GENOU DE LUCY, PREMIÈRE HANDBALLEUSE ? Le genou est une articulation portante, limitée dans ses différents mouvements, autres que la flexion/extension, par des structures ligamentaires originales et les ménisques. Cette relative fixité est à l'origine d'une plus grande fragilité aux mouvements de torsion ou de latéralité imposés par la jambe lors de la pratique sportive. La fonction essentielle du genou moderne est la flexion extension. Cette limitation des libertés articulaires a été acquise au cours de l'évolution. En effet, chez la majorité des animaux de l'ère secondaire, l’articulation du genou était très proche de celle du coude, c'est-à-dire capable de réaliser des mouvements de pronosupination. La perte de cette fonction, visible dès le jurassique dans la grande majorité des espèces terrestres, a pour origine vraisemblable la nécessité de stabilité de la principale articulation portante. A la grande mobilité de la ceinture scapulaire et du membre supérieur s'opposent, au cours de l'évolution, la fixité des os du bassin et la limitation des degrés de liberté des articulations du membre inférieur. Cette stabilité a été en partie réalisée par un abaissement de la tête du péroné qui participait jadis à l'articulation du genou, au même titre que le radius au coude. La fibula moderne n'a conservé qu'une articulation tibiale destinée à la rotation de la jambe, laissant à l'articulation du genou proprement dite, la fonction exclusive de flexion/extension. Les processus adaptatifs observables dans les espèces modernes sont aussi nombreux que les espèces elles-mêmes. Ainsi les camélidés présentent-ils une fixation de la rotule sur le tibia, réalisant un véritable olécrâne antérieur, les quadrupèdes ont-ils développé leur compartiment interne (facette interne de la rotule et la berge externe de la trochlée fémorale) en rapport avec les fortes pressions s’exerçant à ce niveau. Chez les australopithèques et l’espèce humaine, la bipédie exclusive, jambe tendue, qui nous différencie des grands singes, n’est que le résultat d’un bricolage adaptatif imparfait, secondaire à la fixation de notre trou occipital en position antérieure. Aucune mutation récente n’est en effet apparue pour remodeler notre genou, et offrir à la « sélection dite naturelle » la possibilité de promouvoir des bipèdes plus efficaces. Les ménisques, les ligaments croisés, les ligaments latéraux sont les mêmes que chez la majorité des quadrupèdes, et pourtant il faut que nous marchions debout. Deux processus adaptatifs vont se manifester, un développement simultané du compartiment externe du genou (facette rotulienne et trochlée fémorale) permettant un blocage efficace de l’extension, et des mécanismes proprioceptifs spécifiques, pour gérer le déséquilibre propre aux nouvelles contraintes de cette articulation. Mais, à côté de ces processus spontanément exacerbés par la croissance, les structures musculaires et tendineuses apparaissent comme les parents pauvres de notre équilibre. La dysharmonie musculaire entraînée par notre nouveau statut se traduit par une: Insuffisance de la musculature antérieure, et notamment du quadriceps, Rétraction postérieure des ischio-jambiers, Tandis que nos muscles de stabilisation latérale TFL, et gracile (tout est dit dans cette appellation) se trouvent dans des situations mécaniques extrêmement délicate. Ce constat monte sans ambiguïté la fragilité du genou moderne qui devra donc être l’objet de toute notre attention. Proprioception lors des entraînements et éventuellement lors de la rééducation après un traumatisme Musculation isométrique des quadriceps, Etirement des ischiojambiers, Renforcement du TFL et du gracile, Sans oublier les appuis plantaires à la source de toutes les contraintes mécaniques portant sur le genou du handballeur moderne.