Séminaire Henri Cartan J-P. S ERRE Groupes d’homotopie Séminaire Henri Cartan, tome 2 (1949-1950), exp. no 2, p. 1-7 <http://www.numdam.org/item?id=SHC_1949-1950__2__A2_0> © Séminaire Henri Cartan (Secrétariat mathématique, Paris), 1949-1950, tous droits réservés. L’accès aux archives de la collection « Séminaire Henri Cartan » implique l’accord avec les conditions générales d’utilisation (http://www.numdam.org/legal.php). Toute utilisation commerciale ou impression systématique est constitutive d’une infraction pénale. Toute copie ou impression de ce fichier doit contenir la présente mention de copyright. Article numérisé dans le cadre du programme Numérisation de documents anciens mathématiques http://www.numdam.org/ 2-01 Séminaire H. CARTANy E.N.S., 1949/50. GROUPES D’HOMOTOPIE (Exposé 1. - de J-P. le SERRE, SERRE, 14.1I.1~49) Groupe fondamental. Soit Y topologique l’espace des applications continues un espace telles que f(o) aussi considérer = qu’un point fixé du cercle vienne D’autre dans part, y) , f y . Une. telle comme une définit on un y application y . une loi de composition f g et sont topologie de la convergence compacte même de dire qu’il existe une application continue F(t, o) == f(t) , F(t , 1) = g(t) L’homotopie est des lacets. Par passage généralement de Poincaré, non au quotient, abélien, appelé on posant : et 1-03). voir F de ,lz F(o, t’) = Il revient Y , F(l , t’) l’on change Y point choisi, est connexe et un cas le dans vaste y . la composition montre que l’on obtient un groupe, d’homotopie) Y (ou en y et que l’on désigne on (voir y 9 l’on obtient groupe par An par arc, le groupe le note alors important où système de 1, Exposé X). En particulier, si de Poincaré ne dépend pas du un le groupe de Poincaré est abélien : Théorème 1.- Le groupe de Poinoaré de l’espace d’un groupe est abélien. (On = avec de base point de Steenrod au sens l’espace Donnons au . groupes locaux y d’habi- comme ~ 1 (Y9y) . Lorsque Y homotopes s’ils sont groupe fondamental de premier groupe ou encore en d’équivalence compatible relation une dans un y) (muni, de la telle que est dite en par arc de connexe y) Y . Soit (segment [0 , 1J) I de de point lacet. On peut application d’un cercle dans Y telle dit que deux lacets même composante une tude, on lacet un Fi(Y’ Dans = et montrera dans topologique exposé ultérieur que ce résultat s’étend catégorie d’espaces homogènes, résultat dd à Hu) un Démonstration : les translations étant des homéomorphismes, on à une peut se point unité e est abélien. 1 signifie que l’on peut un commutateuro L’égalité Soit q = q prolonger à tout le carré l’application de sa frontière qui est f(t) pour les points (t, o) et (t y 1) et qui est g(t) pour les (0 9 t) et (1 , t) . Or, il suffit pour cela de poser F(t , t’) f(t).g(t’) (le produit étant pris au sens du groupe topologique). borner à montrer que le groupe de Poincaré au = = 0 un Remarque ~ En fait, on n’a pas utilisé en entier l’hypothèse que G est groupe, topologique. En examinant le raisonnement précédente on obtient : topologique où est définie une loi de composition continue 3 admettant un idempotent e tel que les applications x ,..~". x. e et x ....~. e. x soient homotopes à l’application identique ( e resThéorème l’.- Soit X un l’homotopie). tant fixe durant 0 2.