se m in ai re s ir is Prise en charge d’un cas suspect d’Ebola aux urgences Dr Michèle Gerard CHU Saint Pierre ir is Contenu de l’exposé ai re s • Faire le point sur l’épidémie d’Ebola en Afrique de l’ouest in • Résumer les connaissances médicales au sujet de la maladie se m • Clarifier les risques pour la Belgique, les critères pour suspecter un cas et les modalités de prise en charge d’un cas d’importation Epidémie actuelle se m in ai re s ir is • Actuellement la plus grosse • Démarre en Guinée en épidémie d’Ebola jamais décembre 2013, près de la décrite (nb de cas/diffusion forêt tropicale des frontières géographique) avec le Libéria et le Sierra Leone • 13 cas importés hors Afrique (USA, France, Espagne, UK, Allemagne, Norvège) • Notifiée OMS 23 mars 2014 • 2 cas secondaires acquis hors Afrique (Espagne/ USA) Situation au 5 octobre 2014 (WHO) Décédés Taux mortalité (%) Guinée 1298 768 65 Sierra Leone 2789 Sénégal Total ai re s in Nigeria Sous estimée 879 37 Nb cas probablement 3924 2210 55 2,5x plus élevé 20 8 33 se m Liberia ir is NB cas 1 0 0 8032 2225 50 401 travailleurs de santé se m in ai re s ir is Courbe épidémique au 5 octobre ir is Quelles prévisions ? ai re s • En l’absence de contact tracing et isolement correct des cas +/- vaccin les projections sont sombres et alarmantes – WHO: 20 000 cas d’ici novembre WHO Ebola response team NEJM sept 2014 se m in – CDC: 550 000 cas rapportés soit 1.4 millions de cas d’ici mi janvier • Modèlisation du doublement des cas – Liberia tous les 15 à 20j – Sierra Leone et Guinée tous les 30 à40j MMWR oct 2014 Causes de l’extension de l’épidémie se m in ai re s ir is • Population, travailleurs de santé et autorités sanitaires non familières avec la maladie • Systèmes de santé fragiles ou inexistants après des années de guerre – 1 à 2 médecins /100 000 hab (concentrés dans les villes) – Carence en règles d’hygiene, accès limité aux moyens de protection – Hôpitaux débordés par nombre de cas • Importante mobilité transfrontalière des personnes (frontiers poreuses, connection aisée par route entre zones rurales et villes densément peuplées • Mouvement des corps des défunts pour la pratique des rites funéraires dans leur village natal (cause dans 60% des cas en guinée) • Carence dans la mise en place des mesures de contrôle, lenteur réponse internationale se m in ai re s ir is Un portrait robot du virus ir is Découverte du virus Ebola se m in ai re s • 1976 lors de 2 flambées épidémique concomitantes – Yambuku (RDC) près de la rivière Ebola – Nzara (village reculé du Soudan) The Ebola River in 1976 Un peu de virologie ir is Ebola virus – Ebolavirus Zaïre (EBOV) ai re s Marburg se m in Filovirus – Ebolavirus Soudan (SUDV) – Ebolavirus Bundibugyo (BDBV) – Ebolavirus Reston (RESTV)* – Ebolavirus Forêt de Taï (Taï Forest TAFV)**. Cuevavirus * Asie, infection asymptomatique chez homme **1 seul cas humain connu se m in ai re s ir is Epidémies de virus Ebola depuis 1976 se m in ai re s ir is Comment l’homme se contamine-t-il ? ai re s ir is • Les chasseurs ramassent les animaux malades ou morts dans la forêt tropicale, les manipulent, les consomment… Bushmeat < chauves souris, antilopes, porc epic, singes se m in • …tombent malade transmission interhumaine épidémie • Épidémies locales régulières en Afrique de l’Ouest/Centrale près de la forêt ombrophile tropicale (Congo, Soudan, Ouganda,Gabon) • Rôle des fruits contaminés par les chauves souris ? se m in ai re s ir is • Retour de chasse avec des porc-épic dépecés sur le lieu de chasse • Marché de bush meet Transmission interhumaine du virus Ebola ai re s ir is – contacts directs (peau lésée ou muqueuses) avec du sang, des sécrétions, des organes ou des liquides biologiques de personnes infectées in – contacts indirects < environnement contaminé par ce type de liquides. (?) se m – Rôle critique des rites funéraires et donc contact direct avec la dépouille ( 2/3 des cas en Guinée) – Toujours une chaîne de transmission (contact avec un cas malade connu) Ebola et charge virale dans le sang se m