Diabe`te, obe´site´etcancer
De plus en plus d’
etudes
epid
e-
miologiques sugg
erent une
association entre ob
esit
e, diab
ete et
cancer. Diff
erents m
ecanismes sont
impliqu
es, tels que l’insulinor
esis-
tance, l’hyperinsulinisme, des niveaux
elev
es d’insulin growth factor (IGF)
et
egalement des m
edicaments anti-
diab
etiques. Une revue de lalitt
erature
est consacr
ee
a ce sujet dans le
num
ero d’octobre 2012 d’Endo-
crine-Related Cancer [1-3].
E
´pide´miologie
Aux
Etats-Unis, 8 % de la population
est diab
etique et un tiers des adultes
est ob
ese. Ce chiffre tend
a^
etre
atteint dans les autres pays
industrialis
es. En 2008, 346 millions
de sujets
etaient diab
etiques et
1,5 milliard d’adultes de plus de
20 ans
etaient en surpoids dans le
monde.
Sur la base de nombreuses donn
ees
epid
emiologiques et de donn
ees
exp
erimentales chez l’animal, l’Ame-
rican Institute for Cancer Research
a retenu d
es 2007 un lien entre
surcharge pond
erale (d
efinie par
un IMC 25 kg/m
2
) et cancer.
L’association est significative pour
l’ad
enocarcinome de l’œsophage
(RR : 1,5), le cancer colorectal (RR :
1,2), du pancr
eas (RR : 1,1), du sein
(RR : 1,1), de l’endom
etre (RR : 1,6)
et du rein (tableau 1) [3]. Elle est
probable pour le cancer de la v
esicule
biliaire, de la thyroı¨de et du foie [3].
En 2008, la surcharge pond
erale
est consid
er
ee comme responsable
de l’incidence totale des cancers
chez 3 % des hommes et 9 % des
femmes en Europe, et 4 % et 14 %
respectivement aux
Etats-Unis [4].
Une r
ecente
etude publi
ee dans le
New England Journal of Medicine
sugg
erait m^
eme que 14 % des d
ec
es
par cancer chez l’homme et 20 %
chez la femme pourraient ^
etre
attribu
es
a l’ob
esit
e [5].
Par ailleurs, de nombreuses m
eta-
analyses
evaluant l’association
diab
ete et cancer ont montr
e qu’il
existe chez les sujets diab
etiques un
surrisque de cancer du pancr
eas (RR :
1,9), du foie (RR : 2,3), de l’endom
e-
tre (RR : 2,1), du rein (RR : 1,4), de
l’œsophage (RR : 1,3), du sein (RR :
1,2) de cholangiocarcinome (RR :
1,4), de cancer colorectal (RR : 1,3),
et de lymphome non hodgkinien
(RR : 1,2) (tableau 1) [3].
‘‘ Les e´tudes e´pide´miolo-
giques ont de´montre´
une association statistiquement
significative entre obe´site´
et cancer et entre diabe`te
et cancer’’
Me´canismes implique´s
dans l’association
cancer-diabe`te-obe´site´
L’insulinor
esistance est le facteur
cl
e impliqu
e dans la relation
ob
esit
e-diab
ete-cancer. Elle se
d
efinit comme une diminution de
la r
eponse
a l’insuline du muscle
stri
e, du foie et du tissu adipeux. Elle
a pour cons
equence un hyperinsuli-
nisme pour tenter de maintenir
l’
equilibre glyc
emique. Il est
etabli
que l’hyperinsulinisme chronique
favorise l’initiation et la progression
tumorale.
Pour citer cet article : Maire F. Diab
ete, ob
esit
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cancer
Fr
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erique Maire
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France
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66 HEPATO-GASTRO et Oncologie digestive
vol. 20 n81, janvier 2013
oncepts et ratique
C
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L’insuline, produite par les cellules bpancr
eatiques, agit
sur son r
ecepteur appel
einsulin receptor (IR), dont il
existe deux isoformes l’IR-A et l’IR-B. L’IR-A est exprim
e
dans les cellules fœtales et tumorales et a une activit
e
anti-apoptotique et mitog
ene. L’IR-B est exprim
edansle
foie, les muscles et les adipocytes o
u l’insuline exerce ses
effets.
