- Si le remboursement annuel moyen pour un patient souffrant d’une seule maladie chronique
est de 3.449 euros, il double (6.500 euros) en présence de 2 pathologies, pour atteindre 21.751
euros lorsque le patient présente 5 pathologies chroniques.
- Chez les personnes souffrant d’une maladie chronique fréquente associée à d’autres
pathologies chroniques, les dépenses de santé sont très élevées. Ainsi, les patients présentant
de l’hypertension (16% de la population) génèrent à eux seuls 43% des dépenses totales de
l’assurance maladie, sachant que l’hypertension est l’affection la plus associée à d’autres
maladies chroniques. Les patients en dépression (5% de la population) génèrent 18 % des
dépenses, les diabétiques (3,6% de la pop.) 11% des coûts.
3. L’hospitalisation, principale source de dépenses
- Les séjours à l’hôpital représentent 40% de l’ensemble des dépenses de soins de santé des
patients, qu’ils soient chroniques ou non. Pour les 10% des plus gros utilisateurs de soins de
santé, l’hospitalisation représente même la moitié (50%) de leurs dépenses!
- Les malades chroniques sont hospitalisés 3 fois plus souvent et pour des durée de séjour 2 à 3
fois plus longues que les malades non chroniques. Les patients souffrant de psychose, de
Parkinson, de la maladie d’Alzheimer ou de troubles mentaux présentent les durées moyennes
de séjour à l’hôpital les plus longues (entre 16 et 41 jours par an par admission).
« Notre système de soins a besoin d’un check-up »
Pourquoi s’intéresser aux patients qui concentrent le plus de dépenses de santé ? Xavier Brenez,
Directeur Général de l’Union Nationale des Mutualités Libres : « Parce que ces patients et leurs maladies
doivent figurer en haut de l’agenda politique ! En analysant cette population, on dégage deux grands
groupes de maladies : les coûteuses et fréquentes comme l’hypertension, la dépression ou le diabète,
et les très coûteuses mais plus rares comme l’insuffisance rénale, les troubles mentaux ou la maladie
d’Alzheimer. La première catégorie de pathologies rappelle la nécessité de renforcer la prévention et
l’accompagnement des patients. La seconde doit nous inciter à développer des alternatives moins
coûteuses aux soins institutionnalisés (hôpital, maisons de repos), tout en garantissant bien sûr la
qualité de la prise en charge.»
L’organisation des soins en Belgique est-elle adaptée à la prise en charge des maladies chroniques ?
« Non, poursuit Xavier Brenez. Notre modèle de soins a été élaboré pour gérer de manière réactive,
ponctuelle et isolée des affections aiguës de courte durée. Ce modèle a besoin d’un check-up ! Il
doit accomplir une mutation pour aller vers une prise en charge préventive, multidisciplinaire et
planifiée des maladies chroniques. Il est essentiel de mettre tout en œuvre pour prévenir les
complications liées aux maladies chroniques et éviter que ces patients se retrouvent dans des filières de
soins inutilement coûteuses pour la collectivité. C’est ce qui est illustré par cette nouvelle étude des
Mutualités Libres. »