e-santé et systèmes de santé avancés à la recherche

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Orange et…
e-santé et systèmes de santé avancés
à la recherche de modèles économiques viables
La technologie ouvre de nouvelles perspectives séduisantes pour les soins de santé.
Toutefois, malgré l’arrivée de nombreux nouveaux produits de santé basés sur les TIC,
les progrès dans ce domaine demeurent disparates et lents. Notamment en raison de la
difficulté à harmoniser les modes d’achats et les flux de recettes au sein de la mosaïque
européenne des prestations de santé.
Parallèlement, le coût des soins de santé inscrit dans les budgets nationaux devrait
augmenter au point de mettre la solvabilité des plus grands États membres de l’Union
européenne en danger. Selon un rapport de Standard & Poor, le coût des soins de santé
de l’Allemagne, du Royaume-Uni et de la France passera de 6,3% du PIB en 2010 à
11,1% d’ici à 2050.
Le défi pour l’avenir consiste donc à garantir que les médecins à titre individuel, et les
institutions qui les emploient, pourront assurer le financement de systèmes qui
améliorent l’état de santé des patients et parviennent à réduire sur le long terme les
dépenses globales.
Aux fins de cet article, ‘e-santé’ fait référence aux technologies de l’information et de la
communication (TIC) utilisées comme support thérapeutique et non-thérapeutique des
services de santé. De façon générale, les services d’e-santé ne sont pas de nouveaux
soins mais des améliorations des pratiques existantes visant à obtenir de meilleurs
résultats pour les patients. La ‘télémédecine’ correspond à la fourniture d’un service
médical au moyen d’un dispositif en réseau et fait donc partie de l’e-santé.
Comprendre le marché
Les services basés sur les TIC peuvent être fournis directement aux patients – suivi
d’activité ou d’exercice par exemple – ou à un professionnel de santé sous la forme d’un
outil de diagnostic. Achat et utilisation peuvent se faire à un niveau régional – un
système d’archivage d’images médicales – ou au niveau des généralistes, qui utilisent
un lecteur de dossiers médicaux. La nécessité de trouver des modèles de business
pertinents dans tous les cas devient, de fait, de plus en plus urgente, au fur et à mesure
que le temps passe. Toutefois, certains problèmes spécifiques rencontrés peuvent être
corrigés dans une certaine mesure par des dispositions administratives ou politiques.
Mesurer les avantages
Pour inciter à un recours accru à la e-santé, il faut absolument évaluer les services selon
une méthodologie transparente et largement acceptée. Deux types d’avantages peuvent
être obtenus des services basés sur les nouvelles technologies :
o des avantages immatériels ou qualitatifs pour les patients – bien-être, meilleures
relations entre le patient et le professionnel de santé, confort du patient accru.
e-santé et systèmes de santé avancés – février 2013
http://www.orange.com/en/about/European-Union/Orange-and-the-European-policy
o
des avantages matériels : réduction des coûts, réduction du nombre
d’admissions hospitalières, réduction du nombre de trajets entre le domicile et
l’hôpital pour le patient, réduction du nombre d’admissions hospitalières en
urgence et réduction du taux de réadmission en hôpital.
Parallèlement, deux analyses coût-bénéfice types peuvent être faites :
o au niveau du système de soins de santé : coûts des investissements (formation,
technologies) et avantages en termes de santé pour les patients, et réduction du
coût global des traitements.
o au niveau des hôpitaux et cliniques : des méthodes de retour sur
investissements sont souvent utilisées. En Norvège par exemple,
l’évaluation associe l’efficacité des soins (réactivité, fiabilité du diagnostic, etc.) à
un confort accru pour le patient (mesuré en nombre de journées hospitalisées en
moins).
Il est urgent d’avancer sur la définition de méthodes d’évaluation standard si nous
voulons qu’un marché réceptif aux services basés sur les nouvelles technologies se
développe parmi les prestataires de santé.
Qui paie ?
À l’heure actuelle, l’innovation et le déploiement des systèmes sont financés de
différentes manières :
o La recherche et le développement sont financés de plusieurs façons – par des
fonds provenant des États, de l’industrie ou à un niveau international (OMS,
Union européenne).
o
Les coûts des projets pilotes sont généralement financés par l’industrie, les
hôpitaux et les cliniques et à un niveau régional.
o
Les applications courantes relèvent actuellement d’un tableau très nuancé –
fonds publics, (programmes de santé nationaux), sécurité sociale, industrie et
parfois patients.
