Spécial hôpital
MAI 2006 _ PHARMACEUTIQUES
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Axé sur les médicaments desti-
nés aux personnes du troi-
sième âge, le portefeuille de
Pfizer s’orientera progressivement
vers davantage de médicaments pour
l’hôpital. Pour l’heure, le chiffre d’af-
faires réalisé représente 15 % des fac-
turations du numéro un mondial. Il
se ventile entre les anticancéreux
Campto® (cancer du colon), Farmo-
rubicine® et Aromasine®, (cancer du
sein), Zyvoxid® (pneumonie nosoco-
miale) et deux antifongiques Vfend®
et Triflucan®. « A terme, l’objectif est
d’augmenter graduellement cette
part à 20 %, grâce à l’arrivée sur le
marché de produits à forte valeur
ajoutée tel le Sutent (attendu entre
autre pour le traitement du cancer du
rein) », prévoit Paul Levesque, vice-
président marketing de Pfizer France.
Le changement le plus important
induit par la réforme, c’est le bascule-
ment de certains médicaments en
ville même si la première utilisation
reste prescrite à l’hôpital. Face à cette
transformation, le laboratoire veut
rester le partenaire santé des méde-
cins et des patients. « Nous n’arrivons
pas seulement avec des produits mais
nous voulons accompagner la pres-
cription pour aider le médecin à être
plus près de ses patients, une
meilleure relation patient/médecin
est souvent gage de succès thérapeu-
tique lié à une observance accrue de
la part des patients ». Il s’agit d’infor-
mer les généralistes et les spécialistes
sur nos produits et leur utilisation
même s’ils ne pratiquent pas à l’hôpi-
tal mais en ville. »
D’autant qu’à l’avenir, les per-
sonnes traitées en ambulatoire seront
de plus en plus nombreuses. Pour ré-
pondre à la demande cruciale d’in-
formations de ces patients, Pfizer
considère devoir jouer un rôle d’in-
formation auprès des professionnels
de la santé. La tâche s’annonce ambi-
tieuse. D’autant que l’information di-
recte aux malades reste interdite. « Ce
n’est pas logique, On ne peut pas à la
fois espérer développer des patients
plus responsables et les garder dans
l’ignorance ». Le laboratoire préconise
une démarche volontariste, en dis-
pensant en ville plus d’informations
pour permettre une bonne obser-
vance du médicament prescrit une
première fois à l’hôpital. Sinon, les bé-
néfices attendus risquent de n’être ja-
mais totalement au rendez-vous. ■
PFIZER, OBJECTIF HÔPITAL
Avec l’arrivée de nouveaux médicaments sur le marché,
la part des ventes consacrée à l’hôpital va augmenter
CA hôpital : 240 millions d’euros (estimation)
• liste
en sus
: Campto®(anticancéreux colon),
Farmorubicine®(anticancéreux sein), V-Fend®
(antifongique), Zavedos®(anticancéreux).
• GHS : Zyvoxid®(pneumonie nosocomiale),
Triflucan®(traitement des candidoses), Inspra®
(traitement de l’insuffisance cardiaque),
Tahor®(anti-cholestérol)
REPÈRES
Tous les médicaments d’Amgen font l’objet d’une prescrip-
tion par des spécialistes et la plupart ont une prescription
initiale hospitalière. Cette particularité s’explique aisé-
ment par les orientations de la recherche, axée sur deux grands do-
maines thérapeutiques : la cancérologie et la néphrologie. Le por-
tefeuille du laboratoire se ventile entre une « ligne globules blancs »
avec Neulasta® et Neupogen®, pour le traitement des neutropé-
nies chimio induites, une « ligne globules rouges » avec Aranesp®
pour le traitement de l’anémie du patient insuffisant rénal et du pa-
tient cancéreux, un facteur de croissance recombinant humain des
keratinocytes avec Kepivance® et enfin, un médicament pour trai-
ter l’hyper parathyroïdie secondaire, un des effets secondaires de
l’insuffisance rénale chronique terminale, Mimpara®.
La mise en place de la T2A ainsi que le décret rétrocession a re-
défini le statut de l’ensemble de ces produits. Par exemple,
Aranesp® qui était uniquement distribué à l’hôpital est maintenant
vendu en officine. Placé sur la liste des médicaments en sus, ce pro-
duit est soumis à un tarif de responsabilité auquel il est aujourd’hui
vendu à l’hôpital. « La négociation de son prix avec les pouvoirs
publics a conduit à une baisse de 25 % de son tarif. L’impact a été
important sur le chiffre d’affaires. Et Amgen a été confronté à un
changement de taille : son mode de distribution a basculé de la
pharmacie hospitalière aux officines. Désormais, 90 % de ses pro-
duits sont distribués en ville », explique Isabelle Cau. L’utilisation
étant complexe, sa sortie a conduit à mettre en place une forma-
tion par vidéo transmission auprès des officinaux pour assurer une
bonne délivrance du produit et assurer le rôle de conseil au patient.
Autre changement : un contrôle systématique de la prescription a
été instauré avec des ordonnances d’exception où les praticiens
s’engagent à prescrire le médicament dans ses indications. Ce qui
permet aux patients une prise en charge à 100 %.
« La réforme a eu un impact sur les prix avec des baisses pratiquées,
un transfert de l’essentiel du chiffre d’affaires en ville, un accroisse-
ment de la pression concurrentielle et enfin, l’obligation pour le la-
boratoire d’être plus performant. Dans les années à venir, l’implica-
tion des laboratoires pourrait bien s’accroître car les nouvelles
molécules concernent des pathologies traitées à l’hôpital : cancer,
rhumatologie, ostéoporose et maladies neurodégénératives. ■
AMGEN, DES PRODUITS INITIALEMENT
PRESCRITS A L’HOPITAL
CA hôpital : 20 à 25 % du CA France
Principaux produits : Aranesp®, Neulasta®, Neupogen®,
Kepivance®, Mimpara®
• liste en sus : Aranesp®(anémie)
REPÈRES
Avec le passage en ville de ses médicaments, le laboratoire a été confronté à la
transformation de son mode de distribution
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