Diabe`te, obe´site´ et cancer

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C oncepts et
ratique
Diabète, obésité et cancer
Diabetes, obesity and
cancer
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de
rique Maire
Fre
^pital Beaujon,
Ho
^le des maladies de l’appareil digestif,
po
service de pancr
eatologiegastroent
erologie,
92118 Clichy cedex,
France
e-mail : <[email protected]>
fe
rences
Re
Cohen DH, LeRoith D. Obesity, type
2 diabetes, and cancer: the insulin
and IGF connection. Endocr Relat
Cancer 2012 ; 19 : F27-45.
Cui Y, Andersen DK. Diabetes and
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Inoue M, Tsugane S. Insulin resistance and cancer: epidemiological
evidence. Endocr Relat Cancer 2012 ;
19 : F1-8.
e plus en plus d’
etudes epid
emiologiques sugg
erent une
association entre ob
esit
e, diab
ete et
cancer. Diff
erents m
ecanismes sont
impliqu
es, tels que l’insulinor
esistance, l’hyperinsulinisme, des niveaux
elev
es d’insulin growth factor (IGF)
et egalement des m
edicaments antidiab
etiques. Une revue de la litt
erature
est consacr
ee a ce sujet dans le
num
ero d’octobre 2012 d’Endocrine-Related Cancer [1-3].
D
Épidémiologie
‘‘
Les études épidémiologiques ont démontré
une association statistiquement
significative entre obésité
et cancer et entre diabète
et cancer
’’
Mécanismes impliqués
dans l’association
cancer-diabète-obésité
L’insulinor
esistance est le facteur
cl
e impliqu
e dans la relation
ob
esit
e-diab
ete-cancer.
Elle
se
d
efinit comme une diminution de
la r
eponse a l’insuline du muscle
stri
e, du foie et du tissu adipeux. Elle
a pour cons
equence un hyperinsulinisme pour tenter de maintenir
l’
equilibre glyc
emique. Il est etabli
que l’hyperinsulinisme chronique
favorise l’initiation et la progression
tumorale.
Pour citer cet article : Maire F. Diabete, obesite et cancer . Hepato Gastro 2013 ; 20 : 66-70.
doi : 10.1684/hpg.2012.0825
66
HEPATO-GASTRO et Oncologie digestive
vol. 20 n8 1, janvier 2013
doi: 10.1684/hpg.2012.0825
Aux Etats-Unis, 8 % de la population
est diab
etique et un tiers des adultes
est obese. Ce chiffre tend a ^
etre
atteint dans les autres pays
industrialis
es. En 2008, 346 millions
de sujets etaient diab
etiques et
1,5 milliard d’adultes de plus de
20 ans etaient en surpoids dans le
monde.
Sur la base de nombreuses donn
ees
epid
emiologiques et de donn
ees
exp
erimentales chez l’animal, l’American Institute for Cancer Research
a retenu d
es 2007 un lien entre
surcharge pond
erale (d
efinie par
un IMC 25 kg/m2) et cancer.
L’association est significative pour
l’ad
enocarcinome de l’œsophage
(RR : 1,5), le cancer colorectal (RR :
1,2), du pancr
eas (RR : 1,1), du sein
(RR : 1,1), de l’endom
etre (RR : 1,6)
et du rein (tableau 1) [3]. Elle est
probable pour le cancer de la v
esicule
biliaire, de la thyroı̈de et du foie [3].
En 2008, la surcharge pond
erale
est consid
er
ee comme responsable
de l’incidence totale des cancers
chez 3 % des hommes et 9 % des
femmes en Europe, et 4 % et 14 %
respectivement aux Etats-Unis [4].
Une r
ecente etude publi
ee dans le
New England Journal of Medicine
sugg
erait m^
eme que 14 % des d
ec
es
par cancer chez l’homme et 20 %
chez la femme pourraient ^
etre
attribu
es a l’ob
esit
e [5].
