
ZONES CÔTIÈRES
Dynamiques de territoires
La hausse du niveau de la mer et les inondations causées par les
tempêtes rendront les activités des zones basses du littoral et
des zones côtières en général de plus en plus vulnérables à la
submersion marine et les plages seront vulnérables à l’érosion. Ces
changements impliquent également la perte d’habitats côtiers et
marins et représentent une menace pour les écosystèmes.
Le besoin d’une adaptation et d’une action
coordonnée de GIZC pour faire face au changement
climatique
Les effets du changement climatique représentent un danger
pour les communautés et les biens côtiers. Les autorités en
charge sont encouragées à prendre des mesures d’adaptation
en ligne avec le protocole de GIZC (gestion intégrée des
zones côtières) de la Convention pour la Protection de la Mer
Méditerranée contre la Pollution (convention de Barcelone)
et des stratégies nationales de GIZC. Dans cette optique, le
PNUE/Plan d’Action pour la Méditerranée a développé un
Cadre Régional d’Adaptation aux Changements Climatiques
pour la mer et les côtes méditerranéennes qui vise à assurer
le renforcement de la coordination régionale sur ce thème.
Ainsi, les parties prenantes et les décideurs bénécieront d’une
assistance à tous les niveaux concernant la Méditerranée pour
prendre des mesures an de renforcer la résilience des systèmes
côtiers naturels et des systèmes socio-économiques aux impacts
des changements climatiques. Les scientiques et les praticiens
recommandent que la détermination des mesures d’adaptation
soit faite ad hoc en se basant sur l’évaluation des conditions
locales des impacts et des risques (ou de la vulnérabilité) et
sur l’analyse coût-bénéce des options d’adaptation choisies.
Les inventaires consolidés des mesures d’adaptation possibles,
tout comme les mesures consultables sur la Plateforme
méditerranéenne intégrée d’information sur le climat (MedICIP)
et sur le portail européen Climate-ADAPT sont des outils pour
l’adaptation qui participent à l’élaboration de réponses ad hoc.
La méthode de l’indice multi-échelle des
risques côtiers se base sur l’approche
du GIEC centrée sur le «risque »
Dans son 5ème rapport d’évaluation, le Groupe de travail
II du GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur
l’évolution du climat) a introduit des éléments nouveaux
à l’égard de l’approche adoptée pour soutenir la prise
de décisions dans le contexte du changement climatique.
L’accent est désormais mis sur le risque alors que le concept
de vulnérabilité est perçu comme un facteur y contribuant
(Fig. 1). Ici, le risque des effets induits par le climat résulte de
l’interaction des dangers liés au climat avec la vulnérabilité et
l’exposition des systèmes humains et naturels. Les dangers
sont des événements et des tendances dangereuses liés
aussi à la variabilité et au changement climatique naturels. La
vulnérabilité et l’exposition sont les résultats de trajectoires
socio-économiques et d’aspects sociétaux, y compris les
mesures d’adaptation et d’atténuation. Les changements dans
le système climatique et dans les processus socio-économiques
sont les moteurs essentiels des différents composants
(vulnérabilité, exposition et dangers) qui constituent un risque.
Selon le GIEC, les risques sont la « clé » lorsque les sociétés
et les systèmes exposés sont touchés par un grand danger ou
caractérisés par une grande vulnérabilité, voire les deux [IPCC,
2014].
L’indice de risque spatial qui regroupe
plusieurs couches de données
représente divers aspects de risques
pour reconnaître les « hot spots » côtiers
Un indice multi-échelle de risque côtier a été développé sur la
base de l’indice multi-échelle de vulnérabilité [McLaughlin and
Cooper, 2010] en intégrant l’approche révisée du GIEC et en
se basant sur les risques. L’indice de risques côtiers utilisé pour
évaluer le risque lié à la variabilité climatique et au changement
climatique à l’échelle régionale dans la zone méditerranéenne
est appelé CRI-MED [Satta et al., 2015].
Figure 1: Concept de base à propos du risque (GIEC AR5)
Le CRI-MED se compose de trois sous-indices :
1. le forçage côtier : il caractérise les variables liées aux dangers
climatiques (tempêtes, sécheresse, hausse du niveau de
la mer) et au forçage non climatique (croissance de la
population, arrivée du tourisme) ;
2. la vulnérabilité côtière : elle intègre les variables de résilience
(âge de la population, niveau d’éducation) et la variabilité de
la vulnérabilité côtière (forme du relief, altitude) ;
3. l’exposition côtière : elle décrit les cibles de la côte
potentiellement à risque (couver ture terrestre, densité de
population).
Les variables choisies contribuent de manière différente aux
risques qui affectent les zones côtières méditerranéennes et
doivent être pondérées en conséquence pour le calcul précis
du CRI-MED. Comme base de cette étude, il est considéré que
la hausse du niveau de la mer, l’activité des tempêtes ainsi que
le relief ou l’altitude des côtes jouent le rôle le plus important
dans la détermination des risques côtiers.
Une méthodologie permettant une
analyse comparative des régions
côtières
La méthode CRI-MED a été initialement appliquée pour mesurer
les risques dans 11 pays dans le cadre du projet ClimVar et GIZC
« Intégration de la variabilité et du changement climatique dans
les stratégies nationales pour mettre en œuvre le protocole
GIZC en Méditerranée », et a été étendue aux autres pays
méditerranéens. La mise en œuvre a donné lieu à un classement
du risque relatif de chaque région côtière par rapport aux
risques côtiers potentiels générés et/ou accentués par le forçage
climatique ou non climatique.
Source : GIEC, 2014