Chirurgie de la gonarthrose

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Chirurgie de la gonarthrose
G. Bellier, P. Djian
Le traitement de la gonarthrose n’est pas univoque. Il nécessite une prise en charge globale du patient et
doit tenir compte des demandes de celui-ci en terme d’activité ; cela pour choisir de manière pertinente la
solution la plus adaptée. Ce chapitre concerne la chirurgie de la gonarthrose. Il permet de comprendre
qu’il existe plusieurs solutions. Sont abordés les traitements arthroscopiques, les ostéotomies ainsi que les
remplacements prothétiques. Une proposition thérapeutique permet de faciliter l’indication chirurgicale
face à un problème de consultation quotidienne.
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Mots clés : Gonarthrose ; Ostéotomies fémorales et tibiales ; Arthroplasties unicompartimentaires et totales
Le traitement chirurgical des gonarthroses peut être conservateur (chirurgie arthroscopique, ostéotomies), ou prothétique
(arthroplastie unicompartimentaire ou tricompartimentaire).
Plan
¶ Introduction
1
¶ Rappel radioclinique
1
¶ Traitement chirurgical
Arthroscopie
Ostéotomies
Prothèses
Indications comparatives : ostéotomie-prothèses
unicomportementales-prothèse totale du genou
1
1
3
7
11
¶ Conclusion
11
■ Rappel radioclinique
.
[4]
Avant d’envisager le traitement proprement dit, il faut
naturellement bien connaître tous les éléments cliniques,
radiologiques, mais aussi étiologiques de cette pathologie.
■ Traitement chirurgical
■ Introduction
.
Le traitement chirurgical des gonarthroses ne se résume pas
à la prothèse totale de genou (PTG), bien que la chirurgie
prothétique ait atteint sa maturité, avec d’excellentes courbes de
survie.
La gonarthrose est la localisation arthrosique la plus fréquente ; elle est environ trois fois plus fréquente que la
coxarthrose en Europe occidentale. La fréquence radiologique
est de l’ordre de 40 % au-delà de 70 ans, mais elle est supérieure
à la fréquence clinique [1].
Les gonarthroses sont, dans la grande majorité des cas,
secondaires à un trouble mécanique, soit constitutionnel (genu
varum congénital), soit acquis (cal vicieux diaphysaire fémoral
ou tibial, séquelle d’une fracture intra-articulaire). La
gonarthrose primitive sur genou axé est beaucoup plus rare
(maladie du cartilage, chondrocalcinose).
Il est nécessaire d’utiliser une échelle de score pour apprécier
les résultats de la chirurgie : la plus utilisée est celle de l’IKS
(International Knee Society) [2] qui prend en compte différents
paramètres tels que la douleur et la marche (score fonction sur
100) et la mobilité et la stabilité (score genou sur 100). Ce score
est le plus utilisé pour apprécier les résultats de la chirurgie
prothétique. Il est d’utilisation simple, mais ne permet pas une
analyse fine.
Le score de WOMAC [3] très prisé des rhumatologues, est
beaucoup plus complet, mais d’utilisation plus compliquée.
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Arthroscopie
Lavage articulaire
Le mécanisme d’action du lavage articulaire dans une
gonarthrose n’est pas très clair. Récemment, plusieurs auteurs [5,
6] ont suggéré qu’il avait pour but de retirer « mécaniquement »
les cytokines (interleukine 1 [IL1], tumor necrosis factor alpha
[TNF-a]) et les métalloprotéases de l’articulation ainsi que les
produits de dégradation du cartilage, les débris cartilagineux ou
les cristaux de pyrophosphate de calcium irritant la synoviale.
Dans les stades précoces, l’ablation de telles enzymes permet aux
chondrocytes de réguler leurs activités biologiques. D’autres
mécanismes comme la distension capsulaire ont été invoqués
pour expliquer l’effet bénéfique symptomatique du lavage. Le
renouvellement du liquide synovial peut influencer l’élasticité du
cartilage hyalin en changeant les rapports entre protéoglycans et
sodium et favoriser une augmentation de la perméabilité du
cartilage. Lorsque le cartilage a complètement disparu et qu’il
existe un contact os-os, l’effet bénéfique du lavage articulaire est
minimisé.
Le lavage articulaire a un effet symptomatique réel, mais
transitoire, de quelques mois à 1 an ; il peut être éventuellement répété.
Cependant, par son efficacité transitoire, le lavage articulaire
apparaît avant tout comme un traitement de la gonarthrose en
1
14-326-A-10 ¶ Chirurgie de la gonarthrose
poussée, avec épanchement chronique résistant aux infiltrations
de corticoïdes, sans signe clinique de dérangement mécanique
intra-articulaire (pas d’accrochages, pas de douleurs brèves et
brutales en « éclairs »).
Ablation de corps étrangers libres
Les corps étrangers libres sont souvent présents dans les
gonarthroses évoluées. Les corps étrangers antérieurs sont
responsables de blocages ou de sensation d’accrochage intraarticulaire. Le but est de faire disparaître ces symptômes. La
douleur n’est que peu diminuée.
Lorsqu’une arthroscopie est proposée pour une atteinte
méniscale sur un genou arthrosique, les conclusions fondées sur
la revue de la littérature peuvent s’établir ainsi :
• il faut savoir limiter le geste à l’ablation isolée d’une languette méniscale instable ;
• les patients ayant un antécédent traumatique et une symptomatologie de douleurs brèves et brutales peuvent espérer une
amélioration après l’arthroscopie ;
• la présence d’une atteinte cartilagineuse dégénérative importante est un facteur péjoratif pour le résultat final ;
• la présence d’une déviation axiale importante associée à une
longue histoire de douleurs ne doit pas conduire à une
arthroscopie.
Ablation d’ostéophytes
Synovectomie
La résection des ostéophytes peut se faire aux instruments
motorisés (fraise) ou à l’aide d’une curette. Certains auteurs
prônent la résection des ostéophytes en conflit avec le cartilage
articulaire ou des berges condyliennes. En fait, le geste le plus
efficace semble être la résection des ostéophytes de l’échancrure
intercondylienne ou de la surface préspinale pour corriger un
flessum.
La synovectomie antérieure est rarement pratiquée à titre
isolé dans la gonarthrose. La synovectomie d’une synovite
inflammatoire n’est pas un geste anodin et peut être responsable d’une hémathrose postopératoire.
