortes hausses des prix. Dans ces
conditions, l'inflation restera faible en 2014. A plus long terme, la politique monétaire accommodante sans précédent
implique bien certains risques d'inflation, mais ceux-ci ne sont pas encore pour demain.
7.
Arrêt des achats d'obligations par la Banque centrale américaine
Depuis la chute de Lehman Brothers en septembre 2008, la Fed aura pratiquement tout fait pour relancer le moteur
économique. Outre un abaissement des taux directeurs à 0%, elle a, au cours de la même période, imprimé quelque
3.000 milliards de dollars. Cela a sans doute permis d'éviter une catastrophe économique plus grande encore, mais
plus l'économie se redresse, plus les risques liés à cette politique agressive - notamment le risque de nouvelles bulles
et de pression inflationniste - augmentent. La Fed réduira ses achats d'obligations en 2014, mais procédera de
manière très progressive afin d'éviter tout choc trop brutal sur les marchés financiers. Elle continuera par ailleurs à
clamer haut et fort qu'une première hausse des taux n'est pas encore à l'ordre du jour. De quoi lui permettre de sortir
très prudemment de sa politique monétaire extrêmement accommodante.
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8.
De nouveau une bonne année pour les actions, mais avec plus de volatilité
Les marchés d'actions ont déjà affiché de bons résultats en 2013 et cette tendance positive devrait perdurer. Les
sociétés sont en effet bien placées pour profiter de manière optimale de la reprise économique. Cela est en grande
partie lié à la position de faiblesse à laquelle les travailleurs sont réduits du fait des grandes réserves de main-d'œuvre
aujourd'hui disponibles dans l'économie mondiale. De plus, les sociétés peuvent aussi bénéficier de conditions de
financement extrêmement favorables. Ces deux facteurs seront également de la partie en 2014, ce qui, avec la
reprise, devrait se révéler favorable aux bénéfices des sociétés. Certains marchés et secteurs ont déjà nettement
anticipé ces perspectives positives. Le marché américain des actions est ainsi déjà relativement cher. Il reste par
contre encore de très nombreuses opportunités en Europe et dans les pays émergents. Une augmentation du nombre
de fusions et acquisitions, à la faveur de financements meilleur marché et d’une confiance revigorée, y contribuera. Le
principal risque pour les marchés d'actions réside dans la politique monétaire de la Fed. Le retrait progressif des
incitants monétaires extrêmes provoquera inévitablement une certaine volatilité sur les marchés, mais la reprise
devrait malgré tout prendre le dessus.
9.
Rendement modeste pour les obligations
Même si l'inflation est restée très faible au cours de l'année écoulée, les signes de reprise économique et l'attente
d'un ajustement progressif de sa politique monétaire par la Banque centrale américaine ont déjà provoqué une
hausse des taux dans le courant de l'année 2013. Une tendance qui devrait également se confirmer en 2014. Les
banquiers centraux mettront tout en œuvre pour éviter un rebond trop brutal des taux car cela compromettrait la
reprise. Le risque d'un krach obligataire reste de ce fait limité. Néanmoins, une certaine pression à la hausse sur les
taux à long terme apparaît inévitable à mesure que la reprise se renforcera. Autrement dit, 2014 devrait à nouveau
être une année de maigres rendements sur les obligations. Le rendement courant actuel de 2 à 3% sur les obligations
gouvernementales classiques semble être le maximum que l'on puisse espérer pour le moment. Un rendement
légèrement plus élevé est possible pour les obligations à haut rendement, mais il ne faut guère s'attendre à quelque
chose de spectaculaire.
10. Beaucoup d'élections, mais surtout beaucoup de nouvelles en provenance des pays émergents
De nombreuses élections importantes seront une fois encore au programme pour 2014. Outre la ‘mère de toutes les
élections’ en Belgique, le mois de mai sera aussi marqué par des élections européennes. Dans les deux cas, on peut
s'attendre à des scores significatifs des partis non traditionnels. Néanmoins, ces résultats ne seront pas suffisants pour
forcer un véritable changement de cap. Cela signifie que la Belgique peut se préparer à Di Rupo II, alors qu'en Europe,
les partis pro-européens garderont la main. Le mois de novembre sera lui marqué par les élections intermédiaires
pour le Congrès américain. Là aussi, le rapport de forces actuel devrait rester inchangé malgré les récentes difficultés
des Républicains. Plus importantes seront les élections dans de nombreux pays émergents : le Brésil, l'Afrique du Sud,
l'Inde et l'Indonésie se rendront aux urnes. L'incertitude planant sur l'impact possible de ces élections sur la politique
pourrait jouer des tours aux marchés de ces régions.