Par ailleurs, de nombreuses m
eta
analyses
evaluant
l’association
diab
ete et cancer ont montr
e qu’il
existe chez les sujets diab
etiques un
surrisque de cancer du pancreas (RR :
1,9), du foie (RR : 2,3), de l’endom
etre (RR : 2,1), du rein (RR : 1,4), de
l’œsophage (RR : 1,3), du sein (RR :
1,2) de cholangiocarcinome (RR :
1,4), de cancer colorectal (RR : 1,3),
et de lymphome non hodgkinien
(RR : 1,2) (tableau 1) [3].
Concepts et pratique
Tableau 1. Résumé des différentes méta-analyses évaluant le risque de différents cancers
en cas d’obésité ou de diabète (d’après Inoue et al. [3]).
Excès d’index de masse corporelle (par 5 kg/m2)
Hommes
Risque
relatif
IC 95 %
Femmes
Nombre
d’études
Risque
relatif
IC 95 %
Nombre
d’études
Èsophage
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Diabète de type 2
Risque
relatif
IC 95 %
Nombre
d’études
1,30
1,12-1,50
17
1,01
0,90-1,11
10
1,26
1,20-1,31
24
épidermoı̈de
0,71
0,60-0,85
3
0,57
0,47-0,69
2
adénocarcinome
1,52
1,33-1,74
5
1,51
1,31-1,74
3
0,97
0,88-1,06
8
1,04
0,90-1,20
5
côlon
1,24
1,20-1,28
22
1,09
1,05-1,13
19
rectum
1,09
1,06-1,12
18
1,02
1-1,05
14
Foie
1,24
0,95-1,62
4
1,07
1-2,08
1
2,31
1,87-2,84
49
Voies biliaires
1,09
0,99-1,21
4
1,59
1,02-2,47
2
1,43
1,18-1,72
21
Pancréas
1,07
0,93-1,23
12
1,12
0,66-0,97
11
1,94
1,66-2,27
35
Poumon
0,76
0,70-0,83
11
0,80
066-0,97
6
Mélanome
1,17
1,05-1,30
6
0,96
0,92-1,01
5
1,20
1,12-1,28
20
2,10
1,75-2,53
16
0,84
0,76-0,93
19
1,42
1,06-1,91
9
1,24
1,08-1,42
16
1,19
1,04-1,35
16
Estomac
Colorectal
Sein
postménopause
1,12
1,08-1,16
31
préménopause
0,92
0,88-0,97
20
Endomètre
1,59
1,50-1,68
19
Ovaire
1,03
0,99-1,08
13
Prostate
1,03
1-1,07
27
Rein
1,24
1,15-1,34
11
1,34
1,25-1,43
12
Vessie
Thyroı̈de
1,33
1,04-1,70
4
1,14
1,06-1,23
3
Lymphome non hodgkinien
1,06
1,03-1,09
6
1,07
1-1,14
7
Myélome
1,11
1,05-1,18
7
1,11
1,07-1,15
6
Leucémie
1,08
1,02-1,14
7
1,17
1,04-1,32
7
atiques, agit
L’insuline, produite par les cellules b pancre
sur son recepteur appel
e insulin receptor (IR), dont il
existe deux isoformes l’IR-A et l’IR-B. L’IR-A est exprim
e
dans les cellules fœtales et tumorales et a une activit
e
anti-apoptotique et mitog
ene. L’IR-B est exprim
e dans le
l’insuline exerce ses
foie, les muscles et les adipocytes ou
effets.
En presence d’insuline, en r
eponse a une stimulation par la
GH, le foie produit de l’insulin-like growth factor (IGF1).
cepteur l’IGF1 receptor (IGF1R), qui
L’IGF1 agit sur son re
est exprim
e dans presque tous les tissus de l’organisme et
peut activer diff
erentes voies de carcinogen
ese. Plusieurs
etudes ont montr
e qu’un niveau d’expression elev
e
d’IGF1 est correle au risque de cancer [1].
Les r
ecepteurs IGF1R et IR pr
esentent une forte homologie,
avec une activit
e tyrosine kinase intrins
eque. Il existe des
formes hybrides contenant des sous-unit
es de ces deux
r
ecepteurs. Une surexpression de l’IGF1R, de l’IR-A et des
HEPATO-GASTRO et Oncologie digestive
vol. 20 n8 1, janvier 2013
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te
observe
e dans de
recepteurs hybrides IR/IGF1R a e
nombreux tissus canc
ereux. L’activation de ces r
ecepteurs
provoque une activation de la voie des mitogen-activated
protein kinase (MAPK) et de la voie PI3K/AKT, responsable
de la proliferation cellulaire, notamment par le biais de
mammalian target of rapamycin (mTOR) (figure 1). Cette
activation de la voie PI3K/AKT est observ
ee dans de
nombreux cancers [2].
