Epidémie d’infections à Ebola d’Afrique de l’Ouest : Préparation et réponse en France A Mailles, InVS, 18 août 2014 Les missions de l’InVS • Surveiller la santé des populations • Détecter précocement une menace pour la santé de la population • Investiguer les phénomènes de santé inhabituels ou épidémiques • Faire des recommandations pour la gestion de ces phénomènes Les infections à Ebola • Incubation : 3 semaines max • Principaux symptômes – Fièvre – Diarrhée, vomissements, douleurs abdominales – Faiblesse, malaise – Défaillance des fonctions des organes (foie, rein...) – Saignements inconstants et tardifs – Létalité importante : 60% des malades décèdent • Virus de classe 4 réglementation diagnostic au CNR (Lyon) • Jamais de cas hors d’Afrique Transmission du virus • Contact direct avec les fluides corporels d’une personne malade : sang, vomissures, matières fécales, urine, sperme, larmes, lait maternel, sueur • Contamination : contact physique direct +++ – Soins funéraires, rites funéraires avec un contact – Soins aux malades (médicaux ou familiaux) – (Consommation de viande de brousse) • Pas de transmission aérienne • Pas de transmission avant l’apparition de la fièvre • Virus sensible aux solutions hydro-alcooliques et à la javel L’épidémie en cours • Mars 2014 : épidémie rendue publique • Juin 2014 : « out of control » • Août 2014 : alerte mondiale OMS • Bilan OMS au 13 août 2014 – Guinée Conakry : • 510 cas, 377 décès – LIberia • 670 cas, 355 décès – Sierra Leone • 783 cas, 334 décès – Nigéria • 13 cas, 4 décès • Entre le 12 et le 13 août 2014 – 152 nouveaux cas et 76 nouveaux décès Pourquoi une situation non contrôlée ? • • • • • État de santé des populations avant l’épidémie Défaillance des états Insuffisance de l’accès aux soins Crise de confiance vis-à-vis des soignants Mesures de contrôle peu acceptables, en particulier pour les funérailles • Problèmes corollaires – Alimentation des malades – Troubles de l’ordre et sécurité – Prise en charge des autres maladies Le dispositif en place en France • Objectifs : – Identification le plus tôt possible d’un éventuel cas importé – Prise en charge évitant des cas secondaires – Suivi des personnes-contacts afin d’éviter une chaîne de transmission (hôpital, famille, avion) • Signalement de toute personne, de retour de la zone épidémique, avec de la fièvre • Classement par l’InVS en fonction des expositions à risque dans la zone épidémique Expositions à risque Contact avec le sang ou un autre fluide corporel d’un patient infecté, ou suspecté d’être infecté par le virus Ebola, - Contact direct avec une personne présentant un syndrome hémorragique, ou avec le corps d’un défunt, dans la zone à risque (Guinée Conakry, Liberia, Sierra Leone) - Travail dans un laboratoire qui détient des souches de virus Ebola ou des échantillons contenant le virus Ebola, - Travail dans un laboratoire qui détient des chauves-souris, des rongeurs ou des primates non humains originaires d’une zone d’épidémie d’Ebola, - Contact direct avec une chauve-souris, des rongeurs, des primates non humains ou d’autres animaux sauvages dans la zone à risque, ou en provenance de la zone à risque (Guinée Conakry, Liberia, Sierra Leone) - Manipulation ou consommation de viande issue de la chasse, crue ou peu cuite, dans la zone à risque (Guinée Conakry, Liberia, Sierra Leone) - Rapports sexuels avec un cas d’Ebola confirmé, dans les 10 semaines suivant le début des symptômes du cas, - Prise en charge pour une autre pathologie ou visite dans un hôpital ayant reçu des patients infectés par le virus Ebola - Et après le classement ? • Cas exclu : Prise en charge normale • Cas possible : – Transfert vers établissement de santé de référence – Transport : SAMU – Isolement maintenu +++ – Prélèvements -> CNR avec transporteur ad hoc – Recensement des « contacts » pour un éventuel suivi ultérieur – Résultat des tests au maximum 12h après réception, 24/24, 7/7 Perspectives • Durée de l’épidémie en Afrique de l’Ouest ? • Extension possible aux pays voisins ? • Survenue d’un cas importé en France ? – Cas unique – Possible contamination d’un soignant ou de la famille – Survenue d’un cas en milieu « fermé » Epidémie de grande ampleur très très improbable en France compte tenu des infrastructures et du dispositif en place