Méniscectomie
Historiquement, la méniscectomie était faite à ciel ouvert et,
à l’époque, les résultats n’étaient pas à la hauteur des espérances. Il est intéressant de rappeler cette expérience et de la
comparer à celles obtenues sous arthroscopie. Jones et al. [6] ont
montré qu’il y avait une relation entre la méniscectomie totale
et la progression de l’arthrose sur une série de 49 patients à
4 ans de recul. Ainsi, les auteurs recommandent de laisser les
ménisques dégénératifs en place. Lotke et al. [7] ont revu une
série de 101 patients d’âge supérieur à 45 ans. Les patients avec
radiographies normales initialement ont 90 % de chance
d’obtenir un bon résultat. Les patients avec des anomalies
radiographiques dégénératives ont seulement 21 % de chance
d’avoir un résultat satisfaisant à terme. L’arrivée de l’arthroscopie a permis de pratiquer une méniscectomie sans la morbidité
peropératoire que l’on connaissait. Jackson et Rouse [8] ont été
les premiers à rapporter les résultats de méniscectomie chez des
patients âgés de plus de 40 ans. Ils rapportaient 95 % de bons
résultats chez des patients indemnes de toutes atteintes cartilagineuses radiographiques et le résultat tombait à 80 % dès qu’il
existait des anomalies cartilagineuses sur les radiographies
préopératoires. McBride et al. [9] ont comparé le résultat des
méniscectomies partielles arthroscopiques sur une population
d’âge moyen de 56 ans entre un groupe présentant une lésion
méniscale a priori traumatique (anse de seau, languette, lésion
radiaire ou oblique) et un groupe dont les lésions étaient
dégénératives (clivage horizontal ou complexe). Ils ont trouvé
un taux de 96 % de satisfaits dans le premier groupe et un taux
de 65 % de satisfaits dans le second groupe. Dans celui-ci, il y a
eu progression des lésions cartilagineuses avec accentuation du
varus et pincement de l’interligne intéressé. Casscells et al. [10]
ne trouvent pas de corrélation entre le stade radiologique et
l’atteinte méniscale sur cadavres. Cependant, l’auteur pense que
le ménisque, même lésé, peut permettre de répartir la charge et
il préconise de n’enlever qu’une partie du ménisque dans cette
étiologie. Noble et al. [11] montrent que l’ablation d’un ménisque avec un clivage horizontal réduit de 57,5 % l’absorption à
l’énergie. Rand [12] rapporte une série de 84 patients avec un
recul de 2 ans. Tous les patients avaient un stade III ou IV
d’Outerbridge. La présence d’ostéophytes et d’ostéosclérose était
associée à un mauvais résultat clinique. Neuf patients sur 15 ont
vu leur interligne articulaire se pincer après la méniscectomie.
Richard et Lonergan [13] trouvent, sur une petite série avec un
recul de 41 mois, que le taux d’amélioration était de 81 % sur
les grades I et II d’Outerbridge et qu’il tombe à 66 % en cas de
grade III ou IV. En 1990, Baumgartner [14] signale que la
méniscectomie sur gonarthrose a un meilleur pronostic en cas
de lésion traumatique.
2
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Chondrectomie ou « shaving »
La régularisation d’une chondropathie ouverte fibrillaire n’est
pas à recommander. L’excision d’un clapet cartilagineux posttraumatique est certainement plus bénéfique que la chondrectomie sur une chondropathie dégénérative.
Technique de stimulation ostéochondrale
Ces différentes techniques cherchent à produire une réparation fibrocartilagineuse en exposant l’os sous-chondral tout en
produisant un caillot de fibrine. Les cellules mésenchymateuses
indifférenciées vont se multiplier et peuvent, en fonction de
facteurs locaux et de facteurs mécaniques, se différencier en
cartilage ou en os. Cependant, le cartilage « reconstitué » est très
loin du cartilage hyalin et il s’agit d’un fibrocartilage constitué
de collagène de type II très fragile. Ces techniques ont historiquement été décrites pour le traitement des pertes de substance
cartilagineuse post-traumatique et n’ont été utilisées que plus
tardivement pour le traitement des lésions cartilagineuses
dégénératives.
Perforations de l’os sous-chondral de Pridie
Pridie [15] a décrit sa technique de perforation de l’os souschondral en 1956 à l’aide d’une broche de Kirschner.
Les études animales ont confirmé les travaux de Pridie :
Mitchell et Shepard [16] ont montré que la stimulation de l’os
sous-chondral aboutissait à une restauration d’une surface
importante à partir du point d’entrée des broches. Il s’agit d’un
tissu de régénération de type fibrocartilage avec une concentration en protéoglycan inférieure à celle du cartilage normal. La
profondeur de la perforation reste très discutée dans la littérature. En effet, Hjertquist et Lemberg [17] montrent que la
stimulation cartilagineuse n’est possible que si la perforation
reste superficielle avec une corticale intacte.
Cette technique est encore très souvent pratiquée et facile à
réaliser sous arthroscopie. Dans une étude faite par Tipett [18], le
groupe de patients qui a bénéficié d’une ostéotomie tibiale
associée à des perforations de Pridie a un résultat meilleur que
le groupe ayant eu une ostéotomie seule.
Abrasion arthroplastique
Cette technique très agressive a été défendue depuis 1979 par
Johnson [19]. La fraise motorisée doit réaliser des sillons parallèles dans l’os sous-chondral au niveau de la perte de substance
cartilagineuse.
Johnson constatait dans une étude rétrospective non contrôlée sur 423 cas un taux de 16 % de réopérations après 5 ans. Les
patients étaient sans appui pendant 2 mois. Cet auteur notait
l’existence d’un fibrocartilage avec un petit pourcentage de
collagène de type II.
Singh [20], dans une étude rétrospective non contrôlée sur
52 genoux avec un recul de 3 à 27 mois soulignait que seuls
Appareil locomoteur
Chirurgie de la gonarthrose ¶ 14-326-A-10
51 % des patients étaient améliorés, 23 % inchangés et 26 %
aggravés. Bert et Maschka [21] ont publié une série avec un recul
de 5 ans comparant l’abrasion arthroscopique au débridement
sous arthroscopie. Dans le groupe des abrasions arthroscopiques
(59 patients), 33 % des patients ont eu un mauvais résultat et
10 patients étaient moins bien qu’avant l’intervention. Dans le
groupe des débridements (67 patients), 21 % des patients
avaient un mauvais résultat et 12 patients étaient moins bien
qu’avant. Friedman et al. [22] ont publié sur une série de
73 patients avec un recul de 12 mois. Soixante pour cent des
patients ont été améliorés, 34 % ne notaient aucun changement
et 6 % étaient moins bien qu’avant l’intervention.
Microfractures
Steadman [23, 24] a décrit cette technique en 1994. Les lésions
doivent être dans un premier temps débridées de façon à
s’affranchir de tout fragment cartilagineux puis les perforations
sont réalisées avec un poinçon dont il existe plusieurs angulations. L’utilisation d’un poinçon repose sur l’idée d’éviter tout
dommage thermique à l’os sous-chondral. Une mobilisation
immédiate est instituée sur arthromoteur. La reprise de l’appui
est effectuée 8 semaines après l’intervention.
L’auteur [23] a montré, dans une étude prospective non
contrôlée sur 298 cas avec un recul moyen de 7 ans, que 75 %
de patients étaient améliorés, 20 % inchangés et 5 % aggravés.
Les patients faisaient en postopératoire 6 à 8 heures par jour de
rodage articulaire sur arthromoteur. Il constatait dans 77 cas,
lors d’une seconde arthroscopie, un mélange de cartilage hyalin
et de fibrocartilage, avec des chondrocytes viables.
Passler [25] a montré dans une étude rétrospective, non
contrôlée sur 351 cas (dont 46 % avaient répondu à un questionnaire) avec un recul de 4,4 ans, que 78 % des patients
étaient fonctionnellement améliorés, 18 % inchangés et 4 %
aggravés.