Nos 10 prévisions pour 2013 : l'heure du bilan
Comme nous en avons pris la bonne habitude, nous ne regardons pas seulement devant nous, mais évaluons aussi
d’un œil critique les prévisions que nous avions formulées pour l'année écoulée. Et, avouons-le, le bulletin est mitigé.
Si nous avions en effet vu juste en prédisant une poursuite de la reprise de l'économie mondiale en 2013, le
déploiement régional de cette reprise s’est développé autrement. Nous avons ainsi été trop optimistes pour les pays
émergents alors que l'Europe a fait un peu mieux que nous le pensions. Sur les marchés financiers, nos attentes
positives pour les actions se sont vérifiées, de même que notre inquiétude par rapport au rendement des obligations.
Par contre, le dollar et l'or, surtout, se sont moins bien comportés que prévu.
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Trois prévisions ne sont pas matérialisées. Même si la reprise reste timide, la zone euro a renoué dès le printemps
avec une croissance positive. Dans ce contexte, le chômage a encore augmenté de 440.000 unités (portant le total à
19,3 millions) dans la zone euro de janvier à fin octobre, mais notre prévision de plus de 20 millions de chômeurs ne
devrait, fort heureusement, pas être atteinte cette année. La désillusion de l'année, en ce qui nous concerne, est
venue des pays émergents. Même si nous étions conscients des problèmes structurels des pays émergents, nous nous
attendions à ce que, comme le veut la tradition, ceux-ci suivent la dynamique de l'économie américaine. Des signaux
persistants montrent ces dernières semaines que c’est ce qui est enfin en train de se produire, mais globalement,
2013 aura été une année décevante pour les pays émergents. Sur les marchés financiers, la plus grande surprise est
venue de l'or qui a connu un recul de près de 30% au cours du premier semestre. Contrairement aux attentes, l'or
s’est ainsi nettement moins bien comporté que les obligations gouvernementales, même si ces dernières ont confirmé
notre prévision d'une année difficile pour les obligations.
Trois prévisions font encore l'objet de délibérations au sein du jury. En Belgique, nous avions prévu que la dynamique
politique prendrait une autre tournure. Le gouvernement Di Rupo s'est de plus en plus comporté en bloc homogène et
est ainsi parvenu, contrairement à nos attentes, à relativement vite boucler un budget 2014. Cela n'a toutefois été
possible qu'en troquant l'objectif d'un déficit égal à 2,15% du PIB contre un objectif bien moins ambitieux de 2,6%.
Quant à la crise de l'euro, nous pensions fin 2012 que nous n'avions pas encore touché le fond. Malgré l'approche
catastrophique de la crise chypriote et la fièvre des élections en Italie et en Allemagne, la crise de l'euro n'a pas
dégénéré. Une bonne chose donc, dont le crédit revient presque entièrement aux efforts de la BCE. Les causes
structurelles de la crise n'ont toutefois toujours pas été éliminées, ce qui reste inquiétant. La zone euro reste sensible
aux chocs asymétriques car les institutions aptes à y faire face n'existent toujours pas au niveau européen. Tant que ce
ne sera pas le cas, une nouvelle reprise de la crise de l'euro restera possible. Les marchés financiers ne s'en soucient
guère plus et cela se reflète aussi sur le cours de l'euro. Au moment d'écrire ces lignes, et contrairement à nos
attentes, celui-ci avait encore gagné 2% face au dollar par rapport à fin 2012. La donne pourrait encore changer d’ici à
la fin de l'année dans la mesure où de plus en plus d'éléments semblent indiquer que la BCE sera contrainte, au vu des
conditions économiques, de prendre des mesures.
Quatre prévisions se sont vérifiées : l'économie américaine a poursuivi sa reprise, l'inflation est restée clairement sous
contrôle (malgré l'impression massive d'argent par les banques centrales), le marché immobilier américain stagne et,
surtout, les marchés d'actions ont poursuivi de manière convaincante sur leur lancée positive de 2012. Cette dernière
prévision, surtout, fait beaucoup de bien (1).
L'année 2013 n'aura donc pas été un grand cru pour nos prévisions. Nous sommes curieux de voir ce que 2014 nous
réservera.
(1) Notre prévision "bonus" selon laquelle les Diables Rouges sortiraient vainqueurs de leur groupe qualificatif pour la
Coupe du Monde au Brésil s'est aussi vérifiée… pour le plus grand bonheur de la plupart d’entre nous .
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