Dans les urines, l'analyse des acides aminés fait apparaître une concentration très élevée
d'homocystéine et de méthionine et une concentration faible en cystathionine et cystéine. Les acides
aminés du sérum sanguin présentent un taux élevé de méthionine et un taux bas de cystéine.
L'homocystéine totale dans le plasma a considérablement augmenté à 200-400 µmol/L (valeur de
référence < 12 µmol/L à jeun). Un taux de méthionine normal ou bas indique un déficit d'acide
folique ou de cobalamine (en association ou non à de l'acidurie méthylmalonique).
D'autres métabolites peuvent être mis au jour par d'autres examens spécialisés (disulfure mixte,
notamment).
Le diagnostic enzymatique, par la mesure de l'activité de la CBS, s'effectue sur les fibroblastes. (B.
Fowler, Bâle - Suisse).
Les prélèvements d'urine ponctuels ne sont pas assez sensibles et peu spécifiques (faux positifs à cause
de la cystine et de la céfotaxime (claforan, un antibiotique souvent administré en clinique).
Le dépistage de masse néonatal à l'aide de méthionine élevée donne lieu à nombre de faux négatifs. A
Anvers, ce dépistage n'est plus organisé depuis 1997 (aucun patient n'a été découvert à l'aide du
dépistage de masse contre 7 patients diagnostiqués à Anvers pendant une période de 15 ans (3 formes
répondant à la vitamine B6 ; 2 formes répondant partiellement à la vitamine B6 ; 2 formes ne
répondant pas à la vitamine B6). Le dépistage néonatal par le biais d'une spectrométrie de masse
(MS/MS) est possible, mais est à éviter vu que cette technique peut également donner lieu à des faux
négatifs et à des faux positifs et que la prévalence de cette maladie métabolique est faible au sein de
notre population (voir infra).
Le gène est localisé sur le chromosome 21 et plusieurs mutations (>90) ont été décrites (la plupart des
mutations sont spécifiques aux familles au sein desquelles elles sont décelées). Un diagnostic
moléculaire des hétérozygotes est possible.
Un diagnostic prénatal est possible par le biais d'un diagnostic enzymatique sur les amniocytes
(amniocentèse) et lorsque les mutations sont connues par le biais du diagnostic génétique moléculaire
(choriocentèse).
Prélèvement d'échantillon :
sérum et urine (échantillon matinal ou échantillon à partir d'un prélèvement des urines de 24 heures)
pour une analyse quantitative des acides aminés par le biais d'une chromatographie en phase liquide.
Homocystéine plasmatique.
Toujours également doser sérum vit. B12 et acide folique.
Héritabilité :
Il s'agit d'une maladie métabolique qui se transmet selon un mode autosomique récessif avec risque de
récurrence au sein d'une famille de 1:4 lors de chaque grossesse.
Traitement :
L'objectif du traitement est de réduire le taux d'homocystéine total dans le plasma : de préférence
normalisation (< 12 µmol/L) ou aussi bas que possible (50-70 µmol/L).
Au début, l'impact de la vitamine B6 est testé : généralement à l'aide d'une dose de 500 mg par jour ;
parfois augmentée à une dose maximale (attention à la neuropathie) de 1000 mg par jour per os (en
association à l'acide folique 10-15 mg/jour per os). Les patients répondant à la vitamine B6 peuvent
même sentir les bienfaits d'une très faible dose, comme par exemple sous la forme de préparations
multivitaminées.
Les personnes ne répondant pas à la vitamine B6 sont soumises à une diète pauvre en méthionine/riche
en cystéine (limitation des protéines naturelles complétée de mélanges d'acides aminés spécifiques).
Dans la pratique, un lait de soja non enrichi peut être utilisé.
La diète est peu pratique et ne permet généralement pas de corriger les anomalies biochimiques. C'est
la raison pour laquelle de la bétaïne est administrée per os (dose max. de 150 mg/kg/jour) pour réaliser
une reméthylation alternative de l'homocystéine en méthionine. La L-cystéine est un acide aminé
essentiel pour ces patients et doit généralement être supplée (jusqu'à 200 mg/kg/jour).