La dépression en Ontario : quels sont les facteurs prédictifs d`une

publicité
Le 2 mars 2010
La dépression en Ontario : quels sont les facteurs
prédictifs d’une première réadmission pour soins en
santé mentale?
Sommaire
La présente analyse en bref a pour objectif de déterminer les divers facteurs
influant sur la réadmission d’une personne traitée pour dépression à la suite d’une
première hospitalisation. Pour ce faire, diverses caractéristiques, liées à la situation
sociodémographique, au traitement, au milieu clinique et au milieu postcongé, ont
été examinées afin de déterminer leur incidence sur la réadmission à différents
moments après la première hospitalisation.
Les données utilisées pour l’analyse proviennent principalement du Système d’information
ontarien sur la santé mentale (SIOSM), un système à déclaration obligatoire de toutes
les admissions dans les établissements disposant de lits réservés aux soins de santé
mentale en Ontario. Pour plus de 3 500 patients ayant obtenu leur premier congé entre
le 1er avril 2006 et le 31 mars 2008, les données ultérieures ont été examinées afin de
déterminer si la personne a été réadmise dans un hôpital de l’Ontario pour des soins en
santé mentale et d’évaluer le délai qui s’est écoulé entre le congé et la réadmission (les
données du SIOSM et de la Base de données sur les congés des patients [BDCP] ont
été utilisées pour déterminer s’il y a eu réadmission). Environ 19 % des personnes
sélectionnées dans le cadre de l’analyse ont été réadmises en raison d’une maladie
mentale au cours de l’année suivant leur congé.
L’incidence de chacune des caractéristiques sur la réadmission variait en fonction
du délai qui s’était écoulé entre la première et la deuxième hospitalisation. Ainsi, les
patients étaient plus susceptibles d’être réadmis dans les 30 jours suivant leur congé
s’ils étaient sans emploi, si le premier séjour avait eu lieu dans un hôpital général plutôt
que dans un hôpital psychiatrique ou encore s’ils étaient plus déprimés ou présentaient
un risque accru pour eux-mêmes ou pour autrui juste avant leur premier congé.
À moyen terme, soit de 31 à 90 jours après la première hospitalisation pour dépression,
les patients qui avaient occupé un lit réservé aux soins en santé mentale dans un hôpital
général étaient près de trois fois plus susceptibles d’être réadmis que ceux qui avaient
fréquenté un hôpital psychiatrique. De plus, les personnes qui souffraient d’un trouble
de l’anxiété comorbide étaient une fois et demie plus susceptibles d’être réadmises que
celles qui n’en souffraient pas. Pendant cette période, les patients ayant déclaré que
leurs besoins relatifs à la prise en charge de leur maladie n’étaient pas satisfaits ont
également été plus nombreux à être réadmis.
À long terme, soit de 91 à 365 jours après la première hospitalisation pour dépression,
les probabilités de réadmission étaient plus élevées si la personne n’était pas retournée
sur le marché du travail après le premier congé ou si le premier séjour avait duré plus de
30 jours. Comme pour les réadmissions à moyen terme, les patients ayant déclaré que
leurs besoins relatifs à la prise en charge de leur maladie n’étaient pas satisfaits étaient
également plus susceptibles d’être réadmis pendant cette période.
Les résultats de cette analyse et de la revue des travaux de recherche cités en
référence peuvent contribuer à orienter la planification des traitements et les décisions
de gestion à l’échelle du système touchant les personnes ayant reçu un diagnostic de
dépression. La détermination des facteurs de risque associés à la réadmission après
une première hospitalisation pour dépression peut ultimement influer sur la gravité de
la maladie et l’efficacité des divers traitements utilisés dans le continuum des services
de santé mentale.
Introduction
Une hospitalisation pour maladie mentale peut se révéler très dérangeante pour la
personne qui en souffre. À l’échelle du système, l’hospitalisation constitue la forme de
traitement pour maladie mentale la plus dispendieuse en raison des coûts directs qu’elle
entraîne1, 2. La dépression, maladie mentale la plus couramment diagnostiquée chez les
patients hospitalisés au Canada, peut être chronique et caractérisée par des épisodes
récurrents3. Les personnes hospitalisées pour dépression sont nombreuses à souffrir de
symptômes graves récurrents et à être réadmises4, 5, même après une rémission complète6.
Ainsi, selon les données de la BDCP de 2005-2006, environ 10 % des patients
hospitalisés en raison d’une dépression au Canada ont été réadmis dans les 30 jours
suivant leur congé, et quelque 30 % au cours de l’année suivante.
2
La compréhension des facteurs de risque associés à la réadmission des personnes
ayant reçu un diagnostic de dépression peut amener à mieux cibler les plus vulnérables
et peut faciliter la gestion du système et la planification des traitements au fil de la
maladie. La majeure partie des travaux qui ont porté sur les facteurs de risque influant
sur la réadmission pour dépression montre que l’hospitalisation antérieure est un bon
prédicteur7, 8. Dans le cas de la dépression, comme dans celui d’autres maladies mentales,
les personnes qui ont été hospitalisées à de multiples reprises pour recevoir des soins
en santé mentale sont plus susceptibles d’être réadmises que celles qui ont effectué
moins de séjours en milieu hospitalier6, 7. Les hospitalisations antérieures, bien qu’elles
se soient avérées importantes de façon constante, sont moins utiles à la gestion des
phases initiales de la maladie. Dans les cas d’hospitalisations multiples, il a été montré
que la succession des épisodes se caractérise par une gravité8-12 accrue, par une plus
grande difficulté à fournir un traitement efficace9 et, parfois, par le passage à une
maladie plus grave, comme un trouble bipolaire13, 14. Cela signifie que la maladie peut
déjà être en train de s’aggraver après la première hospitalisation.
Étant donné ces résultats et ceux touchant les effets durables des interventions précoces15,
un des objectifs de la présente analyse était d’évaluer l’incidence des facteurs de risque
liés à la situation sociodémographique, au traitement, au milieu clinique et au milieu
postcongé sur la réadmission après une première hospitalisation pour soigner une
dépression. Cette approche tranche avec la plupart des études sur la dépression menées
précédemment, qui ciblaient les cas présentant un historique d’hospitalisations. Quant
aux études qui ont examiné le premier épisode ou la première hospitalisation, elles
portaient généralement sur la psychose16-19.
La première hospitalisation pour dépression ne concorde pas nécessairement avec le
début de la maladie, puisque celle-ci a pu demeurer non traitée ou être traitée par d’autres
moyens pendant un certain temps avant l’hospitalisation. Cette première hospitalisation
peut toutefois correspondre à une première intervention majeure par suite d’une
aggravation de la maladie. En ce sens, elle peut marquer l’entrée dans le système de
santé suivie, possiblement, d’une transition vers des soins en consultation externe ou
communautaires, et jouer ainsi un rôle important dans l’évolution de la maladie20.
Aperçu de l’analyse
Les facteurs de risque ayant une éventuelle incidence sur la réadmission ont été évalués
par l’analyse des données de personnes qui ont effectué un tout premier séjour pour
soigner une dépression, selon l’information consignée dans le SIOSM dans l’année
suivant leur congé.
3
À propos du Système d’information ontarien sur la santé mentale
Le SIOSM a été créé par l’Institut canadien d’information sur la santé en 2005 dans
le cadre d’un partenariat avec le ministère de la Santé et des Soins de longue durée
de l’Ontario dans le but de normaliser la collecte et la déclaration de données sur les
services de santé mentale dispensés aux adultes hospitalisés en Ontario. En 2007
et 2008, 70 hôpitaux ontariens ont soumis des données au SIOSM pour un total de
4 981 lits réservés. De ces 70 hôpitaux, 15 étaient des hôpitaux psychiatriques
spécialisés, qui offrent principalement des services en santé mentale, et 55 étaient
des hôpitaux généraux disposant de lits réservés aux soins de santé mentale pour
adultes, qui offrent une vaste gamme de services en plus des services en santé mentale.
