Changement climatique et dynamique géomorphologique des
côtes bretonnes
Depuis la tempête Xynthia en 2010, les risques côtiers de submersion et d’érosion sont davantage présents sur
les scènes médiatiques et politiques. La réexion autour de moyens à mettre en œuvre pour prévenir et limiter
les dommages matériels et humains se développe autour de la cause de ces risques. Cependant la relation
directe de ce type de catastrophe avec le changement climatique fait parfois l’objet d’un raccourci faussant les
conclusions pour une gestion responsable des côtes. Assimiler les risques côtiers uniquement au changement
climatique est une erreur qui risque de créer des comportements de déresponsabilisation, ou au contraire de
précipitation dans des choix d’aménagement non durables.
Mieux comprendre l’environnement pour mieux décider :
An de permettre à chacun de mieux comprendre la relation qui existe entre les changements climatiques
et les risques côtiers, une équipe de Géomer (IUEM) a tenu à éclaircir ce point. Les géomorphologues
évoquent en Bretagne une dynamique naturelle des côtes (mobilités des dunes, des plages, des falaises). Les
chercheurs dissocient le changement climatique des tempêtes, ces deux notions sont liées mais pas identiques
sur l’échelle spatio-temporelle. Les tempêtes sont des données météorologiques sur le court terme (quelques
heures, jours) qui existent depuis toujours, et s’inscrivent dans le domaine des aléas météorologiques et donc de
l’imprévisibilité à moyen et long terme. Alors que le changement climatique est un paramètre sur le long
terme (plusieurs décennies, siècles, millénaires), qui inuence le niveau général des mers et des océans
(eustatisme) et donc les surcotes en cas d’événements météo-marins tempétueux. Ainsi les aléas côtiers ont
toujours existé depuis qu’il existe des enjeux humains sur les côtes, et le changement climatique représente un
facteur d’aggravation de ces risques.
L’augmentation des dommages répertoriés ces dernières années est essentiellement due à l’installation
croissante de l’Homme sur la côte. Et il est quasi-certain que ces dommages augmentent dans le futur compte
tenu de l’engouement continu à s’installer au plus près du bord de la mer, dans un contexte de remontée du
niveau marin liée au changement climatique.
Erosion du cordon dunaire de la plage de Kersauz (commune de Plo-
bannalec-Lesconil - Sud-Finistère) avant et après les tempête du
3 janvier et du 6 janvier 2013.
Tempête du 02 février 2014. Photographie d’Erwan le Cornec (GEOs-AEL).
Pour en savoir plus
► Article complet
► Site Risques Côtiers
► Interview
© Sébastien Hervé / UBO
L’équipe de recherche
Alain Hénaff, Catherine Meur-Férec et Yannick Lageat du laboratoire Géomer (LETG Brest
Géomer), ont écrit un article sur ce sujet de manière à donner à chacun les moyens de comprendre les
risques côtiers. Cet article s’inscrit dans le programme COCORISCO (Connaissance, compréhension et
gestion des risques côtiers) qui comprend quatre grandes composantes. L’article rédigé se situe dans la première
composante : « les aléas », axés sur le processus d’érosion et submersion, prédisposition des sites, et
événements actuels ou passés.
© Suanez Serge / UBO
© Le Cornec Erwan / Géos-AEL