3L’avenue Franklin Roosevelt et le quartier du Solbosch www.irismonument.be/fr.Bruxelles-Extensions_Sud.html
Considérations historiques
et urbanistiques
Modalités d’une annexion
Le Solbosch, dont le nom dérive de «’s wolfs bosch», est à l’origine une partie de la
forêt de Soignes, déboisée en 1802 pour faire place à des cultures1. Jusqu’en 1907,
cette zone est entièrement située sur le territoire de la commune d’Ixelles. Alors
que l’édifi cation des maisons de l’avenue Louise est quasiment complète dans
les années 1890 et que les boulevards militaires s’achèvent en 1887, le Solbosch
conserve toujours sa physionomie campagnarde, émaillé de cultures maraîchères
et traversé par quelques antiques chemins2 comme le Dieweg, reliant Uccle au
hameau de Boondael. Aménagé par le paysagiste Édouard KEILIG dans les années
1860, le bois de La Cambre connaît dès sa création un franc succès et suscite la
construction, dès les années 1870, au Solbosch, de cafés, restaurants et autres
laiteries pour accueillir les promeneurs. Dans cette mouvance sont tracées quelques
artères comme l’avenue Victoria, longeant la lisière du bois, ou l’avenue des
Cottages (future avenue de l’Orée), bâties de l’une ou l’autre maison de campagne3.
Par ailleurs, vers 1900, quelques maisons mitoyennes prennent place le long des
avenues du Solbosch (future Adolphe Buyl), du Pesage et du Derby, nouvellement
ouvertes. L’urbanisation du Solbosch ne pouvait en rester là.
Le 18.04.1906 sont posés les jalons d’un changement radical. Une société anonyme
est créée, la Compagnie de l’Exposition de Bruxelles4, dont le but est d’organiser une
exposition universelle en 1910. L’idée est à peine lancée que déjà les discussions
vont bon train quant à l’implantation de l’événement. On évoque le parc du
Cinquantenaire, emplacement parfaitement indiqué pour ce type de manifestation
mais déjà «usé» aux yeux du public par les trois expositions précédentes (1880,
1888, 1897). On pressent également le plateau du parc de la Woluwe à l’est de
Bruxelles, l’allée Verte dans le bas de la Ville ou encore le plateau de Koekelberg
au nord. Le 21.11.1906, le plateau du Solbosch à Ixelles est fi nalement choisi5, non
sans oppositions.
1 VAN LOEY, Studie over de Nederlansche Plaatsnamen in de gemeenten Elsene en Ukkel, Koninklijke Vlaamsche
Academie voor Taal- en Letterkunde, Leuven, 1931, pp. 74-77.
2 La plupart de ces chemins ne disparaîtront que vers 1935. Le Dieweg, est quant à lui, intégré à la voirie
(avenue de la Clairière, avenue Air Marshal Coningham). Voir à ce propos AVB/TP 65469 (1935).
3 Au n° 89a avenue Franklin Roosevelt subsiste, de cette première phase, une maison de campagne
d’inspiration Art nouveau. Curieusement en retrait de l’alignement, elle donnait autrefois sur l’avenue
Victoria, qui se prolongeait. Une autre construction ayant échappé aux démolitions dues à l’installation de
l’Expo de 1910 est la fameuse maison Delune, au n° 86 de la même avenue. Sur le campus de l’ULB subsiste
une maison néoclassique, la villa Capouillet, érigée dans la seconde moitié du XIXe siècle et accueillant
aujourd’hui l’institut de Botanique (bâtiment B). Plus loin, au n° 2 du val de la Futaie, une ancienne maison
de campagne existe encore, mais rhabillée en style Beaux-Arts en 1926 et en partie amputée par la suite.
4 Un ouvrage édité peu après l’Expo, le Livre d’or. Exposition universelle et internationale de Bruxelles 1910,
Rossel éditeur, Bruxelles, s.d., renseigne de manière particulièrement précise les différentes étapes de
l’élaboration de l’Expo de 1910. Les dates des conventions et des arrêtés royaux mentionnées ici en sont
extraites.
5 En 1869, le bois de La Cambre avait déjà fait l’objet d’un projet d’exposition universelle sur son pourtour.
AVB/PP 2705 (1869).