D’autres facteurs interviennent dans les m
ecanismes liant
obesite, diabete et cancer. Il s’agit notamment de
l’hyperglycemie, de certaines adipokines (leptine, adiponectine) et de cytokines pro-inflammatoires (TNFa et
interleukine 6) [1]. Le glucose peut augmenter le stress
oxydatif et induire l’expression d’epidermal growth factor
(EGF). La leptine augmente la n
eoangiogen
ese. L’adiponectine intervient, elle, sur la voie MAPK.
Enfin, en cas d’ob
esit
e, l’exc
es de tissu adipeux est associ
e
a
une augmentation de l’expression des enzymes aromatases, transformant les androg
enes en œstrog
enes,
hormones impliqu
ees dans le d
eveloppement des cancers
du sein et de l’endom
etre.
‘‘
L’insulinorésistance et des niveaux élevés
d’insuline et d’IGF1 sont impliqués
dans la prolifération cellulaire par les voies
des MAPK et PI3K/AKT
’’
Un exemple : le cancer du pancréas
Le diabète et l’obésité sont des facteurs
de risque du cancer du pancréas
On peut distinguer les diab
etes de type 1, 2 et 3. Le diab
ete
de type 1 correspond a un d
eficit s
ev
ere en secr
etion
d’insuline. Le diab
ete de type 2 est li
e a une insulinor
esistance des tissus p
eriph
eriques et est habituellement
associ
e au surpoids. Enfin, le diab
ete de type 3 est
secondaire a une affection pancr
eatique (pancr
eatite aigu€
e
ou chronique, cancer du pancr
eas, traumatisme, resection
pancr
eatique, mucoviscidose ou ag
en
esie pancr
eatique) et
correspond a un d
eficit de toutes les hormones de la
glycor
egulation.
Environ 85 % des patients ayant un cancer du pancr
eas
pr
esentent une intol
erance au glucose ou un diab
ete
(figure 2) [2]. Le diab
ete est un facteur de risque du
cancer du pancr
eas : une r
ecente m
eta-analyse incluant
35 etudes de cohorte montre un risque relatif de cancer du
pancr
eas de 2 en cas de diab
ete [6]. Ce risque relatif est
etes de
concordant dans toutes les etudes evaluant les diab
type 2. Peu de travaux se sont sp
ecifiquement int
eress
es au
diab
ete de type 1, l’analyse de quatre etudes de cohorte
sugg
ere un risque relatif de 1,2 a 2 dans cette situation.
Enfin, tr
es peu de donn
ees sont disponibles quant au
diab
ete de type 3. Dans les m
eta-analyses, le sur-risque
Insuline,
ligands de l'IGF
Famille des
récepteursde
l'insuline et
de l'IGF1
Protéines IRS
Voie Ras-MAPK
PI3K
Metformine
AICAR
Akt
LKB
TSC
AMPK
mTOR
S6K
Traduction
des protéines
et prolifération
Figure 1. Sch
ema d’action de l’insuline et de l’IGF sur les voies de proliferation cellulaire.
Source : D’apr
es Cui et al. [2]
68
HEPATO-GASTRO et Oncologie digestive
vol. 20 n8 1, janvier 2013
Concepts et pratique
‘‘
Cancer du pancréas (n = 512)
14 %
’’
L’ob
esit
e est egalement associ
ee au cancer du pancr
eas
avec un risque relatif de 1,1 a 1,5. Il a et
e montr
e que
l’exercice physique, les r
egimes alimentaires et la chirurgie
de l’ob
esit
e r
eduisaient ce risque.
Ces donn
ees epid
emiologiques sont confort
ees par des
etudes anatomopathologiques montrant une proliferation
ductulaire et une surexpression de certains marqueurs de
prolif
eration (Ki67) dans le pancr
eas de sujet obeses ou
diab
etiques [8].
