Introduction : nouvelles politiques industrielles, nouveaux programmes territoriaux et architecturaux.
Notre territoire se modifie sans cesse. Le rapport entre la nature et l'espace bâti se renouvelle. L'apparition de
nouveaux programmes et la modification de programmes existants appellent à de nouvelles formes construites
entre nature et bâti. Parmi ceux-ci, les mutations industrielles induisent de grandes transformations territoriales.
Les formes prises par ces mutations sont parfois violentes et crues.
Partout en France, des régions portent de lourdes marques de cette violence. Abandons d'installations,
apparition de surfaces industrielles à la frange des surfaces urbanisées, dissociations des fonctions de
l'industrie, abandon d'habitat industriel et apparition de lotissements généralisés : depuis les années 1970, les
formes entre industries et nature se sont diversifiées.
Globalisation, libre concurrence, uniformisation, délocalisation, main d’œuvre, masse salariale, chômage, sont
le champ lexical de la perte, perte de la conscience du lieu, oubli de la personne et de ses gestes. Croire en
l'obsolescence de ce vocabulaire, c'est croire en l’importance d’un savoir-faire local, artisanal ou industriel et est
croire en la spécificité de l’environnement construit et à construire.
Nous sommes attachés à l'activité humaine. À la tranche des hommes qui transforme la matière et participe à la
fabrication d'un objet, d'un produit. Cette tranche d'hommes se réduit de jour en jour, à la faveur d'activités de
service. La tranche d'hommes et de femmes active dans cette transformation représente en France 9,1% de la
population totale. 1,7% dépendent de l'agriculture, 7,5% de l'industrie.
Si le territoire fut le creuset de ces activités pour un temps, il l'est moins à présent, puisque c'est environ 1,6%
de la population totale, dans le secteur de l'industrie, qui transforme la matière issue de nos sols. Les sols, la
matière issue du territoire, dans l'agriculture et l'industrie, mobilisent donc de l'ordre de 3,3% de la population
totale. C'est ainsi 5,8% d'hommes et de femmes qui se consacrent à une fabrication d'objets et de produits sur
la base de matières premières importées.
Les produits industriels jalonnent l'environnement des hommes, à toutes les échelles. Le produit "made in
France" persiste comme générateur de culture, de sensibilité, comme porteur d'économie et de société.
L'expression de l'espace industriel dans le territoire mérite une attention similaire aux produits nés de ses
entrailles.
Le CIADT (Comité Interministériel d’Aménagement et de Développement du Territoire) introduit son dossier de
presse daté du 14 septembre 2004 : « Dans le prolongement des décisions prises par le Gouvernement le 13