McGinley [26] dans une série de 191 patients candidats pour
la mise en place d’une prothèse totale, notait que seul un quart
des patients tirait profit d’une arthroscopie.
Patel [27] dans une étude rétrospective non contrôlée de
254 cas avec un recul de 44 mois, relatait 18 % d’excellents
résultats et 57 % de bons résultats ; 15 % étaient moyens et
10 % mauvais.
Bert [21], avec un recul de 60 mois sur 126 cas, a comparé
67 cas de débridement et 59 cas d’abrasion associée à un
débridement. Dans la première situation, il existait 66 % de
bons résultats et 21 % de mauvais. Dans l’association abrasion
et débridement, il existait 51 % de bons résultats et 33 % de
mauvais, indiquant ainsi que l’abrasion pouvait aggraver le
résultat du débridement.
Hubbard [28] dans une étude prospective randomisée comparant le lavage articulaire (38 cas) et le débridement (40 cas) avec
un recul de 4,5 ans, trouvait un taux d’échecs de 86 % pour le
lavage et de 20 % pour le débridement.
A contrario Chang [29] dans une étude prospective randomisée de 32 cas avec un recul de seulement 1 an montre que le
pourcentage de satisfaction est plus grand avec le seul lavage :
12 cas (56 %) qu’avec le seul débridement : 20 cas (44 %).
De nombreux auteurs [16, 29-33] insistent sur deux facteurs
péjoratifs : l’importance des lésions cartilagineuses érosives et le
facteur temps. Après 2-3 ans, les résultats se dégradent.
Deux auteurs [34, 35] insistent aussi sur deux autres critères
mécaniques péjoratifs pour les résultats : la laxité associée et une
déviation axiale supérieure à 5°. Ces mêmes auteurs signalent
que la gonarthrose fémorotibiale externe a un comportement
différent de la gonarthrose interne et réagit moins favorablement à la chirurgie arthroscopique (débridement, abrasion).
C’est après méniscectomie externe partielle arthroscopique que
Charrois [36] a décrit des cas de chondrolyse rapide.
Le Tableau 1 résume 12 articles avec le nombre de cas, le
recul, et le pourcentage d’amélioration fonctionnelle.
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Tableau 1.
Résumé des 12 articles avec le nombre de cas, le recul et le pourcentage
d’amélioration fonctionnelle.
Auteurs
Del Pizzo
Sprague
[37]
[38]
Nombre
de cas
Recul
(ans)
% d’amélioration
fonctionnelle
37
1
32
78
1
75
32 (94 si axé)
Salisbury
[35]
48
2
Jennings
[39]
51
2
71
171
2
78
137
3
68
49
3
40
276
4
75
111
4
45
441
4
68
131
5
67
126
5
66
MacLaren
Jackson
[31]
[8]
Baumgartner
Patel
[14]
[27]
Timoney
[33]
Oggilvie-Harris
Rand
Bert
[32]
[12]
[21]
Figure 1. Gonarthrose fémorotibiale médiale de face.
Ostéotomies
But et méthodes
Les ostéotomies ont pour but de corriger un défaut d’axe,
généralement dans un seul plan, et sont réalisées en zone
métaphysaire et donc extra-articulaire.
Les ostéotomies modifient l’axe dans le plan frontal et/ou
sagittal et ainsi diminuent les contraintes excessives sur un
compartiment fémorotibial ou fémoropatellaire (FP). Ces
ostéotomies peuvent être corrigées à l’aide d’une assistance
informatique qui améliore la précision de la correction
souhaitée.
Gonarthrose fémorotibiale médiale
Dans la gonarthrose fémorotibiale médiale (Fig. 1) avec
déviation axiale, il existe un déséquilibre et un axe mécanique
qui passe en dedans du centre du genou. Les ostéotomies
doivent alors corriger le défaut anatomique, situé en général sur
le tibia dans le genu varum.
3
14-326-A-10 ¶ Chirurgie de la gonarthrose
Figure 2. Ostéotomie tibiale d’ouverture interne.
A. Cliché de face.
B. Cliché de profil.
L’origine de la déformation en varus étant dans le tibia,
l’ostéotomie est tibiale. Celle-ci peut se faire par fermeture
externe, par ouverture interne, curviplane ou en dôme.
La correction à obtenir varie selon les auteurs. Dugdale et
al. [40] recommandent que l’axe mécanique global passant par le
centre de la tête fémorale et le centre de la cheville coupe
l’interligne fémorotibial dans le compartiment externe, entre
62 % et 66 % de la largeur de l’épiphyse tibiale proximale, ce
qui correspond à un valgus de 3 à 5°, calculé selon la méthode
de Duparc et Massare [41] . Hernigou [42] a montré, sur une
population de 93 patients avec un recul de 10 à 13 ans, que les
meilleurs résultats étaient obtenus quand le valgus des axes
mécaniques se situait entre 3° et 6°. Hernigou a montré que la
quantification de la correction peut se faire en mesurant la
largeur de la métaphyse tibiale au site de l’ostéotomie. Puis, on
peut convertir cette angulation en mesure de hauteur particulièrement pour les ostéotomies d’ouverture. Pour éviter les
hypercorrections excessives d’origine ligamentaire, il peut être
nécessaire de soustraire de l’angle de correction la part ligamentaire de la déformation. Cette correction peut se faire en
comparant la déformation à l’autre genou.
Ostéotomies de fermeture externe. Les premières ostéotomies tibiales de fermeture ont été faites par Gariepy [43] avec
résection de la tête de la fibula. Les ostéotomies tibiales de plus
de 10° nécessitent d’associer une section de la fibula qui peut
se faire par ostéotomie ou par désarticulation de l’articulation
péronéotibiale supérieure. Cette ostéotomie de la fibula est
nécessaire dans ce cas pour rapprocher les surfaces de coupe de
l’ostéotomie tibiale.
Il existe, dans ce geste, au niveau du péroné, un risque non
négligeable pour le nerf sciatique poplité externe (SPE). Aucune
méthode ne permet d’éviter complètement les lésions nerveuses
qui existent dans toutes les séries importantes de la littérature.
Kirgis [44] a délimité plusieurs zones à risque élevé et faible.
4
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Dans la technique d’ostéotomie par fermeture externe, il faut
absolument conserver une charnière interne sous peine de
perdre immédiatement la correction souhaitée. La technique
opératoire décrite par Descamps [45] permet de réséquer un coin
à base externe de manière « automatique ». La synthèse peut se
faire par agrafes externes, lame-plaque, plaque, etc.
Les complications inhérentes à cette technique sont les
paralysies du nerf sciatique poplité externe, la détente du
tendon rotulien, et le syndrome de loge antéroexterne dont le
risque est supérieur à 1 %. La consolidation survient en général
entre la sixième et la huitième semaine postopératoire.
Ostéotomies tibiales par ouverture interne [42, 46] (Fig. 2, 3).