48 %
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Le risque relatif de cancer du pancréas
est de 2 en cas de diabète
38 %
Le diabète comme conséquence du cancer
du pancréas
Glycémie normale
Intolérance au glucose
Diabète sucré
Témoins (n = 933)
7%
34 %
59 %
Glycémie normale
Intolérance au glucose
Diabète sucré
Figure 2. Pr
evalence des troubles de la glycoregulation chez des
patients ayant un cancer du pancreas et des sujets temoins.
Source : D’apr
es Cui et al. [2]
te date de
maximal de cancer est observ
e lorsque le diabe
moins d’un an, sugg
erant qu’il s’agit de diab
ete de type
3 dans un certain nombre de cas. Chez les patients ayant
une pancreatite chronique, le risque de cancer du pancr
eas
est de 4 % apres 20 ans d’
evolution, soit un risque relatif
de 4,7. Ce risque augmente a 33,5 en cas de pancr
eatite
chronique compliqu
ee de diab
ete [7].
Au vu de la fr
equence du diab
ete chez les patients ayant un
cancer du pancr
eas, faut-il chercher un cancer du pancr
eas
en cas de diab
ete de novo ? La r
eponse est non car 98 %
des patients diab
etiques n’auront jamais de cancer du
pancr
eas, et en l’absence de marqueur biologique
suffisamment sensible et sp
ecifique, il faudrait avoir
^teux et/ou invasifs
recours a des examens d’imagerie cou
(TDM, IRM, echoendoscopie).
Les m
ecanismes du diab
ete induit par un cancer du
pancr
eas ne sont pas encore parfaitement clairs. Il est
^
vraisemblable que le diab
ete n’est pas simplement du
a une
destruction de la glande envahie par la tumeur ou a une
pancr
eatite obstructive d’amont, car m^
eme de petites
tumeurs (< 2 cm) peuvent induire ce diab
ete et apr
es
r
esection de la tumeur, le diab
ete peut disparaı̂tre. Des
etudes in vitro et chez l’Homme ont montr
e qu’il y a a la fois
une insulinor
esistance et une dysfonction des cellules
b pancr
eatiques en cas de cancer du pancr
eas, m
edi
ee par
des peptides de bas poids mol
eculaire.
Toutes les recherches pour identifier un biomarqueur du
a pr
esent
diab
ete associ
e au cancer du pancreas ont jusqu’
echou
e. Des r
esultats pr
eliminaires sugg
eraient que
le plasma islet amyloid peptide (IAPP) pourrait ^
etre
int
eressant, mais sa sensibilit
e est insuffisante pour en
d
faire un test diagnostique. A
efaut de biomarqueur, les
elements devant amener a evoquer un diab
ete de type 3,
et donc devant faire suspecter un cancer du pancr
eas chez
un sujet diab
etique, sont l’absence d’ant
ec
edents familiaux de diab
ete, l’^
age sup
erieur a 65 ans, un amaigrissement r
ecent sup
erieur a 2 kg et un IMC initial inf
erieur
eressante est qu’il
a 25 kg/m2 [9]. Une piste int
semble exister un d
eficit en polypeptide pancreatique
(PP) apr
es ingestion de nutriments chez les patients ayant
un diab
ete de type 3, ce qui n’est pas le cas chez ceux ayant
un diab
ete de type 2. Le PP r
egule l’expression des
r
ecepteurs a l’insuline dans le foie. Une standardisation du
dosage du PP apr
es ingestion de nutriments est en cours
d’
evaluation [2].
HEPATO-GASTRO et Oncologie digestive
vol. 20 n8 1, janvier 2013
69
‘‘
te. De m^
diabe
eme, des inhibiteurs de tyrosine kinase sont
en cours d’
evaluation dans diff
erents types de cancer.
