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Université Montpellier I
FACULTÉ
MÉDECINE
de
Montpellier - Nîmes
Structures, résidents, risque infectieux en institution pour personnes âgées Pr Benoit de WAZIERES
Medecine Interne et Gériatrie
CHU Carémeau NIMES
Pr Benoit de WAZIERES
Medecine Interne et Gériatrie
CHU Carémeau NIMES
O RIG
OBSERVATOIRE DU RISQUE
INFECTIEUX EN GERIATRIE
Pour vivre centenaire il y a intérêt à commencer tôt : Pierre Dac
Peu importe l’age
La vieillesse est synonyme de mort
La région Languedoc‐Roussillon
La région Languedoc‐Roussillon
Les structures
Il n'existe pas une mais des structures : leur financement est tripartite avec l'agence régionale, le conseil général, le centre hospitalier et bien sûr la part à charge pour la famille.
Ne pas confondre les longs séjours avec soins médicaux techniques (SMTI) et les EHPAD
Il existe des EHPAD privées appartenant à un groupe ou isolée
Les EHPAD publiques peuvent être au sein d'un CHU, d'un CH, d'un hôpital local. Elles bénéficient alors des équipes institutionnelles d'hygiène, de nutrition, de la douleurs etc. (CLIN, CLUD, CLAN, EMSP…)
Les différents types d’accueil pour personnes âgées
• Les foyers‐logements
Loyer + Services individuels ou collectifs
• Les domiciles Services
En contrepartie d’une redevance service: animation, restauration plusieurs fois/semaine, soutien…
• Les domiciles collectifs
Structures de 15 appartements, intégrées dans un quartier, les familles participant à l’organisation de la vie collective.
. L’Accueil familial
Les familles d’accueil sont agrées par le Conseil Général.
Les différents types de structures
d’accueil pour personnes âgées
EHPAD Etablissement d’Hébergement pour Personnes Agées Dépendantes
Tarification ternaire
Hébergement
Usager Dépendance
Conseil Général
Ticket modérateur: usager
Soin
Sécurité Sociale
Les structures
le médecin coordonnateur : il est là pour coordonner et pas pour prescrire, sauf en cas d'urgence ou d'épidémie
le médecin traitant : il est censé signer une convention… Parfois plus de 50 médecins différents par institution impossible à coordonner
la pharmacie : si l' EHPAD dépend d'un hôpital il y a alors une pharmacie à
usage interne (PUI) ce qui simplifie les procédures, sinon il faut une convention avec la pharmacie de ville. La dispensation des vaccins durant l'épidémie de grippe H1N1 2009 a été complexe…
Les soignants Infirmières, aide‐soignant, kinésithérapeutes, ergothérapeutes, musicothérapeutes,…
De nombreuses institutions ont des temps partagés : exemple un kinésithérapeute pour trois ou quatre institutions. Il y a donc alors évidemment un risque de diffusion d'épidémie entre institutions particulièrement la grippe si les soignants sont malformés à l'hygiène
le personnel soignant : des progrès considérables particulièrement dans le domaine de l'hygiène ont été
réalisés en termes de formation et d'accessibilité (solution alcoolique, gants…) depuis 10 ans. La formation peut encore être renforcée, c'est le rôle des CCLIN. C'est aussi le but de Mobiqual infectieux.
Les résidents • Ils sont de plus en plus lourds en termes de dépendance mais pas forcément en soins médicaux techniques (SMTI). Exemple un patient grabataire, avec une gastrostomie, peut rester en EHPAD.
• Par contre un patient plus autonome mais qui nécessite des contrôles réguliers par échographie (Bladder scan) et des sondages itératifs doit alors théoriquement être admis en long séjour.
Les résidents • La clientèle des EHPAD est de plus en plus dépendante : 84 % des résidents sont considérés comme dépendants (GIR 1 à 4) fin 2007 et la moitié comme très dépendants (GIR 1 et 2).
