Nouveau centre hospitalier d’Arras
TH 705 • SEPTEMBRE-OCTOBRE 2007
la faible hauteur du bâtiment, quatre patios réduits
permettent à la lumière d’arriver au cœur de bloc opé-
ratoire, jusque dans les salles d’opération.
La logistique
La logistique s’active au sous-sol. Le « carré logis-
tique », circuit en boucle serrée parcouru par les
fameuses « tortues » du transport automatisé, per-
met d’irriguer l’ensemble des gares : pharmacie, linge,
repas, déchets. Il renferme un noyau, nommé plate-
forme logistique, dévolu au bionettoyage. Les ascen-
seurs transportent les tortues vers les gares d’étage.
Ces gares sont situées au cœur de pôles logistiques
où sont mutualisés les moyens des services : linge,
déchets, préparation des repas, gros matériel. Les sur-
faces sont optimisées, et la gestion des moyens ainsi
contrôlée approche le flux tendu.
Un réseau de transport pneumatique relie principale-
ment tous les postes de soins et le laboratoire.
Autour du patient
Une logistique performante permet au personnel soi-
gnant de mieux consacrer son temps au patient. L’es-
pace doit aussi favoriser ces échanges. Notre choix
de positionner les salles de bain en façade et non
en tampon entre circulation et chambre a permis un
rapprochement effectif entre le patient et l’activité
médicale. Toutefois, le patient pourra toujours faire
le choix de fermer sa porte et se soustraire à l’activité
interne de l’établissement.
La chambre souhaite échapper à l’univers hospitalier.
L’élément « gaine tête de lit » tellement connoté est
intégré dans une cimaise colorée. L’ensemble est lisse
et ne prend aucune poussière. Un luminaire intégré
à la cimaise a été spécialement dessiné pour l’opéra-
tion. Les combinaisons variables conjuguent lumière
indirecte d’ambiance et éclairage de soins.
Un store à lames réglable depuis le chevet permet
de moduler les ambiances et les apports thermiques
extérieurs.
Le centre hospitalier d’Arras a choisi de porter la prépa-
ration des soins au chevet du patient afin d’augmenter
l’échange patient/soignant. Ce choix a eu des influen-
ces spatiales sur les postes de soin et leur ergonomie.
Le terminal multimédia
Fer de lance du nouvel hôpital, un terminal multimé-
dia, support numérique au potentiel illimité (télé-
vision, Internet, informations internes…), équipe
chaque chambre d’hospitalisation. Il est le symbole
d’une réflexion globale sur l’intérêt des nouvelles tech-
nologies d’information et de communication dans le
fonctionnement de l’hôpital. Le centre hospitalier
a immédiatement opté pour un hôpital « tout IP »
(chaque pièce est câblée, chaque équipement pos-
sède une adresse informatique spécifique ; il n’y a
plus de réseaux dédiés pour tel ou tel système, sauf
la sécurité incendie et l’appel malade, mais une seule
connexion sur un réseau unique) dans le but d’une
meilleure efficience et d’une traçabilité sans faille.
L’architecture du réseau des courants faibles est à la
hauteur des évolutions à venir. L’hôpital d’Arras a eu
la volonté d’installer en visionnaire ce qui va devenir
très vite banal et courant.
Le lavage des mains
L’ergonomie doit aussi servir l’hygiène. Une collabora-
tion étroite avec les services hygiénistes de l’hôpital a
permis la redéfinition du lavabo de la chambre.
Celui-ci n’est que surface continue et arrondie. Il est
impossible d’y poser un quelconque objet. Un range-
ment indépendant se situe à proximité, les contacts
sont donc évités. Le robinet se commande au coude,
la vasque est dimensionnée pour le lavage des bras
sans projection. Le lavabo et les rangements ont été
moulés en matériaux de résine. Le toucher est agréa-
ble, l’entretien aisé. La production en série a permis
une approche économique satisfaisante.
Limiter les points d’eau autour du patient, c’est limi-
ter les risques de contaminations nosocomiales. Outre
les statistiques, c’est le partage du point d’eau par le
patient, la famille et les soignants qui impose à ces
derniers une discipline drastique. En matière de sécu-
rité, c’est souvent la rencontre et non la séparation
qui minore les risques.
Les ambiances de l’hébergement
En prévision des évolutions des transports logisti-
ques, les couloirs ont été dimensionnés au minimum
à 2,40 m de largeur. Soit ils s’ouvrent complètement
sur les patios, soit ils cheminent vers la lumière. Il en
résulte un plateau calme et lumineux en permanence
au contact de la verdure.
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