Les données soumises à l’ICIS dans le cadre du SIOSM sont recueillies par le
personnel des hôpitaux au moyen d’un instrument d’évaluation clinique normalisé,
l’Instrument d’évaluation des résidents en santé mentale (RAI-MH©), qui réunit des
applications de planification des soins, d’évaluation des résultats et d’amélioration de
la qualité, ainsi que des applications liées aux groupes clients. Les données recueillies
au moyen du RAI-MH visent à appuyer le processus de prise de décisions au bénéfice
des professionnels des soins de santé et des administrateurs hospitaliers, de même
que des planificateurs du système et des décideurs à l’échelle régionale et provinciale.
Pour obtenir un complément d’information sur le SIOSM, visitez le www.icis.ca/siosm
ou envoyez un courriel à [email protected].
© Gouvernement de l’Ontario, Association des hôpitaux de l’Ontario, interRAI
L’analyse a permis d’examiner, en termes de réadmission, la variation des facteurs
de risque potentiels en fonction de la durée des périodes de suivi. Comme la période
suivant immédiatement le congé est généralement celle qui est le plus souvent
caractérisée par une réadmission21, elle représente une étape essentielle du suivi du
traitement psychiatrique22. Cependant, la récidive de symptômes graves donnant lieu
à une réadmission continue de se produire à long terme12, 23, 24, et les conditions qui
entourent l’hospitalisation influent de façon différente sur les réadmissions selon la
durée de la période de suivi20, 22, 25, 26. Dans le but d’évaluer l’incidence de facteurs de
risque potentiels à différentes périodes de suivi, l’analyse a porté sur des modèles de
réadmission après 30 jours (réadmission hâtive), 31 à 90 jours (réadmission à moyen
terme) et 91 à 365 jours (réadmission tardive).
4
L’analyse a porté exclusivement sur des personnes âgées de 18 à 64 ans au moment
de leur admission qui ont été hospitalisées une première fois en raison d’une dépression
et qui ont reçu leur congé entre le 1er avril 2006 et le 31 mars 2008. L’information
autodéclarée par les patients a été utilisée pour déterminer qu’il s’agissait bel et bien
d’une première hospitalisation. Cette information a été validée et très largement
corroborée par un examen des dossiers des patients hospitalisés au cours des cinq
dernières années. Pour être inclus dans l’analyse, les patients devaient également
posséder un numéro d’assurance-maladie valide et un code postal de résidence en
Ontario. Ils devaient en outre avoir été initialement hospitalisés pendant au moins
quatre jours, et toutes les données relatives aux facteurs de risque pouvant influer
sur la réadmission devaient avoir été consignées.
L’analyse a aussi porté sur la stabilité du diagnostic lorsqu’il s’agissait d’une première
réadmission en faisant état des modifications du diagnostic de maladie mentale entre la
première hospitalisation et la réadmission. Pour certains groupes cliniques, on associe
un diagnostic initial de dépression à un risque accru de développer un trouble bipolaire14
et d’autres conditions24, 27.
Quelles sont les caractéristiques des personnes
hospitalisées une première fois pour dépression?
L’analyse a porté sur 3 590 personnes qui répondaient aux critères décrits précédemment.
Le tableau 1 décrit les caractéristiques de ces personnes selon quatre groupes de
facteurs de risque de réadmission, soit la situation sociodémographique, le traitement,
le milieu clinique et le milieu postcongé. Les participants à l’étude, majoritairement des
femmes, étaient plus nombreux à être âgés de 30 à 50 ans plutôt que de 18 à 29 ans
ou de 51 à 64 ans. Ils étaient plus susceptibles de vivre en milieu urbain que rural,
d’être célibataires et de posséder au moins un diplôme d’études secondaires. Au moment
du congé, 40 % des patients étaient au chômage et 5,4 % étaient sans-abri.
La majorité des participants (80,7 %) prenaient des médicaments et semblaient observer
leur régime médicamenteux durant le mois précédant l’admission. Une petite proportion
ne l’observait pas (9,2 %) ou ne prenait pas de médicament (10,1 %) pendant cette
période. Un peu plus du quart des participants (25,7 %) ont dit fréquenter un organisme
communautaire en santé mentale dans le mois précédant leur admission (cela exclut les
médecins généralistes). La plupart ont été admis dans un hôpital général (85,7 %) plutôt
que dans un établissement psychiatrique (14,3 %) lors de la première hospitalisation
pour dépression. La durée du séjour initial a varié de 4 (soit le nombre de jours minimal
selon les critères d’admissibilité) à 260 jours. La plupart des personnes (63,9 %) ont
effectué un séjour de 4 à 15 jours, tandis que 23,6 % ont été hospitalisées de 16 à
30 jours, et 12,5 %, pendant plus de 30 jours.
5
La plupart des participants (94,9 %) ne présentaient pas de symptômes dépressifs ou
présentaient de légers symptômes au moment de leur congé. Toujours au moment du
congé, près des trois quarts (74,3 %) étaient évalués comme ne présentant pas de risque
d’automutilation ou présentant un faible risque. Par ailleurs, toujours selon l’évaluation,
plus des trois quarts des patients (81,5 %) ne présentaient aucun symptôme d’usage
inapproprié d’alcool et de drogues et la grande majorité (95,0 %) ne constituait pas
de risque pour autrui ou constituait un faible risque. Enfin, 10,8 % des patients
souffraient d’un trouble de l’anxiété comorbide, et 10,0 %, d’un trouble de la
personnalité comorbide.
Au moment de leur congé, la plupart (87,2 %) des patients ont dit bénéficier d’un
soutien pour l’accomplissement de leurs activités quotidiennes ou ne pas avoir besoin
d’un tel soutien, et 54,5 % ont dit bénéficier d’un soutien pour la prise en charge de
leur maladie ou ne pas avoir besoin d’un tel soutien.
6
Tableau 1
Caractéristiques des patients hospitalisés une première fois pour une dépression
en Ontario, 2006-2008 (N = 3 590)
Caractéristique
Situation sociodémographique
Sexe
Âge à l’admission (années)
Lieu de résidence
Marié ou en union libre
Niveau de scolarité
Statut d’emploi (au moment du congé)
Sans-abri (au moment du congé)
Traitement
Observance du régime médicamenteux (avant l’admission)
Fréquentation d’un service communautaire en santé
mentale (avant l’admission)
Type d’hôpital
Durée du séjour (jours)
Milieu clinique
Note sur l’échelle de mesure de la dépression (au moment
du congé)
Note sur l’échelle de gravité du risque d’automutilation (au
moment du congé)
Note au questionnaire CAGE* (au moment du congé)
Note sur l’échelle de risque pour autrui (au moment du congé)
Trouble de l’anxiété comorbide
Trouble de la personnalité comorbide
Milieu postcongé
Présence d’un soutien adéquat pour les activités quotidiennes
(ou aucun soutien nécessaire)
Présence d’un soutien adéquat pour la prise en charge de la
maladie (ou aucun soutien nécessaire)
Groupe
Pourcentage
Femmes
Hommes
De 18 à 29
De 30 à 50
De 51 à 64
Milieu urbain
Milieu rural
Oui
Non
Moins qu’un diplôme d’études secondaires
Diplôme d’études secondaires ou supérieur
Avec emploi
Sans emploi
Non inclus dans la population active
Oui
Non
57,1
43,0
26,0
50,5
23,4
87,3
12,7
40,7
59,3
20,6
79,4
46,1
40,7
13,2
5,4
94,7
Observance (≥ 80 % du temps)
Inobservance (< 80 % du temps)
Pas de prise de médicament
Oui
Non
Général
Psychiatrie
De 4 à 15
De 16 à 30
Plus de 30
80,7
9,2
10,1
25,7
74,4
85,7
14,3
63,9
23,6
12,5
De 0 à 5
De 6 à 14 (note maximale)
De 0 à 4
5 ou 6 (note maximale)
0
1 ou 2
3 ou 4 (note maximale)
De 0 à 2
De 3 à 6 (note maximale)
Présent
Absent
Présent
Absent
94,9
5,2
74,3
25,7
81,5
9,0
9,6
95,0
5,0
10,8
89,2
10,0
90,0
Oui
Non
Oui
Non
87,2
12,8
54,5
45,5
Remarque
* Le questionnaire CAGE sert à mesurer l’abus d’alcool et de drogues. L’acronyme signifie en anglais
« réduction, agacement, culpabilité, petit verre du matin ».
