ce qu`il faut savoir - Nouveau Théâtre Expérimental

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XI
cahier
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LA
CAVALCADE
DES MOTS
OCTOBRE 1997 / MAI 2000
LA
CAVALCADE
DES MOTS
OCTOBRE 1997 / MAI 2000
Dialogue socratique
[suite]
Cahier XI page
2
Le Xe cahier s’achevait sur une promesse :
à suivre. La suite a suivi d’elle-même,
et pourtant avec une allure, une direction
de marche et des couleurs nouvelles.
Car les temps changent.
Les saisons se succèdent.
Dans les papiers du NTE a été retrouvé
un texte qui date de déjà presque un an.
Le voici :
Ce qu’a dit Lucie
Hier, lorsque accompagné de
mon jeune ami Euthydème, je
quittais la boulangerie qui était
devenu notre lieu de rencontre
quotidien, j’ai rencontré Lucie
qui nous a pris à partie. Elle était
assez véhémente. Et, comme
toujours quand elle l’est, irrésistible. Elle m’a ramené chez
elle et durant des heures m’a
étourdi de ses discours.
«On change de siècle, de millénaire. Bien sûr ! m’a-t-elle dit.
Puis ? Ça n’a aucune espèce
d’importance. Sauf pour les
niaiseux puérils comme certains que je ne nommerai pas.
Millénaire de quoi ? Millénaire
de qui ? m’a-t-elle dit. De quel
agenda ? de quelle écriture ? de
quelle naissance ? de quels
dieux ? Je ne me sens pas concernée… N’empêche que lorsque,
dans les dates à inscrire en
haut des lettres, on passe du
999 au 000, on a beau dire,
m’a-t-elle dit en affectant d’être
sérieuse, on a beau dire, il se
passe quelque chose. Comme
dans les petits matins des septembres d’autrefois lorsqu’on
rentrait en classe pour une
nouvelle année…
Moi, j’aimerais que le 000 qui
va s’ouvrir soit seulement le sol
où poussent de nouvelles graines, inespérées, inattendues,
dégagées du 999 trop lourd
enfoncé dans sa glaise. 999 !
Quelle fatigue ! Trop de queues
basses ! m’a-t-elle dit. Oublie
les chiffres, chevauche les mots.
Et prends garde de ne pas trébucher. Je t’attends au tournant ! »
Voilà ce que m’a dit Lucie…
Lucie dit n’importe quoi, je
sais. Elle déparle sans gêne et
sans raison. Surtout aux petites
heures quand le vin, la fatigue et
l’amour brouillent la vue, quand
la nuit flanche. Mais j’aime
l’entendre. Elle est branchée sur
l’essentiel. Oui, je l’aime beaucoup.
Agathon
une étude théâtrale
Cahier XI page
3
Jean-Pierre Ronfard, Sylvie Morissette
Dialogue entre une éclairagiste et un metteur en scène
RITUEL
Metteur en scène : Comment se
fait-il qu’au théâtre, presque tous
les spectacles commencent par un
fade out – oh pardon ! un baisser
de lumière ? C’est vrai, ça ; à croire
que c’est une convention, un code
que tout le monde connaît et
auquel on obéit sans broncher. Tu
vas dans n’importe quel théâtre,
dès que la lumière baisse, tu
entends le bruit des programmes
qui se referment ; les conversations
tombent ; vite on tousse une dernière fois. On entre dans le noir.
La pièce peut commencer.
plus comme toutes les habitudes ?
J’avoue que par moments, ça
m’énerve. Toutes ces pièces de
théâtre, quelles qu’elles soient,
qui débutent toutes de la même
façon, par un même plongeon
dans le noir.
Éclairagiste : C’est peut-être un
signe, une façon de dire qu’on va
se couper de la réalité banale.
Metteur en scène : Et faire
apparaître une réalité supérieure?
Éclairagiste : Quelque chose
comme ça.
Éclairagiste : T’aimes pas ça ?
Metteur en scène : Je trouve
étrange que ce soit une pratique
aussi unanime. Est-ce que c’est
nécessaire ? Est-ce que ça veut
dire quelque chose ? Si oui,
qu’est-ce que ça veut dire ? Ou
bien est-ce que c’est seulement
une habitude qu’on n’interroge
Metteur en scène : Je trouve
encore une fois que nous autres,
les gens de théâtre, on est très
prétentieux, on joue aux mystificateurs, aux gourous sérieux qui
veulent mener le public dans des
révélations profondes ! Alors
qu’en fait, c’est un jeu, rien qu’un
jeu, un jeu auquel on croit, d’ac-
cord ! et on s’y livre avec tout ce
qu’on est, mais ce n’est quand
même pas la messe ! On devrait
pouvoir se passer de rituel.
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ANECDOTE ÉCLAIRANTE :
Au moment où l’étude théâtrale
Lumière était à l’affiche, une
tempête extraordinaire jetait dans
la pénombre plusieurs régions du
Québec. La tempête du Verglas.
Plus d’électricité, plus de
chauffage, la grande noirceur.
Mais, par une coïncidence pour
le moins mystérieuse, Espace Libre
fut épargné. On se demande, à la
lumière de cet événement, si le
succès de Lumière n’est pas dû au
fait que le public, épuisé de vivre
dans le noir et le froid, venait tout
simplement se réchauffer à
Espace Libre pour y voir clair.
À ce jour le mystère reste entier.
LES OMBRES
(Une musique répétitive du genre
Arvo Part démarre, on voit l’ombre
d’une prisonnière se projetant sur
le mur. Long temps de jeu simple.)
Éclairagiste : Dis donc, elle a l’air
de s’ennuyer à mort.
Metteur en scène : Attends, tu
vas voir. Il va lui arriver quelque
chose.
Éclairagiste : Le happening !
Cahier XI page
4
Metteur en scène : Ou plutôt
quelqu’un. Un jour, voici qu’on
enferme un nouveau prisonnier
dans la cellule voisine. La femme
ne peut pas le voir. Elle ne peut
pas l’entendre. Mais son ombre, à
elle, est soudain visitée par une
autre ombre. L’ombre de l’homme,
prisonnier dans la cellule voisine.
(En effet, on voit apparaître une
deuxième ombre qui attire la première.)
Et les jours passent ; et les nuits ;
et chaque soir, silencieusement,
les deux ombres se retrouvent,
correspondent, se touchent, s’aiment.
(On voit successivement sept monters et baissers de l’ombre. Chaque
fois avec un nouveau sentiment
d’intimité et d’amour.)
La femme voudrait que son ombre
se libère, qu’elle ne reste pas accrochée à elle-même, à sa réalité
pesante, à sa condition de captive.
Elle voudrait être comme ce héros
d’un conte romantique allemand
qui vend son ombre au diable pour
conquérir le bonheur...
Éclairagiste : Et après ?
Metteur en scène : Après ?... Il y
a une révolution dans le pays. Les
portes des prisons sont enfoncées. Les prisonniers s’échappent.
La femme erre par la ville. Elle
rencontre le prisonnier qui était
enfermé dans le cachot voisin et
dont l’ombre la faisait monter au
ciel. Ils ne se reconnaissent pas. La
vie les sépare pour toujours.
Seules leurs ombres auront connu
l’amour...
CONFRONTATION
UN CORPS TRAVERSE
LE JARDIN DES LUMIÈRES.
Micheline Dalhander,
Jean-Pierre Ronfard,
Sylvie Morissette
Éclairagiste : [...] Mais c’est toujours la même chose avec les gens
de théâtre. Et particulièrement
les metteurs en scène, vous ne
reconnaissez pas l’importance, la
DEUX OMBRES SE MÉLANGENT
Micheline Dalhander, Michel St-Amand,
Jean-Pierre Ronfard, Sylvie Morissette
valeur, la qualité de la lumière en
soi. Vous la traitez comme une
esclave.
Metteur en scène : Mais qu’estce que tu racontes ?
Éclairagiste : «La meilleure lumière, c’est celle qu’on ne remarque pas !» Oui ! Oui ! Je t’ai déjà
entendu dire des niaiseries
pareilles !
Metteur en scène : Mais...
Éclairagiste : Moi, j’aime la
lumière. Je n’aime pas qu’on la
méprise, qu’elle soit traitée comme
une servante qu’on est bien content de voir servir à table mais
qu’on se dépêche de renvoyer à la
cuisine quand on n’en a plus
besoin.
Metteur en scène : Dis donc,
qu’est-ce qui t’arrive ? Tu parles
de la lumière comme si tu étais
une amante passionnée ou bien
une mère tigresse qui se bat pour
son bébé. Faut pas en dire du
mal, faut pas s’en moquer. Faudrait surtout pas qu’on y touche !
(S’ensuit une altercation entre le
metteur en scène et l’éclairagiste.
Elle se plaint qu’on convoque toujours la lumière deux jours avant la
première au lieu de l’intégrer au
cœur même du processus théâtral.
Discussion violente. Furieuse, l’éclairagiste sort en coupant l’éclairage
de scène et en rallumant les néons
de la salle.)
LA BOUCANE
Metteur en scène : La boucane !
Il ne nous manquait plus que
cela !
Éclairagiste : Je sais, tu n’aimes
pas la boucane. Est-ce que par
hasard tu ferais partie de la
croisade antifumée ?
Metteur en scène : Ne m’insulte
pas. Le mélange de la santé, de la
vertu et des discours de la délation, bref, tous les ronrons de la
lutte antitabac, ça m’horripile
profondément.
LA LUMIÈRE MÉCHANTE
Metteur en scène : En tout cas,
toi et moi, il y a une chose sur
laquelle on a l’air de se rejoindre,
et pas dans le meilleur je dois le
dire, c’est que nous nous faisons
une idée assez, somme toute,
assez gentille de la lumière.
Même ton interprétation est au
fond sans danger. Un peu bonbon
fondant.
Metteur en scène : Non, là, tu
es de mauvaise foi. Ce que je
n’aime pas, mais alors pas du
tout, c’est l’utilisation systématique de la fumée. Aujourd’hui
quand tu entres dans une salle de
théâtre, avant que la pièce commence, déjà la fumée est là. Comme si c’était un décor naturel,
nécessaire, obligatoire. Autrefois,
dans les vieux théâtres, il y avait
trois décors en toiles peintes : le
salon, la rue, la campagne. Au-
EN TRAVERSANT
UN PAIN DE GLACE,
LA LUMIÈRE SE RÉFRACTE
Jean-Pierre Ronfard,
Sylvie Morissette
jourd’hui, c’est comme s’il y avait
un seul décor valable pour toutes
les pièces : la Boucane. C’est dans
ce sens-là que je proclame la formule qui me fait haïr autant par
les metteurs en scène que par les
éclairagistes : la fumée est au
théâtre moderne ce que le tutu
est au ballet classique. Une convention ou plutôt une mode qui
s’est répandue à partir des années
soixante ; à ma connaissance, elle
est venue des ateliers de l’Université du théâtre des
Nations ; la première
fois que je l’ai vue
utilisée ici, très bien
d’ailleurs, c’était dans
un spectacle biblique
de l’UQAM monté par
Serge Ouaknine. Ça
devait être en 72 ou
73. Il y a un quart de
siècle. Une mode, c’est
bon, c’est beau, mais
par définition, il faut
que ça change.