Cette ostéotomie est sus-tubérositaire et nécessite une désinsertion des ischiojambiers médiaux et du faisceau superficiel du
ligament latéral médial au niveau tibial. Aucune ostéotomie du
péroné n’est nécessaire dans cette technique. Comme dans
l’ostéotomie par fermeture externe, il faut apporter un soin
particulier à la charnière externe qui doit rester, sous peine de
perdre immédiatement la correction. Le vide induit par l’ostéotomie doit être comblé dès que l’ouverture dépasse 7 mm. On
peut greffer par un greffon iliaque ou un substitut osseux. Le
positionnement de ce coin est fondamental et doit être postéromédial. La fixation se fait par plaque et vis. La consolidation
survient entre la sixième et la huitième semaine. Les complications sont plus rares que dans l’ostéotomie externe.
Ostéotomies curviplanes. En 1961, Jackson et Waugh [47] ont
décrit une ostéotomie en dôme de la métaphyse supérieure du
tibia à concavité supérieure passant sous la tubérosité tibiale.
Blaimont [48] a décrit l’ostéotomie curviplane. Celle-ci a été
popularisée par Maquet [49] qui a ajouté une translation tibiale
antérieure. L’ostéotomie de Blaimont est fixée par un fixateur
externe type cadre de Charnley. L’ostéotomie du péroné peut
être faite au col par la même incision ou par une incision
distincte. Les avantages de l’ostéotomie curviplane avec fixateur
Appareil locomoteur
Chirurgie de la gonarthrose ¶ 14-326-A-10
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84 % et 60 % de bons résultats dans les stades I et II respectivement. Dans les stades III et IV, les bons résultats sont plus
aléatoires ;
le développement de l’arthrose sur un morphotype en genu
varum constitutionnel est un critère de bons résultats ;
l’âge et le poids : pour beaucoup d’auteurs, l’âge de 65 ans
constitue une limite, mais des ostéotomies tibiales faites plus
tard donnent d’excellents résultats. Plus que l’âge, il convient
de prendre en compte l’espérance de vie ainsi que le niveau
d’activité. La surcharge pondérale est un facteur de mauvais
pronostic ;
l’arthrose fémoropatellaire n’est pas une contre-indication et
n’influence pas les résultats. À long terme, l’arthrose FP ne
s’aggrave pas lors des reculs importants ;
la mobilité n’influence pas le pronostic et est peu modifiée
par l’ostéotomie. La flexion ne se trouve pas modifiée, en
revanche, l’extension peut être améliorée si un butoir tibial
antérieur est enlevé durant l’ostéotomie ;
la laxité périphérique est importante à prendre en compte.
Elle rend plus difficile la planification opératoire. Pour
certains auteurs, elle empêche de prévoir l’axe postopératoire.
Il faut s’aider de clichés en varus et valgus forcé ;
le degré de déformation n’a pas d’influence sur le résultat
postopératoire. Seule la correction compte à long terme ;
la pente du tibia est parfois à prendre en compte, notamment
pour corriger un flessum avec pour conséquence un retentissement sur la flexion.
Gonarthrose fémorotibiale latérale
Figure 3. Gonométrie postopératoire après ostéotomie tibiale d’ouverture interne.
externe sont la correction possible de l’angulation en postopératoire et la mise en compression du foyer d’ostéotomie.
C’est un des seuls types d’ostéotomie qui permet une correction
importante : Maquet a rapporté une correction de 20° en
moyenne (20° à 32°).
Gestes associés aux ostéotomies. Au cours de ces ostéotomies, d’autres interventions peuvent être réalisées comme une
arthroscopie avec nettoyage et/ou méniscectomie, une transposition de la tubérosité tibiale, une retension ligamentaire
périphérique, voire une reconstruction intra-articulaire du
ligament croisé antérieur (LCA).
Indications des ostéotomies tibiales dans la gonarthrose
fémorotibiale médiale. Les indications sont dominées par
l’arthrose fémorotibiale. Les arthrites inflammatoires en sont
une contre-indication.
Les éléments de décision sont nombreux :
• l’usure est un critère important. Moins l’usure est importante
au départ, meilleurs sont les résultats. Lootvoet [50] montre
Appareil locomoteur
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La correction d’un genu valgum arthrosique peut se faire soit
dans le fémur, soit dans le tibia.
L’ostéotomie fémorale de varisation est indiquée dans la
gonarthrose sur genu valgum d’origine fémorale (Fig. 4). Son
but est d’obtenir un axe mécanique entre 0° et 3° de valgus. Le
problème est que cette ostéotomie ne corrige la déformation
que dans un seul plan. En effet, elle n’agit pas en flexion
(efficacité décroissante de 0° à 90° de flexion) puisque les
condyles postérieurs sont en appui en flexion.
Deux types de technique sont actuellement employés : la
soustraction interne ou l’addition externe. Dans ce cas, il faut y
adjoindre un greffon. L’ostéosynthèse est capitale de façon à
envisager une rééducation immédiate. L’appui est autorisé de
manière partielle à partir de la sixième semaine. L’appui
complet est donné à 3 mois. Les principales complications sont
la pseudarthrose et la raideur du genou par adhérence du culde-sac sous-quadricipital.
L’ostéotomie tibiale de varisation est la deuxième technique
employée pour corriger un genu valgum arthrosique. Elle est
souvent critiquée, car elle entraîne un interligne fémorotibial
oblique. Si cet interligne est trop oblique, en général supérieur
à 10°, il peut y avoir une subluxation frontale de l’articulation.
Un des avantages de l’ostéotomie tibiale de varisation est son
efficacité en extension et en flexion contrairement à l’ostéotomie fémorale. La varisation tibiale peut se faire soit par
addition externe, soit par soustraction interne. Elle ne doit pas
induire d’obliquité supérieure à 10°. Les complications sont
rares. Pour les additions externes, il a été rapporté des élongations du nerf sciatique externe lors des corrections importantes.
Pour certains auteurs, la libération du SPE doit être
systématique.
Gonarthrose fémoropatellaire
La médialisation et/ou l’avancement de la tubérosité tibiale
antérieure (TTA) est l’intervention conservatrice la plus souvent
décrite dans la littérature. La technique de médialisation est
bien acquise actuellement. Certains auteurs lui associent un
effet d’avancement tel que l’a décrit Macquet [51]. L’avancée
isolée n’a plus d’indication, car les résultats ne sont pas
5
14-326-A-10 ¶ Chirurgie de la gonarthrose
Cas particuliers
Il existe deux cas particuliers :
• ostéotomie plus ligamentoplastie du LCA : patient de la
quarantaine, instable et douloureux, avec souvent des antécédents de méniscectomie médiale ;
• ostéotomie plus prothèse : unicompartimentale fémorotibiale
interne (FTI) ou FP, PTG (en un temps).
Résultats des ostéotomies
La plupart des résultats concernent le résultat des ostéotomies
faites pour gonarthrose sur genu varum. À court terme, l’ostéotomie a un effet antalgique induit par l’apport vasculaire, la
mise en décharge et la rééducation. À moyen et long terme, la
pérennité est assurée par la qualité de correction de la
déformation.