in ai re s ir is • Elevée dès les 1ers jours • continue à augmenter pendant 1 semaine, dure 23 semaines ir is Virus dans liquides corporels ai re s Tous les prélèvements des convalescents sont négatifs sauf 1x sperme et 1x lait maternel et 10 2 2 J40 J15 2 se m 8 in 8 1 1 1 Baush et al JID 2007; 196:S142-7 1 positif negatif 11 1 2 2 1 1 ai re NEGATIVE s Peau Sang Urine Sperme Selles Vomissement Aspiration endotrachéale in • • • • • • • se m POSITIVE ir is 1er cas américain: sites positifs en PCR • Dialysat • Tous les prélèvements de l’environnement y compris les surfaces « higly touch » Comment ne se transmet pas le virus Ebola ai re s ir is • Par des personnes en incubation mais asymptomatiques • Par les contacts sociaux avec une personne malade in – Être assis à côté dans une salle d’attente, dans un transport public se m • Par les contacts physiques mais sans exposition à des liquides biologiques (sang, vomissement, selles, ….) – Face à face rapproché avec patient ambulant comme lors d’un examen physique ai re s Incubation Moyenne: 11j Range: 2-21 jours ir is Signes cliniques (1) in • Début brutal: T°, malaise • Signes précoces non spécifiques se m – Céphalées, malaise, myalgies, arthralgies, mal de gorge – Signes digestifs: , d+ abdominales, V+, diarrhée – Injection conjonctivale, hocquet Signes cliniques (2) ai re s ir is Signes tardifs • Signes hémorragiques (20-40%) • Formes sévères et fatales: faillite multi viscérale (hépatique, rénale, neurologique) menant au choc et au décès (après 1 à 2 semaines) se m in Anomalies biologiques • Troubles ioniques • Thrombopénie • Leucopénie • Cytolyse hépatique • Insuffisance rénale et hépatique ir is Symptômes généraux chez cas prouvés (n=1415) 76 1,42 64 67 65 53 ai re s 87 1,52 39 se m in 44 WHO Ebola response team 37 2,22 1,74 29 1,68 23 33 2,03 2,00 2,15 20 13 11 4,59 10,4 5,8 5,9 ir is Signes hémorragiques chez cas prouvés 5,7 5,7 Décédés Survivants 20,2 11,7 Saignement inexpliqué 4 3,6 3 ai re s 4,5 3,1 3 se m in 2,6 0,4 HEMATEMÈSE SANG DANS SELLES GINGIVORRAGIE 1,8 1,5 0,8 0,4 EPISTAXIS 0,4 HEMOPTYSIE SITE INJECTION WHO Ebola response team (NEJM sept 2014) 0,8 0,4 VAGIN URINES 0 SOUS LA PEAU in ai re s Létalité élevée Moyenne: 70%; Ebola Zaire > Soudan, Bundibugyo Diminue au cours du temps pendant épidémie Amélioration clinique vers J15 Manifestations tardives fréquentes chez survivants – Asthénie sévère – Arthralgies migrantes grosses articulations (50%) – Problèmes oculaires (uvéite)* – Parotidite, orchite – Perte audition *virus retrouvé dans œil de pt avec uvéite post marburg – péricardite se m • • • • • ir is Histoire naturelle Traitements et vaccins potentiels ? se m in ai re s ir is • oui. mais…….tous en investigation • Aucun n’est approuvé par les structure ad hoc (FDA, EMEA) – Efficacité: études animales – Sécurité: méconnue chez homme; Etudes de phase 1 vont/ont débuter/é (pas pour tous) • OMS: utilisation de médicaments/vaccins expérimentaux est éthiquement acceptable dans les circonstances exceptionnelles de cette épidémie • Quelques traitement compassionnels (limités …déjà épuisé) ir is Traitements/vaccins • Sérum convalescent • Globulines hyper-immunes • AC monoclonaux (Zmapp) – Biopharmaceutical, San Diego, USA ai re s Immunoglobuli nes se m in Antiviraux • RNA anti sense TKM-100802 (Tekmira) • RNA anti sense AVI 7537 (Sarepta) • Favipivavir (Toyama chemicals) • BCX 4430 (Biocryst) Vaccins Virus génétiquement modifié pour exprimer la glycoprotéine virale • VSV ZEBOV: virus de la stomatite vesiculaire • ChAd3 V: adenovirus de chimpanze ir is se m in ai re s Gestion d’un cas de maladie à virus EBOLA ai re s Précautions d’hygiène empiriques ir is Je suspecte une maladie À virus Ebola in Notification aux autorités sanitaires se m Diagnostic Précautions spécifiques ai re s Précautions d’hygiène empiriques ir is Je suspecte une maladie À virus Ebola in Notification aux autorités sanitaires se m Diagnostic Précautions spécifiques ai re s in se m ir is ai re s in se m ir is ai re s in se m ir is ai re s in se m ir is