- Définition des groupes espace e) Alors est abélien. d’homotopie. Au lieu d’étudier les classes . d’applications de cercles dans un espace donné Y, on va étudier les classes d’applications de sphères (de dimension quelconque) dans Y . Pour pouvoir définir une loi de groupe dans cet ensemble de classes, il est commode de remplacer la sphère par une figure équivalente; dans le cas du cercle, on avait utilisé le segment 1 dont les deux extrémités étaient identifiées 9 pour la sphère à n dimension Sn on utilisera le cube In dont la frontière Fn-1 est identifiée à un point, ce "point marqué" . servant de point Posons alors les définitions suivantes :i y) l’espace des applications continues de Zn dans Y qui appliquent Fn dans y . Désignons par y l’application constante de In dans y . On vérifie facilement que l’application qui à f ~ F (Y y) fait correspondre y) , y) défini par l’élément de l’espace Soit t~--~ F (Y 9 f(t , x~ ~ x) ... 9 second (revenant sphère de dimension aux est sphères, un .homéomorphisme du premier cela revient à considérer une espace sur le application d’une ’ d’applications’de sphères de dimension n-1 , lacet ayant pour extrémités l’application constante y ). Ainsi les composantes connexes par arc de Fn (Y , y) correspondent canoniquement aux ~ n classes de lacets dans ensemble, comme un F i(Y ~ y) . il est alors naturel de y) . Nous lacet sommes Pour définir une loi de groupe sur prendre celle du groupe fondamental de ainsi amenés à la définitions cet y) , y) Le groupe ~ point y et aux composantes connexes par appelé n-ème de F (Y~y) . groupe d’homotopie de Ses éléments correspondent biunivoque- au ment est arc ~ éléments sont, comme il vient d’être dit, les classes d’homotopie des applications de 1 dans en Y , envoyant y. Si f et g sont deux telles applications, on (Y , y)i la loi de groupe de 03C0n Explicitons ses . pose : Cette au multiplication est compatible avec l’homotopie quotient, la loi de groupe de 03C0n ( Y ’ y) y) Fo(Y 9 est réduit Pour santes homéomorphe un point). La par passage (si à notation H n = Y arc Cependant on Pour tout espace En n si F ~ (Y ~ y). Or qui démontre un l’on fait la TI Y 9 cohérente. n (Y 9 y) est abélien si est muni d’une loi de ~, 2 9 en le espace de lacets notre est donc d’appeler Théorème 2.- effet, fondamentale car convention classique que . I° y) l’ensemble des compode Y . Il .n’y a pas de procédé "naturel" d’en faire y considérera comme distinguée la composante de y. 0 , il est naturel par retrouve le groupe on à connexes 0 1, = est n groupe. n savoir celle que l’on obtient ce définit, o Cas particuliers s Pour un et considérant comme n ~ 2 . 0 composition, à espace des lacets de vérifie les conditions du théorème 1 ’ , théorème. "Géométriquement" cela signifie deux moitiés d’un cube de dimension que l’on n ~ 2 , peut ce échanger continûment qui est en les effet facile par rotation. 3.- Le système Soient àet ~~(1) - est appelé local des groupes yo et On tube Y1 deux points application désignera (bien entendu, de Y 9 de I par et 03C6 dans y.. Y chemin Yt étant fixé, un chemin telle que Un élément joignant y o ~’ ~’ ( o) _ y ft E F (Y, y ) exige que ft varie continûment au sens de l’espace des ap p lications continues de In dans on convergece .compacte dans ). f~ et f~ sont dits entrée la Y d’ homotopie. et sortie du tube. On démontre que, le la classe d’homotopie de ne dépend que de celle f1 de et que l’on obtient ainsi f 03C0n(Y , y1) . pie En outre cet yt. du chemin système structure de On o système défini au y) de isomorphisme isomorphisme ne dépend un que de la classe d’homoto- ïTn(Y’ ainsi muni l’ensemble des a de groupes locaux Y . Si sur sur 1, n = 0 y) on d’une retrouve le 1. paragraphe a y) sont tous particulier, si Y est connexe par arc, les isomorphes. Dans la suite de ce paragraphe nous ferons l’hypothèse que Y est connexe par arc. Dans ce cas, on sait (An 1, X-l) que le système local est entièrement déterminé par l’homomorphisme de nl(y, y) dans Aut( y) ) , Si n=1 , cet homomorphisme n’est autre que la représentation adjointe. En . ’ . Espace n-simple : système n-simple si le est constant (ou simple-loc. cit. p.3) o Y espace connexe de groupes locaux TT Il revient (Y 9 y) que 03C01(Y , y) deux éléments de F n (Y 9 y) même de dire au ou encore que dire dans une est dit arc par opère y) , trivialement homotopes au sens large (c’est-àhomotopie où le point marqué peut se déplacer) le sont aussi strict. au s ens "1-simple" laisse un généraliser est abélien. Le théorème 1 équivalent est donc de la se suivante : façon Théorème 3.