• Huit résidents sur dix présentent au moins une affection neuropsychiatrique
–
–
–
–
Le syndrome démentiel, l’état dépressif,
l’état anxieux les troubles du comportement.
• Trois quarts des résidents sont atteints d’une affection cardiovasculaire
• Infections: problème majeur en collectivités gériatriques
(Strausbaugh, Infect Control Hosp Epidemiol 2000 )
• Facteurs favorisants:
– Vie en collectivité : milieu confiné, longues périodes
– Altérations anatomiques et physiologiques liées au vieillissement (Gavazzi, Lancet Infect Dis 2000)
– Iatrogénie : gestes invasifs, polymédication, colonisation
(Baldwin, J Am Geriatr Soc 2009)
– Transmission croisée:
• Sémiologie atypique, déficiences cognitives, glissement de tache, ratio personnels/résidents insuffisant, difficulté d’accès aux plateaux
techniques (Rothan‐Tondeur, J Am Geriatr Soc 2010), importation d’infections de Bactéries Multirésistantes (BMR)
• Conséquences graves: (Smith, Infect Control Hosp Epidemiol 2008)
– Morbi‐mortalité (High, Ageing Res Rev 2004); Perte d’autonomie (Bula, J Am Geriatr Soc 2004); Antibio‐résistance (Loeb, BMJ 2005); Surcoûts liés
aux soins
Problèmes sociaux
Logements anciens
Hygiène défectueuse
Diabète
Insuffisance cardiaque
BPCO
Epidémie, BMR
Vie collective
Dénutrition
Hospitalisations multiples
durée d ’hospitalisation
longue
Personne âgée
Immuno-dépression
Infections
Isolement!
Déshydratation : escarres
confusion
déambulation
Démence
Insuffisance veineuse : ulcère
rétention urinaire: colonisation
Fausses routes : pneumopathie
Grabatisation
Infections Pulmonaires
Troubles de la déglutition
Hygiène buccale
Infections virales
Infections pneumococciques
Infections à anaérobie
Tuberculose, DDB
Infections Urinaires
Pathologie prostatique
Résidu
Hygiène du périnée et carence
hormonale
sonde urinaire
Colonisation urinaire
Infections Digestives
Gastrite
Sigmoïdite, Cholécystite
Constipation : Fécalome
Antibiotiques : diarrhée à
Clostridium difficile
Norovirus
Infections Cutanées
Sécheresse et Atrophie
cutanée, déshydratation
Escarres, Ulcères
Gale
Zona
mortality rates were 53.7 (95% CI, 50.6‐57.0) vs 41.9 (95% CI, 41.4‐42.4) deaths per nursing home−year in outbreak vs non outbreak periods (seasonally adjusted RR, 1.11; 95% CI, 1.05‐1.18).
La GALE
Dr Jean‐Marie.PINGEON
ARS PACA
Projet du Dr JM Pingeon
ARS PACA
ISOLEMENT SEPTIQUE EN GERIATRIE
Ressenti du patient
Incompréhension face aux mesures
Sentiment de mise en danger d ’autrui
Agression psychique
Privation de liberté
Sentiment de perte de contrôle d ’animation de sa vie
Plaintes paranoïdes : manquement de soins précédents ou liées à
l ’hospitalisation actuelle
Incompréhension des familles
La LAVMR est un droit inaliénable. Il n’existe aucune base légale pour limiter la liberté d’aller et venir des résidents en maison de retraite, sauf dans les situations de troubles mentaux portant gravement atteinte à
la sécurité des personnes et à l’ordre public (Loi du 27 juin 1990) ou du fait d’un état de contagiosité grave (Loi du 9 août 2004). La LAVMR est donc la règle et la privation, une exception qui ne peut se justifier que par une nécessité médicale expresse, argumentée et inscrite dans le dossier du résident.
Les infections en institution
• Avant 2004 nous ne disposions d’aucune donnée sur le risque infectieux en établissement hébergeant des personnes âgées (EHPAD)
Am J Infect Control 2008;36:173‐9
Am J Infect Control 2010;38:461‐6.)