En pr
esence d’insuline, en r
eponse
a une stimulation par la
GH, le foie produit de l’insulin-like growth factor (IGF1).
L’IGF1 agit sur son r
ecepteur l’IGF1 receptor (IGF1R), qui
est exprim
e dans presque tous les tissus de l’organisme et
peut activer diff
erentes voies de carcinogen
ese. Plusieurs
etudes ont montr
e qu’un niveau d’expression
elev
e
d’IGF1 est corr
el
e au risque de cancer [1].
Les r
ecepteurs IGF1R et IR pr
esentent une forte homologie,
avec une activit
e tyrosine kinase intrins
eque. Il existe des
formes hybrides contenant des sous-unit
es de ces deux
r
ecepteurs. Une surexpression de l’IGF1R, de l’IR-A et des
Tableau 1. Re´ sume´ des diffe´rentes me´ ta-analyses e´valuant le risque de diffe´ rents cancers
en cas d’obe´site´ ou de diabe` te (d’apre` s Inoue et al. [3]).
Exce`s d’index de masse corporelle (par 5 kg/m
2
) Diabe`te de type 2
Hommes Femmes
Risque
relatif
IC 95 % Nombre
d’e´tudes
Risque
relatif
IC 95 % Nombre
d’e´tudes
Risque
relatif
IC 95 % Nombre
d’e´tudes
Èsophage 1,30 1,12-1,50 17
e´pidermoı¨de 0,71 0,60-0,85 3 0,57 0,47-0,69 2
ade´nocarcinome 1,52 1,33-1,74 5 1,51 1,31-1,74 3
Estomac 0,97 0,88-1,06 8 1,04 0,90-1,20 5 1,01 0,90-1,11 10
Colorectal 1,26 1,20-1,31 24
coˆlon 1,24 1,20-1,28 22 1,09 1,05-1,13 19
rectum 1,09 1,06-1,12 18 1,02 1-1,05 14
Foie 1,24 0,95-1,62 4 1,07 1-2,08 1 2,31 1,87-2,84 49
Voies biliaires 1,09 0,99-1,21 4 1,59 1,02-2,47 2 1,43 1,18-1,72 21
Pancre´as 1,07 0,93-1,23 12 1,12 0,66-0,97 11 1,94 1,66-2,27 35
Poumon 0,76 0,70-0,83 11 0,80 066-0,97 6
Me´lanome 1,17 1,05-1,30 6 0,96 0,92-1,01 5
Sein 1,20 1,12-1,28 20
postme´nopause 1,12 1,08-1,16 31
pre´me´nopause 0,92 0,88-0,97 20
Endome`tre 1,59 1,50-1,68 19 2,10 1,75-2,53 16
Ovaire 1,03 0,99-1,08 13
Prostate 1,03 1-1,07 27 0,84 0,76-0,93 19
Rein 1,24 1,15-1,34 11 1,34 1,25-1,43 12 1,42 1,06-1,91 9
Vessie 1,24 1,08-1,42 16
Thyroı¨de 1,33 1,04-1,70 4 1,14 1,06-1,23 3
Lymphome non hodgkinien 1,06 1,03-1,09 6 1,07 1-1,14 7 1,19 1,04-1,35 16
Mye´lome 1,11 1,05-1,18 7 1,11 1,07-1,15 6
Leuce´mie 1,08 1,02-1,14 7 1,17 1,04-1,32 7
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HEPATO-GASTRO et Oncologie digestive
vol. 20 n81, janvier 2013
Concepts et pratique
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r
ecepteurs hybrides IR/IGF1R a
et
e observ
ee dans de
nombreux tissus canc
ereux. L’activation de ces r
ecepteurs
provoque une activation de la voie des mitogen-activated
protein kinase (MAPK)et de la voie PI3K/AKT, responsable
de la prolif
eration cellulaire, notamment par le biais de
mammalian target of rapamycin (mTOR) (figure 1). Cette
activation de la voie PI3K/AKT est observ
ee dans de
nombreux cancers [2].