Éclairagiste : C’est
peut-être pas juste
une mode, mais tout
simplement un moyen
de faire dire à la lumière tout ce qu’elle
peut nous dire.
LA LUMIÈRE PEUT ÊTRE BRUTALE
Michel St-Amand,
Micheline Dalhander,
Jean-Pierre Ronfard,
Sylvie Morissette
Éclairagiste : Comment ça ?
Metteur en scène : Eh bien, oui.
Cette fameuse lumière, elle est
comme étrangère au drame, on la
fait parader au salon, en noir et
blanc ou en couleurs, on la fait
tourner avec grâce ; elle est molle,
elle est douce ; elle arrive sur des
fade in sans à-coups ; elle s’en va
noblement comme une vieille
dame fatiguée. Regarde, toi et
moi, comment on la traite, ce
qu’on a fait avec elle depuis une
demi-heure qu’on en parle.
Éclairagiste : Ah oui ! Eh bien,
dis-moi ce que tu penses de ÇA.
(ÇA, c’est d’abord une décharge
épouvantable de son – l’ouverture
d’un morceau de Chostakovitch de
je ne sais plus quelle symphonie.
La comédienne arrive à la vue du
public par la petite porte de l’entrée
Coupal en haut d’un podium. Elle
est poussée par derrière par une
lumière brutale. Elle dévale les
marches du podium et tente de fuir
droit devant elle. Mais elle bute sur
une autre lumière qui la rejette en
arrière, puis une troisième et une
quatrième. Ensuite, elle est chassée
dans tous les coins du théâtre par
deux projecteurs (de poursuite,
évidemment !) montés sur roulettes
et manipulés par le régisseur et le
metteur en scène. Le véritable ballet
qui suit illustre le thème de la
lumière méchante (intensités, rup-
tures, mouvements, flashes...) et
maintenant la lumière est vraiment
en action comme un personnage,
tandis qu’un texte enregistré avec
les voix plus ou moins déformées du
metteur en scène et de l’éclairagiste
poursuit la malheureuse.)
Cahier XI page
Éclairagiste : N’empêche qu’au
théâtre tu te comportes comme si
tu étais allergique à la fumée. À
chaque fois qu’on a travaillé
ensemble, tu refusais qu’on se
serve d’une machine comme ça,
qui fournit de la fumée non toxique, non nocive. Il fallait que la
fumée soit «naturelle», comme tu
dis ! Ça, ça veut dire que pour justifier un effet de fumée, tu faisais
allumer une cigarette à un personnage qui n’avait vraiment pas
d’affaire à fumer dans une scène
d’amour ; ou brûler de l’encens
comme dans le fameux show
destruction du temple... On suffoquait, on avait tous les yeux
pleins d’eau, Robert avec son
asthme a failli en crever, Ou bien
encore, ça c’était la meilleure,
dans L’Histoire du monde en 7 épisodes, le vrai feu avec les vraies
feuilles mouillées pour évoquer la
caverne primitive... et on est
passé proche de faire brûler le
théâtre. Une ancienne caserne de
pompiers, en plus ! Tout cela pour
ne pas se servir de la machine à
fumée !
5
CHRONOLOGIE
PRINTEMPS 1997, INVITATION
Le Nouveau Théâtre Expérimental convie tous ceux qui auraient le goût d’écrire une pièce de
moins de 10 minutes à participer, sous le couvert de l’anonymat, à une démarche intitulée
Festival de courtes pièces. Les textes doivent parvenir aux trois membres du comité de lecture
(Diane Dubeau, Alexis Martin et Jean-Pierre Ronfard) durant l’été. Ils en reçoivent 207.
15 SEPTEMBRE 1997, PREMIÈRE SÉLECTION
Le comité se réunit à huis clos pour cumuler les votes. Quarante-quatre textes
sont retenus.
11 OCTOBRE 1997, LECTURE PUBLIQUE DES 44 TEXTES
DÉCEMBRE 1997, SÉLECTION FINALE
Le comité sélectionne les 20 textes qui composeront un spectacle mis en scène et joué
comme une production normale du NTE.
DU 6 AU 25 AVRIL 1998, FESTIVAL DE COURTES PIÈCES
Cahier XI page
6
RÈGLEMENT ET ANONYMAT
Le règlement du concours était strict. Toute pièce dépassant 10 minutes serait rejetée.
Chaque texte, accompagné d’une enveloppe contenant le nom de l’auteur et le titre de sa
pièce, devait être signé d’un pseudonyme. La sélection était assurée par une Académie
composée de Diane Dubeau, Alexis Martin et Jean-Pierre Ronfard qui, après avoir lu les pièces
deux fois plutôt qu’une, procédait aux votes : deux oui, la pièce était acceptée ; deux non,
elle était refusée. Pas de discussion, pas de procès, pas de juge, pas d’avocat.
La méthode mathématique la plus stupide qui soit.
L’anonymat s’est vite révélé un élément essentiel de la démarche. Le 11 octobre 1997,
lors du dévoilement de la première sélection, les trois membres de l’Académie étaient tenus
à l’écart du public, mais celui-ci, grâce à la vidéo, pouvait voir les académiciens lire les textes
retenus, ceci pour éviter tout contact direct entre les académiciens et le public,
constitué en grande partie par les auteurs des 207 pièces. Ce jour-là, 44 auteurs sont
repartis le cœur plein d’espoir de voir leur œuvre passer en finale et monter
sur la scène d’Espace Libre le 6 avril 1998.
Arrivée des trois
académiciens
Diane Dubeau,
Jean-Pierre Ronfard
et Alexis Martin
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Un texte est-il sacré ?
Ici, le choix des manuscrits, leur
présentation progressive et la
composition finale du spectacle
étaient régis par trois fantoches
d’académiciens, coiffés de bicor-
Ce jeu de théâtre a été joyeusement joué par l’ensemble
des participants – et il y
en a eu 207 ! Mais il n’est
pas sûr que la forme
ludique proposée par le
NTE ait été du goût de
tous. À se demander si certains
(ou certaines, bien entendu !)
n’auraient pas préféré un concours en règle avec des examinateurs pontifiants, des critiques
Cahier XI page
Le Festival de courtes pièces s’inscrit dans une démarche que le
NTE a pratiquée longtemps :
jeux de textes et de non-textes
où l’écriture est traitée avec
désinvolture ou complètement
négligée. Il suffit de rappeler
quelques titres : la LNI, les trois
Pipe à papa, Nouvelles pour le
théâtre, La Californie, Le Trésor des
pyramides, etc. Dans tous les cas,
il s’agissait de pseudo-compétitions aux règles fixées
d’avance que les joueurs,
en principe, acceptaient
de suivre dès lors qu’ils
acceptaient de jouer.
nes de cérémonie, dont les
délibérations se bornaient à
additionner les
oui et les non.
Sans discussion.
Sans ombre de
critique. L’anonymat préservé
jusqu’à la dernière minute, à
savoir après la première représentation, ajoutait du piquant à
toute l’entreprise.
7
Jacques L’Heureux
approfondies, des justifications, des comptes rendus et une
remise de prix distinguant les œuvres valables – les leurs –
des insignifiantes. Ce n’était pas notre propos. Ni notre
style.
Mais que signifie alors cette façon narquoise de traiter
l’écriture ? Du mépris ? Certainement pas. Quoi alors ?
Peut-être un rejet des mystifications romantiques qui
font du poète une créature élue des dieux pour être leur
porte-parole ou plus simplement une invitation à considérer tout ce que nous faisons, les uns et les autres, gens
de théâtre, comme une agitation superficielle, éphémère et
futile, même si nous nous y adonnons à
plein et parfois avec le sentiment d’être
nécessaires à la suite du monde. Humour
tourné vers soi-même qui protège sainement de l’amère paranoïa ou de la schizophrénie exaltée.
Diane Dubeau, Marika Lhoumeau
Que reste-t-il de toute cette aventure
qu’a été le Festival de courtes pièces et
qui a duré plus de 10 mois ? D’abord,
des souvenirs de gamins qui se
cachent du voisin trop curieux, qui s’agacent du secret
de la fête, qui ruminent leurs «j’aurais-bien–pu-j’auraisdonc-dû» et qui, pour finir, s’amusent du résultat : 20 pièces
rassemblées en un spectacle auquel, que leurs textes
aient été choisis ou non, ils ont participé.
Reste aussi la masse considérable des 207 textes, engrangés aujourd’hui à la bibliothèque de l’École nationale de
théâtre du Canada et
au CEAD, qui représentent la meilleure radiographie théâtrale qui
soit de notre société à
la veille de l’an 2000.
Le NTE
Micheline Poitras, Sylvio Archambault
UN PERSONNAGE IMPORTANT – Derrière chaque fredaine du
Nouveau Théâtre Expérimental, où l’idée d’un spectacle vient
souvent par hasard et où le pourquoi cède souvent au pourquoi
pas, il y a toujours une personne sérieuse sans qui ce projet
n’aurait jamais lieu.
Cahier XI page
8
On m’avait dit une trentaine de
textes mais on en a reçu 207.
Je n’y arriverai jamais.
1. Réception
Tiens, cette enveloppe
parfumée me dit
quelque chose...
Ne serait-ce pas
encore cet auteur qui
a envoyé au moins
12 autres textes déjà ?
Vraiment, y en a
qui exagèrent !
Mais les petits mots
sont sympas.
2. Triage – A-t-elle bien mis le bon numéro avec le bon auteur sur la
bonne enveloppe ?
Ça fait seulement
10 fois que je recompte
mes enveloppes et me
voilà avec ces deux
feuilles non paginées,
dont une manuscrite !
Allez, hop ! poubelle !
Non mais...
3. Recomptage – Va-t-elle les jeter ou bien? Non, elle résiste.
4. Texte perdu – Ouf! Terminé. Ah non! mais qu’est-ce qu’il fait là lui?
Allez, courage! recomptage !
Ah oui ! Le manuscrit absolument illisible. Quoi faire? Rentrer chez les
bonnes sœurs ou piler sur sa probité? Elle ne va tout de même pas tout
recommencer pour un texte dont l’auteur ne s’est même pas donné la
peine d’écrire correctement...
Cette personne, dans toute l’aventure rocambolesque du
Festival des courtes pièces, fut la registraire. C’est elle qui a
colligé tous les textes et veillé à l’anonymat le plus strict.
