
En 2009, la Belgique comptait 131 bases de données
médicales*, gérées séparément par une multitude
d’organisations compétentes en matière de soins de
santé (Institut de Santé Publique, KCE, INAMI, mutua-
lités, SPF Santé Publique, entités communautaires…).
Malgré cette mine d’informations disponibles, notre
pays rencontre une difficulté chronique à fournir aux
instances internationales des données valides. Nos
données ne correspondent en effet pas aux standards
internationaux (indicateurs de qua-
lité notamment) et elles sont en
outre enregistrées de manière non
uniformisée.
A ce tableau, ajoutons l’inévitable - et
très belge - dispersion des compé-
tences. Certaines institutions collec-
tent des données cliniques, d’autres
des données de facturation ou de
consommation, mais ces informa-
tions ne s’échangent qu’exception-
nellement et sont rarement croisées !
N’est-il pas temps d’arrêter cette
prolifération absurde de bases de données ? D’initier
une réflexion de fond sur l’exploitation de toutes
ces informations? De nombreux pays centralisent la
collecte et l’interprétation des données médicales
au sein d’un seul et même organisme. Le Canada
dispose ainsi d’un des meilleurs offices de statistiques
santé du monde (Statistics Canada), ainsi que d’une
réglementation contraignante qui rend la délivrance
des données santé obligatoire. Pourquoi ne pas s’en
inspirer et doter une de nos institutions de missions
et pouvoirs élargis ? Les analyses et recommandations
de cette agence serviraient de levier à la prise de
décision politique.
Pour notre système de santé, les intérêts sont évidents.
A terme, la Belgique pourrait (enfin) être en mesure
d’évaluer, rétrospectivement et prospectivement, les
choix opérés en matière de politiques de soins de
santé. Les décideurs pourraient réorienter ces poli-
tiques si nécessaire et fixer de nouvelles priorités sur
un horizon de plusieurs années. Mais pour atteindre
cet ambitieux objectif, l’évaluation
de la “qualité” de nos prestations
est indispensable. Fixons des in-
dicateurs de qualité mesurables,
enregistrables, publiables, et sur-
tout compatibles avec les standards
internationaux ! Nous serons alors
en mesure de comparer la perfor-
mance de notre système de santé
à celle nos voisins, et d’impulser les
actions nécessaires.
Centraliser n’est
pas dans l’air
du temps en Belgique… Il en va
pourtant de notre crédibilité inter-
nationale.
* Estimation du KCE (Centre fédéral
d’expertise).
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Editeur responsable
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Collecte de données :
et si on centralisait (pour changer) ?
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Xavier Brenez
Directeur Général
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N’est-il pas
temps d’arrêter cette
prolifération absurde
de bases de données ?