D’autres facteurs interviennent dans les m
ecanismes liant
ob
esit
e, diab
ete et cancer. Il s’agit notamment de
l’hyperglyc
emie, de certaines adipokines (leptine, adipo-
nectine) et de cytokines pro-inflammatoires (TNFaet
interleukine 6) [1]. Le glucose peut augmenter le stress
oxydatif et induire l’expression d’epidermal growth factor
(EGF). La leptine augmente la n
eoangiogen
ese. L’adipo-
nectine intervient, elle, sur la voie MAPK.
Enfin, en cas d’ob
esit
e, l’exc
es de tissu adipeux est associ
e
a
une augmentation de l’expression des enzymes aroma-
tases, transformant les androg
enes en œstrog
enes,
hormones impliqu
ees dans le d
eveloppement des cancers
du sein et de l’endom
etre.
‘‘ L’insulinore´sistance et des niveaux e´ leve´s
d’insuline et d’IGF1 sont implique´s
dans la prolife´ ration cellulaire par les voies
des MAPK et PI3K/AKT’’
Un exemple : le cancer du pancre´as
Le diabe`te et l’obe´site´ sont des facteurs
de risque du cancer du pancre´as
On peut distinguer les diab
etes de type 1, 2 et 3. Le diab
ete
de type 1 correspond
aund
eficit s
ev
ere en s
ecr
etion
d’insuline. Le diab
ete de type 2 est li
e
a une insuli-
nor
esistance des tissus p
eriph
eriques et est habituellement
associ
e au surpoids. Enfin, le diab
ete de type 3 est
secondaire
a une affection pancr
eatique (pancr
eatite aigu
e
ou chronique, cancer du pancr
eas, traumatisme, r
esection
pancr
eatique, mucoviscidose ou ag
en
esie pancr
eatique) et
correspond
aund
eficit de toutes les hormones de la
glycor
egulation.
Environ 85 % des patients ayant un cancer du pancr
eas
pr
esentent une intol
erance au glucose ou un diab
ete
(figure 2) [2]. Le diab
ete est un facteur de risque du
cancer du pancr
eas : une r
ecente m
eta-analyse incluant
35
etudes de cohorte montre un risque relatif de cancer du
pancr
eas de 2 en cas de diab
ete [6]. Ce risque relatif est
concordant dans toutes les
etudes
evaluant les diab
etes de
type 2. Peu de travaux se sont sp
ecifiquement int
eress
es au
diab
ete de type 1, l’analyse de quatre
etudes de cohorte
sugg
ere un risque relatif de 1,2
a 2 dans cette situation.
Enfin, tr
es peu de donn
ees sont disponibles quant au
diab
ete de type 3. Dans les m
eta-analyses, le sur-risque
Metformine
LKB
AICAR AMPK
Protéines IRS
PI3K
TSC
Akt
mTOR
Voie Ras-MAPK
S6K
Insuline,
ligands de l'IGF
Famille des
récepteursde
l'insuline et
de l'IGF1
Traduction
des protéines
et prolifération
Figure 1. Sch
ema d’action de l’insuline et de l’IGF sur les voies de prolif
eration cellulaire.
Source : D’apr
es Cui et al. [2]
68 HEPATO-GASTRO et Oncologie digestive
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maximal de cancer est observ
e lorsque le diab
ete date de
moins d’un an, sugg
erant qu’il s’agit de diab
ete de type
3 dans un certain nombre de cas. Chez les patients ayant
une pancr
eatite chronique, le risque de cancer du pancr
eas
est de 4 % apr
es 20 ans d’
evolution, soit un risque relatif
de 4,7. Ce risque augmente
a 33,5 en cas de pancr
eatite
chronique compliqu
ee de diab
ete [7].
‘‘ Le risque relatif de cancer du pancre´as
est de 2 en cas de diabe`te’’
L’ob
esit
e est
egalement associ
ee au cancer du pancr
eas
avec un risque relatif de 1,1
a 1,5. Il a
et
e montr
e que
l’exercice physique, les r
egimes alimentaires et la chirurgie
de l’ob
esit
er
eduisaient ce risque.