Sources
Système d’information ontarien sur la santé mentale, Institut canadien d’information sur la santé.
7
En quoi consiste la première réadmission en
psychiatrie à la suite d’une hospitalisation
initiale pour dépression?
Comme il a été décrit précédemment, les données contenues dans le SIOSM et la
BDCP concernant les patients qui ont obtenu leur congé entre le 1er avril 2006 et le
31 mars 2008 à la suite d’une hospitalisation dans une unité de santé mentale désignée
de l’Ontario ont été examinées afin de déterminer si ces patients ont été réadmis dans
l’année suivant leur congé. Les données de l’Ontario dans la BDCP portent sur des
patients traités dans une unité de soins de courte durée, dont certains peuvent avoir
obtenu leur congé en raison d’une maladie mentale.
Comme le montre la figure 1, le risque le plus élevé de réadmission au sein de
l’échantillon de population se situe dans les 30 jours suivant le congé. Pendant cette
période, 241 (6,7 %) des 3 590 patients ont été réadmis. En tenant compte des
169 patients (4,7 %) hospitalisés de nouveau de 31 à 90 jours suivant le congé, le
taux de réadmission grimpe à 11,4 %. En ajoutant les 279 patients (7,7 %) réadmis de
91 à 365 jours après le congé, le taux de réadmission après un an atteint 19,1 %.
Figure 1
Première réadmission en psychiatrie à la suite d’une hospitalisation initiale
pour dépression
25 %
Patients réadmis (%)
20 %
19,1 %
15 %
11,4 %
10 %
5%
6,7 %
0%
0
30
60
90
120 150 180 210 240 270 300 330 360 390
Temps écoulé avant la réadmission (jours)
Sources
Système d’information ontarien sur la santé mentale et Base de données sur les congés des patients,
Institut canadien d’information sur la santé.
8
Bien que l’analyse ait porté exclusivement sur les premières hospitalisations pour
dépression, les réadmissions étaient liées à un diagnostic plus général de maladie
psychiatrique (les codes de diagnostic classés sous « psychiatrie » aux fins de la
présente analyse se trouvent à l’annexe A). Ainsi, 300 des 689 patients réadmis
(43,5 %) ont reçu un diagnostic autre que la dépression. Comme l’indique la figure 2,
les diagnostics les plus courants (outre la dépression) étaient la toxicomanie, les
troubles bipolaires ainsi que la schizophrénie et les troubles psychotiques. La répartition
des diagnostics à la réadmission varie au fil du temps, le nombre de diagnostics de
troubles bipolaires étant légèrement plus élevé à court terme après la réadmission et
le nombre de diagnostics de schizophrénie et de troubles psychotiques étant plus
élevé à long terme après la réadmission.
Figure 2
Diagnostic à la première réadmission en psychiatrie à la suite d’une
hospitalisation initiale pour dépression
100 %
90 %
80 %
70 %
60 %
50 %
40 %
30 %
20 %
10 %
0%
Première année
Jours 1 à 30
Dépression
Tr. bipolaire
Anxiété
Tr. de l’humeur (non déterminé)*
†
Absent†
Jours 31 à 90
Jours 91 à 365
Toxicomanie
Schizophrénie ou tr. psychotique
Autre
Tr. de la personnalité
Remarques
* Ces enregistrements contiennent uniquement un élément de la catégorie de diagnostic provisoire
« trouble de l’humeur ». Il n’est pas fait mention du code DSM-IV plus précis qui permettrait de faire
la distinction entre un trouble bipolaire et une dépression.
† Il est présumé qu’il s’agit de diagnostics pour troubles psychiatriques, puisque les enregistrements sur
les réadmissions sont tirés du SIOSM, qui contient uniquement des données sur les patients hospitalisés
dans une unité de santé mentale.
Sources
Système d’information ontarien sur la santé mentale et Base de données sur les congés des patients,
Institut canadien d’information sur la santé.
9
Quels sont les facteurs de risque liés à une
première réadmission en psychiatrie à la suite
d’une hospitalisation initiale pour dépression?
L’objectif premier de l’analyse était de déterminer les facteurs de risque associés à la
réadmission à la suite d’une première hospitalisation en psychiatrie pour dépression.
Comme ces facteurs sont susceptibles de varier au fil du temps, trois périodes
distinctes ont été examinées :
•
les 30 premiers jours suivant le congé (réadmission hâtive);
•
de 31 à 90 jours suivant le congé (réadmission à moyen terme);
•
de 91 à 365 jours suivant le congé (réadmission tardive).
Tout comme le tableau 1, le tableau 2 indique les caractéristiques ayant fait l’objet
de l’analyse, à cette différence que le risque de réadmission associé à chaque facteur
pour chaque période est indiqué après la prise en compte du risque associé à tous
les autres facteurs. Les estimations du risque selon les facteurs sont présentées
uniquement lorsqu’elles sont significatives sur le plan statistique (p < 0,05). Pour
obtenir un complément d’information, veuillez consulter l’annexe B, qui contient les
résultats intégraux de la régression. Pour chaque facteur de risque potentiel présenté
au tableau 2, une des catégories a été utilisée comme groupe de référence. Les écarts
entre les autres groupes et la catégorie de référence sont indiqués sous forme de
ratios de risque.
10
Tableau 2
Facteurs de risque liés à une première réadmission en psychiatrie à la suite d’une
hospitalisation initiale pour dépression
Caractéristique
Situation sociodémographique
Sexe
Âge à l’admission (années)
Lieu de résidence
Marié ou en union libre
Niveau de scolarité
Statut d’emploi (au moment du congé)
Sans-abri (au moment du congé)
Traitement
Observance du régime médicamenteux
(avant l’admission)
Fréquentation d’un service communautaire
en santé mentale (avant l’admission)
Type d’hôpital
Durée du séjour (jours)
Milieu clinique
Note sur l’échelle de mesure de la
dépression (au moment du congé)
Note sur l’échelle de gravité du risque
d’automutilation (au moment du congé)
Note au questionnaire CAGE* (au
moment du congé)
Note sur l’échelle de risque pour autrui
(au moment du congé)
Trouble de l’anxiété comorbide
Trouble de la personnalité comorbide
Milieu postcongé
Présence d’un soutien adéquat pour
les activités quotidiennes (ou aucun
soutien nécessaire)
Présence d’un soutien adéquat pour la
prise en charge de la maladie (ou aucun
soutien nécessaire)
Groupe
Femmes
Hommes
De 18 à 29
De 30 à 50
De 51 à 64
Milieu urbain
Milieu rural
Oui
Non
Moins qu’un diplôme d’études secondaires
Diplôme d’études secondaires ou supérieur
Avec emploi
Sans emploi
Non inclus dans la population active
Oui
Non
Effet* sur le risque de réadmission
Dans les 30 jours
De 31 à 91 jours
De 91 à 365 jours
suivant le congé
suivant le congé
suivant le congé
Référence
1,40 (1,06-1,86)
Observance (≥80 % du temps)
Inobservance (<80 % du temps)
Pas de prise de médicament
Oui
Non
Général
Psychiatrie
De 4 à 15
De 16 à 30
Plus de 30
De 0 à 5
De 6 à 14 (note maximale)
De 0 à 4
5 ou 6 (note maximale)
0
1 ou 2
3 ou 4 (note maximale)
De 0 à 2
De 3 à 6 (note maximale)
Présent
Absent
Présent
Absent
Référence
1,48 (1,04-2,09)
2,89 (1,53-5,46)
Référence
Référence
1,65 (1,15-2,38)
Référence
1,64 (1,05-2,59)
Référence
1,52 (1,16-2,00)
Référence
1,60 (1,01-2,53)
1,68 (1,10-2,56)
Référence
Oui
Non
Oui
0,70 (0,51-0,97)
0,74 (0,58-0,95)
Non
Référence
Référence
Remarques
* Les effets sont indiqués sous forme de ratios de risque, les limites de confiance inférieure et supérieure étant
indiquées entre parenthèses. Seuls les effets significatifs sur le plan statistique (p < 0,05) sont inclus dans le tableau
(pour obtenir les résultats intégraux de la régression, veuillez consulter l’annexe B.)