Enquête sur un mois, dans 133 établissements en 2007, sur les 10 939 résidents, 575 ont une infection soit une prévalence de 5.3%
Parmi les 2687 résidents qui ont un ou plusieurs cathéter; 290 ont une infection soit une prévalence de 10.8%.
ÉPIDÉMIOLOGIE DES INFECTIONS EN EHPAD
Étude Priam 2
Le poids des infections en EHPAD: une enquête nationale transversale*
2006 ‐2007
*Chami K, Gavazzi G, Carrat F, de Wazieres B, Lejeune B, Piette F, Rothan‐Tondeur M. Burden of infections among 44,869 elderly in nursing homes: a cross‐sectional cluster nationwide survey. J Hosp Infect 2011
O RIG
OBSERVATOIRE DU RISQUE
INFECTIEUX EN GERIATRIE
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OBJECTIFS
• Estimer les taux de prévalence des infections
• Rechercher les facteurs de risque d’infections
O RIG
OBSERVATOIRE DU RISQUE
INFECTIEUX EN GERIATRIE
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MÉTHODE (1)
• Design
– Enquêtes de prévalence momentanée (1 mois), 5 phases, 2006 – 2007
• Population
– EHPAD volontaires (Appels à participation au niveau national)
– Résidents âgés ≥ 65 ans prévalents
• Recueil de données informatisé, investigateurs locaux
• Définition des infections (Rothan‐Tondeur, J Am Geriatr Soc 2010)
– Cas certains: Mc Geer et al. (Mc Geer, Am J Infect Control 1991)
– Cas probables
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RÉSULTATS (2)
• Taux de prévalence selon les définitions
Taux de prévalence brut : 11.2% [IC 95% 10.6‐11.8]
RÉSULTATS (4)
Infections respiratoires hautes et basses 41%
O31RIG
OBSERVATOIRE DU RISQUE
INFECTIEUX EN GERIATRIE
Figure: Répartition des infections par site anatomique. DISCUSSION (1)
• Particularités de la méthodologie
– Définitions spécifiques • Cas probables / certains (Rothan‐Tondeur, J Am Geriatr Soc 2010)
• Infection / colonisation (Nicolle, Clin Infect Dis 2005)
– Prévalence momentanée
– Non prise en compte de l’origine d’acquisition des infections
– Douze sites anatomiques
• Données difficilement comparables à la littérature internationale
– Même magnitude
– Infections urinaires, respiratoires et gastro‐intestinales
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HALT ET EPIPA
HALT : PRÉVALENCE DES INFECTIONS PAR LOCALISATION (N=258)
80% des infections
n=80
n=77
n=58
JM thiolet, 2011
LES OBJECTIFS EPIPA
Objectif principal
• Connaître la prévalence des infections urinaires (IU), pulmonaires (IP) et cutanées (IC) en EHPAD
Objectifs secondaires
• Décrire les moyens de prévention mis en œuvre par les EHPAD des IU, IP, IC.
• Proposer des actions permettant de prévenir les IU, IP, IC.
PRÉVALENCE DES INFECTIONS
• Le jour de l'enquête, 1262 résidents avaient une ou plusieurs infections ciblées, – Prévalence Sud‐Est (SE) des résidents infectés de 4,45% (1262/28344 résidents présents).
• 1407 infections ciblées étaient recensées,
– Prévalence SE des infections ciblées de 4,96%
(1407/28344 résidents présents).
