libre
6677
N° 508 - Janvier - Février 2006
Revue hospitalière de France
cule que cela soit, à l’époque des
avancées technologiques et des
interventions sous robotique… on
ne sait pas très bien!
Les hypothèses sont nombreuses:
• l’air du bloc peut contenir des
petites particules ou des squames
contenant du staphylocoque,
mises en suspens lors de gestes
particuliers telle l’anesthésie du
patient. Le germe peut également
provenir des soignants suscep-
tibles de commettre des erreurs
dans le portage du masque;
• la peau du sujet peut être lour-
dement colonisée malgré la
douche préopératoire (ou à cause
d’une douche mal faite) et, de ce
fait, il peut rester 102ou 103sta-
phylocoques en fin de désinfection
au bloc chez certains patients,
même si celle-ci a été parfaite;
• le germe peut pénétrer par voie
hématogène, au moment de
gestes invasifs (intubation, pose
de sonde gastrique…), pré, per
ou postopératoire immédiats;
• le germe pourrait être contenu dans
des vaisseaux lymphatiques sec-
tionnés lors de la chirurgie. Ces
questions se posent pour les
médiastinites ou endocardites, com-
plications redoutables qui survien-
nent après chirurgie cardiaque.
L’infection qui survient après l’abord
d’un organe lourdement contaminé
(intestin, parfois le poumon) se
comprend beaucoup plus aisément.
Une meilleure compréhension de
tous ces mécanismes permettrait
d’affiner les mesures de prévention
à prendre (évaluation personnalisée
du portage, décolonisation ciblée,
antibioprophylaxie à la carte…).
<<
Offres
d’emploi
En librairie International Cultures
et cité
Tribune libre Réflexions
hospitalières
Sur le web Droit et
jurisprudence
Dossier Actualités
À côté des précautions pré, per et
postopératoires classiques et bien
connues, et parce que ces mesures
d’hygiène ne suffisent pas, l’anti-
bioprophylaxie tient une place fon-
damentale. Toute évaluation de la
qualité du système de prévention de
l’infection péri-opératoire doit com-
porter des audits de l’ensemble des
actions de prévention, y compris de
la prophylaxie antibiotique. Ce
thème a été un peu délaissé ces
derniers temps.
Attention à la désinformation
La pression médiatique mise ces
dernières années sur l’infection
nosocomiale, bien que très utile sur
certains aspects, a eu pour consé-
quence de faire croire au grand
public et aux politiques que l’infec-
tion nosocomiale était principale-
ment liée à une hygiène de base
défaillante et que la France était
dans une situation honteuse dans
ce domaine. Il a fallu des années
pour montrer que cela n’est pas
exact et que nous étions très com-
pétitifs avec les autres pays euro-
péens, y compris du Nord (résultats
du réseau européen HELICS). Bien
qu’il soit impératif de «serrer tous
les boulons» en matière d’hygiène,
il est maintenant grand temps de
travailler plus activement sur les
autres causes des infections noso-
comiales, après cette période de
culpabilité paralysante. ■
La place fondamentale de
la prophylaxie antibiotique