† Le questionnaire CAGE sert à mesurer l’abus d’alcool et de drogues. L’acronyme signifie en anglais « réduction,
agacement, culpabilité, petit verre du matin ».
Sources
Système d’information ontarien sur la santé mentale et Base de données sur les congés des patients, Institut canadien
d’information sur la santé.
11
Facteurs de risque sociodémographiques
De toutes les caractéristiques sociodémographiques examinées, le statut d’emploi
semble être celui qui a l’incidence la plus marquée sur la réadmission. Les patients
chômeurs présentaient en effet un risque 1,4 fois plus élevé d’être réadmis hâtivement
comparativement à ceux occupant un emploi. Par contre, le statut de chômeur
n’augmentait pas le risque de réadmission à moyen ou à long terme. Les personnes
qui ne font pas partie de la population active (étudiants, résidents, personnes au foyer,
etc.) présentaient quant à elles un risque de réadmission 1,48 fois plus élevé que les
personnes occupant un emploi, mais seulement au cours de la période tardive. Aucune
autre des six caractéristiques sociodémographiques n’avait d’incidence sur le risque
de réadmission.
Facteurs de risque liés au traitement
Une relation statistiquement significative est ressortie entre le risque de réadmission
et deux des quatre caractéristiques liées au traitement, les effets étant fonction des
périodes. Comparativement aux patients dont la première hospitalisation s’est déroulée
dans un établissement psychiatrique, ceux qui ont d’abord été hospitalisés dans un
hôpital général présentaient un risque 2,89 fois plus élevé d’être réadmis à moyen terme.
Les patients dont la première hospitalisation a duré plus de 30 jours présentaient pour
leur part un risque 1,65 plus élevé d’être réadmis au cours de la période tardive que
ceux qui sont restés à l’hôpital de 4 à 15 jours. L’observance du régime médicamenteux
et la fréquentation d’un service communautaire en santé mentale dans le mois précédant la
première hospitalisation n’avaient pas d’incidence significative sur le risque de réadmission.
Facteurs de risque cliniques
Quatre des six caractéristiques cliniques examinées avaient une incidence sur la
réadmission, les effets observés étant une fois de plus fonction des périodes. Pour trois
des quatre profils de symptômes inclus dans la présente analyse, un résultat élevé avait
pour effet d’augmenter le risque de réadmission hâtive. Plus précisément, la présence
de graves symptômes de dépression au moment du congé était associée à un risque de
réadmission hâtive 1,64 fois plus élevé, tandis que les personnes présentant de graves
symptômes d’automutilation étaient 1,52 fois plus susceptibles d’être réadmises
hâtivement, et celles présentant un risque élevé pour autrui, 1,6 fois plus susceptibles
d’être réadmises hâtivement. Enfin, la présence d’un trouble de l’anxiété comorbide
était associée à un risque de réadmission 1,68 fois plus élevé à moyen terme et 1,38 fois
plus élevé à long terme. Aucun lien n’a été démontré entre le risque de réadmission et
l’abus d’alcool et de drogues, mesuré au moyen du questionnaire CAGE, ou la présence
d’un trouble de la personnalité comorbide.
12
Facteurs de risque liés au milieu postcongé
Des deux caractéristiques du milieu postcongé examinées, seul le soutien à la prise en
charge de la maladie avait une incidence statistiquement significative sur le risque de
réadmission. Comparativement aux patients dont les besoins liés à la prise en charge
de leur maladie ne sont pas satisfaits, ceux dont les besoins sont satisfaits ou qui n’en
ont pas présentaient un risque de réadmission 0,70 fois plus élevé à moyen terme et
0,74 fois plus élevé à long terme.
Discussion
Facteurs sociodémographiques
Statut d’emploi — Le risque accru de réadmission à court terme chez les personnes
sans emploi est conforme aux études qui font ressortir le lien entre le chômage et la
dépression28, 29. Le fait d’avoir un emploi après l’hospitalisation, au-delà de la stabilité
socioéconomique qu’il procure, peut laisser supposer que la personne retourne dans un
milieu structuré qui facilitera sa réintégration sociale. À long terme, les personnes qui ne
font pas partie de la population active étaient plus susceptibles d’être réadmises que les
chômeurs. Ces personnes ont un rôle social défini (p. ex. étudiant ou personne au foyer)
mais, contrairement aux chômeurs, elles n’ont aucune source de rémunération. Une
analyse plus poussée permettrait de déterminer les incidences des avantages de l’emploi,
qu’ils soient économiques ou liés au rôle social, parmi les personnes souffrant de dépression.
Facteurs liés au traitement
Observance du régime médicamenteux — Bien qu’il ait été démontré que l’inobservance
du régime médicamenteux prescrit est un important facteur de risque de réadmission30, 31,
ce n’est pas le cas dans la présente analyse. L’incidence de ce facteur a pu être
atténuée par le fait que l’analyse tient compte de l’observance avant l’hospitalisation
plutôt qu’après le congé. De plus, les personnes qui ne prenaient pas de médicament
avant l’hospitalisation n’en avaient peut-être pas besoin ou n’y avaient pas accès.
Type d’hôpital — À moyen terme, les personnes ayant obtenu leur congé d’un hôpital
général étaient beaucoup plus susceptibles d’être réadmises que celles ayant obtenu
leur congé d’un établissement psychiatrique, soit dans une proportion d’environ trois
contre un. Comme le modèle analytique tient compte à la fois de la gravité des
symptômes dépressifs et de la durée du séjour, les résultats peuvent s’expliquer par les
effets des soins plus spécialisés prodigués dans les établissements psychiatriques. Les
quelques études sur la dépression qui ont examiné sous cet angle les types d’hôpitaux
ont montré que les hôpitaux psychiatriques spécialisés étaient mieux en mesure d’offrir
des soins de transition et de suivi32 et que les établissements de soins de courte durée
gagneraient à renforcer l’alliance thérapeutique et les liens avec les services offerts en
consultation externe33. Comme les hôpitaux généraux offrent de plus en plus de
services psychiatriques aux patients hospitalisés34, 35, il y aurait lieu de comparer de
plus près les pratiques et les résultats par type d’établissement.
13
Durée du séjour — Comme la durée du séjour à l’hôpital a diminué au fil du temps34,
l’incidence de ces séjours plus courts sur les résultats des patients a suscité de l’intérêt36.
Les résultats sont partagés en ce qui a trait à l’incidence de la durée du séjour sur la
réadmission dans le cas des patients souffrant de dépression36. Certaines études laissent
croire que les patients qui obtiennent leur congé après un court séjour présentent
encore des symptômes et courent donc un risque plus élevé d’être hospitalisés de
nouveau37. D’autres n’ont démontré aucun lien entre la durée du séjour et le risque
de réadmission23, 38 ou ont associé de plus longs séjours à des taux de réadmission
accrus39. Par ailleurs, une étude qui a porté précisément sur la première hospitalisation
pour dépression n’a fait ressortir aucune relation entre la durée du séjour et le nombre
d’épisodes d’hospitalisation ultérieurs40.