Résultats cliniques
Il n’y a pas d’amélioration de la mobilité articulaire. Les
résultats à moyen terme sont bons et sont de 80 % en moyenne
à 5 ans, puis se dégradent avec le temps. Matthews et al. [52]
trouvent 86 % de bons résultats à 1 an, puis 64 % à 3 ans, 50 %
après 5 ans et 28 % à 9 ans. À long terme (10 ans en moyenne),
les publications rapportent 40 % à 55 % de bons résultats.
Certaines études ont des reculs de 15 ans [53-55], Hernigou [56]
rapporte des résultats à plus de 20 ans. Le pourcentage de bons
résultats se trouve parmi les genoux dont la correction est
au-delà de 3° de valgus. Les courbes actuarielles insistent sur la
dégradation avec le temps. La durée moyenne de stabilité est de
7 à 10 ans selon les séries. Pour Insall [57], les bons résultats
étaient de 97 % après 2 ans, de 85 % après 5 ans et de 63 %
après 10 ans. Pour Matthews [58], il y a 86 % de bons résultats
après 1 an, 64 % après 3 ans, 50 % après 5 ans, 28 % après
9 ans. Yasuda [53] obtient 88 % de bons résultats après 6 ans et
63 % de bons résultats après 10 ans. Pour Hernigou [56], il y
avait, sur 93 genoux, 45 % de bons résultats à 10 ans et 13 %
le restaient après 20 ans. Mascard [59] montre qu’il n’y a aucune
corrélation entre le résultat clinique et l’âge, la surcharge
pondérale et le résultat radiologique. L’axe mécanique a en
revanche une influence essentielle sur le résultat à long terme.
Il faut obtenir au moins 3° de valgus pour assurer ce résultat.
L’évolution de la symptomatologie fémoropatellaire est peu
influencée par l’ostéotomie tibiale.
Résultats radiologiques
Figure 4.
A. Gonarthrose fémorotibiale latérale de face (préopératoire).
B. Ostéotomie fémorale de soustraction interne (après 8 ans).
engageants en termes de douleurs et de résultats esthétiques. Ce
type de chirurgie dans cette indication d’arthrose obtient
environ 70 % de bons et de très bons résultats. La latéralisation
de la TTA n’est indiquée que dans les cas d’arthrose fémoropatellaire interne secondaire à une hypermédialisation.
Ostéotomie d’un cal vicieux diaphysaire fémoral ou tibial
Celle-ci peut être soit isolée, soit en préalable à une arthroplastie : plus la déformation siège loin de l’interligne, moins il
est possible de la corriger en intra-articulaire lors de
l’arthroplastie.
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Il est rare d’observer une réapparition de l’interligne fémorotibial interne après ostéotomie tibiale de valgisation. La déviation axiale postopératoire ne correspond pas à la planification
préopératoire dans 20 % à 40 % des cas. La perte angulaire a été
notée par beaucoup d’auteurs. Il existe une corrélation significative entre l’importance du pincement fémorotibial médial et
le résultat clinique au dernier recul. Il semble que les usures
préopératoires très importantes de stade IV ou V d’Ahlback
soient péjoratives.
Complications
Les problèmes de consolidation osseuse existent avec tous
types d’ostéotomie et tous types de synthèse. Le niveau d’ostéotomie est important à considérer : Vainionpää et al. [60] ont noté
3,6 % de retards de consolidation pour les ostéotomies sustubérositaires (TTA) alors que ce taux augmente à 14 % pour les
ostéotomies sous-tubérositaires.
Les défauts de correction sont notés dans la littérature pour
les ostéotomies de fermeture externe : pour Descamps, 19 %
étaient insuffisamment corrigés et 13 % étaient hypercorrigés.
Vielpeau et Segal [61] rapportent 44 patients sur 135 toujours en
varus. Cependant, même avec une ostéotomie d’ouverture
interne, Hernigou [56] note que 25 % des genoux étaient en
dehors de la fourchette de correction (3° à 6° de valgus).
Appareil locomoteur
Chirurgie de la gonarthrose ¶ 14-326-A-10
Figure 5. Prothèse unicompartimentaire médiale.
La dégradation du compartiment latéral est un problème dans
toutes les séries : 13 % pour Lootvoet [50] pas toujours en
rapport avec une hypercorrection. Hernigou [56] note 5 % de
dégradations après 10 ans de recul.
Conclusion
Les bases théoriques des ostéotomies tibiales sont actuellement de mieux en mieux connues. Les résultats à court et à
long terme sont fonction du degré de correction qui doit se
situer idéalement entre 3° et 6° de valgus. Des progrès dans
l’adéquation entre planification préopératoire et réalisation
finale doivent être faits pour améliorer nos résultats à long
terme.
Prothèses
Prothèse unicompartimentale (Fig. 5, 6)
Fémorotibiale médiale ou latérale
Les prothèses unicompartimentales (PUC) du genou s’adressent aux arthroses d’un des deux compartiments fémorotibiaux.
Il s’agit d’une prothèse où la stabilité du genou est assurée par
des formations capsuloligamentaires intactes.
D’un point de vue technique, la coupe tibiale doit respecter
l’obliquité naturelle de l’interligne à la fois dans le plan frontal
et dans le plan antéropostérieur. Il faut respecter la pente tibiale
du genou. Les objectifs pour le composant fémoral sont de bien
le centrer et d’éviter tout conflit de la partie antérieure du patin
avec la rotule. Des condyles plus épais sont parfois nécessaires
sur le condyle fémoral externe, souvent dysplasique dans le
genu valgum. Les deux pièces prothétiques d’essai doivent avoir
une stabilité propre avant le scellement. En cas de flessum, il
faut exciser l’ostéophytose de l’échancrure condylienne fémorale
et de la surface préspinale tibiale.
Le résultat clinique d’une prothèse unicompartimentale est
bon. À long terme, les courbes de survie vont de 93 % à 12 ans
à 67 % à 10 ans [62]. Lors du symposium de la Sofcot en 1995,
le taux cumulé de survie des arthroplasties internes était de
Appareil locomoteur
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Figure 6. Prothèse unicompartimentaire latérale.
67 % à 10 ans et de 57 % à 15 ans. Selon le score IKS, suivant
les séries, le taux va de 72 % à 90 % [62]. Le score fonction
s’étale de 57 à 84.
Cartier et Sanouiller [63] rapportent leur expérience de la
prothèse Marmor à plus de 10 ans de recul. Il s’agit d’une série
de 207 patients implantés entre 1974 et 1984. Soixante seulement ont pu être revus. Il y avait 88 % de genu varum pour
sept genu valgum. Les résultats clinques selon le score IKS sont
bons. Le score genou est à 75 % d’excellents résultats, 20 % de
bons résultats, 3 % de résultats moyens et 2 % de mauvais
résultats. Le score fonction montre 57 % de bons résultats, 20 %
de bons résultats, 7 % de résultats moyens et 16 % de mauvais
résultats.
