TENDANCE SUR LA PRÉVALENCE ET LE DEVENIR DES PATIENTS AVEC INSUFFISANCE CARDIAQUE AU CHUS Docteur Yanek P. DUBOIS et Docteur Serge LEPAGE Service de cardiologie CHUS Introduction Plusieurs nouvelles modalités, que ce soit l’approche multidisciplinaire, les cliniques spécialisées, la pharmacologie, l’accès aux modalités diagnostiques, l’électrophysiologie, ont métamorphosé la prise en charge des patients avec insuffisance cardiaque. Néanmoins, l’insuffisance cardiaque demeure une pathologie intransigeante comme en témoigne la littérature et le quotidien en clinique. Le but de notre étude est de caractériser l’évolution de cette condition dans notre milieu ainsi que d’apprécier la fatalité et le taux de réhospitalisation. Méthode Avec la banque de donnée CIRESS et l’approbation du comité d’éthique, nous avons colligé l’ensemble des données relatives aux patients hospitalisés en 2008 avec diagnostique principal final d’insuffisance cardiaque selon la feuille sommaire (code ICD-10 I50.X). Seuls les patients chez qui la fraction d’éjection du ventricule gauche (FEVG) avait été mesurée par échographie cardiaque ont été inclus. Ces dossiers ont été révisés afin d’observer les données démographiques (âge, sexe), la FEVG, la mortalité, la durée de l’hospitalisation, l’admission aux soins intensifs, le taux de réadmission toutes causes vs pour insuffisance cardiaque ainsi que la meilleure valeur de créatinine. La tendance dans notre milieu a été établie en comparant ces données à celles recueillis en 1995 par le Dre Claudine Thériault. Résultats Un total de 315 patients ont été inclus dont 141 femmes et 174 hommes avec un âge moyen de 75.8 ans. Nous avons observé une augmentation de la prévalence d’insuffisance cardiaque avec fraction éjection préservée avec 52.1 % des hospitalisations. Parmi les femmes avec insuffisance cardiaque, 68.8% était de ce type. La tendance vers les soins ambulatoires s’est observée avec un séjour moyen de 8.5 jours, une nette diminution par rapport à 1995. Avec un suivi moyen de 555 jours, le taux de mortalité était de 36.5%. Le taux de réadmission pour insuffisance cardiaque est de 29.2% et celui toutes causes confondues est de 65.4%. Conclusion En comparaison avec les données de 1995, la clientèle avec insuffisance cardiaque est plus âgée, comporte plus de femmes, est composée d’une plus grande proportion de fraction d’éjection préservée. Les séjours hospitaliers, bien que plus courts, sont plus fréquents et rarement à l’unité des soins intensifs. Malgré l’ensemble des modalités thérapeutiques il semble que le pronostique de cette condition demeure réservé et que le taux de mortalité a augmenté.