Ces donn
ees
epid
emiologiques sont confort
ees par des
etudes anatomopathologiques montrant une prolif
eration
ductulaire et une surexpression de certains marqueurs de
prolif
eration (Ki67) dans le pancr
eas de sujet ob
eses ou
diab
etiques [8].
Le diabe`te comme conse´ quence du cancer
du pancre´as
Au vu de la fr
equence du diab
ete chez les patients ayant un
cancer du pancr
eas, faut-il chercher un cancer du pancr
eas
en cas de diab
ete de novo ?Lar
eponse est non car 98 %
des patients diab
etiques n’auront jamais de cancer du
pancr
eas, et en l’absence de marqueur biologique
suffisamment sensible et sp
ecifique, il faudrait avoir
recours
a des examens d’imagerie co^
uteux et/ou invasifs
(TDM, IRM,
echoendoscopie).
Les m
ecanismes du diab
ete induit par un cancer du
pancr
eas ne sont pas encore parfaitement clairs. Il est
vraisemblable que le diab
ete n’est pas simplement d^
u
a une
destruction de la glande envahie par la tumeur ou
a une
pancr
eatite obstructive d’amont, car m^
eme de petites
tumeurs (<2 cm) peuvent induire ce diab
ete et apr
es
r
esection de la tumeur, le diab
ete peut disparaı
ˆtre. Des
etudes in vitro et chez l’Homme ont montr
e qu’il y a
a la fois
une insulinor
esistance et une dysfonction des cellules
bpancr
eatiques en cas de cancer du pancr
eas, m
edi
ee par
des peptides de bas poids mol
eculaire.
Toutes les recherches pour identifier un biomarqueur du
diab
ete associ
e au cancer du pancr
eas ont jusqu’
apr
esent
echou
e. Des r
esultats pr
eliminaires sugg
eraient que
le plasma islet amyloid peptide (IAPP) pourrait ^
etre
int
eressant, mais sa sensibilit
e est insuffisante pour en
faire un test diagnostique.
Ad
efaut de biomarqueur, les
el
ements devant amener
a
evoquer un diab
etedetype3,
et donc devant faire suspecter un cancer du pancr
eas chez
un sujet diab
etique, sont l’absence d’ant
ec
edents fami-
liaux de diab
ete, l^
age sup
erieur
a 65 ans, un amaigrisse-
ment r
ecent sup
erieur
a 2 kg et un IMC initial inf
erieur
a25kg/m
2
[9]. Une piste int
eressante est qu’il
semble exister un d
eficit en polypeptide pancr
eatique
(PP) apr
es ingestion de nutriments chez les patients ayant
un diab
ete de type 3, ce qui n’est pas le cas chez ceux ayant
un diab
ete de type 2. Le PP r
egule l’expression des
r
ecepteurs
a l’insuline dans le foie. Une standardisation du
dosage du PP apr
es ingestion de nutriments est en cours
d’
evaluation [2].
Cancer du pancréas (n = 512)
Témoins (n = 933)
14 %
38 %
48 %
59 %
34 %
7 %
Glycémie normale
Intolérance au glucose
Diabète sucré
Glycémie normale
Intolérance au glucose
Diabète sucré
Figure 2. Pr
evalence des troubles de la glycor
egulation chez des
patients ayant un cancer du pancr
eas et des sujets t
emoins.
Source : D’apr
es Cui et al. [2]
69
HEPATO-GASTRO et Oncologie digestive
vol. 20 n81, janvier 2013
Concepts et pratique
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‘‘ Le de´pistage syste´ matique du cancer
du pancre´as n’est pas recommande´
en cas de diabe`te de novo, mais il faut s’en me´ fier
devant un IMC initial infe´rieur a` 25 kg/m
2
,
un aˆge supe´rieur a` 65 ans, un amaigrissement
re´cent supe´rieur a` 2 kg et une absence
d’ante´ce´dents familiaux de diabe`te’’
Applications the´rapeutiques
Metformine
1
La metformine est le traitement recommand
e en premi
ere
ligne pour la prise en charge d’un diab
ete de type 2. Elle
agit en diminuant la production de glucose par le foie. Des
etudes
epid
emiologiques ont sugg
er
e que la metformine
diminuait le risque de cancer du pancr
eas (RR : 0,3
a 0,7).