Son intégrité fut mise à rude épreuve. En effet, des auteurs
connus et inconnus ont voulu forcer le secret des sélections.
Cette dame respectable a préféré garder l’anonymat, mais
pour les besoins de la cause, nous l’appellerons Banielle
Droué, nom fictif vous l’aurez deviné ! Elle nous a raconté
son expérience. Un vrai roman où se déploient l’angoisse, la
séduction, la vertu et le mystère. Voici ici représentées
LES ANGOISSES D’UNE REGISTRAIRE
Ici, ce sera parfait.
5. La cachette – Banielle Droué semble ne pas se méfier, mais
des yeux concupiscents cachés dans le dos d’une certaine personne
ont tout vu ; celle-ci se prépare peut-être à déflorer le secret de la
registraire.
6. La grande angouasse de la méprise – Elle doit absolument
téléphoner à cet auteur, elle n’a pas le choix. Il a été choisi pour
participer à la sélection finale, mais elle ne sait plus si elle lui a attribué
le bon titre de pièce.
Il m’a dit que j’avais
une belle voix.
Il est si gentil,
il a l’air si mignon.
7. Le dragueur – Peut-être est-ce le début d’une grande histoire
d’amour. Lui a-t-elle dit s’il a été choisi ou pas ? Ça fait quand même
plusieurs fois qu’il appelle. Pauvre petit lui, comme il doit être
angoissé !
8. La liste – Banielle Droué, déguisée en agent secret,
une disquette à la main devant l’ordinateur.
Cahier XI page
Usons de ruse.
Je vais commencer
par lui demander
comment vont ses
parents, ensuite...
Ensuite, on verra.
9
MANIFESTE
6 avril 1998
• L’ORGANE •
No1
Pour célébrer
cette époque opaque
que nous traversons la main rivée
sur le manche usé de notre
hors-bord existentiel,
nous érigeons L’Organe
comme moyen d’expression,
véhicule de communication et objet
journalistique à géométrie variable.
La devise «Soyons sérieux»
témoigne du fait qu’il nous arrive
de ne pas l’être ; toutefois,
nous tenons à parler sérieusement
d’une chose : le théâtre, le théâtre
et encore... le théâtre.
Cahier XI page
10
L’Organe vient d’un désir,
d’une envie, peut-être d’un besoin
de se commettre par écrit
sur des sujets qui nous touchent
plutôt que de s’en tenir aux propos
fuligineux des fins de party,
tout en conservant de ces
heures de brume l’humeur
gouailleuse, l’indignité assumée,
la désinvolture, l’humour plus
ou moins bas, l’invention,
l’incohérence, la liberté.
Quelle forme d’écriture ?
Toutes les formes d’écriture :
critiques corrosives,
pensées profondes,
didascalies débridées,
poésies pures,
témoignages, anecdotes,
journaux intimes, etc, etc, etc...
L’Organe ne veut pas se
substituer aux journaux et
périodiques existants.
Il tente d’être un forum ouvert
à tous ceux qui
– public et praticiens –
s’intéressent au théâtre.
Un forum privilégiant une écriture
des plus personnelles.
Il n’y a pas de censure.
Chaque écrivain est responsable
de son écriture.
À l’exemple de la pratique
théâtrale, chaque numéro est
un objet original, sans préalable
et sans suite obligatoire.
Chaque exemplaire est unique.
Le comité éditorial se sabordera
après chaque parution
et laissera la place
à de nouvelles équipes
qui réinventeront
de nouvelles formules.
Un journal, pour quoi ? Pourquoi pas?
L’Organe
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Le plus beau sur les murs :
un dazibao, sorte de murale
Explicage - Sophie Dion, Claudine Raymond,
François Archambault, Paul Savoie, Alexis Martin
Dans les cuisines
de L’Organe
Évidemment, pour mettre L’Organe au
monde, une foule de collaborateurs ont
été mis à contribution. Pour l’écriture des
articles, bien sûr, mais aussi pour la mise en
forme finale. C’est-à-dire : plier, décorer,
dessiner, lécher, coller, relier, étendre,
rouler, peindre, sécher, vérifier, encourager, rigoler. Il y eut donc quatre joyeuses
corvées avec repas cuisinés par le maîtr
queux d’Espace Libre, J.P.
Petit pliage - Éric Loiseau, Pascale Montpetit
Pour L’Organe no un, journal à placarder
sur les murs, nous avons mangé des
moules des plus exquises et bu quelques
verres de vin.
Pour L’Organe no deux, carnet intime à
mettre dans la poche, il y eut au menu un
cassoulet selon une recette originale.
Pour L’Organe no trois et ses 31 lettresmessages à déterrer du sol d’un terrain
vague proche d’Espace Libre, il y eut deux
repas, le travail étant beaucoup plus
laborieux que pour les précédents. Tout
d’abord un gigot d’agneau le premier
jour, puis un saumon de taille supranormale le lendemain. Bien sûr, nous avons
arrosé cela.
Pour L’Organe no quatre, nappe de table
porteuse de textes
consistants, nous
avons dégusté, sur
ladite nappe fraîchement sortie
des presses, des
lentilles au lard.
Les taches de vin
ont été déclarées
authentiques et
conservées comme pièces à conviction.
Mirage - Alexis Martin
Coloriage - Sophie Dion, Paul Savoie,
François Archambault
Fixage - Olga Claing
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Cahier XI page
Gros pliage
Claudine Raymond, François Archambault, Roger Léger
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11
Coloriage - Martine Beaulne, Pascale Montpetit,
Paul Savoie, Éric Jean (à l’avant : Éric Loiseau)
Rigolage - Pascale Montpetit, Paul Savoie, Éric Jean
Démêlage - Claudine Raymond,
Jean-Pierre Ronfard
Coloriage
Nicole Morissette
Coloriage - Sophie Dion, Pascale Montpetit
Numérotage - Jean-Pierre Ronfard
Triage
Tiraillage – Alexis Martin, Marthe Boulianne
Séchage
[Moules]
Jean-Pierre Ronfard
Fin de la corvée
o
L’Organe n 2
Le plus intime dans la poche : petit tout petit
L’Organe
format poche
Le plus antique dans la terre :
un paquet de lettres dans un
sac de plastique exhumé
le jour du lancement
Manuel d’assemblage
à l’usage des fabricants
de l’Organe no 3
L’organe no3 c’est : 300 copies de 31 lettres
de une ou deux pages dans 31 enveloppes
de format variable à assembler et à décorer.
Nous vous l’avouons (et nous en sommes
conscients) : il faudra exécuter un grand
nombre de manipulations avant de pouvoir
donner à cet organe le nom de journal...
Donc, afin de réussir cette corvée qui s’annonce pleine de joie, voici un déroulement
proposé, par pile de lettres.
Cahier XI page
12
Didier Lucien, futur lecteur, le comité de rédaction : François Archambault, Marie-Eve Gagnon et Éric Jean,
et la coordonnatrice Claudine Raymond
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SECTION PLIAGE
• Plier la lettre selon le modèle d’enveloppe
qui lui est destiné (suivre le plan affiché sur
le mur ou demander l’aide de Sylvie Daigle).
• Étamper un nombre sur l’enveloppe en le
faisant concorder avec la date se trouvant
sur la lettre (attention aux 6 et aux 9, ce serait
dommage de mélanger des journées...).
• Encarter chaque lettre dans son enveloppe.
• S’assurer que votre lettre ne comporte pas
d’ajouts spéciaux (sable noir, aiguille de pin,
plume de couleur, cendres...) Si oui, l’insérer
dans l’enveloppe avant de coller.
• Coller la lettre à l’aide d’une éponge
mouillée ou avec l’objet révolutionnaire
apporté par Stéphane Crête (manipulation
expliquée par Stéphane).
• Empiler les lettres par tranche de 100 et
les mettre en quelque part (dans une boîte
ou le long du mur).
VOLET ARTISTIQUE
Chaque lettre étant unique, un soin
particulier sera accordé à la décoration
d’enveloppes.
À votre disposition : ciseaux, colle en bâton,
encrier, timbres, ainsi qu’une innombrable
quantité d’images et de petits collants
recueillis minutieusement par les membres
du comité.
Consulter le département de la décoration
avant d’entreprendre une série d’enveloppes. Soyez créatif dans les limites de votre
commande.
OPÉRATION ASSEMBLAGE
Les 300 lettres de chaque jour sont pliées,
encartées? Les enveloppes sont numérotées,
décorées, cachetées ? Tout est dans des
boîtes ? Bien ! Maintenant, assemblons !
Le travail à la chaîne est recommandé pour
les prochaines étapes.
• Assembler dans l’ordre un paquet de 31 lettres (de 1 à 31).
• Attacher le paquet à l’aide d’un ruban
(fourni par le comité).
o
n3
Stéphane Crête
Jean-Pierre Ronfard, Maryse Warda, Martine Beaulne
Cahier XI page
• Insérer le tout dans un ziploc de format
approprié.
• Ajouter le carton de présentation ainsi
que la page de garde.
• Ajouter une cuillerée de terre en provenance de Sainte-Béatrix (prévoir exécuter
cette opération sur une surface recouverte
de papier journal).
• Refermer le ziploc hermétiquement.
• Agiter le sac afin de donner au paquet de
lettres cet aspect «découverte archéologique» tant recherché.
• Finalement, apposer l’étiquette du prix et
constater que c’est donc pas cher pour tout
le travail que vous venez de faire.
• Ne partez pas avant d’avoir empilé le produit final dans de grandes boîtes pour
faciliter la manutention.
Martine Beaulne, Maude Côté Leduc,
Claudel Taillon Boulianne
13
François Archambault, Caroline Dardenne, Claudine
Raymond et le bébé d’Hélène Mercier
Éric Jean
CONSEIL FINAL
Malgré l’ampleur de la tâche, ne vous
découragez jamais. En période de doute,
imaginez les yeux émerveillés de l’acheteur
qui saura apprécier l’effort manuel et
reconnaître la beauté de votre travail.
Merci d’avance.
De par la nature bricolatoire de la corvée,
vos enfants sont les bienvenus pour contribuer à la tâche.
Huy-Phong Doan,
Sylvie Daigle,
Martine Beaulne,
Yvan Bienvenue
Stéphane Crête,
Anne Catherine Lebeau,
Zoomba
Stéphane Crête
un dévoué de L’Organe et de ses extensions
Marie-Eve Gagnon,
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L’Organe n 4
Le plus mangeable sur la table : une longue nappe conviviale
Cahier XI page
14
Table d’emballage : Antoine Laprise, Fanny Britt, Muriel Dutil, Louise
Lavoie, sa fille Thanh, Daniel Desjardins, Sylvie Daigle, François Archambault
et, de dos, Émilie Bibeau et Claudel Taillon Boulianne
Table de décoration : Jean-Pierre Ronfard, Muriel Dutil, Jeanne la fille de
Marie-Eve Gagnon, Antoine Laprise, Sylvie Daigle, Clermont Jolicœur et,
de dos, Claudine Raymond et Daniel Desjardins
Table d’alimentation : Muriel D., Antoine L., Claudel T.B., Sylvie D., François A., Stéphane Crête, Claudine R.
et, de dos, Émilie B., Moussia Cardinal, Clermont J., Luc Proulx et Daniel D.
