(Par Sylvie LAPOSTOLLE)
PARIS, 18 février 2010 (APM) - La sortie prévue de plusieurs anticancéreux génériqués de la liste en sus à
compter du lundi 1er mars sera accompagnée d'une hausse des tarifs qu'ils vont ré-intégrer, a annoncé à l'APM
le Pr Dominique Maraninchi, président de l'Institut national du cancer (Inca), jeudi soir.
Dans le Monde daté de vendredi, plusieurs organisations représentant la cancérologie privée ont fait part de leur
opposition au projet d'arrêté qui prévoit la radiation de la liste en sus de cinq anticancéreux génériqués, sans
préciser si les groupes homogènes de séjour (GHS) s'en trouveront augmentés afin de compenser la perte
financière pour les établissements de santé.
Le communiqué est signé par l'Union nationale hospitalière privée de cancérologie (UNHPC), la Fédération
hospitalière privée médecine chirurgie obstétrique (FHP-MCO), le Syndicat français des oncologues médicaux
(Sfom), le Syndicat national des radiothérapeutes oncologues (SNRO), la Société française de cancérologie
privée (SFCP).
Ces organisations, accompagnées de la Ligue nationale contre le cancer, ont demandé le retrait du projet
d'arrêté dans un communiqué publié vendredi (cf dépêche APM SLNBC003). Les médicaments concernés sont
le paclitaxel, la vinorelbine, l'oxaliplatine, la fludarabine et l'épirubicine et leurs génériques.
Cette fois, la FHP-MCO, l'UNHPC, la SFCP, le SNRO et le Sfom ont fait paraître une page entière dans le
quotidien du soir alertant sur "la qualité des soins" en cancérologie, demain.
"Aujourd'hui, pour des raisons de techniques financières mal maîtrisées, un projet d'arrêté du ministère de la
santé remet en cause [les progrès acquis par les Plans cancer successifs]: des médicaments anticancéreux très
couramment utilisés et qui sont des références dans le traitement des cancers du sein, de l'ovaire, du poumon et
des cancers digestifs... ne seront plus remboursés aux hôpitaux et aux cliniques", écrivent les organisations.
"Concrètement, cela peut signifier une 'perte de chances' pour un grand nombre de patients et c'est en
contradiction avec le Plan cancer sur lequel s'est solennellement engagé le président de la République",
ajoutent-elles en demandant à ce qu'on continue à garantir aux patients une offre de soins de qualité.
Des organisations représentant des patients et des établissements ont déjà utilisé ce moyen pour se faire
entendre sur un autre projet d'arrêté qui concernait les érythropoïétines (EPO), rappelle-t-on. Ce texte a été retiré
depuis (cf dépêche APM FBNBA004).
Le président de l'Institut national du cancer (Inca) a souhaité réagir jeudi soir auprès de l'APM.
Il est logique que des médicaments moins innovants et devenus moins onéreux sortent de la liste en sus, a-t-il
rappelé.
"Ces médicaments seront ré-intégrés dans les tarifs, dans les groupes homogènes de séjours (GHS) qui vont
augmenter d'autant", a annoncé le Pr Maraninchi.
"C'est un phénomène naturel et il est toujours associé à la hausse des tarifs en conséquence", a-t-il ajouté. Cette
hausse se fait à la valeur d'achat des médicaments de 2009 sans abattement, a-t-il précisé.
Pour le secteur public, la sortie de ces cinq anticancéreux représente un montant de 60 millions d'euros, et
environ autant pour le secteur privé, a-t-il noté.
"Il est important que la population comprenne bien que tous les médicaments anticancéreux sont remboursés à
100%", a-t-il ajouté.
CINQ NOUVEAUX MEDICAMENTS ENTRENT DANS LA LISTE EN SUS
"La liste en sus persiste et est garantie. D'ailleurs, cinq nouveaux médicaments devraient y être inscrits
prochainement", a-t-il annoncé.