laissé le NTE en rade. Ces hommes généreux et visionnaires s’entouraient depuis
longtemps de créateurs plus jeunes, afin d’instaurer un dialogue entre les générations
et de faire en sorte que le NTE poursuive sa mission.
En 1999, Alexis Martin fait son entrée comme codirecteur, suivi de Daniel Brière en
2003. Marthe Boulianne, active au sein de la compagnie depuis 1987, occupe diverses
fonctions au gré des multiples aventures. Devenant codirectrice à partir de 1996, c’est
elle qui pilote le chantier de reconstruction d’Espace Libre en 2001. Il y a un NTE pour
chaque génération, et les codirecteurs artistiques s’entendent pour poursuivre dans
cette voie en entraînant, eux aussi, dans leur sillage de plus jeunes artistes.
Depuis plus de trente ans, le NTE a produit une centaine de spectacles. Théâtre de
création, le NTE présente des textes originaux, fruits de l’imagination fertile des
auteurs maison et d’auteurs satellites. Toujours à la recherche de nouveaux sujets, de
matériau insolite, ils n’hésitent pas à s’inspirer de l’Histoire, Hitler (2000), de faits de
société, Lortie (2008), du monde médical, Sacré Cœur (2008), du cinéma
bollywoodien, Rêvez, Montagnes ! (2009).
Les directeurs artistiques Daniel Brière, Alexis Martin et leurs équipes n’ont de cesse
de questionner la pratique et le pourquoi du théâtre. Brière et Martin ont à cœur de
créer des objets théâtraux originaux qui intègrent la technologie moderne, mais sans
s’inféoder à elle, c’est-à-dire en prendre la mesure, s’amuser avec elle, mais ne jamais
faire des interprètes ou des auteurs les seconds violons de la représentation.
Ensemble, ils ont créé Grid (2006), La Fin (2010), et invité de nombreux créateurs à
embarquer dans toutes sortes d’aventures, le Sixième Salon du Théâtre Contemporain
(2005), Naissances (2010) et ZOO 2011. Le NTE provoque la rencontre avec l’autre et
tisse des liens actifs, affectifs et transculturels en créant des spectacles mettant en
scène des personnages issus de diverses communautés culturelles. La nouvelle télé
communautaire (2006) invitait des Bulgares, des Vietnamiens, des Haïtiens.
La fructueuse collaboration artistique entre Daniel Brière et la dramaturge Evelyne de