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Le comité de rédaction : Muriel Dutil, Antoine Laprise
et Huy-Phong Doan, lors du lancement à Québec
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Ce ne sont pas des «work in progress» (étrange mot qui sert souvent à couvrir et à justifier des erreurs possibles).
ATELIER ÉTRANGE
«Je suis une machine-à-cauchemars.
J’en sécrète comme l’érable sa sève.
Mille enfants terrorisés se cachent dans mes placards.
À mon grand étonnement, l’insoutenable horreur qui m’habite
se transforme en grotesque lors du passage au récit.
Je fais dans l’enfance et dans le conte.
J’adore la manière courte-musclée du genre.
Ogresse dans la forêt des songes, je bouffe la chair trop tendre,
ma compassion est sans limite, il me faut goûter là où ça gicle.»
– LOUISE BOMBARDIER
Texte Louise Bombardier Mise en scène Diane Dubeau Distribution Violette Chauveau, Diane
Dubeau, Marie-Josée Forget, Maxim Gaudette, Dominique Leduc, Jacques L’Heureux Musique
Hélène Bombardier Régie Luc Désilets Direction technique Michel St-Amand Aide à la production Luc Taillon Production Nouveau Théâtre Expérimental Date 25 et 26 avril, 2 et 3 mai 1999 à
20h30 Lieu Salle de répétition d’Espace Libre
Faites de beaux rêves !
paraissent. Derrière les fissures des murs, leur
C’est la nuit, l’heure fantasmatique du caucheœil mauvais vous épie.
mar et de l’insolite. La réalité disjoncte pour
Dans un chalet perdu, une femme accouche
vous jouer de mauvais tours. Tout est possible :
d’un monstre. Il fume la pipe et mange des
aberrantes atrocités et désirs incongrus.
souris.
Le rire sardonique du M.C. vous surprend.
Un faux prophète emprisonne sa fille pour
Ce vieil homme hermaphrodite décadent à la
la préserver du monde. Tania, vierge salvavoix brûlée par l’alcool vous invite à pénétrer
trice, écrit pour se relire. La voix claire du
dans son petit musée des horreurs. «Pénétrez,
jeune pianiste l’envoûte. À travers le mur, elle
pénétrez, ladies and gentlemen... Soyez pas
lui fait l’amour. Les rires mélangés du père et du
gênés. Entrez voir mes beautiful monsters.»
jeune homme. Le couteau. Les coups dans le
Un cirque du cauchemar, that’s entercorps bourré du mannequin. Le sang.
tainment ! Le M.C. part le show.
Tania, prêtresse, s’envole par la
«Ousqu’a l’est la limite ? Y en a
fenêtre après avoir mystérieusepu my friend ! Je fais honneur
ment assassiné son père.
aux petites horreurs.» Le
Week-end à la campagne.
bon vaudou opère. Il livre
Lili vient soigner son mal
ses monstres aux voyeurs
de vivre au chalet de son
et s’en délecte. Vous
amie. Il fait sombre et
plongez dans le freak
froid. Myriam prend la
show des difformités de
hache... pour couper du
l’âme humaine, où des
bois. Dans un coin, un
créatures tordues pousétrange landau. Le bébé
sent l’horreur aux limites
grogne. Il appelle Lili. Le
de l’absurde. L’enfer et le
rire de Myriam éclate.
cauchemar peuvent parfois
«Une petite partie de cartes,
devenir comique.
Lili ?»
Dans cet univers glauque, les
Un air de banjo. Deux idiots
histoires s’entremêlent comme des
cherchent leur mère. Avec le bidon
vipères. Les contes de fée traversant Marika Lhoumeau, d’essence, ils ont flambé l’oncle Jessie.
les miroirs déformants du cauchemar Violette Chauveau Une fausse mère ogresse les fait enet de l’innocence des enfants ont queltrer. Elle ne mange pas, elle les baise.
que chose d’étrangement pervers. Les objets se
Le feu purifie tout.
métamorphosent et les animaux parlent. Les
L’enfant monstre a 13 ans. Son corps velu et
maisons craquent, les enfants assassinent les
son rire lubrique ont conquis la pauvre Lili,
faux prophètes. Leur ardent désir de liberté tue.
quadragénaire en mal d’amour. Elle est
Rien n’est normal, il n’y a que l’apparence
douce. L’enfant l’a attachée. C’est un jeu. Ses
passagère de la normalité.
bas de nylon pendent sur ses chevilles. «Non,
Une élégante femme-cheval apparaît derpas la culotte !» Le feu de la bougie sur la
rière sa longue chevelure noire. Elle hennit
peau. La vodka qui coule. Sur le visage de Lili,
l’histoire de son extraordinaire vie, un verre
la peur et le désir mêlés. Doux sévices.
de champagne à la main. Sur un piano, une
«Good fucking dreams, mes petits chéris.»
étrange peau d’ours ensorcelle Fanny, l’enDominique Leduc
fant prodige. Des femmes apparaissent et dis-
Les ateliers du NTE – Cahier XI page 15
Ce sont des spectacles
montés à peu de frais
dans une salle de répétition,
pour quelques soirs,
devant un petit nombre
de spectateurs.
C’est aussi, espérons-le,
un moyen d’éprouver,
hors du cadre d’une
grande salle,
des modes de
communication inhabituels.
Quoi qu’il en soit,
ce devrait être
un moment de plaisir
pour les uns et les autres.
ATELIER ARISTOPHANE :
LES CLONES
Un atelier politique ?… À partir de l’œuvre d’Aristophane ? !…
Parler de politique au théâtre ? ! !… Ah, tiens…
Aristophane écrit des comédies qui traitent de la cité grecque. La Polis.
D’où notre mot “politique”. Les affaires de la cité… la nôtre !
Lire Aristophane, déceler les procédés de l’auteur,
concocter une comédie dite aristophanesque.
À ceux qui veulent en savoir plus : lire Aristophane.
À ceux qui veulent en faire plus : s’intéresser aux affaires de la cité…
Un objet théâtral qui tente de retrouver, dans la pratique du jeu,
la liberté et la folie imaginative du vieux modèle
TOUT PEUT SE DIRE, TOUT DOIT SE DIRE SUR UNE SCÈNE,
les choses les plus légères qui nous amusent,
mais aussi les choses les plus graves auxquelles le destin de la cité est lié.
Les ateliers du NTE – Cahier XI page 16
Dirigé par Alexis Martin et Jean-Pierre Ronfard Auteurs-metteurs en scène-comédiens Daniel
Brière, Michel Charette, Sophie Clément, Evelyne de la Chenelière, Alexis Martin, Jean-Pierre Ronfard
Environnement visuel Paul Savoie Graphisme Folio et Garetti Production Nouveau Théâtre
Expérimental Date 16, 17, 23 et 24 mai 1999 à 20h30 Lieu Salle de répétition d’Espace Libre
QUAND Alexis Martin m’a téléphoné pour participer à l’atelier Aristophane, j’étais très excité à
l’idée de jouer avec Alexis et Jean-Pierre ; par
contre, quand Alexis m’a expliqué le projet en
mentionnant qu’on allait tous, je dis bien tous,
participer à l’écriture du texte, mon excitation a
diminué. «Alex, je suis un acteur, pas un auteur»
que je lui réponds... Il m’a dit, en riant «Voyons,
c’est pas grave, si tes textes sont pas bons, on les
jettera...» C’est effectivement cela qui est arrivé.
N’ayant pas de talent pour l’écriture dramatique, je me suis dit qu’il fallait que je sois utile
à autre chose... Après maintes rencontres avec la
troupe, nous avons décidé d’arrêter notre choix
sur le clonage, sujet passionnant et surtout très
actuel (notre première rencontre remonte à
novembre 1998 : Dolly la brebis était un sujet
chaud).
Donc, ayant le clonage comme thème et
surtout le devoir de bâtir une pièce de style
aristophanesque,
nous nous demandions comment nous
allions réussir à réunir
ces deux éléments qui
sont complètement
opposés. Le clonage,
sujet
sérieux,
et
Aristophane, auteur
dérisoire qui aimait
bien provoquer, déranger et surtout ne pas se
prendre au sérieux. C’est là que mon travail a
commencé. La manipulation génétique ou clonage était un thème plus ou moins connu, donc
j’ai eu la tâche d’aller fouiller... Livres, Internet,
beaucoup d’Internet, pour apporter l’information nécessaire pour bâtir notre chef-d’œuvre,
Ah ! Ah ! Ah !
Cela m’a permis
de ramasser une
multitude de renseignements concernant le côté
“technique“ de
la manipulation
génétique. Ainsi,
nous avons pu
construire une
pièce comportant
le plus de termes
médicaux exacts, côté sérieux de la chose, tout
en s’éclatant dans la dérision la plus totale.
Imaginez Janette Bertrand, le pape, Jean
Chrétien, Jean Coutu, Dolly, Zeus et plusieurs
autres parler de clonage de façon négative ou
positive dans une tenue digne des plus beaux
costumes grecs.
Non seulement l’atelier nous a permis d’explorer un univers théâtral peu répandu chez
nous, mais en plus, nous avons découvert un
univers médical que nous connaissions à peine.
Ce fut un spectacle médicalement culturel...
Merci Ian Wilmut, créateur de Dolly la brebis, et
ce n’est pas fini, y parait que Raël veut cloner des
humains... C’est pas une pièce.... C’est vrai... À
suivre...
Michel Charette
clown grec,
bassiste des Metaxa
Le célèbre duo Lanoix et Legrand : Michel Charette et Dan
À droite : Alexis Martin en visionnaire
Ci-contre : Michel Charette
Ci-dessous : Jean-Pierre Ronfard, bricoleur
Naïf et sava
Aristophane ne
qui inquiétaient
démocratie, l’ar
culture, etc. De
toucher, sans ga
des sujets brûlan
Comme on ne
posait un travai
ignorants que n
lorsque se retro
l’Institut Pasteur
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humaines que n
eux-mêmes et n
Il faut dire
Legrand-Lanoix.
Legrand, celui q
Personnages ass
la vie.
