‘‘ Le de´pistage syste´ matique du cancer
du pancre´as n’est pas recommande´
en cas de diabe`te de novo, mais il faut s’en me´ fier
devant un IMC initial infe´rieur a` 25 kg/m
2
,
un aˆge supe´rieur a` 65 ans, un amaigrissement
re´cent supe´rieur a` 2 kg et une absence
d’ante´ce´dents familiaux de diabe`te’’
Applications the´rapeutiques
Metformine
1
La metformine est le traitement recommand
e en premi
ere
ligne pour la prise en charge d’un diab
ete de type 2. Elle
agit en diminuant la production de glucose par le foie. Des
etudes
epid
emiologiques ont sugg
er
e que la metformine
diminuait le risque de cancer du pancr
eas (RR : 0,3
a 0,7).
Des
etudes in vitro et in vivo viennent
etayer les donn
ees
epid
emiologiques [2]. Il a m^
eme
et
ed
ecrit un effet dose-
d
ependant. Plus les patients sont expos
es longtemps
ala
metformine, plus le risque de cancer diminue. Par exemple,
les femmes trait
ees par metformine depuis plus de cinq ans
ont un risque relatif de cancer du sein de 0,44 par rapport
a celles ne prenant pas ce m
edicament. Elles auraient
egalement de meilleurs taux de r
eponse
a la chimioth
erapie
et une diminution de la mortalit
e par cancer du sein. La
metformine pourrait agir par le biais de la diminution de
l’hyperinsulinisme et de l’insulinor
esistance, mais aussi par
un effet direct sur la prolif
eration cellulaire (inhibition de
mTOR par la voie AMPK). Actuellement, des
etudes sont en
cours pour d
eterminer si la metformine garde un effet
protecteur si elle est administr
ee chez des patients non
diab
etiques.
A l’inverse, des travaux ont sugg
er
e que le traitement par
insuline
etait associ
e
a un sur-risque de cancer, mais du fait
de biais m
ethodologiques, des
etudes compl
ementaires
sont n
ecessaires avant de pouvoir l’affirmer.
Enfin, concernant les nouveaux antidiab
etiques induisant la
s
ecr
etion d’insuline (agonistes GLP1 et inhibiteurs de DPP4),
des
etudes chez l’animal ont montr
eled
eveloppement de
l
esions pr
ecanc
ereuses pancr
eatiques
a type de PanIN
(pancreatic intraepithelial neoplasia). Chez l’Homme, il n’y a
pas assez de recul d’utilisation de ces m
edicaments pour
pouvoir conclure.
Inhibiteurs de l’IGF1 et de tyrosine kinase
Des essais chez l’animal utilisant des anticorps mono-
clonaux ciblant l’IGF1 ont rapport
e des r
esultats
int
eressants. Des essais de phase I sont en cours chez
l’Homme. Des anticorps ciblant l’IGFR ont montr
e une
certaine efficacit
ein vitro et in vivo, mais avec une
tol
erance m
ediocre du fait de l’induction fr
equente d’un
diab
ete. De m^
eme, des inhibiteurs de tyrosine kinase sont
en cours d’
evaluation dans diff
erents types de cancer.
L’activite´ physique
Malgr
e les difficult
es
a
evaluer l’activit
e physique par les
patients, plusieurs m
eta-analyses ont montr
e que l’exercice
physique diminuait lerisquede cancer duc^
olon, du poumon,
du pancr
eas, de la prostate, du sein et de l’endom
etre (RR :
0,7
a 0,9). Une activit
ephysiquer
eguli
ere et d’intensit
e
mod
er
ee diminue le risque de diab
ete (RR : 0,7) et cela
ind
ependamment de la surcharge pond
erale.
Plusieurs hypoth
eses ont
et
e avanc
ees pour expliquer cet
effet b
en
efique : augmentation de la sensibilit
e
a l’insuline,
augmentation de l’activit
e des lymphocytes killer, modula-
tion de la production de certaines cytokines et des radicaux
libres, diminution de la masse grasse.
Conclusion
L’association significative entre ob
esit
e, diab
ete et cancer,
rapport
ee dans les
etudes
epid
emiologiques, est
etay
ee
par des donn
ees in vitro et in vivo chez l’animal et chez
l’Homme. Diff
erents m
ecanismes sont impliqu
es, tels que
l’insulinor
esistance, l’hyperinsulinisme et des niveaux
elev
es
d’IGF1. Des th
erapeutiques ciblant l’insuline et l’IGF pour-
raient ^
etre de nouvelles armes dans la lutte contre le cancer.
La pratique d’une activit
e physique r
eguli
ere ne peut qu’^
etre
conseill
ee.
Conflits d’int
er^
ets : aucun &
Re´fe´rences
1. Cohen DH, LeRoith D. Obesity, type 2 diabetes, and cancer: the insulin and
IGF connection. Endocr Relat Cancer 2012 ; 19 : F27-45.
2. Cui Y, Andersen DK. Diabetes and pancreatic cancer. Endocr Relat Cancer
2012 ; 19 : F9-26.
3. Inoue M, Tsugane S. Insulin resistance and cancer: epidemiological evidence.
Endocr Relat Cancer 2012 ; 19 : F1-8.
4. Renehan AG, Soerjomataram I, Tyson M, et al. Incident cancer burden
attributable to excess body mass index in 30 European countries. Int J Cancer
2010 ; 126 : 692-702.
5. Calle EE, Rodriguez C, Walker-Thurmond K, et al. Overweight, obesity, and
mortality from cancer in a prospectively studied cohort of U.S. adults. N Engl J
Med 2003 ; 348 : 1625-38.
6. Ben Q, Xu M, Ning X, et al. Diabetes mellitus and risk of pancreatic cancer:
a meta-analysis of cohort studies. Eur J Cancer 2011 ; 47 : 1928-37.
7. Liao KF, Lai SW, Li CI, et al. Diabetes mellitus correlates with increased risk of
pancreatic cancer: a population-based cohort study in Taiwan. J Gastroenterol
Hepatol 2012 ; 27 : 709-13.
8. Butler AE, Galasso R, Matveyenko A, et al. Pancreatic duct replication is
increased with obesity and type 2 diabetes in humans. Diabetologia 2010 ; 53 :
21-6.
9. Lee JH, Kim SA, Park HY, et al. New-onset diabetes patients need pancreatic
cancer screening? J Clin Gastroenterol 2011 ; 46 : e58-61‘.
70 HEPATO-GASTRO et Oncologie digestive
vol. 20 n81, janvier 2013
Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 88.99.165.207 le 25/05/2017.