GERMES RETROUVÉS DANS LES ECBU
• 21% (79/376) des IU n’étaient pas documentées par un ECBU
• 8,5% (27/316) de BMR
– Entérobactéries résistantes aux cephalo 3e
génération et/ou sécrétrice de BLSE (20/269)
– SAMR (3/6)
– Pseudomonas résistant à la ceftazidime (2/8)
PRESCRIPTION DES ANTIBIOTIQUES (ATB)
• Prévalence des résidents traités par antibiotiques : 3,8% (1086/28344)
– 13% de traitements à visée prophylactique
– Les infections urinaires représentaient 28% des prescriptions d’ATB
– Enquête Drôme/Ardèche : 3,9%, HALT : 3,1%
Répartition des molécules antibiotiques prescrites par famille
Autre antibiotique
19,84%
Pénicillines
14,33%
Glycopeptides
0,32%
Pénicilline + inhibiteur
12,15%
Carbapénemes
0,16%
Aminosides
2,19%
Nitrofurantoine
5,02%
Céphalosporine
1&2 génération
3,89%
Macrolides et apparentés
9,72%
Céphalosporines 3ème G
14,17%
Fluoroquinolones
18,22%
ÉVITABILITÉ DES INFECTIONS EN EHPAD
Étude Enlil 1
Impact d’un programme de prévention sur la diminution des taux d’infections en EHPAD: un essai randomisé en clusters.*
2009 ‐2010
* Chami K, Gavazzi G, Bar‐Hen A, Carrat F, de Wazières B, Lejeune B, Armand N, Rainfray M, Hajjar J, Piette F and Rothan Tondeur M. A short‐term, multicomponent infection control program in nursing homes: A cluster randomized controlled trial. [Submitted to J Am Med Dir Assoc 2011]
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OBSERVATOIRE DU RISQUE
INFECTIEUX EN GERIATRIE
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OBJECTIFS
• Evaluer l’impact d’un programme de prévention sur la diminution du taux d’infections chez des résidents en EHPAD
O RIG
OBSERVATOIRE DU RISQUE
INFECTIEUX EN GERIATRIE
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MÉTHODE (1)
• Design
– Essai randomisé en cluster
• Groupe interventionnel
• Groupe témoin – Randomisation stratifiée, restreinte
• Critères d’inclusion
– EHPAD
• Dans le quart Nord‐Ouest
• Aucun programme de prévention mis en place
– Résidents présents quelle que soit la date d’admission
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MÉTHODE (2)
• Intervention
– Basée sur les recommandations issues du CFE Priam (Chami, J Hosp Infect 2011)
– Multifactorielle:
• Diaporama éducatif pour les soignants: Organisation d’une session interactive par le médecin coordinateur
• Posters mettant l’accent sur l’importance de l’hygiène des mains
• Complément de produits • Audits des pratiques déclarées et des connaissances réalisés pour des fins pédagogiques RÉSULTATS (2)
Table: Episodes infectieux recueillis pendant 5 mois de suivi (Population ITT).
*Ajustement sur les variables de randomisation et sur les caractéristiques à baseline.
44
RÉSULTATS (2)
Figure 2: Courbes de survie (méthode de Kaplan‐Meier) du risque cumulé de ne pas présenter d’infection (urinaire, respiratoire ou gastrointestinale) dans une population ITT.
DISCUSSION
• Taux d’incidence comparables :
– Caractéristiques organisationnelles des EHPAD
– Difficultés liées aux soignants • Ratios insuffisants, mauvaise compliance (Ben‐David, Am J Infect Control 2008)
• Turn‐over important (Zimmermann, J Am Geriatr Soc 2002)
• Barrières implicites (Ashraf, Infect Control Hosp Epidemiol 2010 – Chami, J Am Med Dir Assoc 2011)
– Limites de l’étude
• Différence minimale à détecter (5%) « ambitieuse »
• Absence d’aveugle et effet Hawthorne (Holden, J Eval Clin Pract 2001)
• Temps de suivi (5 mois) insuffisant
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OBSERVATOIRE DU RISQUE
INFECTIEUX EN GERIATRIE
CONCLUSION
•
•
•
•
•
•
Patients fragiles et polypathologiques
Multiplicité des intervenants
Difficultés financières
risque infectieux non négligeable
manque d'évidence base médicine
Progrès considérables réalisés depuis 10 ans
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