Le rôle des acteurs du marché
o L’industrie finance, dans bien des cas, les nouveaux services lorsqu’il est
possible d’en tirer une rémunération accrue, des droits de transmission des
données par exemple, des avantages en termes de différenciation sur le marché
ou une réduction significative des coûts.
- Par exemple : les coûts des systèmes de gestion à distance des
insuffisances cardiaques sont supportés par l’industrie car il s’agit d’un
facteur de différenciation sur le marché (cas du pacemaker connecté
Sorin)
- Pour les laboratoires pharmaceutiques, l’e-santé peut aider à gérer
l’intégralité de la ‘chaîne de valeur’ ou apporter un avantage
différenciateur sur le marché.
o
Les patients peuvent payer si le service d’e-santé est en rapport avec le ‘mode
de vie’ : diététique, accompagnement post-natal ou activités physiques par
exemple. Les soins dans ces domaines ne sont traditionnellement pas financés
par la sécurité sociale.
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http://www.orange.com/en/about/European-Union/Orange-and-the-European-policy
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Par exemple : les services d’‘e-coaching’ accessibles à partir de sites de
prévention et de bien-être tels que WebMD pour la diététique.
o
Les régimes complémentaires d’entreprise pourraient en partie financer les
services d’e-santé parallèlement aux avantages dont bénéficient les employés.
Ils seraient axés sur la prévention et le bien-être qui tendent à accroître la
performance et réduire l’absentéisme.
o
Les régimes nationaux de sécurité sociale peuvent payer dans des cas très
spécifiques lorsque par exemple des réductions de coût manifestes sont
attendues d’une observance thérapeutique stricte.
Principaux obstacles à l’adoption
À l’heure actuelle, une tendance se dessine nettement en faveur d’une plus grande
utilisation des TIC dans les services de santé. Ces services peuvent, comme nous
l’avons dit précédemment, réduire les coûts, limiter l’impact d’une maladie ou d’un
handicap, permettre aux patients de gagner en indépendance, voire réduire leur
isolement. Toutefois, et pour diverses raisons, l’adoption à grande échelle est lente.
Entre autres explications à cette avancée limitée à ce jour, on trouve notamment :
o
Les structures de rémunération des systèmes de santé. La législation actuelle
dans certains États membres ne précise pas clairement qui va rembourser les
investissements en services TIC d’un hôpital. De plus, la tendance fait que les
médecins et les hôpitaux sont généralement rémunérés pour des ‘interventions’
physiques – à savoir une consultation ou un traitement. Les nouveaux systèmes
qui réduisent les visites en hôpital ou chez les généralistes – ou les traitements –
peuvent donc être considérés utiles mais également comme une menace pour
les revenus.
o
L’évolutivité, qui est souvent un facteur : les coûts initiaux d’un investissement en
e-santé peuvent être récupérés ultérieurement si, et seulement si, le projet prend
suffisamment d’ampleur pour générer des revenus supérieurs aux coûts. Les
programmes pilotes visent généralement un périmètre spécifique bien défini,
sans plan de déploiement ni modèle économique associé. Dans les systèmes
d’achats en matière de santé régionaux, un meilleur partage des informations
sera nécessaire afin que les données de performance au niveau européen
puissent être évaluées.
o
La formation et la culture : les systèmes TIC peuvent générer de grandes
quantités de données ou accroître considérablement la saisie de données
précises. Ils peuvent également exercer une pression sur l’équipement existant,
d’où la nécessité d’une infrastructure plus importante, avec une meilleure prise
en charge. Tous ces réalignements nécessitent de former le personnel, voire
d’engager du personnel supplémentaire ou une rémunération supplémentaire
dans certains cas – ou une modification des attributions d’une fonction médicale
en particulier. Des défis qu’il ne faut pas ignorer dans la mesure où les médecins
peuvent s’opposer à ce que les TI jouent un plus grand rôle en faisant valoir que
ce n’est pas pour cela qui ont ‘embrassé cette profession’.