Goodfellow et al. [64] rapportent leurs résultats d’implantation
de la prothèse Oxford en 1996. Avec 106 genoux et un recul
moyen de 7,4 ans (6-14), le taux cumulé de survie est de
95,6 %. Hernigou et Deschamps [65] rapportent leur expérience
sur deux centres de 250 prothèses. Le recul moyen est de 8 ans
(5-18 ans). Toutes les prothèses étaient des Lotus I. L’âge moyen
des patients était de 71 ans. Le score « genou » IKS passe de 32
à 76 points. Le score « fonction » passe de 54 à 71 points. La
dégradation secondaire du compartiment non prothésé est
survenue dans 12 % des cas. Le descellement est tibial avec un
taux de 14,8 %, principalement en cas de déformation résiduelle
importante de laxité résiduelle importante, d’absence de LCA.
Les descellements fémoraux sont rares : 2,6 % des cas. L’usure
du polyéthylène est en moyenne de 3,26 mm plus ou
moins 0,23 pour les reculs supérieurs à 10 ans. Witvoet et al. [66]
rapportent leur expérience de la prothèse Lotus depuis 1974.
Deux séries sont présentées : la Lotus I comprend 135 prothèses
(92 internes et 43 externes). L’âge moyen des patients était de
71 ans. Le taux de survie est de 82,3 % à 5 ans de recul et de
72,3 % à 10 ans de recul. Le score « genou » de la classification
IKS est de 71,8 % de bons et excellent résultats et de 66,9 % de
bons et excellents résultats pour le score « fonction ».
7
14-326-A-10 ¶ Chirurgie de la gonarthrose
Prothèse tricompartimentale, dite totale (Fig. 8)
Type et résultats
Figure 7. Prothèse fémoropatellaire.
Pour la deuxième série de Lotus II, 180 prothèses ont été
suivies et 160 patients sont revus au recul moyen de 3,2 ans
(1-7). Le score « genou » IKS est de 88,5 % de bons et excellents
résultats et le score « fonction » est de 82 % de bons et excellents résultats.
Dejour et al. [67] présentent les résultats de 110 prothèses HLS
au recul moyen de 4 ans (2-9) ans. Le score « genou » est de
76 points pour les PUC internes et 84 pour les PUC externes.
Le score « fonction » est de 73 points pour les PUC internes et
de 76 points pour les PUC externes.
Les causes d’échec sont la laxité, l’usure, le descellement. La
laxité peut être une laxité antérieure ou de la convexité. L’usure
et le descellement représentent à eux deux la cause principale
de reprise des prothèses unicompartimentales internes. Le
descellement peut être lié à un varus résiduel important, une
laxité antérieure, une faible épaisseur de polyéthylène, une
position anormale de la pièce fémorale en extension.
Fémoropatellaire (Fig. 7)
Les indications de prothèse fémoropatellaire sont rares. La
sélection des patients doit être précise. La meilleure indication
est l’arthrose fémoropatellaire isolée, invalidante et résistante
aux traitements médicaux bien conduits. Les compartiments
fémorotibiaux doivent être sains sur les incidences, notamment
en schuss en appui. Il faut se préparer en peropératoire à
transformer une prothèse fémoropatellaire en prothèse totale en
cas d’atteinte cartilagineuse des interlignes fémorotibiaux.
La technique chirurgicale doit être précise. Il existe sur le
marché deux grands types de prothèses : les prothèses de
resurfaçage et les prothèses à coupe osseuse. La voie d’abord
utilisée habituellement est une arthrotomie parapatellaire
interne permettant de luxer la rotule. L’arthrotomie parapatellaire externe est plus rare ; elle permet une large libération
externe sans décollement cutané. Cette voie d’abord est indiquée préférentiellement lorsqu’il existe une subluxation externe
de la rotule, ce qui permet de sectionner les éléments qui
maintiennent la rotule en subluxation. La préparation trochléenne doit être précise, car elle est modifiée par l’arthrose et
aussi par la dysplasie. Un repère quasi constant est le sommet
de l’échancrure. La préparation rotulienne peut être aussi
problématique en cas d’usure majeure. La cinétique rotulienne
sur les pièces d’essai est fondamentale. Une transposition de la
tubérosité tibiale antérieure peut être associée.
Les résultats dans la littérature sont bons avec des taux de
62 % à 90 % de bons et très bons résultats [68-72]. Cependant,
les études rapportées sont rétrospectives avec des reculs moyens.
En revanche, comparativement aux autres traitements chirurgicaux, les résultats sont meilleurs. La mobilité postopératoire est
bonne. Les résultats sont bons en termes de douleurs et de
stabilité. La principale cause d’échec est représentée par l’usure
des compartiments fémorotibiaux. Les descellements de ce type
d’implants sont rares. Les complications les plus fréquentes sont
les problèmes d’engagement rotulien [72].
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Les prothèses totales peuvent être de plusieurs types. On
distingue actuellement trois grands groupes d’arthroplasties :
• les prothèses non contraintes, avec conservation des ligaments latéraux ± LCA, ± ligament croisé postérieur
(LCP) obtenant une meilleure biomécanique ;
• les prothèses semi-contraintes pouvant pallier une laxité
frontale moyenne ;
• enfin les prothèses dites contraintes à charnière, mais qui
nécessitent des tiges intramédullaires, avec parfois des reprises
difficiles.
Toutes ces arthroplasties peuvent être réalisées par une voie
d’abord classique ou minimale (mini invasive surgery – MIS) et
peuvent être cimentées ou non (mixtes). Le plateau tibial peut
être mobile. La prothèse peut conserver le ligament croisé
postérieur ou non. Enfin la rotule peut être cimentée ou non.
Le but est d’obtenir un genou indolore avec plusieurs critères :
• stable : équilibrage ligamentaire, centrage rotulien ;
• axé : angle fémorotibial mesuré sur les grands axes (HKA)
= 80° ;
• mobile : 0/0/120° ;
• score IKS global le plus proche de 200.
Les résultats des arthroplasties de genou s’étudient à partir de
scores fonctionnel et clinique. La survie de ces prothèses permet
d’étudier le temps entre la pose de l’implant et son retrait. En
1991, Rand et Illstrup [73] rapportaient les résultats de
9 200 arthroplasties totales du genou. Il s’agissait de prothèse à
dessins déjà anciens pour 2 947 PTG. Le taux de survie cumulée
était de 95 % à deux ans, de 89 % à 5 ans et de 78 % à 10 ans
de recul. Pour les prothèses à dessin moderne conservant le LCP,
le taux de survie cumulée dans ce groupe était de 99 % à 2 ans,
de 98 % à 5 ans et de 91 % à 10 ans de recul.
