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L’analyse a porté exclusivement sur des personnes âgées de 18 à 64 ans au moment
de leur admission qui ont été hospitalisées une première fois en raison d’une dépression
et qui ont reçu leur congé entre le 1er avril 2006 et le 31 mars 2008. L’information
autodéclarée par les patients a été utilisée pour déterminer qu’il s’agissait bel et bien
d’une première hospitalisation. Cette information a été validée et très largement
corroborée par un examen des dossiers des patients hospitalisés au cours des cinq
dernières années. Pour être inclus dans l’analyse, les patients devaient également
posséder un numéro d’assurance-maladie valide et un code postal de résidence en
Ontario. Ils devaient en outre avoir été initialement hospitalisés pendant au moins
quatre jours, et toutes les données relatives aux facteurs de risque pouvant influer
sur la réadmission devaient avoir été consignées.
L’analyse a aussi porté sur la stabilité du diagnostic lorsqu’il s’agissait d’une première
réadmission en faisant état des modifications du diagnostic de maladie mentale entre la
première hospitalisation et la réadmission. Pour certains groupes cliniques, on associe
un diagnostic initial de dépression à un risque accru de développer un trouble bipolaire14
et d’autres conditions24, 27.
Quelles sont les caractéristiques des personnes
hospitalisées une première fois pour dépression?
L’analyse a porté sur 3 590 personnes qui répondaient aux critères décrits précédemment.
Le tableau 1 décrit les caractéristiques de ces personnes selon quatre groupes de
facteurs de risque de réadmission, soit la situation sociodémographique, le traitement,
le milieu clinique et le milieu postcongé. Les participants à l’étude, majoritairement des
femmes, étaient plus nombreux à être âgés de 30 à 50 ans plutôt que de 18 à 29 ans
ou de 51 à 64 ans. Ils étaient plus susceptibles de vivre en milieu urbain que rural,
d’être célibataires et de posséder au moins un diplôme d’études secondaires. Au moment
du congé, 40 % des patients étaient au chômage et 5,4 % étaient sans-abri.
La majorité des participants (80,7 %) prenaient des médicaments et semblaient observer
leur régime médicamenteux durant le mois précédant l’admission. Une petite proportion
ne l’observait pas (9,2 %) ou ne prenait pas de médicament (10,1 %) pendant cette
période. Un peu plus du quart des participants (25,7 %) ont dit fréquenter un organisme
communautaire en santé mentale dans le mois précédant leur admission (cela exclut les
médecins généralistes). La plupart ont été admis dans un hôpital général (85,7 %) plutôt
que dans un établissement psychiatrique (14,3 %) lors de la première hospitalisation
pour dépression. La durée du séjour initial a varié de 4 (soit le nombre de jours minimal
selon les critères d’admissibilité) à 260 jours. La plupart des personnes (63,9 %) ont
effectué un séjour de 4 à 15 jours, tandis que 23,6 % ont été hospitalisées de 16 à
30 jours, et 12,5 %, pendant plus de 30 jours.