Dans le cadre de la présente analyse, les personnes dont la première hospitalisation a
duré plus de 30 jours étaient plus susceptibles d’être hospitalisées de nouveau à long
terme que celles faisant partie du groupe de référence et dont le séjour avait duré de
4 à 15 jours. Cette constatation correspond à d’autres résultats montrant que certains
patients réagissent précocement au traitement clinique (dans un délai de deux semaines)
et obtiennent rapidement leur congé, tandis que d’autres n’y réagissent pas, doivent
être hospitalisés plus longtemps et présentent un pronostic plus sombre41.
On aurait pu s’attendre à ce que les effets de ce facteur lié au traitement en milieu
hospitalier soient observés au cours de la période suivant immédiatement le congé (soit
la période la plus rapprochée de l’intervention clinique). De futures analyses pourraient
porter sur la relation entre l’amélioration des symptômes et la durée du séjour, puisqu’il
a été démontré que les séjours plus longs se traduisent par des progrès plus marqués
lors du premier traitement en milieu hospitalier23. Il serait également intéressant de tenir
compte de la gravité des symptômes à l’admission, car ce facteur pourrait se traduire
par la nécessité d’un séjour prolongé et possiblement par une amélioration plus marquée
de l’état du patient avant son congé. Enfin, une meilleure connaissance du type de
traitement et de son intensité au cours d’une hospitalisation pour dépression fournirait
d’autres éclaircissements36.
Facteurs cliniques
Gravité des symptômes de dépression, risque d’automutilation et risque pour autrui —
Quatre des six facteurs cliniques sont associés à un risque statistiquement significatif
de réadmission. L’analyse a révélé que trois de ces facteurs, soit la gravité des
symptômes de dépression, le risque d’automutilation et le risque pour autrui, sont
associés à un risque significativement élevé de réadmission hâtive. Il a été démontré
que chacun de ces facteurs a une incidence sur l’évolution de la dépression7, 36, 44.
La consommation d’alcool et de drogues, qui est associée à une exacerbation des
symptômes de dépression et à une diminution de l’observance du régime médicamenteux
et au traitement, ce qui entraîne ultimement des hospitalisations plus fréquentes42, 43,
n’a pas eu d’incidence significative sur le plan statistique dans le présent modèle.
14
L’agressivité (et l’impulsivité), l’automutilation, la consommation d’alcool et de drogues
et les symptômes dépressifs ont été examinés conjointement afin d’évaluer leur
incidence sur les comportements suicidaires45 et les hospitalisations qui en résultent43,
46, 47
. Les résultats de la présente analyse, pour ce qui est de ces facteurs cliniques,
viennent corroborer ceux d’études antérieures48. De futures analyses pourraient porter
sur les incidences collectives de ces résultats et leurs liens avec les comportements
suicidaires. Comme ces résultats ont trait à des facteurs potentiellement modifiables
lors de l’obtention du congé de l’hôpital, il pourrait être bénéfique de mettre en œuvre
des stratégies de gestion des risques cliniques au moment du congé et pendant la
période qui suit immédiatement le congé.
Trouble de l’anxiété — Les troubles de l’anxiété ont tendance à être très comorbides
lorsqu’ils accompagnent la dépression49 et comptent souvent parmi les facteurs de
risque liés aux antécédents de cette maladie49-51. La présente analyse a fait ressortir un
taux accru de réadmission tardive chez les personnes souffrant d’un trouble de l’anxiété
comorbide. Cette constatation est conforme aux résultats d’autres études montrant que
la présence d’un trouble de cette nature rend plus difficile le traitement de la dépression
et qu’elle est un facteur prédictif de la récidive des symptômes dépressifs50, 52. La présence
d’un diagnostic d’anxiété comorbide parmi les facteurs de risque de réadmission tardive
est conforme aux résultats d’autres études qui indiquent une chronicité accrue de la
dépression lorsque la personne souffre également d’anxiété53.
Milieu postcongé
Soutien à l’accomplissement des activités quotidiennes et soutien à la prise en charge
de la maladie — L’analyse des facteurs liés au milieu postcongé a montré qu’un manque
de soutien à la prise en charge de la maladie constitue un important facteur de risque
de réadmission à moyen et à long terme. Le rôle important que joue le soutien social
dans la réduction de la gravité des symptômes de dépression et le risque de réadmission a
été clairement établi54-56. Bien que les résultats montrant l’efficacité d’un mécanisme
tampon (selon lequel le soutien social protège la personne des sources externes de stress)
soient partagés57-62, ses avantages pratiques sont largement étayés63. L’importance du
soutien social à moyen et à long terme peut dépendre de la réduction des soins de
suivi, de la difficulté progressive de gérer les effets des sources externes de stress au
fil de l’évolution de la maladie63, voire des signes de récidive qui se concrétisent. La
présente analyse fait ressortir l’importance d’évaluer le soutien social et d’en planifier
la durabilité afin de contribuer à atténuer la gravité des symptômes dépressifs menant
à une nouvelle hospitalisation.
15
Cohérence du diagnostic
À la suite de l’analyse principale, le diagnostic à l’admission a été examiné afin
d’évaluer la cohérence des diagnostics de dépression. Dans un peu plus de la moitié des
cas étudiés pendant les trois périodes de suivi, les personnes hospitalisées de nouveau
présentaient un diagnostic principal de dépression. Ces résultats sont relativement plus
variables que ceux d’autres études portant sur un échantillon similaire ayant subi une
première hospitalisation13. Comme la dépression est parfois le précurseur d’un trouble
bipolaire plus grave, la nature du traitement peut avoir une incidence sur le développement
et l’évolution du trouble bipolaire14, 64. Il peut être très difficile d’établir un diagnostic
lors d’un premier épisode ou d’une première hospitalisation : l’état de la personne peut
subir des changements et s’aggraver et les antécédents diagnostiques risquent d’être
limités. Des travaux futurs menés à partir de ces résultats préliminaires permettraient
d’analyser de plus près les facteurs qui influent sur la cohérence du diagnostic au fil
des admissions.
Conclusion
Les résultats de la présente analyse sur la dépression viennent enrichir les connaissances
actuelles concernant l’incidence d’une hospitalisation antérieure sur la réadmission.
L’analyse a permis de déterminer les facteurs liés à la situation démographique, au
traitement, au milieu clinique et au milieu postcongé qui ont une incidence sur le risque
de réadmission des personnes qui ont été hospitalisées une première fois pour dépression.
En examinant les facteurs associés à un risque accru de réadmission, l’analyse s’est
attardée sur un certain nombre d’entre eux qui sont modifiables. En plus de faire
ressortir les facteurs de risque liés à la réadmission, l’analyse peut servir de point de
départ à des analyses plus approfondies du traitement et de l’évolution de la dépression.
À propos de l’ICIS
L’Institut canadien d’information sur la santé (ICIS) recueille de l’information sur la
santé et les soins de santé au Canada, l’analyse, puis la rend accessible au grand
public. L’ICIS a été créé par les gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux en
tant qu’organisme autonome sans but lucratif voué à la réalisation d’une vision
commune de l’information sur la santé au Canada. Son objectif : fournir de l’information
opportune, exacte et comparable. Les données que l’ICIS rassemble et les rapports qu’il
produit éclairent les politiques de la santé, appuient la prestation efficace de services de
santé et sensibilisent les Canadiens aux facteurs qui contribuent à une bonne santé.
La production de la présente analyse est rendue possible grâce à un apport financier de
Santé Canada et des gouvernements provinciaux et territoriaux. Les opinions exprimées
dans ce rapport ne représentent pas nécessairement celles de Santé Canada ou celles
des gouvernements provinciaux et territoriaux.