Ci-dessous, quelques-uns des artisans des Clones : Isabelle
Gingras, adjointe du NTE, et Sophie Clément ; l’élégant
Alexis Martin au photocopieur ; Evelyne de la Chenelière ;
Sophie Clément et Jean-Pierre Ronfard ; le concepteur
visuel Paul Savoie ; à gauche, une colonne de marbre
ATELIER FANTASTIQUE
Il s’agit pour l’essentiel d’une courte pièce de moins de quatre heures,
où il est espéré que l’auteur saura rendre quelques vertus propres au genre
fantastique, tangibles dans l’espace et le temps, par la voix et le corps
interposés d’acteurs et d’une actrice.
Il s’agit non pas de livrer un objet définitif, mais un intéressant objet
de transition, véhicule d’une prochaine exploration.
Conférence d’ÉRIC DELVAL suite à la présentation de l’atelier Fantastique
niel Brière
ants
craignait pas d’aborder dans ses comédies les sujets
t ses concitoyens : la guerre, les périls menaçant la
rgent, la corruption du langage, la décadence de la
même, l’équipe de l’atelier Aristophane a prétendu
ants protecteurs autres que l’humeur bouffonne, l’un
nts de notre époque : le clonage.
e peut quand même pas dire trop d’idioties, cela supil sérieux de documentation, indispensable pour les
nous sommes en la matière. Ce qui fut fait. Pourtant
ouvèrent dans la salle une chef de laboratoire de
r et un directeur de la recherche médicale de McGill,
la troupe qui n’en menait pas large, celui qui les avait
acle. Mais non! Ils ne nous ont pas trouvés ridicules.
affirmé que toutes les questions éthiques, sociales,
nous, les bouffons, nous posions, ils se les posaient
e savaient pas mieux que nous les résoudre.
e que, comme meneurs du jeu, œuvrait le couple
. Lanoix, celui qui ne sait rien et qui veut tout savoir.
ui prétend tout savoir et qui ne sait pas grand-chose.
sez semblables à bien des gens que l’on connaît dans
Madame, Monsieur, bonsoir !
Mon nom est Éric Delval...
Nous avons tenté avec nos camarades, au
long... de cette courte séance, d’explorer un
tant soit peu la relation aléatoire qu’il peut y
avoir entre le genre fantastique et le théâtre.
Vous pardonnerez aisément le dénuement
et la simplicité des accords que nous avons
formés avec nos pauvres outils... Quoique nous
ne nous en excusions nullement, puisque,
jusqu’à un certain point, nous aimons notre
maladresse, et la cultivons même, sachant
qu’il vaut mieux être poète avec un crayon à
mine que peintre en bâtiment avec force
rayons laser et autres patentes à gosse.
Brièvement, je voudrais revenir sur trois
moments précis de cette fable, où nous avons
tenté d’utiliser des moyens théâtraux, c’est-à-
dire inscrits dans une grammaire de l’acteur
ou encore dans celle des effets de la lumière,
du son et de l’espace, pour traduire ce qui
nous semble l’essentiel du genre fantastique.
Premier moment : la BANALITÉ, la banalité
en guise de prélude à l’étrange, à l’inusité, à
l’informe... Oui, le fantastique ne serait-il pas
le moment précis du glissement, le glissement
(et nous reviendrons sur cette notion de
glissement un peu plus loin), glissement donc,
translation presque imperceptible du BANAL
vers le plus-que-banal ? Au cœur même du
pays familier, une aporie ! Le pays étranger
surgit !
Un exemple : j’appelle les acteurs Daniel
Brière et Pierre Lebeau. Daniel et Pierre, je
vous invite à revivre devant nous un moment
de la fable, page 11 :
L'épidiascope permet
au sol - atelier Fanta
Plan
de projeter des images du texte, l'écriture dans
Sur la table, séance d'hypn
sa réalité matérielle,
pour
le lieu où l'on note
laretrouver le nost-algo
et le détruire : la maladie
mémoire.
l'exil intérieur.
[EXTRAIT]
Pierre entre. Il est ledit
professeur.
PIERRE – Hé bien,
Daniel...
DANIEL – M. Lévesque...
PIERRE – Ça fait une
entrée couliss traite.
épidiascope
fenêtre
DANIEL – Dix ans.
Jean-Pierre Ronfard
table
tapis
bibliothèques
PIERRE – C’est incroyable comment tu
ressembles à ton oncle
en vieillissant.
DANIEL (esquissant un
sourire) – Oui... Luc va
bien. Il est à un an de la
retraite.
PIERRE – Ça ne l’effraie
pas trop ?
porte de
la salle
public
DANIEL – Oh non...
Il se promet des heures
et des heures de golf !
PIERRE – Tu travailles
chez Fides, c’est ce
que tu me disais au
téléphone, non ?
Les bibliothèques contiennent des centaine
intimes qui relatent dans le détail absolu [FIN DE L’EXTRAIT]
du professeur et celle de son élève.
Les ateliers du NTE – Cahier XI page 17
Texte et mise en scène Alexis Martin Distribution Daniel Brière, Sophie Dion, Pierre Lebeau
Les artisans : Régie et manutention générale Allain Roy Conseil scénographique Jean Bard
Conseil technique et d’éclairage Stéphane Mongeau Bande son Pierre Lebeau Accessoires et
costumes Sophie Dion Direction de production Daniel Brière Stagiaire Denis Marleau
Production Nouveau Théâtre Expérimental Date 15, 16, 22 et 23 février 1998 à 20h30 Lieu Salle
de répétition d’Espace Libre
LA SALLE D’ATTENTE
Les ateliers du NTE – Cahier XI page 18
Dans la grise salle d’attente
d’une clinique, une femme timide.
Elle est torturée intérieurement depuis
plus de 20 ans par la voix cruelle d’Érato,
Muse de la poésie lyrique et érotique.
Duel mortel ou pas de deux torride,
entre minimalisme et chorégraphie,
un spectacle sans nudité
mais très impudique.
Cette pièce de théâtre d’Anne Dandurand a été
tirée du roman du même nom, La salle d’attente.
Ce roman a été publié en 1994 chez XYZ.
En effet, quoi de plus banal que de
s’inquiéter pour un oncle ; surtout quand
cet oncle a pour loisir le golf ? Banal
jusqu’à l’écœurement.
Un deuxième exemple dans cette recherche de la dénomination fantastique :
la SUSPENSION DU TEMPS. Nous savons
tous que le silence entre deux êtres demande à être interprété, que le silence
n’est pas pure absence de signe, mais,
bien au contraire, manifestation concrète
de malaise ou d’assentiment, ou encore
de joie insondable, ou même de tristesse
irréparable... Le silence «foisonne», dirions-nous”.
Reportons-nous à la page 13 : j’appelle les acteurs Pierre et Daniel, de nouveau :
[EXTRAIT]
Pierre ne répond pas. Il le fixe. Puis au
bout de quelques instants qui semblent
interminables :
quer les ombres dans les moindres
recoins.
DANIEL (saisi d’une idée soudaine) –
Les livres ici... tous les livres...
Texte Anne Dandurand Interprétation Alexandrine
Agostini et Anne Dandurand Musique composée et
exécutée sur scène Pierre Tanguay Conception des
éclairages et direction technique Éric Locas Régie
Olga Claing Répétitrice Irène Olney Graphisme Folio
et Garetti Production Nouveau Théâtre Expérimental
Date 7, 8,14,15, 21 et 22 mai 2000 à 20h30 Lieu Salle de
répétition d’Espace Libre
SOPHIE – Notre Récit. Ça couvre à peine
la période de l’université. Il y a une
centaine d’autres bouquins dans la cave.
Daniel se lève, en proie à un grand
trouble. Il regarde les livres, mesure
l’ampleur du travail.
DANIEL – Mais c’est... dément !
SOPHIE – Je t’ai quitté Daniel parce
que je n’ai jamais ressenti ce que j’ai
senti cette nuit-là : une communication
tellement forte... comme si... attends,
je l’ai dit au livre 122.
Elle retire un des volumes de l’étagère.
[FIN DE L’EXTRAIT]
PIERRE – Pourquoi.
DANIEL – Quoi ?
PIERRE – Pourquoi tu me demandes pas
pourquoi je t’ai demandé de venir ici
ce soir ?
[FIN DE L’EXTRAIT]
C’est dans le silence, sorte d’interzone,
que l’absolument autre, le radicalement
autre éclate de sa voix minérale...
Dans le silence, le visage muet de
l’autre est un APPEL ; un APPEL à sortir
de l’ordinaire, à rejoindre la Marge ; le
visage de l’Autre, de l’absolument
Autre, pour paraphraser Lévinas, est un
APPEL divin ; le silence du visage dit : je
suis dans une relation originaire face à
toi, nous sommes, dans notre altérité
inaliénable, la même personne, et me
mentir à moi, c’est te mentir à toi-même !
J’invite les acteurs Sophie et Daniel à
revisiter pour nous la page 23 de la
fable...
[EXTRAIT]
DANIEL – Se souvenir de quoi ? !
SOPHIE – De TOUT, Daniel ! De tout. Si
tu veux éradiquer la maladie, il faut tra-
Enfin, permettez-moi de revenir sur un
événement de la fable qui met en cause,
cette fois, une impossibilité organique
qui serait le miroir d’une antinomie :
peut-on à la fois ÊTRE et NE PAS ÊTRE ?...
Sophie, couchée sur la table de travail du professeur, respire toujours,
quoique son cœur ne batte plus... Elle
est à la fois morte et vivante... N’est-ce
pas là le thème fondamental du genre
fantastique ? C’est-à-dire... la question
fondamentale que nous nous posons
tous un jour ou l’autre : mais qui donc
est vivant, et qui... mort ? Des vivants
que nous côtoyons et des morts dont
nous nous souvenons, qui sont les plus
réels ?
Le genre fantastique, plus que toute
autre forme artistique, nous plonge au
cœur même du glissement que j’évoquais plus avant : cet éternel glissement
de la vie vers la mort, voilà pour moi
l’ambiguïté constitutive de notre séjour
halluciné sur cette terre ; ambiguïté qui
a pu faire dire à Edgar Allan Poe :
«Je ne puis aimer que là
où la MORT
Mêle son souffle à celui
de la BEAUTÉ...»
Alexis Martin
Les Muses se promènent toujours parmi nous : à travers
un graffiti exalté, ou la
musique de Mozart sifflotée
par un chauffeur d’autobus,
elles nous poussent autant à
une tourbillonnante rêverie
qu’à l’action. Mais parfois
aussi, plus rarement, elles s’incarnent devant nous. En
novembre 1998, Ronfard le
grand sourcier réunissait les
artisans/es du Temple des
Mots. Parmi eux, une grande
jeune femme à la beauté
d’une héroïne de Rohmer, Alexandrine Agostini. Les
coups de foudre artistiques sont aussi impitoyables que
ceux de l’amour : je résolus sur-le-champ d’inventer ce
qui me permettrait de la revoir et de créer avec elle.