Le dépistage systématique du cancer
du pancréas n’est pas recommandé
en cas de diabète de novo, mais il faut s’en méfier
devant un IMC initial inférieur à 25 kg/m2,
un âge supérieur à 65 ans, un amaigrissement
récent supérieur à 2 kg et une absence
d’antécédents familiaux de diabète
L’activité physique
’’
Applications thérapeutiques
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Metformine1
La metformine est le traitement recommand
e en premi
ere
ligne pour la prise en charge d’un diab
ete de type 2. Elle
agit en diminuant la production de glucose par le foie. Des
etudes epidemiologiques ont sugg
er
e que la metformine
diminuait le risque de cancer du pancr
eas (RR : 0,3 a 0,7).
Des etudes in vitro et in vivo viennent etayer les donn
ees
epidemiologiques [2]. Il a m^
eme et
e d
ecrit un effet dosedependant. Plus les patients sont expos
es longtemps a la
metformine, plus le risque de cancer diminue. Par exemple,
les femmes traitees par metformine depuis plus de cinq ans
ont un risque relatif de cancer du sein de 0,44 par rapport
a celles ne prenant pas ce m
edicament. Elles auraient
egalement de meilleurs taux de r
eponse a la chimioth
erapie
et une diminution de la mortalit
e par cancer du sein. La
metformine pourrait agir par le biais de la diminution de
l’hyperinsulinisme et de l’insulinor
esistance, mais aussi par
un effet direct sur la prolif
eration cellulaire (inhibition de
mTOR par la voie AMPK). Actuellement, des etudes sont en
cours pour determiner si la metformine garde un effet
protecteur si elle est administr
ee chez des patients non
diabetiques.
l’inverse, des travaux ont sugg
A
er
e que le traitement par
a un sur-risque de cancer, mais du fait
insuline etait associe de biais methodologiques, des etudes compl
ementaires
sont necessaires avant de pouvoir l’affirmer.
Enfin, concernant les nouveaux antidiab
etiques induisant la
secretion d’insuline (agonistes GLP1 et inhibiteurs de DPP4),
des etudes chez l’animal ont montr
e le d
eveloppement de
l
esions precancereuses pancr
eatiques a type de PanIN
(pancreatic intraepithelial neoplasia). Chez l’Homme, il n’y a
pas assez de recul d’utilisation de ces m
edicaments pour
pouvoir conclure.
Conclusion
L’association significative entre ob
esit
e, diab
ete et cancer,
rapport
ee dans les etudes epid
emiologiques, est etay
ee
par des donn
ees in vitro et in vivo chez l’animal et chez
l’Homme. Diff
erents m
ecanismes sont impliqu
es, tels que
l’insulinor
esistance, l’hyperinsulinisme et des niveaux elev
es
d’IGF1. Des th
erapeutiques ciblant l’insuline et l’IGF pourraient ^
etre de nouvelles armes dans la lutte contre le cancer.
La pratique d’une activit
e physique r
eguli
ere ne peut qu’^
etre
conseill
ee.
re
^ts : aucun
Conflits d’inte
&
Références
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Inhibiteurs de l’IGF1 et de tyrosine kinase
Des essais chez l’animal utilisant des anticorps monoclonaux ciblant l’IGF1 ont rapport
e des r
esultats
interessants. Des essais de phase I sont en cours chez
l’Homme. Des anticorps ciblant l’IGFR ont montr
e une
certaine efficacit
e in vitro et in vivo, mais avec une
tolerance mediocre du fait de l’induction fr
equente d’un
70
les difficult
Malgre
es a evaluer l’activit
e physique par les
patients, plusieurs m
eta-analyses ont montr
e que l’exercice
^lon, du poumon,
physique diminuait le risque de cancer du co
du pancr
eas, de la prostate, du sein et de l’endometre (RR :
0,7 a 0,9). Une activit
e physique r
eguli
ere et d’intensit
e
mod
er
ee diminue le risque de diab
ete (RR : 0,7) et cela
ind
ependamment de la surcharge pond
erale.
Plusieurs hypoth
eses ont et
e avanc
ees pour expliquer cet
effet b
en
efique : augmentation de la sensibilit
e
a l’insuline,
augmentation de l’activite des lymphocytes killer, modulation de la production de certaines cytokines et des radicaux
libres, diminution de la masse grasse.
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pancreatic cancer: a population-based cohort study in Taiwan. J Gastroenterol
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vol. 20 n8 1, janvier 2013
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