femmes – 71 % des cas; âge moyen au moment du diagnostic de cancer : 72 ans
Tendances
Les taux de nouveaux cas de cancer anal étaient les plus élevés parmi les HARSAH séropositifs, suivis des
« autres » hommes séropositifs et enfin des femmes séropositives.
Facteurs de risque liés au cancer anal chez les personnes séropositives
Le cancer anal était plus susceptible de se déclarer chez les personnes séropositives correspondant au profil
suivant :
participants âgés, « particulièrement les HARSAH », ont souligné les chercheurs
participants qui avaient fait l'objet d'un diagnostic de sida
participants dont le nadir du compte de CD4+ était faible (nadir = compte le plus faible depuis toujours)
Le risque de cancer anal a presque triplé à l'époque actuelle, comparativement à l'époque d'avant la multithérapie. Il
est probable que cela tient aux différences entre les taux de survie lors des deux époques. Par exemple, à l'époque
d'avant la multithérapie, les gens étaient beaucoup plus susceptibles de mourir dès un jeune âge de complications
découlant d'une infection liée au sida. À l'époque de la multithérapie, les complications de ce genre ne sont plus
courantes dans les pays à revenu élevé. Par conséquent, les personnes vivent plus longtemps avec le VIH et
l'infection au VPH, ce qui donne aux tumeurs plus de temps de se développer. De plus, de nos jours, les personnes
séropositives se portent généralement mieux grâce à la multithérapie et s'intéressent de nouveau au sexe. Cela
donne lieu à une résurgence des relations sexuelles et, peut-être, à une augmentation des expositions aux souches
du VPH à l'origine des tumeurs.
Le fait d'avoir un compte de CD4+ élevé n'a pas semblé conférer de protection contre le cancer anal, car on a même
documenté des cas de cette maladie parmi les personnes séropositives dont le compte de CD4+ dépassait les 500
cellules. De plus, parmi les participants dont le compte de CD4+ avait été supérieur à 500 cellules pendant les deux
années précédant leur diagnostic de cancer anal, le risque de celui-ci était 20 fois plus élevé que chez les personnes
séronégatives.
Autres tendances — limitations de la multithérapie
Selon les chercheurs, tous les sous-groupes de personnes séropositives ont connu une augmentation des
diagnostics de cancer anal après l'introduction de la multithérapie. Même si le taux de cancer anal parmi les
personnes séropositives s'est stabilisé de nos jours en France, il demeure élevé comparativement à celui des
personnes séronégatives, font valoir les chercheurs français.
Le chercheur montréalais François Coutlée, M.D., a également étudié le VPH et examiné des études comparant la
prévalence de maladies liées au VPH à l'époque d'avant la multithérapie et à l'époque actuelle. Le Dr Coutlée a écrit
ceci dans un article récent publié dans la revue
Sexual Health
: « Si la multithérapie conférait vraiment une
protection contre [les états précancéreux liés au VPH, les nouveaux cas de cancer anal] seraient à la baisse, ce qui
n'est pas le cas. »
Risques spécifiques selon le groupe
L'étude française a permis de constater un risque élevé de cancer anal chez les personnes séropositives,
particulièrement les hommes et surtout les HARSAH. Comparativement aux personnes séronégatives, le risque de
cancer anal à l'époque actuelle était le suivant chez les personnes séropositives :
HARSAH séropositifs – risque 100 fois plus élevé, comparativement à l'homme séronégatif moyen
non-HARSAH séropositifs – risque 50 fois plus élevé comparativement à l'homme séronégatif moyen
femmes séropositives – risque 13 fois plus élevé, comparativement à la femme séronégative moyenne
Explications possibles de l'augmentation du risque
Des chercheurs en France et aux États-Unis ont tenté de trouver des explications du risque accru de cancer anal
que semblent courir les personnes séropositives. Entre autres, il est possible que les HARSAH et d'autres personnes