Alexandrine devint donc pour moi à la fois Thalie et
Melpomène, les Muses de la comédie et de la tragédie,
et je dus leur obéir avec joie.
Anne Dandurand
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Montréal, le 31 août 2000
Camarades,
Ceci est une occasion de rappeler ces prétendus
principes :
1. Le NTE a pour vocation non pas de faire de l’argent
mais de le dépenser.
2. Notre cadre budgétaire est la saison et nous
n’avons pas à thésauriser d’une année sur l’autre.
3. Le NTE tente, selon ses moyens, de payer les artisans de théâtre le plus cher possible et de faire payer
le public le moins cher possible.
4. Dans l’échelle des cachets, en considération du
temps qu’ils consacrent à l’exercice de leur métier, les
auteurs, metteurs en scène et comédiens sont privilégiés par rapport aux autres artisans.
5. La masse salariale attribuée à l’humain dans toutes
les productions dépassera toujours l’argent consacré
au matériel et à l’administration.
6. Chaque spectacle commande une gestion spécifique. Un même artisan selon les circonstances pourra être payé une fois, deux fois ou trois fois le minimum syndical. Il n’y a pas de droit acquis. L’idéal est
d’établir entre tous ceux qui participent à un spectacle donné un équilibre qui nous semble juste. Sachant
que la justice parfaite n’existe pas.
Salut et multiples amitiés.
Le NTE
Les subventions... et alors?
Les principes étalés dans la lettre
du 31 août 2000 reposent sur l’idée
que nous nous faisons des subventions. Nous tous, producteurs
de spectacles artistiques, nous
vivons en grande partie des subventions des trois gouvernements. Ce n’est ni une gloire, ni
une honte, ni un privilège discrétionnaire, mais ça devrait nous
faire réfléchir.
Outre le fait d’impliquer les gouvernements dans des responsabilités qui dépassent le cadre des
échéances électorales, les subventions devraient avoir essentiellement pour effet de maintenir les
billets à des prix accessibles à la
masse de nos concitoyens. On sait
en effet que s’il fallait s’en tenir –
ce qui est dans l’air du temps ! –
aux strictes lois du marché, c’est-
à-dire au rapport entre le coût réel
d’un spectacle et l’argent attendu
au guichet, les prix des billets
pourraient aller chercher dans les
60 $, 80 $, 100 $, parfois beaucoup
plus. La subvention permet, devrait
permettre de ramener ces prix à
des taux plus acceptables.
Devrait…
Ce qui est scandaleux, dans notre
joyeuse société prétendument
démocratique et libérale, c’est que
les compagnies bénéficiaires de
subventions ne soient soumises
contractuellement à aucune limitation du prix des billets. Les compagnies de théâtre, d’opéra, de
danse, les orchestres symphoniques, nourris par l’État, devraient
en contrepartie se voir interdire
d’afficher des prix semblables à
ceux que j’évoquais plus haut.
Exclure des manifestations de
l’art et des célébrations de la culture des gens qui ne peuvent pas
payer 30 $ pour une soirée, c’est
dégueulasse ! C’est un attentat contre l’esprit qui, à longue échéance,
s’avérera néfaste.
Devrait. Devrait. Il y a beaucoup
de devrait dans ce qui précède.
Les devrait sont l’opium des bienpensants. On bout, on s’exalte, on
s’indigne et on s’endort en déplorant l’état des choses. Mais, là,
aujourd’hui, nous autres, sans
attendre des lendemains qui
chantent, que faire ?
Avec un arbitraire absolu – mais il
faut bien se donner des règles
absurdes, quand les sages règles
du profit nous dégoûtent ! –, le
NTE a décidé de ne jamais faire
payer un billet plus du double du
prix du cinéma. Un billet quel qu’il
soit et pour quelque spectacle
que ce soit. Et foutre les prix
réduits pour étudiants et vieillards argentés ! Ce ne sont que
charités condescendantes ou
ruses subtiles de la mise en
marché.
Il faut que nous tentions expérimentalement de vivre la quadrature du cercle : payer cher les
artistes qui travaillent chez nous ;
faire payer le moins cher possible
le public qui vient nous visiter. Et
on verra bien où cela nous mène.
La faillite ? Pas forcément. Et même
si cela était… Ce n’est peut-être
pas aussi grave qu’on pourrait le
croire.
Jean-Pierre Ronfard
Cahier XI page
Les machines
à $ous
Le Nouveau Théâtre Expérimental, grâce à vous tous,
a réalisé, pour sa saison 99-00, un surplus. Essayant
d’être fidèles à certains de nos principes concernant le
fric, nous envoyons aux 35 personnes ayant travaillé
chez nous durant cette saison un petit chèque de
partage des bénéfices.
19
JOYEUX DÉLIRE
Jean-Pierre Ronfard
Cahier XI page
20
BONJOUR CHÉRIE
Marcel Pomerlo
LE MOT ET LA CHOSE
Martin Dion
ET LES DICTIONNAIRES,
QUE DISENT-ILS ?
Marie-Josée Picard
LES MOTS QUI MANQUENT
Pascale Montpetit (1998)
MOTS D’AMOUR
Danièle Panneton (1999)
ET LES DICTIONNAIRES,
QUE DISENT-ILS ?
Emmanuelle Jimenez
Les mots peuvent-ils, par leur seul charme,
au mépris des conventions spectaculaires et
des effets spéciaux de la haute technologie,
engendrer un objet théâtral capable de retenir
l’intérêt du public, de le séduire ?
C’est la question que pose cette étude.
C’est Jean-Pierre qui a tout manigancé.
Et j’ai sauté dans sa barque à pieds joints.
L’aventure était double. Celle des mots
d’abord : le goût des mots, ceux qu’on dit,
qu’on cache, qu’on ose, qu’on murmure,
qu’on dénature, qu’on associe, qu’on clame,
qu’on décrète, qu’on agglutine.
Les mots et leurs destin, dessin, histoire,
glissements, double sens, formation,
déformation, graphie, usage, décrépitude.
On part d’un tout petit A et on se retrouve
chez les Sumériens ; on dit bonjour et c’est
le drame ; on dit toujours et c’est parfait.
Et puis, l’aventure du travail au NTE [...].
Les mots qu’on aime – ils sont sur les murs ;
les mots qu’on déteste – ne me les dites plus.
Ceci n’est pas un spectacle, c’est une étude
théâtrale.
Ceci n’est pas un décor, c’est une énorme
maquette.
Sylvie Daigle
Une maladie avouée
Étrange habitude ? Vice ? Ou bien mal génétique qui n’étonne plus
personne au NTE : le boursouflement.
Il sévit de cette façon : on commence par dire «Ce sera un petit spectacle, sans décor, sans costumes, sans effets de lumière ou de son,
pas beaucoup d’interprètes.» Propos que redoute plus que tout la
co-directrice-administratrice-en-chef-maîtresse-des-budgets, car, à
tous les coups, les choses irrésistiblement gonflent comme des soufflés au fromage ou des quenelles.
C’est ainsi que le spectacle Les Mots, prévu au départ comme un
exercice discret dans la lignée des études théâtrales précédentes,
s’est boursouflé au point d’engendrer Le Temple des mots qui abritait
une exposition de dessins et peintures relatifs à l’écriture depuis
l’Antiquité, des présentations de textes romanesques ou poétiques
à 19 heures, suivies du gros spectacle à 20 heures 30, lui-même suivi
à 22 heures 30, d’une veillée de conteurs. On avait même parlé
d’après-midi de calligraphie… Cette dernière activité a été abandonnée.
Peut-être que la maladie du boursouflement est tout compte fait un
signe de santé, comme s’il fallait toujours en rajouter. Un fonctionnaire du Conseil des arts, pour refuser toute
augmentation de subvention, chapitrait
récemment le NTE : «Vous n’avez qu’à en
faire moins.» Eh oui, il y a des maladies
dont on devrait se guérir. Mais lorsqu’elles
sont innées et donnent du plaisir, que
faire ?
Jean-Pierre Ronfard
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Cahier XI page
Un professeur un peu pédant, un peu rétrograde,
aimablement ridicule mais passionné par la
linguistique rêve en donnant une dictée à ses
étudiants. Les mots bourdonnent, grossissent,
prennent du poids ou des ailes ; les idées, les
images surgissent ; des jeux se développent...
21
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Marcel Pomerlo
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Cahier XI page
22
Anne Dandurand
Contes à fleur de peau
d’Anne Dandurand
André Lemelin
Contes inventés
de l’Abitibi
d’André Lemelin
Christian Vézina,
poète
Patrick Peuvion
Les histoires de la rue de Lorimier
de Gaétan Lavoie
Patrick Peuvion est mort au mois de mars 2000.
Nous lui adressons très chaleureusement
notre salut transplanétaire.
Les
oirées
romanesques
Salon confortable.
Divans, tapis, coussins accueillants.
Éclairage tamisé.
Comme au coin du feu quand la bise est venue.
Alexandrine Agostini
Cahier XI page
En 1991, je découvrais L’Obéissance de Suzanne Jacob. Je ne finissais pas de le relire, d’en fouiller les passages. Avec le temps, je n’ai
cessé de le citer, de le prêter, de le recommander, de l’offrir.
Depuis deux ans, ça ne me suffit plus : j’en fait la lecture à qui
veut bien l’entendre, la plupart du temps dans mon salon. J’en
suis à une dizaine de personnes. On me dit : «Ah mais, c’est
comme La Lectrice !» Non, puisque je me limite à ce roman. Par
quel mystère ?
L’hiver dernier, j’ai pensé : «Coudon! J’suis comédienne,
moi !...» Les encouragements de Sylvie Legault et de Daniel Brière
m’ont décidée. Il était hors de question d’adapter ou d’extraire
quoi que ce soit de l’œuvre. Cela aurait dilué la densité et le
souffle. Avec la permission de Suzanne Jacob, l’appui de JeanPierre Ronfard et de Marthe Boulianne, j’ai souhaité reconstituer
l’intimité de mon salon. Grignotez, buvez, fumez à votre aise ! J’ai
aussi gagné une auditrice inespérée : l’auteur elle-même ! Sans
compter l’équipe. En fait, les rencontres, c’est vraiment ce que je
préfère...
23
Le
Contes autour
d’une
Le poète fait du chapeau offre une suite de défis.
Défi de mémoire, de versatilité
et un incroyable défi d’acteur.
Christian Vézina tend son chapeau
à qui veut bien piger le titre d’un poème
et, sans ambages, entreprend de nous en faire
une récitation des plus senties.
Plus de 200 pages de textes mémorisés
et mis en scène.
oète
fait du chapeau
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Déjà la nuit est bien avancée.
C’est l’heure de se serrer autour d’une table
et d’écouter une voix inspirée
vous raconter des histoires...