Concernant les résultats des prothèses à conservation de LCP,
plusieurs études sont retrouvées dans la littérature concernant
ce groupe. Goodfellow et al. [74] rapportent le résultat de
125 PTG à 4 ans de recul en moyenne. Quatre-vingt-neuf pour
cent des patients au dernier recul ont un excellent ou un bon
résultat. Les auteurs notent 7 % d’échecs qui ont nécessité une
réintervention. Hungerford et al. [75] rapportent le suivi de
93 PTG au recul de 2 à 5 ans avec 94,5 % d’excellents et bons
résultats. Le taux d’échecs est similaire à 5,5 %. Rosenberg et
al. [76] rapportent une série de 133 patients au recul de 1 à 4 ans
avec 93 % d’excellents résultats. Sept pour cent d’échecs sont
notés dans cette série au faible recul. Buechel et Pappas [77]
rapportent leur expérience à partir de 170 patients au recul
moyen de 4,5 ans. Les résultats sont très bons avec 95 %
d’excellents et bons résultats. Wright et al. [78] rapportent une
série de 112 patients avec un recul moyen de 2,8 ans et 93 %
d’excellents et bons résultats. Kobs et al. [79] rapportent leur
expérience sur 41 patients avec des patients relativement jeunes
puisque la moyenne est de 52 ans. Le taux d’excellents résultats
est de 88 % au recul moyen de 3,5 ans. Le taux de réinterventions est élevé à 10 % sur une courte période. Tovsvig-Larsen et
al. [80] rapportent une série de 100 patients avec un recul de
6,3 ans en moyenne. Le taux de satisfaction est de 87 % avec
un taux de reprise de 18 %. Martin et al. [81] rapportent leur
série de 306 patients au recul moyen de 6,6 ans ; 95 % ont un
excellent ou bon résultat. Le taux de reprise est de 5,5 %.
Concernant les résultats des prothèses sacrifiant le LCP, Stern
et Insall [82] en 1990 ont rapporté leur expérience sur
257 patients avec un résultat compris entre 2 et 6 ans de recul :
98,5 % d’excellents et de bons résultats ont été notés. Le taux
de reprise est presque nul : 0,3 %. Colizza et Insall [83] en
1995 rapportent une série de 101 patients au recul de 10 ans.
Les résultats sont bons puisque 96 % d’excellents et bons
résultats sont notés. Scott et al. [84] en 1988 rapportent leur série
de 119 patients avec 98 % de bons résultats.
Appareil locomoteur
Chirurgie de la gonarthrose ¶ 14-326-A-10
Figure 8.
A. Prothèse totale de face.
B. Prothèse totale de profil.
Faut-il conserver le ligament croisé postérieur ?
La controverse sur la conservation ou non du ligament croisé
postérieur (LCP) dans les prothèses totales de genou date d’une
vingtaine d’années, mais est toujours d’actualité.
À la lueur d’arguments biomécaniques, certains concepteurs
de prothèses sont d’ardents défenseurs de la conservation du
LCP ou au contraire de prothèses postérostabilisées sacrifiant le
LCP.
Arguments biomécaniques en faveur de la conservation du
ligament croisé postérieur. Amélioration de la flexion du genou.
Théoriquement, le ligament croisé postérieur permet le
roulement-glissement des condyles fémoraux vers la partie
postérieure des plateaux tibiaux en raison du rappel postérieur
créé par la mise en tension du LCP.
Les prothèses postérostabilisées tentent de reproduire ce
rappel postérieur par une came de stabilisation dont la forme
varie selon les modèles.
Amélioration du bras de levier du quadriceps. Le recul du point
de contact fémur-tibia au cours de la flexion, en raison du
rappel postérieur du LCP, augmente la distance vis-à-vis du
tendon rotulien et donc le bras de levier du quadriceps. Cette
augmentation du bras de levier permettrait une meilleure
utilisation de la prothèse, en particulier lors de la descente des
escaliers, selon les travaux originaux d’Andriacchi.
Diminution des contraintes sur le plateau tibial. Le ligament
croisé postérieur conservé absorbe l’essentiel des contraintes
antéropostérieures au cours de la flexion du genou alors que,
dans les prothèses postérostabilisées, ces contraintes se reportent
sur le plateau tibial par l’intermédiaire de la came de stabilisation. C’est la raison pour laquelle il est nécessaire que toutes les
prothèses postérostabilisées possèdent une quille d’ancrage
tibiale importante.
Nous allons voir ultérieurement si tous ces arguments biomécaniques théoriques se trouvent confirmés par l’expérience
clinique.
Appareil locomoteur
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Contraintes liées à la conservation du ligament croisé
postérieur. Dessin de l’implant. Le dessin de l’implant, c’est-àdire non seulement la courbure des condyles, mais aussi le
profil du plateau tibial, doit obéir à deux exigences a priori
contradictoires :
• le dessin de l’implant fémoral et de l’implant tibial doit
permettre le roulement-glissement des condyles fémoraux de
l’avant en extension vers l’arrière du plateau tibial en flexion,
mais l’absence de LCA, donc de rappel antérieur du condyle
sur le plateau tibial, risque de conduire à une subluxation,
voire à une luxation postérieure de l’implant fémoral en
arrière de l’implant tibial ;
• pour éviter cette subluxation, l’implant tibial doit posséder
une berge de relèvement postérieur. Cette berge ne doit pas
être trop élevée, sous peine de limiter la flexion par contact
direct sur la corticale fémorale postérieure.
Il semble donc a priori plus compliqué de réaliser un dessin
prothétique avec conservation seule du LCP qu’avec conservation des deux ligaments croisés antérieur et postérieur, où il
suffirait en théorie de copier le profil de l’anatomie normale.
Isométrie du ligament croisé postérieur. L’hypotension du
LCP est responsable d’un tiroir postérieur spontané qui diminue
le bras de levier du quadriceps, augmente les contraintes sur la
fémoropatellaire, et limite la flexion par effet butoir postérieur
du plateau tibial subluxé en arrière sous les condyles.
L’hypertension du LCP limite la flexion par hyperpression des
condyles sur le plateau tibial, et surtout est responsable d’une
subluxation antérieure du tibia avec une hyperpression postérieure des condyles sur les plateaux tibiaux.
L’épaisseur du vide, créée en flexion par les coupes osseuses,
définit la tension en flexion du LCP et il s’agit là d’un élément
qu’il faut déterminer avec précision lors de l’intervention
chirurgicale.
Limites de la conservation du ligament croisé postérieur seul
dans les prothèses totales du genou.
9
14-326-A-10 ¶ Chirurgie de la gonarthrose
Tableau 2.
Prothèses avec conservation du ligament croisé postérieur (LCP +).
Malkani
Ritter
[85]
[86]
Rinonapoli
[87]
1995
96 % à 10 ans
1994
98 % à 12 ans
1991
93 % à 14 ans
Tableau 5.
Études portant sur des patients opérés des deux genoux, avec, d’un côté,
une prothèse conservant le ligament croisé postérieur (LCP) et, de l’autre
côté, une prothèse ne conservant pas le LCP.
Shoji
[96]
Becker
Dorr
[97]
[98]
1994
28 patients bilatéraux
1991
30 patients bilatéraux
1988
11 patients bilatéraux
Tableau 3.
Prothèses sans conservation du ligament croisé postérieur (LCP –).
Dennis
[88]
[89]
Ranawat
Rand
[90]
Buechel
[91]
1992
93 % à 11 ans
1989
95 % à 15 ans
1992
97 % à 10 ans
1989
97 % à 10 ans
Tableau 4.
Études comparant les patients qui ont conservé le ligament croisé
postérieur (LCP) et les patients qui ne l’ont pas conservé.