ir is ai re s in NON se m Ebola hautement improbable Précautions standard OUI EBOLA « probable » Précautions contact renforcées ir is Cas probable d’Ebola ai re s Mesures d’hygiène « EBOLA » seulement si les critères suivant sont rencontrés in Température dans les dernières 24h se m Retour de la zone épidémique endéans les 21 jours Histoire d’exposition à risque Ou Symptômes additionnels - Vomissements, diarrhée, D+abdominales - Signes hémorragiques inexpliqués - MOF = Cas problable Chambre seule Chambre d’isolement aérien moins important ir is Je suspecte une maladie émergente contagieuse ai re s Précautions d’hygiène empiriques in Notification aux autorité sanitaire se m Diagnostic Précautions spécifiques - Formation à l’utilisation des protections personnelles (technique de retrait pour éviter autocontamination) - Gestion des déchets -Gestion des liquides biologiques - Limitation prélèvements labo ai re s in se m AVANT ir is ir is ai re s in se m Infirmière espagnole ! Ritualiser le processus de mise et retrait des EPI Inspecteur d’hygiène communautaire Validation de l’alerte/ Notification alerte ai re s Précautions d’hygiène empiriques ir is Je suspecte une maladie émergente contagieuse - Organisation hospitalisation vers centre tertiaire/académique - Organisation des prélèvements vers centre de référence: • Labo P4 – Allemagne • préparation échantillon en labo P3 in Notification aux autorité sanitaire se m Diagnostic Précautions spécifiques Délai de réponse: 36h ir is Je suspecte une maladie émergente contagieuse Limitation des possibilités de test de laboratoire ai re s Précautions d’hygiène empiriques Prélèvements aux urgences in Notification aux autorité sanitaire se m Diagnostic Précautions spécifiques Aiguille sécurisée 2 tubes sérologies (PCR + anticorps Ebola) • Test rapide malaria • Autres test sur POCT (point of care testing) • Pas d’automates, pas de bacterio Poursuivre précautions Ebola même si test rapide malaria est positif Prise en charge médicale se m in ai re s ir is • Diagnostics possibles – Malaria – Fièvre typhoïde, autre salmonellose Aucun diagnostic différentiel possible – Shigellose – Rickettsiose – Meningoccocémie • Traitements empiriques pour pathologies fébriles retour des tropiques – Malaria – Rocéphine – Doxycycline/Fluoroquinolone ir is Quels risques pour la Belgique ? in ai re s • OMS prédit une épidémie pour encore 6 à 9 mois – Statistiquement………………….. • Les seules compagnies aériennes desservant encore les zones épidémiques se m • Humanitaires sur place = MSF Belgique; bureaux Tour et Taxi – Séjour en Belgique en phase inter mission: Gestion d’éventuelle T° survenant dans les 3 semaines du retour – Personnel ayant eu accident d’exposition est rapatrié dans les 24h….en Belgique Quel plan en Belgique pour la gestion des cas probables ? 2 ambulances de l’hôpital militaire aménagées pour transporter les cas probables • MSF Belgique a prévu de faire transporter leurs collaborateur diagnostiqués avec un Ebola sur place vers les unités de haute contagion d’Europe (Hamburg, Londre, Lyon ou Rome) et ne pas les rapatrier en Belgique • Tous les hôpitaux avec une garde d’infectiologie peuvent être sollicité pour guider les cliniciens pour les aider dans le « triage » des cas • Projet de convention entre SPF et hôpitaux candidats pour accueillir les cas probables/avérés: se m in ai re s ir is • – Flandres: KUL, Anvers – Bruxelles: CHU Saint Pierre, – Wallonie: CHU Liège, CHR La citadelle, Montgodinne ir is se m in ai re s • Epidémie de grande ampleur (causes multifactorielles) possible épidémie prolongée (plusieurs mois) avec risque réel de cas d’importation • Clinique sévère, peu spécifique en début d’évolution (20% signes hémorragiques) • Transmission liée aux contacts direct avec liquides biologiques (chaîne de transmission) • Suspicion de cas nécessite 3 groupes de critères • Bonne utilisation des protections personnelles est un élément critique (retrait ) • Prise en charge des cas probable: hôpitaux tertiaire, académiques); cas avérés: CHU SP + ?