16
Annexe A : Codes de diagnostic psychiatrique
Les réadmissions en psychiatrie qui ont été prises en compte dans la présente analyse
ont eu lieu entre le 2 avril 2006 et le 31 mars 2009 (inclusivement). Pendant cette
période, les admissions pour soins psychiatriques dans les établissements de l’Ontario
ont principalement été soumises au SIOSM, mais quelques admissions à une unité de soins
de courte durée ont été soumises à la BDCP. Les admissions pour soins psychiatriques ont
été soumises à la BDCP uniquement pour les patients qui ont obtenu leur congé à la
suite d’un séjour dans une unité de soins de courte durée.
Comment les réadmissions en psychiatrie ont-elles été
extraites du SIOSM?
Dans le SIOSM, les diagnostics psychiatriques sont indiqués au moyen de codes DSM-IV
ou de catégories de troubles mentaux provisoires; certains enregistrements ne contiennent
toutefois ni code ni catégorie. Dans le cas des enregistrements marqués d’un code DSM-IV,
ceux dont le code de diagnostic principal se situait entre 290 et 319 (inclusivement) et
ceux dont le code est 331.0 pouvaient être des enregistrements de réadmission pour
soins psychiatriques. Pour ce qui est des enregistrements ne contenant pas de code
DSM-IV, ceux qui indiquaient l’une ou l’autre des 16 catégories provisoires dans le cas
des enregistrements ne contenant pas de code DSM-IV. Finalement, étant donné que
les enregistrements contenus dans le SIOSM portent sur des patients hospitalisés dans
une unité de soins de santé mentale pour adultes, ceux qui ne contiennent ni code
DSM-IV ni catégorie provisoire ont également été considérés comme de possibles
enregistrements de réadmission pour soins psychiatriques.
Comment les réadmissions en psychiatrie ont-elles été
extraites de la BDCP?
Pendant la période visée (soit du 2 avril 2006 au 31 mars 2009), les établissements de
l’Ontario ont utilisé les codes de la CIM-10 pour soumettre des diagnostics à la BDCP.
Par conséquent, les enregistrements dont le code diagnostic principal commençait
par F ou G30 ont été considérés comme des enregistrements de réadmission pour
soins psychiatriques.
17
Annexe B : Résultats intégraux de la régression
Le tableau B1 indique les ratios de risque générés à partir de modèles de régression des
risques proportionnels multidimensionnels. Toutes les caractéristiques de la situation
sociodémographique, du traitement, du milieu clinique et du milieu postcongé pris en
compte dans l’analyse ont été incluses dans les modèles. Des estimations du facteur
d’extension de la variance ont été générées afin de faire ressortir une éventuelle
multicolinéarité parmi les variables, mais les résultats n’ont été concluants pour aucun
des modèles.
Tableau B1 Ratios de risque générés à partir de modèles de régression des risques
proportionnels multidimensionnels
Caractéristique
Situation
sociodémographique
Traitement
Prédicteur possible
Sexe
Femmes
Hommes
Âge (années)
De 18 à 29
De 30 à 50
De 51 à 64
Lieu de résidence
Milieu urbain
Milieu rural
Marié ou en union libre
Oui
Non
Niveau de scolarité
Moins qu’un diplôme
d’études secondaires
Diplôme d’études secondaires
ou supérieur
Statut d’emploi (au moment du congé)
Avec emploi
Sans emploi
Non inclus dans la population active
Sans-abri (au moment du congé)
Oui
Non
Observance du régime médicamenteux
(un mois avant l’admission)
Observance (≥ 80 % du temps)
Inobservance (< 80 % du temps)
Pas de prise de médicament
Fréquentation d’un service
communautaire en santé mentale
(un mois avant l’admission)
Oui
Non
Type d’hôpital
Général
Psychiatrique
Durée du séjour (jours)
De 4 à 15
De 16 à 30
Plus de 30
Modèle de réadmission dans
les 30 jours suivant le congé
Valeur
RR
LCI
LCS
de p
Modèle de réadmission de 31 à
90 jours suivant le congé
Valeur
RR
LCI
LCS
de p
Modèle de réadmission de 91 à
365 jours suivant le congé
Valeur
RR
LCI
LCS
de p
0,89
1,00
0,68
1,15
0,371
1,00
1,00
0,73
1,37
0,997
1,28
1,00
1,00
1,64
0,053
1,09
0,99
1,00
0,75
0,71
1,60
1,37
0,652
0,948
1,01
0,94
1,00
0,64
0,64
1,59
1,37
0,964
0,740
0,98
1,00
1,00
0,68
0,74
1,40
1,34
0,907
0,983
1,26
1,00
0,82
1,93
0,290
1,41
1,00
0,83
2,41
0,204
0,89
1,00
0,63
1,25
0,502
0,98
1,00
0,74
1,31
0,902
0,81
1,00
0,58
1,14
0,224
1,00
1,00
0,77
1,29
0,980
1,17
0,86
1,57
0,315
0,87
0,58
1,29
0,488
0,82
0,60
1,12
0,208
0,88
1,04
1,50
2,09
0,300
0,029
0,48
1,48
0,548
0,61
0,65
1,44
1,47
0,768
0,898
1,00
1,00
1,40
1,09
1,00
1,06
0,71
1,86
1,67
0,018
0,84
2,18
0,207
0,60
0,46
1,43
1,15
0,742
0,173
0,90
1,00
0,66
1,22
0,490
1,54
1,00
0,97
2,47
0,069
1,36
1,00
1,00
0,93
0,73
1,00
1,17
1,09
1,00
1,05
1,07
1,00
1,47
1,71
0,776
0,788
0,28
1,45
0,280
0,64
0,26
1,79
1,03
0,790
0,061
1,16
1,00
0,82
1,62
0,400
0,83
1,00
0,62
1,10
0,186
2,89
1,53
5,46
0,001
1,08
1,00
0,75
1,55
0,687
1,00
0,90
2,00
2,49
0,053
0,116
0,92
1,15
1,64
2,38
0,158
0,007
0,63
1,00
1,00
1,07
0,52
1,00
0,87
0,69
1,57
1,72
0,305
0,726
1,00
1,15
1,48
0,75
0,67
1,00
1,41
1,50
0,84
1,00
1,00
0,94
0,97
1,00
1,23
1,65
18
Tableau B1 Ratios de risque générés à partir de modèles de régression des risques
proportionnels multidimensionnels (suite)
Caractéristique
Milieu clinique
Milieu
postcongé
Prédicteur possible
Note sur l’échelle de mesure de la
dépression (au moment du congé)
De 0 à 5
De 6 à 14 (note maximale)
Note sur l’échelle de gravité du
risque d’automutilation (au moment
du congé)
De 0 à 4
5 ou 6 (note maximale)
Note au questionnaire CAGE*
0
1 ou 2
3 ou 4 (note maximale)
Note sur l’échelle de risque pour
autrui (au moment du congé)
De 0 à 2
De 3 à 6 (note maximale)
Trouble de l’anxiété comorbide
Oui
Non
Trouble de la personnalité comorbide
Oui
Non
Soutien pour les activités quotidiennes
(ou aucun soutien nécessaire)
Oui
Non
Soutien pour la prise en charge de la
maladie (ou aucun soutien nécessaire)
Oui
Non
Modèle de réadmission dans
les 30 jours suivant le congé
Valeur
RR
LCI
LCS
de p
Modèle de réadmission de 31 à
90 jours suivant le congé
Valeur
RR
LCI
LCS
de p
Modèle de réadmission de 91 à
365 jours suivant le congé
Valeur
RR
LCI
LCS
de p
1,00
1,64
1,05
2,59
0,031
1,00
1,29
0,69
2,40
0,429
1,00
0,97
0,56
1,68
0,920
1,00
1,52
1,16
2,00
0,003
1,00
0,98
0,68
1,40
0,893
1,00
0,94
0,70
1,25
0,655
1,00
1,11
1,38
0,72
0,95
1,72
2,02
0,630
0,092
1,00
0,93
0,98
0,53
0,57
1,62
1,69
0,787
0,947
1,00
1,45
1,35
0,99
0,92
2,11
1,99
0,055
0,130
1,00
1,60
1,01
2,53
0,045
1,00
0,64
0,26
1,57
0,327
1,00
1,01
0,58
1,78
0,967
0,99
1,00
0,64
1,51
0,951
1,68
1,00
1,10
2,56
0,016
1,38
1,00
0,98
1,96
0,069
1,29
1,00
0,89
1,89
0,181
1,06
1,00
0,65
1,73
0,826
0,94
1,00
0,62
1,42
0,758
0,89
1,00
0,60
1,33
0,579
1,07
1,00
0,68
1,69
0,763
1,44
1,00
0,97
2,14
0,067
1,14
1,00
0,87
1,50
0,342
0,70
1,00
0,51
0,97
0,031
0,74
1,00
0,58
0,95
0,019
Remarques
* Le questionnaire CAGE sert à mesurer l’abus d’alcool et des drogues. L’acronyme signifie en anglais « réduction,
agacement, culpabilité, petit verre du matin ».