Cependant que le bar – à bas prix –
propose, à qui veut boire,
le vin des soirées chaleureuses.
Imaginez ! Jeudi soir 22h30, un conteux (comme dans violonneux) avec six histoires en poche, bien assis à une table,
entouré d’une douzaine de curieux et d’amis, avec sa parole
vernaculaire (vive le joual, crisse !), racontant les faits et gestes
de personnages (réels mais plus souvent qu’autrement inventés) de son Abitibi natale, photographies (regardez comme
c’est beau par chez nous !) et extraits sonores à l’appui (parce
que, oui, j’ai fait quelques enregistrements de complaintes
chantées par de vieux ivrognes dans la Taverne du Chasseur, à
Senneterre), sortant à un moment donné (je le jure !) un 26 onces
de rhum (trois étoiles, svp) et des verres pour trinquer avec les
spectateurs (qui ne se sont pas fait prier) et boire un petit coup
à la santé du Père Chicoine… et qui pensait retourner à la maison après le spectacle, mais qui se trompait car c’était sans
compter sur l’apparition surprise de Jean-Pierre Ronfard, c’était
sans compter que les spectateurs avaient aussi leur petite histoire à rajouter, mais surtout, c’était sans compter qu’il y avait
un 26 onces de rhum à boire et que tous avaient (grandement)
soif. Et finalement, c’est aux petites heures du matin que nous
en sommes ressortis : feelings, contents, humains et presque
heureux. C’était en 1998, pendant quatre jeudis d’affilée, et ça
ne pouvait se produire qu’au Nouveau Théâtre Expérimental.
Cric ! Crac ! Voilà, c’est tout.
André Lemelin
Colette Drouin, Olga Claing
Luc Taillon
Cahier XI page
24
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Les tournées du NTE
Après Cergy-Pontoise et la Maison de la culture Frontenac,
BRUXELLES !
Souvenirs en vrac, sans ordre d’importance ni logique particulière
Je me souviens, à mon arrivée,
que ma grosse valise n’entrait pas
dans la voiture européenne qui
s’appelait Renaud ou quelque
chose comme ça.
Je me souviens que Danielle
Proulx sentait toujours bon dans
la loge, avec ses crèmes, que
Jean-Pierre Ronfard repassait son
texte et que Paul se moquait gentiment de mes réchauffements
d’écolière.
Parfois, j’étais étourdie à force de
simuler des orgasmes avec application à 8h30 du matin ; je crois
que je respirais mal, je sais pas si
le Conservatoire offre des cours
d’orgasmes aux comédiens, il
faudrait y songer.
Jouer le matin donnait l’impression de rêver encore, un rêve érotique en plus, et c’était assez
troublant. Il faut dire que je me
couchais tard, mais jamais autant
que Marthe Boulianne et Sylvie
Daigle, qui étaient dangereusement en forme et de plus en plus
copines. Depuis, elles ne se
lâchent plus.
Je me rappelle m’être sentie
incroyablement riche. Parce qu’il
y avait une piscine dans l’hôtel et
qu’on mangeait toujours au
restaurant. Depuis que je suis
enfant, j’imagine qu’être riche,
c’est avoir une piscine et manger
au restaurant. Je savais pas ce que
c’était qu’un per diem, même si je
connais le latin. J’avais pas fait le
lien. Jean-Pierre m’a dit, quand
j’arriverais à Bruxelles, de demander à voir le père Diem pour qu’il
me donne des sous. Je l’ai presque
cru.
Je me souviens aussi de Pierre
Massoud. J’aimais beaucoup quand
il souriait, parce que c’était pas
toujours du tout. En fait, le père
Diem, c’était Von-Von (Yvon
Leduc). Lui, avec ses airs mystérieux, il avait toujours l’air d’être
sur un coup fumant ou de jouer
dans un film policier.
Il y avait deux monsieurs belges
qui s’occupaient très bien de nous :
un avec les cheveux frisés, et
l’autre qui ressemblait à Jacques
Brel. Je sais plus lequel arrêtait
pas de regarder Marthe.
Il y a eu un souper chez le
délégué culturel, avec serviteurs
Évelyne
de la Chenelière
FICHE TECHNIQUE
DEVANT PALLIER LE FLOU
DES SOUVENIRS
Evelyne de la Chenelière, Jean-Pierre Ronfard
et des bouchées et des tables avec
notre nom pour s’asseoir et Sylvie
qui se cachait derrière les colonnes
du salon en disant qu’elle avait
trop bu. Il y avait aussi Martine
Beaulne, Larry Tremblay et Carl
Béchard qui étaient, eux, en
tournée pour Ogre. Le délégué et
sa femme ont dit qu’ils aimaient
le théâtre, mais je crois qu’ils
préféraient les serviteurs et les
bouchées.
On parlait de tout ça, de l’Algérie,
du marquis de Sade, de l’égalité
des richesses, de Robert Gravel, de
la texture des œufs brouillés de
Titre : Matines : Sade au petit
déjeuner
Lieu : Palais des Beaux-Arts,
Bruxelles
Occasion : Festival des
francophonies théâtrales
Date : Du 20 au 26 avril 1998
(7 représentations)
Heure : 8h30 du matin
QUÉBEC ! Les Mots
Je me souviens aussi que l’actrice
française Bernadette Lafond dormait dans le même hôtel que nous
et n’enlevait pas ses lunettes
fumées. Elle était du Festival et
j’étais très impressionnée d’être
en quelque sorte dans le même
bateau qu’elle et de fréquenter la
même piscine qu’elle, mais quand
j’ai su que c’était pour jouer du
Marie Laberge elle m’a déçue et
je ne veux plus lui parler.
Enfin, il y avait le pianiste du bar
de l’hôtel qui était si content de
nous voir arriver parce qu’on était
les seuls à danser sur What a
Wonderful World et à l’écouter
raconter qu’il avait fait des disques avant d’être obligé de quitter son pays.
Il y en a un autre qui nous a parlé
de son pays. C’est Fellag dans son
spectacle solo Drurdjurassique
Bled. Je pense souvent à Fellag et
à l’Algérie. L’un et l’autre m’ont
montré qu’on peut rire de tout
tant qu’il y a de l’amour. S’il
venait à Montréal, nos humoristes
mourraient de honte et moi je le
demanderais en mariage.
Une partie de l’équipe de préparation des toiles de tournée :
Alain Bilodeau, Guy Richer, Catherine Côte, Daniel Brière,
Paul van der Werf, Sylvie Daigle et le chien Tango Boulianne
Cahier XI page
l’hôtel, de la liberté, du non-jeu,
et il me revient des bribes de conversations teintées de bruits de
fourchette. Il me revient surtout
ce sentiment d’aimer si fort des
êtres que je découvrais et dont je
souhaitais boire tous les secrets.
25
Cahier XI page
26
Robin Aubert, Éric Forget, Gary Boudreault, Miro
Contre le silence
Entre la Révolution grâce au
poids des mots et la Révolution
par l’éclat des bombes, le théâtre
d’Alexis Martin ne tranche pas.
Certes, les mots durent et le sang
fuit, certes le poète esquive les
prisons, certes la parole y est un
permis de port d’armes contre les
barbares, désormais bardés euxmêmes de mots. Mais rend-elle le
terrain égal ? Y a-t-il une morale,
c’est-à-dire une justice, dans
cette histoire mise en théâtre ? À
son terme le vent pousse d’un
côté, celui du verbe, mais il
pourrait dévier.
Tout au long de ma lecture de ce
texte inquiet, je me suis formé
l’image d’un drap de police,
blanc avec un corps dessous,
dans une ruelle. L’image que je
repoussais à l’été 1966, quand
on est venu m’interroger sur la
mort d’un jeune homme, déchiqueté avec sa propre bombe, et
que j’avais connu. Deux nuits par
semaine, le printemps d’avant,
nous montions ensemble les
pages du Quartier latin, dans une
imprimerie en surplomb du
boulevard Métropolitain. Je corrigeais, il dessinait, les typographes alignaient les mots puis les
colonnes de plomb, la presse
était une antiquité brûlant encore du gaz, le temps s’effilochait
entre les pages, nous pouvions
l’employer à causer. Du Québec,
de la Palestine, de l’Amérique
latine, des inégalités. «Et toi, me
dit-il une nuit, que penses-tu de
l’action terroriste ?» J’ai répondu
n’importe quoi, distraitement.
Je n’y pensais pas, j’étais plutôt
contre, j’appartenais au monde
des mots.
Ce fut notre seul échange sur le
sujet, qui explosait déjà ici et là
dans la ville. Confia-t-il son
dilemme à d’autres, plus clairement ? Je n’en sais rien. Longtemps je me suis reproché de
n’avoir pas deviné, puis j’ai
enfoui ce souvenir troublant et
j’ai continué à habiter le monde
des mots. Ce qui m’est revenu,
en m’imprégnant de Révolutions,
et du terme d’une pièce qui n’est
en effet qu’une pièce d’un choix
plus immense, c’est l’épilogue
de la mort du jeune homme. On
a beaucoup dit de lui qu’il
n’avait pas les dix-huit ans qu’il
prétendait, qu’il était mineur,
qu’il avait donc été exploité et
entraîné par d’autres. Requiem.
Effacement à jamais d’un être
intense et de ses intentions. Les
uns passent pour des voyous, les
autres pour des insignifiants.
N’était un poème de Gaston
Miron, de quelques strophes de
mots mal connus mais au moins
gravés quelque part, il serait non
seulement disparu mais entièrement perdu.
Les mots, il les possédait, d’ascendance, d’éducation. Aurait-il
su les choisir, les utiliser ? S’en
serait-il plutôt gorgé pour radoter d’impuissance ? Là est la
suite du drame que le théâtre a
le privilège d’inachever. Ce qui
est certain, c’est que, sans eux, le
destin le plus probable est un
embarquement pour les limbes
et leur grand silence, fait pour
ne pas changer le monde.
Lise Bissonnette
Les mots
et la politique
Bon... Simplement : du plus loin
que je me souvienne, j’ai toujours
eu peur des plus grands et des
plus forts que moi ; quand vous
êtes trois pouces plus petit que les
autres, dans une cour d’école,
vous apprenez à courir vite.
Okay, avec les années, cette peur
se métamorphose en un sentiment
plus nuancé, mais elle reste là.
La violence est omniprésente et il
est faux de croire que les mots
constituent une déviation accomplie de celle-ci ; ils sont l’exacte
continuation de la lutte, animale,
pour la souveraineté. Chaque être
est une souveraineté qui peut
être infirmée par celle du voisin.
La lutte pour la reconnaissance
continue et ce n’est pas l’État de
droit ni la charte des droits et
libertés qui l’aboliront.
Cahier XI page
Seulement à travers les mots, dans
leur compagnie, j’ai trouvé peu à
peu la capacité de déstabiliser
l’imparable, de prendre pied.