Des
etudes in vitro et in vivo viennent
etayer les donn
ees
epid
emiologiques [2]. Il a m^
eme
et
ed
ecrit un effet dose-
d
ependant. Plus les patients sont expos
es longtemps
ala
metformine, plus le risque de cancer diminue. Par exemple,
les femmes trait
ees par metformine depuis plus de cinq ans
ont un risque relatif de cancer du sein de 0,44 par rapport
a celles ne prenant pas ce m
edicament. Elles auraient
egalement de meilleurs taux de r
eponse
a la chimioth
erapie
et une diminution de la mortalit
e par cancer du sein. La
metformine pourrait agir par le biais de la diminution de
l’hyperinsulinisme et de l’insulinor
esistance, mais aussi par
un effet direct sur la prolif
eration cellulaire (inhibition de
mTOR par la voie AMPK). Actuellement, des
etudes sont en
cours pour d
eterminer si la metformine garde un effet
protecteur si elle est administr
ee chez des patients non
diab
etiques.
A l’inverse, des travaux ont sugg
er
e que le traitement par
insuline
etait associ
e
a un sur-risque de cancer, mais du fait
de biais m
ethodologiques, des
etudes compl
ementaires
sont n
ecessaires avant de pouvoir l’affirmer.
Enfin, concernant les nouveaux antidiab
etiques induisant la
s
ecr
etion d’insuline (agonistes GLP1 et inhibiteurs de DPP4),
des
etudes chez l’animal ont montr
eled
eveloppement de
l
esions pr
ecanc
ereuses pancr
eatiques
a type de PanIN
(pancreatic intraepithelial neoplasia). Chez l’Homme, il n’y a
pas assez de recul d’utilisation de ces m
edicaments pour
pouvoir conclure.
Inhibiteurs de l’IGF1 et de tyrosine kinase
Des essais chez l’animal utilisant des anticorps mono-
clonaux ciblant l’IGF1 ont rapport
e des r
esultats
int
eressants. Des essais de phase I sont en cours chez
l’Homme. Des anticorps ciblant l’IGFR ont montr
e une
certaine efficacit
ein vitro et in vivo, mais avec une
tol
erance m
ediocre du fait de l’induction fr
equente d’un
diab
ete. De m^
eme, des inhibiteurs de tyrosine kinase sont
en cours d’
evaluation dans diff
erents types de cancer.
L’activite´ physique
Malgr
e les difficult
es
a
evaluer l’activit
e physique par les
patients, plusieurs m
eta-analyses ont montr
e que l’exercice
physique diminuait lerisquede cancer duc^
olon, du poumon,
du pancr
eas, de la prostate, du sein et de l’endom
etre (RR :
0,7
a 0,9). Une activit
ephysiquer
eguli
ere et d’intensit
e
mod
er
ee diminue le risque de diab
ete (RR : 0,7) et cela
ind
ependamment de la surcharge pond
erale.
Plusieurs hypoth
eses ont
et
e avanc
ees pour expliquer cet
effet b
en
efique : augmentation de la sensibilit
e
a l’insuline,
augmentation de l’activit
e des lymphocytes killer, modula-
tion de la production de certaines cytokines et des radicaux
libres, diminution de la masse grasse.
Conclusion
L’association significative entre ob
esit
e, diab
ete et cancer,
rapport
ee dans les
etudes
epid
emiologiques, est
etay
ee
par des donn
ees in vitro et in vivo chez l’animal et chez
l’Homme. Diff
erents m
ecanismes sont impliqu
es, tels que
l’insulinor
esistance, l’hyperinsulinisme et des niveaux
elev
es
d’IGF1. Des th
erapeutiques ciblant l’insuline et l’IGF pour-
raient ^
etre de nouvelles armes dans la lutte contre le cancer.
La pratique d’une activit
e physique r
eguli
ere ne peut qu’^
etre
conseill
ee.
Conflits d’int
er^
ets : aucun &
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vol. 20 n81, janvier 2013
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