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http://www.orange.com/en/about/European-Union/Orange-and-the-European-policy
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L’administration : il y a souvent une grande complexité dans les systèmes de
santé modernes qui peuvent être lourdement centralisés, comme en Angleterre,
ou plus morcelés, comme en France. Les paiements peuvent être centralisés ou
basés sur un système d’assureurs semi-publics, comme en Belgique. Des
différences non-négligeables qui signifient qu’une solution d’achats dans un pays
ne fonctionnera pas nécessairement dans un autre. De plus, cela peut également
créer des problèmes d’évolutivité comme mentionné précédemment.
o
L’échec d’un système d’achats IT centralisé : certains États membres ont eu de
réelles difficultés à acquérir et adopter des systèmes IT à grande échelle – en
particulier en matière de bases de données médicales. Des contrats mal
préparés – ou mal gérés – ont aggravé la perte de confiance dans la procédure
‘descendante’ d’acquisition de l’état.
o
Les attentes des patients. Il existe des systèmes basés sur les TIC qui aideraient
les patients mais pour lesquels – en raison de leur dénomination thérapeutique –
ils ne s’attendent pas, dans la plupart des États membres, à payer. Ce qui est
moins le cas pour le paiement pour de ‘l’aide au maintien du mode de vie’ qui –
bien que thérapeutique dans les résultats – est plus en phase avec les attentes
du public.
o
La sécurité. La gestion de données médicales hautement confidentielles reste
une préoccupation, les grands projets nationaux ayant notamment une réputation
inégale dans ce domaine.
Le ‘paiement aux résultats’ entre autres options stratégiques
Il n’existe probablement aucune décision de principe capable de débloquer, seule, tout
le potentiel des services techniques. Quoi qu’il en soit, Orange France Telecom soutient
l’adoption progressive des systèmes prônant un ‘paiement aux résultats’, comme cela
existe déjà dans certaines régions de l’Union européenne. Cela pourrait grandement
aider le déploiement des systèmes qui ont fait leurs preuves.
Bien qu’un tel changement soit difficilement envisageable au niveau européen, certains
États membres ou régions expérimentent déjà des systèmes de règlement qui
récompensent les ‘résultats’ positifs. Ainsi, les mesures qui visent à tenir le patient à
l’écart des soins aigus peuvent faire économiser beaucoup l’argent et améliorer les
conditions de vie – notamment de ceux souffrant de pathologies chroniques. Afin que
cela se produise dans un contexte coopératif plutôt que coercitif, il convient de réfléchir
au partage d’informations – voir ci-dessous. D’autres actions, à différents niveaux,
pourraient également aider :
o
Critères d’évaluation et sensibilisation. Étant donné les tendances centripètes
des organismes administratifs régionaux et les difficultés non-négligeables à
comparer les résultats – en particulier entre pays – il pourrait être utile
d’envisager une évaluation européenne annuelle des résultats en matière de
santé dans le contexte de l’e-santé. Ces chiffres, basés sur les propositions du
programme européen ‘Euphoric’ et éventuellement compilés par rapport aux
prestations de santé, informeraient le plus clairement possible les prestataires de
santé et groupes de patients sur les régimes de soins ayant les meilleurs
e-santé et systèmes de santé avancés – février 2013
http://www.orange.com/en/about/European-Union/Orange-and-the-European-policy
résultats. Ce qui inciterait probablement à débloquer des fonds pour des soins
innovants – et efficaces.
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Intégrer les systèmes IT dans la formation médicale. Cela aiderait à répondre
aux attentes ‘culturelles et professionnelles’ évoquées précédemment.
o
Projets pilotes et observatoire européen de la santé. Un financement
européen pourrait être utilisé pour des solutions itératives dans les domaines
susceptibles d’en tirer le plus profit. Cela pourrait par exemple inclure les régions
défavorisées ou peu peuplées, pour lesquelles les liens techniques pourraient
accentuer l’effet des soins de santé et rompre l’isolement. L’Union européenne
pourrait également financer des programmes veillant à garantir que la réduction
budgétaire ne soit pas synonyme d’une utilisation « excluante » de la
technologie, isolant socialement encore plus qu’avant certains groupes de
patients – notamment les personnes âgées. Là encore, il est essentiel de veiller
à ce que ces projets pilotes reçoivent l’attention publique qu’ils méritent. Il
convient donc de réfléchir à l’élaboration d’un portail public d’e-santé avec
résultats actualisés, peut-être sur l’Observatoire européen de la santé.
Élaboration de politiques
Toutes ces politiques pourraient aider et l’Union européenne aurait certainement un rôle
à jouer dans chacune d’elle. Toutefois, le plus pertinent serait de travailler avec des
groupes de patients, voire des organismes régionaux, pour veiller à ce que les diverses
initiatives – qui répondent à des objectifs convenus en matière d’amélioration des
résultats et d’utilisation judicieuse des ressources – reçoivent une large attention.
e-santé et systèmes de santé avancés – février 2013
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