Dandin/Requiem (fantasmagories)
D’après Molière
Mise en scène Guillaume Cantillon
Création 2010
GEORGE DANDIN
Ah ! Que je…Vous l’avez voulu, vous l’avez voulu, George
Dandin, vous l’avez voulu, cela vous sied fort bien, et vous
voila ajusté comme il faut ; vous avez justement ce que vous
méritez(…)
Acte Premier, scène VII
Fantasmagorie : Art de faire apparaitre des figures lumineuses
diaboliques par des illusions d’optique.
Recours aux thèmes fantastiques et surnaturels, abus des effets
produits par des moyens avec lesquels on trompe l’esprit.
Illusions troublantes.
Dandin/Requiem
(fantasmagories)
D’après George Dandin
de Molière
Mise en scène Guillaume Cantillon
Scénographie et costumes Frédéric Rebuffat
Lumières Jean-Louis Barletta
Avec
Fanny Avram
Stéphane Bault
Julien Bonnet
Jean-Robert Lombard
Franck Magis
Valérie Marinese
Laetitia Vitteau
L’histoire :
George Dandin ou le mari confondu : Comédie en trois actes
et en prose que Molière écrit à la prière de Louis XIV pour
qu'elle soit jouée à l'occasion des fêtes données en 1666 pour
célébrer la victoire de la France et le Traité d'Aix-la-Chapelle.
George Dandin, riche paysan, a épousé la fille d’un
gentilhomme, Angélique de Sotenville. Mais il a tout lieu de
regretter cette union : la famille d’Angélique a conclu ce
mariage pour avoir son bien et lui fait bien sentir le peu
d’estime qu’elle a pour lui. De plus, pour Angélique, être
mariée ne signifie pas « renoncer aux plaisirs du monde » : elle
est courtisée et séduite par Clitandre, un vicomte voisin.
À trois reprises, George Dandin tente de prouver aux parents de
sa femme l'inconduite de leur fille : Clitandre nie être l'amant
d'Angélique. La parole d'un noble suffit aux yeux des
Sotenville, et c'est Dandin qui doit présenter ses excuses.
Le déroulement de la comédie consistera en une série
d’humiliations subies par le paysan trompé, qui, anéanti,
renonce et parle d’aller se jeter à l’eau.
Les personnages
Molière s’est inspiré de la nouvelle de Boccace Le jaloux
corrigé pour écrire ce qui apparaît comme une esquisse de
George Dandin : La jalousie du barbouillé.
Une courte pièce dans la tradition des comédies italiennes,
proche de la commedia dell’arte, où l’on retrouve des figures
populaire de la farce (le docteur pédant, le mari stupide,
colérique et naïf, l’épouse rusée et infidèle et sa suivante).
On y retrouve le renversement de situation central de George
dandin, mais le ton général de la pièce reste léger.
Les comiques de situation, de geste et de mot sont mis en avant
pour provoquer le rire.
Avec George Dandin, Molière propose à nouveau une satire de
la riche société paysanne, mais il l’étend aussi au monde de la
noblesse provinciale.
On y retrouve des archétypes de la comédie (les beaux parents
pédants, le valet maladroit, la servante insolente, les jeunes
premiers rusés, et le mari trompé), mais les caractères sont plus
troubles et plus complexes.
La solitude et la fragilité du mari sont d’avantages mises en
avant, les mensonges plus décomplexés et dépourvus du
moindre scrupule.
Ici, on ne prend jamais l’autre en considération, on est centré
sur sa problématique et on se donne tous les moyens possibles
pour s’en extirper ou pour exister :
Angélique se donne à Clitandre sans être conduite par un réel
sentiment amoureux, pour échapper à son mari plus âgé qui
veut la réduire au rôle traditionnel et transparent de l’épouse.
Elle cherche à vibrer, à s’échapper de l’ennui de cette
campagne mortifère et à retrouver la liberté dont on l’a privée
en la mariant de force.
George Dandin s’est uni à cette jeune femme pour accéder à un
statut social supérieur, dans l’espoir de s’inscrire d’avantage
dans le monde, mais par ce mariage, il perd son nom (donc son
identité), et en cherchant à confondre son épouse, il cherche à
se retrouver, à se redonner une place et une dignité.
Les Sotenville, nobles fauchés, trouvent un second souffle
grâce à l’argent donné par Dandin pour conclure le mariage
avec leur fille.
Ils se raccrochent à leurs titres et au passé de leur lignée, et
trouvent dans leur gendre le parfait faire-valoir à écraser pour
croire encore à la hauteur de leur condition.
Clitandre le désœuvré, s’amuse à ridiculiser son voisin, et
tombe à point nommé pour séduire une jeune femme éprise de
liberté.
Ce sont des personnages médiocres que Molière décrit, mais on
trouve un léger contrepoint chez les deux valets, Lubin et
Claudine.
Lubin, maladroit, livre innocemment des secrets à Dandin, et
seconde Clitandre dans ses stratagèmes, mais sans réellement y
prendre part, obnubilé qu’il est par la servante d’Angélique :
Claudine.
Celle-ci, fidèle à sa maitresse, prend une part plus active aux
manigances, mais on sent la révolte d’une femme contre l’ordre
établi du rapport mari-femme.
Elle porte les couleurs de la liberté et de l’émancipation. Lubin
s’y heurte, mais fait preuve de patience, et apprécie
l’intelligence de Claudine.
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