Hirsch
[92]
Vinciguerra
[93]
1994
242 patients
1994
48 patients
Sorrels
[94]
2001
717 patients
Laskin
[95]
1997
205 patients
Dans le plan frontal. Le release ou le relâchement de la
concavité, associé à une résection osseuse, va aggraver la laxité
de la convexité et surtout entraîner une verticalisation du LCP
responsable d’une subluxation antérieure du tibia et d’un risque
de diminution de la flexion. Les varus ou valgus importants et
fixés sont donc des contre-indications théoriques à la conservation du LCP.
Dans le plan sagittal. Une gonarthrose sur laxité chronique
antérieure ancienne, ou avec un LCP distendu et non fonctionnel, est responsable d’une subluxation antérieure permanente
du tibia. De récentes études histologiques ont d’ailleurs montré
qu’en cas d’absence de LCA, le LCP n’était pas histologiquement normal, on peut donc se poser la question quant à sa
valeur mécanique.
Il ne paraît donc pas logique de garder un LCP non
fonctionnel.
Un important flessum préopératoire est responsable d’une
rétraction des éléments postérieurs et conduit là aussi à une
résection tibiale plus importante qui paraît incompatible avec la
conservation d’un LCP fonctionnel.
Avantages de la conservation du ligament croisé postérieur.
Ils sont essentiellement au nombre de deux :
• la conservation du LCP limite les sollicitations sur le scellement ou l’ancrage tibial, le LCP attire le fémur vers l’arrière
lors de la flexion du genou et supporte les contraintes
antéropostérieures lors de la descente des escaliers où le
scellement et l’ancrage tibial sont moins sollicités ;
• la conservation du LCP seul de manière fonctionnelle, c’està-dire non verticalisée, oblige en peropératoire à maintenir
l’interligne prothétique au niveau de l’interligne anatomique
préopératoire et supprime donc le risque de rotule basse,
donc de limitation de la flexion.
Constatations cliniques. L’étude des courbes de survie des
implants prothétiques dans la littérature ne montre pas de
différences significatives entre les prothèses avec ou sans
conservation du LCP (Tableaux 2 et 3).
Les études comparatives, portant sur d’importantes séries de
patients et souvent prospectives et randomisées, certains
patients ayant une conservation du LCP et l’autre ne l’ayant
pas, n’ont pas permis de mettre en évidence de différences
significatives au sein d’une même équipe (Tableau 4).
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Aucune de ces études ne permet de mettre en évidence de
meilleur résultat et de meilleure courbe de survie sur les patients
ayant une prothèse avec conservation du croisé postérieur par
rapport à celles ayant sacrifié le croisé postérieur.
Trois études portant chez des patients opérés des deux
genoux avec, d’un côté, une prothèse conservant le LCP et, de
l’autre, une prothèse ne conservant pas le LCP, ne permettent
pas non plus de mettre en évidence de différence (Tableau 5).
En fait, dans toutes ces études, la seule différence notable
entre les différentes séries est une mobilité qui serait plutôt
moindre pour les prothèses conservant le croisé postérieur, ce
qui va à l’encontre des arguments biomécaniques théoriques.
Cela peut s’expliquer, comme l’a tenté Hirsch [92], par l’aspect
erratique des mouvements du plateau tibial sous le condyle
d’une prothèse conservant le LCP seul. Utilisant toute une
gamme de prothèses totales de genou modernes, Hirsch n’a pas
été capable de reproduire de manière fiable la fonction normale
du ligament croisé postérieur dans ce type de prothèse, posant
ainsi le véritable problème de la conservation du LCA et du LCP,
c’est-à-dire des prothèses bicroisées.
Conclusions. Les conclusions sur ce problème ont été bien
résumées dans le récent article de Becker et al. [97] :
• il y a des avantages théoriques à garder le LCP avec les
composants prothétiques actuels, ces avantages sont plus
théoriques que pratiques ;
• les études biomécaniques ont montré qu’il y avait d’indéniables avantages à garder le LCP lorsque le genou n’est pas en
charge, mais que les bénéfices étaient minimes lorsque le
genou est en charge ;
• les données fournies par les jauges de contrainte indiquent
qu’il est extrêmement difficile de maintenir l’isométrie du
LCP dans une prothèse totale de genou et, par voie de
conséquence, sauf si la position de l’interligne articulaire est
anatomique, la conservation du LCP est un inconvénient
dans la prothèse totale de genou ;
• l’étude de la marche avec une prothèse totale de genou
gardant ou sacrifiant le croisé postérieur est similaire ;
• les résultats à long terme des études cliniques sont pour
l’instant identiques avec les deux types d’implants.
Complications
Les complications sont les suivantes :
• infection : complication majeure, redoutable, car compromettant définitivement le pronostic fonctionnel. Il faut
distinguer l’infection aiguë et chronique. Dans le premier cas,
le lavage et la synovectomie chirurgicale peuvent être essayés
avant une solution plus radicale. Dans les cas chroniques,
toute infection d’un implant prothétique nécessite une
reprise chirurgicale comportant l’ablation complète de la
prothèse infectée, une synovectomie totale, et une repose en
un ou en deux temps associée à un traitement antibiotique
adapté souvent pendant plusieurs mois. En cas d’échec, seule
une arthrodèse, voire une amputation sont possibles ;
• descellement aseptique : le problème le plus fréquent est la
fixation tibiale de l’implant de reprise ;
• usure du polyéthylène responsable d’une ostéolyse induisant
un descellement aseptique : une prothèse axée et stable peut
le prévenir.
Appareil locomoteur
Chirurgie de la gonarthrose ¶ 14-326-A-10
Tableau 6.
Indications comparatives ostéotomie-prothèse unicompartimentale-prothèse totale du genou.
Âge
Usure cartilagineuse
Ligament croisé antérieur
Varus tibial
Flessum
Étiologie
Déformation
Ostéotomie
Prothèse
unicompartimentale
< 60
+++
±
0
60-70
++
+++
+
70-80
0
+
++
> 80
0
+++
+
Pincement < 50 %
+++
0
0
Pincement > 50 %
±
+++
++
Présent
+++
+++
+
Absent
++
0
+++
Tibia droit
0
+++
±
< 6°
+++
+++
±
> 6°
+++
- (+ ostéotomie)
+++
< 10°
+++
+++
+/-
> 10°
0
±
+++
Arthrose
+++
+++
+++
Nécrose
+++
+++
0
Inflammatoire
0
0
+++
< 15°
+++
+++
±
> 15°
+++
0
+++
Indications comparatives : ostéotomieprothèses unicomportementales-prothèse
totale du genou
Les indications sont résumées dans le Tableau 6.
■ Conclusion
Le traitement de la gonarthrose ne se résume pas à la mise en
place d’une arthroplastie totale du genou. Il existe des alternatives en termes de traitement médical et le traitement chirurgical fait place en France aux ostéotomies fémorale et/ou tibiale
qui peuvent répondre à une demande à des patients jeunes et
actifs.
.
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Cabinet Goethe, 23, avenue Niel, 75017 Paris, France.
Toute référence à cet article doit porter la mention : Bellier G., Djian P. Chirurgie de la gonarthrose. EMC (Elsevier Masson SAS, Paris), Appareil locomoteur,
14-326-A-10, 2010.
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