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Focus on the Belgian economy
On l’a suffisamment répété, la crise qui touche l’économie mondiale est tout à fait exceptionnelle. La
combinaison d’une crise financière et d’une crise économique plongent les économies dans une
récession d’ampleur inconnue depuis la seconde guerre mondiale. La Belgique, petite économie très
ouverte, tant sur le plan commercial que financier, n’échappe évidemment pas aux problèmes de
l’économie mondiale. Bien que le choc soit d’une ampleur inédite, nous restons cependant convaincus
que l’économie mondiale, et belge en particulier, ne devrait pas entrer en dépression.
1. Les six derniers mois ont été éprouvants.
L’économie belge, qui n’avait pas encore connu de contraction de son activité jusqu’en septembre, a
subi un atterrissage brutal au dernier trimestre (contraction de 1,7% QoQ), à l’image de la chute de
l’indicateur de confiance des entrepreneurs belge (Graphique 1). Cette baisse est due principalement à
une contribution négative du commerce extérieur (-1,1 point de pourcentage) et des stocks (-0,4 point).
On notera cependant que la consommation s’est également réduite de 0,4% QoQ au dernier trimestre de
2008, de même que les investissements des entreprises et des ménages (voir tableau 1).
Gr 1 La croissance belge est largement passée
dans le rouge Tableau 1. Croissance du PIB et de ses principales
composantes (QoQ, en %)
-1.5%
-1.0%
-0.5%
0.0%
0.5%
1.0%
1.5%
2.0%
2.5%
3.0%
3.5%
04 05 06 07 08 09 -35
-30
-25
-20
-15
-10
-5
0
5
10
Croissance PIB (YoY - lhs) Courbe synthétique BNB (rhs)
2008 Q2 2008 Q3 2008 Q4
Consommation privée 0,1 0,0 -0,4
Consommation publique 0,4 0,4 1,0
FBCF 1,1 -0,6 -0,6
dont entreprises 1,5 -1,0 -0,4
Demande intérieure (hors stock) 0,4 -0,1 -0,4
Exportations nettes (1) -0,3 -0,6 -1,0
PIB 0,3 0,1 -1,7
(1) contribution à la croissance
Source: ICN et Belgostat Source: ICN
En tout début d’année 2009, de nouveaux éléments ont par ailleurs encore dégradé le contexte
économique mondial :
- D’une part, une nouvelle vague a frappé le monde financier lors de la publication des comptes
trimestriels des institutions financières pour le quatrième trimestre de 2008. Les dépréciations
d’actifs ont dégradé les bilans de nombreuses entreprises, ce qui a nécessité de nouvelles
interventions des autorités. Parallèlement, la réappréciation globale des risques freine l’accès au
crédit et rend les marchés financiers nerveux.
- D’autres part, les pays d’Europe de l’Est, dont les devises ont été mises sous pression, semblent du
moins pour certains d’entre eux, particulièrement fragiles face à la crise économique et financière.
Ceci n’est pas anodin compte tenu du fait que ces pays représentent des partenaires commerciaux
de choix pour les pays de la zone Euro. Ce ne sont pas moins de 25% des exportations hors zone
euro qui leur sont destinées, ce qui représente quand même 3 à 4 % du PIB de la zone euro. Par
ailleurs, l’exposition de banques européennes dans ces pays pourrait fournir un canal de contagion
vers les pays de la zone euro. D’une manière générale, la plus grande fragilité affichée par les pays
émergents constitue un risque pour le contexte économique mondial.
- Enfin, les incertitudes quant à la capacité des plans de relance à produire les effets escomptés se
sont encore renforcées. Certes, les interventions sont à la mesure de la crise, mais elles posent