variation des prix et conservation de la valeur

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VARIATION DES PRIX
ET CONSERVATION DE LA VALEUR
Les économies sont soumises à un phénomène d’inflation, qui provoque la
perte de valeur des variables économiques. Se posent alors le problème de la
mesure de l’inflation et celui de la distinction à établir entre des données ne
prenant pas en compte les effets de l’inflation et celles qui les intègrent.
LA MESURE DE L’ÉVOLUTION DES PRIX
q L’utilité du calcul d’un indice de prix
Dans les comptes nationaux est calculé un indice des prix du PIB, qui prend en compte
le prix des biens de consommation, mais aussi celui des biens intermédiaires et celui des
biens d’équipement. L’INSEE (Institut national de la statistique et des études économiques)
est l’organisme chargé du calcul « officiel » de l’indice des prix.
Si l’indice des prix à la consommation n’est pas le seul indice des prix calculé par
l’INSEE (il existe aussi un indice des prix de gros, un indice des prix selon le produit…), il
est celui qui revêt le plus d’importance : l’IPC sert à indexer de nombreux contrats privés,
et surtout le SMIC. Il sert aussi de déflateur de nombreux agrégats économiques
(consommation, revenus…) pour calculer des évolutions en volume, ou en termes réels
(en euros constants).
q Comment calcule-t-on un indice de prix ?
Depuis 1999, la consommation des ménages est répartie en 303 postes comprenant un
échantillon de produits représentatifs. La composition exacte de ce « panier de la ménagère » reste un secret bien gardé, afin d’éviter les manipulations à la source de l’indice. Les
relevés de prix effectués pour chaque produit aboutissent à la production d’un indice de
prix pour chacun des 303 postes de consommation. Ceux-ci reçoivent annuellement une
pondération en fonction de leur part dans le budget de l’ensemble des ménages, et non
plus les seuls « ménages urbains dont le chef est employé ou ouvrier » comme c’était le cas
précédemment. L’IPC est alors calculé comme une moyenne pondérée de tous ces indices
L’ INDICE
DE
L ASPEYRES - PRIX
On calcule un indice de Laspeyres-prix — L (p) — de l’année t,
avec une base 100 pour une année 0 en effectuant :
n
o
! Pix Q
t
L(p) t/0=
1
n
0
i
! P0i x Q0i
1
106
{
Ptiest le prix du produit
i l?ann et.
Q 0iest la quantit
du produit
i pour l?ann e 0.
de postes de consommation, en prenant comme pondération le poids de l’année de base
(indice de Laspeyres). Afin de rester représentatif de la consommation réelle, l’échantillon
est mis à jour tous les ans en décembre (certains produits sont retirés, d’autres sont introduits), de même que les pondérations. Cependant l’IPC est critiqué pour son manque de
représentativité de l’inflation réellement subie par les ménages. L’INSEE a ainsi proposé un
« simulateur d’indice des prix personnalisé » permettant de calculer l’inflation subie en
fonction du profil de chacun.
Depuis 1999, la croissance des prix est mesurée par rapport à une moyenne de l’année
1998. À des fins de comparaison internationale, les indices de prix ont fait l’objet d’un travail d’harmonisation. Un indice de prix à la consommation harmonisé (IPCH) est ainsi calculé. Dans le cadre de l’objectif de stabilité des prix de la Banque centrale européenne,
l’IPCH est l’indicateur majeur pour la conduite de la politique monétaire dans la zone euro.
L’ÉVOLUTION DE LA VALEUR DANS LE TEMPS
q Les différentes terminologies utilisées
Pour suivre l’évolution de la valeur de variables économiques, on peut employer plusieurs unités de mesure qui vont par paires : valeur/volume, flux réel/flux nominal, euros
courants/euros constants. Ces termes sont équivalents, mais employés usuellement
dans des cas différents.
• Le PIB (produit intérieur brut) est généralement donné en valeur (courante) ou en
volume. Les données en volume expriment également une valeur, c’est-à-dire une grandeur exprimée en unités monétaires, et non une quantité physique, mais une fois ôtés
les effets dus à une hausse des prix.
• Pour les taux d’intérêt, on emploie les termes flux nominaux et flux réels : les premiers intègrent l’illusion monétaire, alors que les seconds reposent sur un calcul rationnel ayant déduit l’illusion inflationniste.
• Enfin, pour les prix, on recourt à la distinction entre prix (ou euros) courants et prix
(ou euros) constants. Dans le premier cas, les données sont calculées aux prix de l’année
d’observation, alors que dans le second, elles le sont aux prix d’une année de référence
(année de base).
q Comment déflater une variable économique ?
Le principe de base est de faire le rapport entre l’évolution des données en valeur
et l’évolution des prix pour obtenir l’évolution des données en volume. Attention, en
fonction des outils mathématiques utilisés, les modalités de calcul peuvent diverger
quelque peu. Ainsi on passe du PIB en valeur au PIB en volume en divisant le premier
par le coefficient multiplicateur des prix.
Mais si on utilise l’indice des prix pour déflater le PIB en valeur, il ne faut pas oublier
de multiplier par 100 le résultat obtenu pour tenir compte de l’échelle de l’indice des
prix, qui correspond à une valeur de 100 pour l’année de base.
Pour le calcul des taux d’intérêt réels, on utilise couramment l’approximation qui
consiste à obtenir ces taux d’intérêt par la soustraction du taux d’inflation au taux d’intérêt
nominal. L’approximation est admise, car le taux d’intérêt nominal est fixé en début d’année (variable ex-ante) alors que l’inflation n’est connue qu’en fin d’année (variable ex-post).
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