RR : Ratio de risque.
LCI : Limite de confiance inférieure.
LCS : Limite de confiance supérieure.
Les effets statistiquement significatifs (valeur de p) sont surlignés en gras dans le tableau.
Sources
Système d’information ontarien sur la santé mentale et Base de données sur les congés des patients, Institut canadien
d’information sur la santé.
19
Références
1.
T. Stephens et N. Joubert, « The Economic Burden of Mental Health Problems in
Canada », Chronic Diseases in Canada, vol. 22, no 1 (2001), p. 18-23.
2.
P. Jacobs et coll., « Expenditures on Mental Health and Addictions for Canadian
Provinces in 2003 and 2004 », Canadian Journal of Psychiatry, vol. 53, no 5
(2008), p. 306-313.
3.
W. W. Eaton et coll., « Population-Based Study of First Onset and Chronicity in
Major Depressive Disorder », Archives of General Psychiatry, vol. 65, no 5 (2008),
p. 513-520.
4.
L. A. Labbate et M. E. Doyle, « Recidivism in Major Depressive Disorder »,
Psychotherapy and Psychosomatics, vol. 66, no 3 (1997), p. 145-149.
5.
S. L. Burcusa et W. G. Iacono, « Risk for Recurrence in Depression », Clinical
Psychology Review, vol. 27, no 8 (2007), p. 959-985.
6.
B. Naz et coll., « Remission and Relapse After the First Hospital Admission in
Psychotic Depression: A 4-Year Naturalistic Follow-Up », Psychological Medicine,
vol. 37, no 8 (2007), p. 1173-1181.
7.
C. H. Lin et coll., « Factors Affecting Time to Rehospitalization for Patients With
Major Depressive Disorder », Psychiatry and Clinical Neurosciences, vol. 61, no 3
(2007), p. 249-254.
8.
L. V. Kessing, « Severity of Depressive Episodes During the Course of Depressive
Disorder », British Journal of Psychiatry, vol. 192, no 4 (2008), p. 290-293.
9.
M. Maj et coll., « Pattern of Recurrence of Illness After Recovery From an Episode
of Major Depression: A Prospective Study », American Journal of Psychiatry,
vol. 149, no 6 (1992), p. 795-800.
10. L. V. Kessing et coll., « Clinical Consequences of Sensitisation in Affective
Disorder: A Case Register Study », Journal of Affective Disorders, vol. 47,
no 1-3 (1998), p. 41-47.
11. L. V. Kessing, « Recurrence in Affective Disorder II. Effect of Age and Gender »,
British Journal of Psychiatry, vol. 172 (1998), p. 29-34.
12. L. V. Kessing et coll., « Course of Illness in Depressive and Bipolar Disorders.
Naturalistic Study, 1994-1999 », British Journal of Psychiatry, vol. 185 (2004),
p. 372-377.
20
13. C. Mattisson et coll., « The Long-Term Course of Depressive Disorders in the
Lundby Study », Psychological Medicine, vol. 37, no 6 (2007), p. 883-891.
14. J. F. Goldberg et coll., « Risk for Bipolar Illness in Patients Initially Hospitalized
for Unipolar Depression », American Journal of Psychiatry, vol. 158, no 8 (2001),
p. 1265-1270.
15. A. C. Altamura et coll., « May Duration of Untreated Illness Influence the LongTerm Course of Major Depressive Disorder? », European Psychiatry, vol. 23,
no 2 (2008), p. 92-96.
16. A. Malla et coll., « A Multisite Canadian Study of Outcome of First-Episode
Psychosis Treated in Publicly Funded Early Intervention Services », Canadian
Journal of Psychiatry [Revue canadienne de psychiatrie], vol. 52, no 9 (2007),
p. 563-571.
17. J. Addington et coll., « Patterns of Premorbid Functioning in First-Episode Psychosis:
Initial Presentation », Schizophrenia Research, vol. 62, no 1-2 (2003), p. 23-30.
18. J. Addington et coll., « Pathways to Care: Help Seeking Behaviour in First Episode
Psychosis », Acta Psychiatrica Scandinavica, vol. 106, no 5 (2002), p. 358-364.
19. R. Ram et coll., « The Natural Course of Schizophrenia: A Review of FirstAdmission Studies », Schizophrenia Bulletin, vol. 18, no 2 (1992), p. 185-207.
20. M. A. Ilgen et coll., « Continuing Care After Inpatient Psychiatric Treatment for
Patients With Psychiatric and Substance Use Disorders », Psychiatric Services,
vol. 59, no 9 (2008), p. 982-988.
21. Institut canadien d’information sur la santé, Hospital Mental Health Services in
Canada, 2005–2006 [Services de santé mentale en milieu hospitalier au Canada
2005-2006], Ottawa (Ont.), ICIS, 2008.
22. J. Durbin et coll., « Is Readmission a Valid Indicator of the Quality of Inpatient
Psychiatric Care? », Journal of Behavioral Health Services & Research, vol. 34,
no 2 (2007), p. 137-150.
23. C. Lauber et coll., « Length of First Admission and Treatment Outcome in Patients
With Unipolar Depression », Journal of Affective Disorders, vol. 93, no 1-3 (2006),
p. 43-51.
24. P. M. Lewinsohn et coll., « Natural Course of Adolescent Major Depressive
Disorder in a Community Sample: Predictors of Recurrence in Young Adults »,
American Journal of Psychiatry, vol. 157, no 10 (2000), p. 1584-1591.
21
25. T. Heggestad, « Operating Conditions of Psychiatric Hospitals and Early Readmission—
Effects of High Patient Turnover », Acta Psychiatrica Scandinavica, vol. 103, no 3
(2001), p. 196-202.
26. T. S. Brugha et coll., « Predicting the Short-Term Outcome of First Episodes and
Recurrences of Clinical Depression: A Prospective Study of Life Events, Difficulties,
and Social Support Networks », Journal of Clinical Psychiatry, vol. 58, no 7 (1997),
p. 298-306.
27. W. Heiden et H. Hafner, « The Epidemiology of Onset and Course of Schizophrenia »,
European Archives of Psychiatry and Clinical Neuroscience, vol. 250 (2000),
p. 292-303.
28. M. Beiser et K. A. Wickrama, « Trauma, Time and Mental Health: A Study of
Temporal Reintegration and Depressive Disorder Among Southeast Asian
Refugees », Psychological Medicine, vol. 34, no 5 (2004), p. 899-910.
29. D. Dooley et coll., « Depression and Unemployment: Panel Findings From the
Epidemiologic Catchment Area Study », American Journal of Community
Psychology, vol. 22, no 6 (1994), p. 745-765.