- L’espace d’un groupe topologique est n-simple. (De même que le théorème f.(F~" ) = large: et fi e (unité il existe f0 deux fi Autres cas applications Y ). Supposons cas on Aut(i1 (Y)) de 1 dans f et Y sont un homotopes au sens de sur que la homotopes de ln au sens dans Y strict, c.qof.d. 0 , est bien telles que fi d’applications ft point unique Yt. Posons s . les deux de famille continue une soit et fo par Hu à généralisé . du groupe telles que que été a homogènes) certains espaces Soient le théorème 3 1, ou représentation = de ~~ 1 (Y) 0 , car dans dans est triviale! Signalons enfin que, lorsque Y est simple en dimension n y les éléments correspondent canoniquement aux classes d’applications de Sn dans Y: Les démonstrations l’Exposé 1. se ’ . font en utilisant de façon répétée le théorème 4 de 4.- Compléments homologiques . 0 Pour étudier les rapports de l’ homotopie et d’introduire 1’homologie cubique fois commode de dimension singulier dans Y , c’est-à-dire variant entre et o et à valeurs dans 1 ~3 n (o ~:" chaîne singulière variables Y Une d In continue de application une fonction continue de une effectivement de moins de des chaînes est n n) i ~. cubi- singuliers, à coefficients dans un groupe convient d’ identifier à o les "cubes aplatis", c’est-à-dire G . On dépendant ’ formelle de cubes une somme abélien il est par- l’homologie, o Un cube que est de cubiques définit on variables. Dans n opérateur un ce G) groupe de dérivation de degré -1 par la formule s On vérifie que dod = ce 0 9 gie cubique à coefficients groupes de cohomologieo dans qui permet de définir les groupes d’homoloGi H G) . De la même façon, on a des n on démontre que les groupes ainsi obtenus sont aux d’homologie groupes canoniquement isomorphes cohomologie construits et de avec les simplexes sin- guliers. Groupes d’Eilenberg Soit un y point . de l’espace (Y ~ y , G) (en abrégé n,m formé des combinaisons de cubes singu- Y . o Soit C ) le sous-groupe de C n (Y 9 G) n,m liers de dimension n dont toutes les faces de dimension C quées en y d’homologie On o H n,m npm aù ce ( groupes d’Eilenberg) et m-l sont appli- qui permet de définir les groupes une suite .. d’homomorphismes ’ cano- niques: (définitions analogues cohomologie)o en o 5.- Premiers rapports entre homotopie et homologie. Théorème 4.- Il existe y) . (si sur par Hi rendu n abélien). o = isomorphisme canonique de 1 ~ on doit modifier l’énoncé un H n,n en (Y~ y , remplaçant Z) TT. Démonstration ? Tout élément de guliers gues est une classe de cubes sin- cycles, leur bord étant même classe d’homotopie sont homolo- Ces cubes sont d’ailleurs des Cn ~n . donc "dégénéré" y) de et deux cubes de la nul~ leur différence est le bord du cube de déformationo On car application de (construire un y) cube D’autre part, dans y q Z) convenable)o Cet homomorphisme homomorphisme on a un est qui sera désigné y , Z) évidemment u.v = C déduit une homomorphisme un n,n (Y , faisant de en par u. dans éventuellement rendu abélien, défini en correspondre à tout cube singulier sa classe dans Tf n et en prolongeant par linéarité. Admettant que cet homomorphisme