Département fédéral de l’intérieur DFI
Office fédéral de la santé publique OFSP
Division communication et campagnes
:
Mycobacterium chimaera : questions et réponses
De quel type de bactérie s'agit-il et quels symptômes cause-t-elle ?
La bactérie Mycobacterium chimaera, en principe inoffensive, peut se trouver dans l'eau potable.
Connue sous ce nom depuis 2004, elle a, dans de rares cas, causé une pneumonie chez des patients
immunodéprimés. C’est grâce à des examens spécifiques menés à l'Hôpital universitaire de Zurich
que l’on a reconnu pour la première fois, qu’elle pouvait provoquer des infections touchant les valves
cardiaques, un phénomène encore inconnu.
Combien de patients ont été infectés ?
Pour l'instant, un lien entre une opération à cœur ouvert impliquant des valves cardiaques artificielles
et l'infection a pu être établi pour six patients opérés entre 2008 et 2012. Toutefois, l'infection s'est dé-
clarée seulement des années plus tard.
Les autorités n'auraient-elles pas pu réagir plus vite ?
En 2013, deux cas d'infection à Mycobacterium chimaera survenus suite à des opérations cardiaques
ont été publié dans le Journal of Clinical Microbiology. Comme il s'agissait d'une découverte inédite,
les investigations ont été menées avec la plus grande minutie. Comme la bactérie croît très lentement
et que cela peut durer jusqu’à sept semaines, avant que la bactérie ne soit détectable en laboratoire,
les tests ont nécessité un certain temps. Tous les hôpitaux potentiellement concernés se sont efforcés
d'effectuer les vérifications nécessaires aussi vite que possible. Le moment est venu d'informer la po-
pulation même si tous les résultats des tests ne sont pas encore disponibles.
Quels sont les facteurs de risque (p. ex., un système immunitaire affaibli) pour qu'une person-
ne soit touchée par cette bactérie ?
Seuls les patients ayant subi une opération à cœur ouvert, pour se faire implanter un matériau étran-
ger, tel que des valves cardiaques artificielles, sont concernés. C’est bien le matériau étranger qui re-
présente le facteur décisif, permettant aux bactéries d’échapper au système immunitaire.
Les infections survenues suite aux opérations avec des implants provoquent des altérations qui peu-
vent parfaitement être détectées par un cardiologue lors d'un contrôle annuel de routine.
Combien de patients pourraient être touchés (et depuis quand une opération cardiaque consti-
tue-t-elle un risque d'infection) ?
Sur les 3000 personnes opérées depuis 2008 à l'Hôpital universitaire de Zurich, six ont été infectées
àpar Mycobacterium chimaera. Durant la même période, les seize services de chirurgie cardiaque ac-
tifs en Suisse ont pratiqué près de 20 000 opérations à cœur ouvert impliquant des implants et donc
des appareils d'hypothermie (servant à réguler la température sanguine durant l'intervention). Les ex-
périences faites à Zurich permettent d'estimer à une quarantaine au maximum le nombre de patients
susceptibles d'avoir été infectés par la bactérie.