30. T. W. Haywood et coll., « Predicting the ‘Revolving Door’ Phenomenon Among
Patients With Schizophrenic, Schizoaffective, and Affective Disorders », American
Journal of Psychiatry, vol. 152, no 6 (1995), p. 856-861.
31. E. S. Casper et J. R. Regan, « Reasons for Admission Among Six Profile Subgroups
of Recidivists of Inpatient Services », Canadian Journal of Psychiatry, vol. 38,
no 10 (1993), p. 657-661.
32. R. A. Dorwart et C. W. Hoover, « A National Study of Transitional Hospital
Services in Mental Health », American Journal of Public Health, vol. 84,
no 8 (1994), p. 1229-1234.
33. M. Olfson et coll., « Inpatient Treatment of Schizophrenia in General Hospitals »,
Hospital & Community Psychiatry, vol. 44, no 1 (1993), p. 40-44.
34. Institut canadien d’information sur la santé, Hospital Mental Health Services in
Canada, 2004–2005 [Services de santé mentale en milieu hospitalier au Canada
2005-2006], Ottawa (Ont.), ICIS, 2007.
35. D. Mechanic et coll., « Changing Patterns of Psychiatric Inpatient Care in the
United States, 1988-1994 », Archives of General Psychiatry, vol. 55, no 9 (1998),
p. 785-791.
22
36. P. B. Lieberman et coll., « Decreasing Length of Stay: Are There Effects on
Outcomes of Psychiatric Hospitalization? », American Journal of Psychiatry,
vol. 155, no 7 (1998), p. 905-909.
37. T. M. Wickizer et D. Lessler, « Do Treatment Restrictions Imposed by Utilization
Management Increase the Likelihood of Readmission for Psychiatric Patients? »,
Medical Care, vol. 36, no 6 (1998), p. 844-850.
38. C. H. Lin et coll., « Time to Rehospitalization in Patients With Major Depressive
Disorder Taking Venlafaxine or Fluoxetine », Journal of Clinical Psychiatry, vol. 69,
no 1 (2008), p. 54-59.
39. R. Mojtabai et coll., « Factors Affecting Relapse in Patients Discharged From a
Public Hospital: Results From Survival Analysis », Psychiatric Quarterly, vol. 68,
no 2 (1997), p. 117-129.
40. E. L. Merrick, « Treatment of Major Depression Before and After Implementation of
a Behavioral Health Carve-Out Plan », Psychiatric Services, vol. 49, no 12 (1998),
p. 1563-1567.
41. H. H. Stassen et coll., « Fluoxetine Versus Moclobemide: Cross-Comparison
Between the Time Courses of Improvement », Pharmacopsychiatry, vol. 32, no 2
(1999), p. 56-60.
42. D. C. Daley et coll., « Increasing Treatment Adherence Among Outpatients With
Depression and Cocaine Dependence: Results of a Pilot Study », American Journal
of Psychiatry, vol. 155, no 11 (1998), p. 1611-1613.
43. L. Sher et coll., « Depressed Patients With Co-Occurring Alcohol Use Disorders: A
Unique Patient Population », Journal of Clinical Psychiatry, vol. 69, no 6 (2008),
p. 907-915.
44. M. Fava et coll., « Gender Differences in Hostility Among Depressed and Medical
Outpatients », Journal of Nervous and Mental Disease, vol. 183, no 1 (1995),
p. 10-14.
45. A. Dumais et coll., « Risk Factors for Suicide Completion in Major Depression: A
Case-Control Study of Impulsive and Aggressive Behaviors in Men », American
Journal of Psychiatry, vol. 162, no 11 (2005), p. 2116-2124.
46. D. M. Dhossche et coll., « The Association of Suicide Attempts and Comorbid
Depression and Substance Abuse in Psychiatric Consultation Patients », General
Hospital Psychiatry, vol. 22, no 4 (2000), p. 281-288.
23
47. J. J. Mann et coll., « Toward a Clinical Model of Suicidal Behavior in Psychiatric
Patients », American Journal of Psychiatry, vol. 156, no 2 (1999), p. 181-189.
Internet : <http://ajp.psychiatryonline.org/cgi/content/abstract/156/2/181>.
48. J. M. Sinclair et coll., « Suicide in Depressive Disorders: A Retrospective CaseControl Study of 127 Suicides », Journal of Affective Disorders, vol. 87,
no 1 (2005), p. 107-113.
49. D. Bakish, « The Patient With Comorbid Depression and Anxiety: The Unmet
Need », Journal of Clinical Psychiatry, vol. 60, suppl. 6 (1999), p. 20-24.
50. R. C. Kessler, « The Epidemiology of Pure and Comorbid Generalized Anxiety
Disorder: A Review and Evaluation of Recent Research », Acta Psychiatrica
Scandinavica Supplementum, vol. 406 (2000), p. 7-13.
51. K. Belzer et F. R. Schneier, « Comorbidity of Anxiety and Depressive Disorders:
Issues in Conceptualization, Assessment, and Treatment », Journal of Psychiatric
Practice, vol. 10, no 5 (2004), p. 296-306.
52. J. Emmanuel et coll., « Systematic Review of the Outcome of Anxiety and
Depressive Disorders », British Journal of Psychiatry Supplement, vol. 34 (1998),
p. 35-41.
53. A. J. Rush et coll., « Comorbid Psychiatric Disorders in Depressed Outpatients:
Demographic and Clinical Features », Journal of Affective Disorders, vol. 87,
no 1 (2005), p. 43-55.
54. P. Goering et coll., « Social Support and Post Hospital Outcome for Depressed
Women », Canadian Journal of Psychiatry [Revue canadienne de psychiatrie],
vol. 28, no 8 (1983), p. 612-623.
55. P. Goering et coll., « Marital Support and Recovery From Depression », British
Journal of Psychiatry, vol. 160 (1992), p. 76-82.
56. C. Zlotnick et coll., « Gender, Type of Treatment, Dysfunctional Attitudes, Social
Support, Life Events, and Depressive Symptoms Over Naturalistic Follow-Up »,
American Journal of Psychiatry, vol. 153, no 8 (1996), p. 1021-1027.
57. I. Skarsater et coll., « Sense of Coherence and Social Support in Relation to
Recovery in First-Episode Patients With Major Depression: A One-Year Prospective
Study », International Journal of Mental Health Nursing, vol. 14, no 4 (2005),
p. 258-264.
58. W. V. McCall et coll., « Social Support Increases in the Year After Inpatient
Treatment of Depression », Journal of Psychiatric Research, vol. 35, no 2 (2001),
p. 105-110.
24
59. R. C. Kessler et coll., « Perceived Support and Adjustment to Stress in a General
Population Sample of Female Twins », Psychological Medicine, vol. 24, no 2
(1994), p. 317-334.
60. R. C. Kessler et coll., « Social Support, Depressed Mood, and Adjustment to
Stress: A Genetic Epidemiologic Investigation », Journal of Personality and Social
Psychology, vol. 62, no 2 (1992), p. 257-272.
61. T. D. Wade et K. S. Kendler, « Absence of Interactions Between Social Support
and Stressful Life Events in the Prediction of Major Depression and Depressive
Symptomatology in Women », Psychological Medicine, vol. 30, no 4 (2000),
p. 965-974.
62. J. E. Wildes et coll., « Life Events, Number of Social Relationships, and TwelveMonth Naturalistic Course of Major Depression in a Community Sample of
Women », Depression and Anxiety, vol. 16, no 3 (2002), p. 104-113.
63. L. Strunin et coll., « Understanding Rehospitalization Risk: Can Hospital Discharge
Be Modified to Reduce Recurrent Hospitalization? », Journal of Hospital Medicine,
vol. 2, no 5 (2007), p. 297-304.
64. W. Coryell et coll., « Long-Term Stability of Polarity Distinctions in the Affective
Disorders », American Journal of Psychiatry, vol. 152, no 3 (1995), p. 385-390.
25
Téléchargement