Éric Forget, Tania Lafrance, Gary Boudreault
27
Mais dans la négation mutuelle
entre frères humains, donnons au
moins des armes égales : la
langue coupante, dure, précise,
technique, érudite, baveuse, la
langue violente et ravageuse des
poètes, donnons ça en partage
aux combattants de tous les
arrondissements sociaux.
C’est le P-.S. de Révolutions, de
mes révolutions à moi, sans plus.
Words, words, words.
Alexis Martin
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Éric Forget, Catherine Proulx-Lemay, Miro, Robin Aubert, Gary Boudreault
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Robin Aubert, Miro
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Catherine Proulx-Lemay
Le chapeau
de Monsieur
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Poésie ou théâtre ? Théâtre ou
poésie ? Non, reprenons... Poésie
et théâtre, théâtre et poésie !
L’une est à l’origine de l’autre, la
voie royale de la Lune ! C’est par
le théâtre que la poésie trouvera
le mieux sa place dans la cité et
c’est la poésie qui gardera le
théâtre de se réduire en une sorte
de petit cinéma en direct et
désargenté. Le poème couché
sous le regard du lecteur et l’acteur
debout face au public ont beaucoup en commun et beaucoup à
s’apporter.
Cahier XI page
28
Bien sûr, il ne faut pas tout confondre... Un métissage qui nivellerait et abolirait plus de différences
qu’il n’en créerait, mélange de
tous les pigments de couleur en
beau brun uniforme, voilà qui ne
nous excite que peu. D’ailleurs,
pourquoi voir les différences
comme des obstacles ? Et même à
ce compte, nous n’avons pas à
arroser les piquets de clôture
pour qu’ils poussent ni à les
arracher ; le plus amusant, c’est
de sauter par-dessus ou d’y jouer
le funambule, le bel canto des
soirs de lune, chats de ruelles, de
granges ou de gouttières.
J’ai rencontré intimement cette
différence poésie/théâtre à plusieurs occasions mais jamais d’une
façon aussi éclairante que lors de
la création de Henri bricole ; cela
m’a parfois déstabilisé mais complètement allumé ! Exemple ? Je
me suis rendu compte que depuis
des années, je n’avais joué que ce
que j’appelle maintenant des personnalités textuelles... Aussi, lorsque Diane Dubeau ou Jean Bard,
des professionnels talentueux et
expérimentés, me demandaient :
«Qui est Henri ?» et surtout «Qui
est miss B ?», je tombais des nues ;
n’avaient-ils pas lu le texte ! ? Je
comprends que cette pensée fasse
sourire des gens de formation
théâtrale mais, pour moi, le personnage avait toujours été essentiellement celui qui utilise tel
vocabulaire, qui répond cela à
ceci, qui compte ses mots ou les
crache comme le feu, qui trouve
asile ou monture dans telle
métaphore, etc. Je déduisais tout
du texte. Normal : pendant dix
ans, je n’ai eu que ça, les mots. Le
travail d’équipe, un des gènes du
théâtre, est une ardente aventure !
Christian Vézina, Diane Dubeau
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Miss B : Diane Dubeau
Madame Yourcenar a dit un jour :
«Lorsque Racine écrivait une
tragédie, c’était une aventure ;
lorsque Voltaire écrivait une
tragédie, c’était déjà de la littérature...» Les recettes, les dogmes,
les modus operendi du théâtre et
de la poésie ne m’intéressent que
peu ; moi, je veux l’aventure...
théâtrale et poétique ! Je l’ai trouvée au NTE.
Christian Vézina
Christian Vézina, Diane Dubeau
Cahier XI page
29
Il s’agissait d’HISTOIRE.
D’histoires et d’Histoire.
En quoi les unes nourrissent-elles
la vérité de l’autre ?
Comment se fait l’histoire ?
Qui la fabrique et qui s’en sert ?
À quoi sert l’histoire ?
Legrand et Lanoix,
les grands explorateurs
du XXe siècle
Alexis Martin et Jean-Pierre Ronfard
sont partis à la rencontre de
figures connues, moins connues,
anonymes, de notre XXe siècle
en Occident pour tenter d’en
découvrir le mystère.
Ils étaient nés au cours de l’atelier Aristophane. Ils y exploraient
alors les mystères du clonage.
Legrand et Lanoix, incarnés par
Daniel Brière et Michel Charette.
Ils réapparaissent dans Transit
– section n° 20. Assumant les
mêmes emplois. L’un qui ne
sait rien mais veut tout
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Michel Charette et Daniel Brière, éboueurs
Léni Riefensthal (Martine Beaulne) et Maïakovski (Jean Maheux)
Ci-dessous : deux paysannes en fuite (Sophie Dion et Martine Beaulne)
Cahier XI page
30
Nietzsche (Jean Maheux)
Un soldat américain
(Jacques Baril)
et son capitaine
(Jean Maheux)
Un démonstrateur (Jacques Baril)
et son assistante (Sophie Dion)
Anne Frank (Sophie Dion)
et François Rochette (Jacques Baril)
Cahier XI page
Une intervieweuse (Sophie Dion) et Marie Cardinal (Martine Beaulne)
Deux réfugiées (Martine Beaulne et Sophie Dion)
Jean Maheux, Éric Locas, Jacques Baril, Daniel Brière, Jean-Pierre Ronfard, Charles De Lorimier, Julie Charland, Sylvie Morissette,
Alexis Martin, Sophie Dion, Martine Beaulne, Michel Charette, Marthe Boulianne, Olga Claing
31
Cahier XI page
32
Cahier I
Cahier III
Cahier VII
Cahier X
JUILLET 1975 / JANVIER 1979
JUILLET 1981 / JUILLET 1982
JANVIER 1989 / OCTOBRE 1990
DÉCEMBRE 1994 / JUIN 1997
➣ Une femme, un homme
➣ Garden Party
➣ Essai en trois mouvements pour
trois voix de femmes
➣ 12 heures d’improvisation
➣ 24 heures d’improvisation
➣ Le secret du colonel
(Le théâtre des deux couilles)
➣ Lear
➣ Lumière s’il vous plaît
➣ Finalement
➣ Zoo
➣ Tournée européenne Garden Party
(2e version) et Happenings Beau Jeu
➣ La Ligue Nationale d’Improvisation
➣ En Pleine Table
➣ À ma mère, à ma mère, à ma mère,
à ma voisine
➣ Orgasme I
➣ Orgasme II
➣ Inceste
➣ Vie et mort du Roi Boiteux
➣ Le grand théâtre du monde
➣ Autour de Phèdre
➣ La pipe à papa I et II
➣ Variations
(six objets expérimentaux)
➣ L’Apocalypse de Jean
➣ Nous courons tous le Loup Garou
➣ La Voix d’Orphée
➣ La Mort de Dieu :
programme A
programme B
➣ Ad Deliro
➣ GTEQ
➣ 50 + 1 :
Cinquante
Une saison en enfer
➣ Le Cru et le Cuit
➣ Thérèse, Tom et Simon...
[prodrome]
➣ Matines : Sade au petit déjeuner
➣ La mort du Roi Boiteux
➣ Soirée Chaude! :
Les Amours
15 secondes
➣ Thérèse, Tom et Simon...
[l’intégrale]
Cahier IV
NOVEMBRE 1982 / JUILLET 1984
➣ Peurs
➣ Gigogne
➣ Marée basse
➣ La Californie
➣ Les mille et une nuits
Cahier VIII
MARS 1991 / DÉCEMBRE 1992
Cahier V
MARS 1985 / DÉCEMBRE 1986
➣ Le cyclope
➣ Amore Amore
➣ Le temps est au noir
➣ À Beloeil ou ailleurs
➣ La tour
➣ Les objets parlent
➣ Durocher le milliardaire
➣ La Conquête de Mexico
➣ L’homme qui n’avait plus d’amis
➣ Précis d’histoire générale du théâtre
en 114 minutes
➣ Cabaret Théâtre I, II et III
➣ Il n’y a plus rien
Cahier XI
Cahier IX
Cahier II
DÉCEMBRE 1979 / AOÛT 1980
➣ Troisième saison de la Ligue
Nationale d’Improvisation
➣ Treize Tableaux
➣ Où est Unica Zürn?
Cahier VI
JANVIER 1987 / MARS 1988
➣ Nouvelles pour le théâtre :
Regards
Une histoire qui se répète
Sieste
➣ Mao Tsé Toung ou Soirée de
musique au consulat
➣ Marylin (journal intime de
Margaret Macpherson)
➣ La femme d’intérieur
➣ Le trésor des Pyramides
couverture
MATINES : SADE AU PETIT DÉJEUNER Mario Viboux
conception
Jean-Pierre Ronfard
Claudine Raymond
coordination
Claudine Raymond
administration-coordination
Marthe Boulianne
correction de textes
Mario Rancourt
conception graphique
Folio et Garetti
Nous tenons à dire merci à ceux et celles qui, par des textes, des photographies
ou des renseignements précieux, ont collaboré à ce cahier : Lise Bissonnette, Michel
Charette, Evelyne de la Chenelière, Stéphane Crête, Dominique Leduc, André Lemelin,
Alexis Martin, Claudine Raymond, Jean-Pierre Ronfard, Christian Vézina (textes) ; Daniel
Brière, Samuel Cloutier, Sylvie Daigle, Huy-Phong Doan, Gilbert Duclos, Robert
Etcheverry, Josée Lambert, Claudine Raymond, Luc Taillon (photographies).
Le Nouveau Théâtre Expérimental a bénéficié d’une subvention spéciale du Conseil
des arts de la Communauté urbaine de Montréal pour la réalisation de ces cahiers.
Le NTE est subventionné par le Conseil des arts et des lettres du Québec, le Conseil
des Arts du Canada et le Conseil des arts de la Communauté urbaine de Montréal.
JANVIER 1993 / NOVEMBRE 1994
➣ Corps à corps
➣ Violoncelle et voix
➣ La trilogie des tables
➣ Tournée La tragédie de l’homme
➣ Les ateliers du printemps :
Les frères Bunker
La tragédie américaine :
un western souvlaki
➣ Tête à tête
OCTOBRE 1997 / MAI 2000
➣ Lumière
➣ Festival de courtes pièces
➣ L’Organe
No 1
No 2
No 3
No 4
➣ Les ateliers du NTE :
Étrange
Fantastique
Aristophane : Les clones
La salle d’attente
➣ Le Temple des mots :
Les soirées romanesques
Contes autour d’une table
Le poète fait du chapeau
Les Mots
➣ Les tournées
➣ Révolutions
➣ Henri bricole
➣ Transit – section no 20
XI
cahier
[
[
LA
CAVALCADE
DES MOTS
OCTOBRE 1997 / MAI 2000
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