est nul sur les bords, on en déduit un homomorphisme de dans ce que l’on TI n qui démontre équations Le uv = désignera le théorème (dans le 1 1 façon convenable). point que des somme La et vu démonstration Théorème 5. - On = nous avons éléments y ,~G~ a v . Lemme : Etant donné la On par un de en cours singulier ce H de y) == m9n ~~(Y 1 9 définir dans 1 9 il v.u Hn ,n1 = faut modifier les ° démonstration peut s’énoncers à. n+1 lemme est laissée à Si ~ ; ~ , ( Y 9 dans n = définis par du groupe de de et o admis cube cas 1 dimensions de ses Cn+1,n faces orientées est nulle. l’imagination . du lecteur. l’ homomorphisme canonique de G~ est un isomorphisme suro 0 , y 9 opérateur d’homotopie qui sera en même Cela démontrera le théorème, comme on sait~ temps un projecteur sur Pour cela, et comme dans l’exposé IX , An 1 , il suffit de définir une déformation continue et héréditaire des cubes de sur deux de DéfiC nissons donc une telle déformation, par récurrence sur m . Pour m -~ va un o . . prenons la déformation identique; pour m = n , nous choisissons une déformation, ce qui est possible, car cela exprime justement la nullité.de pour m ~~n+1 9 la déformation est déjà connue sur le bord, et il suffit de la prolonger à l’intérieur du cube, ce qui est possible d’après le nous théorème 4 de 1-060 Corollaire 1 : Si Z) est Y isomorphe est au connexe par arc (c’est-à-dire groupe de Poincaré de Y si TT 0 (Y~ ~ rendu abélien. effet~ le théorème précédent montre que H~(Y~ est isomorphe à rendue Hi 1(Y , y) lequel d’après le théorème 4 est isomorphe à abélien. En Un raisonnement tout analogue donnes o) 9 ’ 2-07 Corollaire 2 : Le premier groupe nul d’un espace est (une coefficients entiers fois rendu abélien) d’homotopie non groupe d’homologie à au isomorphe corres- pondant. 6.- Application aux 1 s les théorèmes n = IT1(Sl) précédents (car Z = l’on sait que 0 quelques résultats Nous allons donner Cas sphères. des d’homotopie groupes il en fondamentaux ne nous S~ les groupes qu’un résultat sur groupe d’homologie et une variété de groupe donnent est de même du 1er abélien 9 puisque est sur est topologique). On Cas verra On n~2~ ~ 1 ~Sn) ~ La quent, dans o . o a que = Ce résultat peut groupe de entraîne le résultat se espace en question. sur les revêtements, on connexes ment de la . Ce Or c’est bien le résultat étant La nullité de que tpute i.) 2 . démontrer de bien des façons: réunion de deux espaces simplement 0 pour homogène auquel les résultats de Hu s’appliPoincaré est abélien, et le Corollaire 1 donné plus haut un Moyennant quelques résultats connexe. o tout d’abord le résultat suivant 1 sphère étant son exposé ultérieur un obtenus ~.(Sn) application cas d’intersection qu’un connexe est espace simple- sphère (hémisphères). le Corollaire 2 donne les groupes suivants pour S1 de montre i ~’ n , peut aussi Sn se s . démontrer si l’on sait homotope à une application laissant échapper un pointa ce que l’on peut voir, soit par approximation simpliciale, soit par approximation différentiable. Remarquons enfin que la dans est sphère étant n-simple, le résultat TT (S~) = Z ~ entraîne la classification homotopique des applications d’une sphère dans ellemêmey résultat dû à Hopf, et sur lequel-on reviendra dans le prochain exposé. BIBLIOGRAPHIE S. EILENBERG : Extension and classification of continuous mappings. (Lectures Topology - Michigan, 1941). Singular homology theory (Annals of Math. , in tome 45, 1944, p. 407-447. W. HUREWICZ : Beiträge zur Topologie der Deformationen, I, 38, 1935, p. 112-119 et p. 521-528). II (Proc. Amst. tome S. LEFSCHETZ : Introduction to Topology - Princeton mathematical Series, n° 11 , 1949.