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Focus on the Belgian Economy
3. La demande intérieure doit redémarrer…
Le climat de confiance en amélioration permet donc d’espérer que la reprise déjà visible du commerce
extérieur se transforme en une croissance plus large, incluant la demande intérieure. Mais tout n’est pas
rose en la matière. En effet, le pouvoir d’achat des ménages ne devrait guère progresser en 2010. Celui-
ce est, rappelons-le, principalement tributaire de l’évolution de l’emploi, et des salaires, mais aussi des
revenus du patrimoine. Concernant l’emploi, celui-ci s’est déjà contracté de plus de 60.000 personnes en
2009 (plus de 80.000 personnes en considérant uniquement le secteur privé – graphique 5). Or, les
pertes d’emplois passées laissent une diminution substantielle du revenu disponible derrière elles,
malgré le bon niveau de protection sociale. Au cours des premiers mois de cette année, le nombre de
chômeurs a eu tendance à se stabiliser, mais nous doutons que l’économie soit déjà capable de créer de
l’emploi. Au mieux l’emploi pourrait-il commencer à progresser durant la deuxième partie de cette année,
alors que le taux de chômage restera bloqué au-delà de 8%. Dès lors, il ne faut pas attendre un gain de
pouvoir d’achat par cette voie en 2010.
L’emploi a
souffert de la
crise…
Par ailleurs, l’indexation négative de certains salaires, l’absence d’indexation positive cette année et les
très faibles augmentations barémiques n’apporteront pas non plus d’eau au moulin du pouvoir d’achat
qui ne pourra compter que sur une hausse des revenus du patrimoine. Mais surtout, une baisse du taux
d’épargne, qui a atteint un record de 20,1% en 2009, devrait permettre une augmentation de la
consommation (graphique 6). Cette baisse serait encouragée par le regain de confiance des
consommateurs, dans la mesure où des consommateurs confiants consomment davantage et ont
tendance à épargner (un peu) moins. Après une contraction de 1,6% en 2009, nous prévoyons une
croissance de la consommation des ménages de l’ordre de 0,5% cette année et de 1,4% en 2011.
…et la hausse du
pouvoir d’achat a
été épargnée
Gr 5 L’emploi dans le secteur privé s’est contracté
de plus de 82.000 unités en 2009
Gr 6 Le taux d’épargne des ménages atteint des
records
4000
4100
4200
4300
4400
4500
4600
04 05 06 07 08 09 10 -30
-20
-10
0
10
20
30
10%
12%
14%
16%
18%
20%
22%
2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 e 10%
12%
14%
16%
18%
20%
22%
Public sector (QoQ - rhs) Private sector (QoQ -rhs)
Total employement (level - k)
Source: Belgostat Source: Belgostat
En raison des capacités excédentaires, l’investissement des entreprises restera également en demi-
teinte, même si les dernières enquêtes menées notamment dans l’industrie manufacturière indiquent des
perspectives meilleures qu’en 2009. En effet, l’année passée a été catastrophique pour les
investissements productifs, qui se sont contractés de pas moins de 6,4%. L’investissement en logement
des ménages, durement touché également en 2009 (contraction de 2,8%) ne reprendra que lentement.
Dès lors, l’ensemble des investissements (en ce compris les investissements publics qui sont toujours
très volatiles) devrait encore diminuer de 0,8% en 2010, après s’être contracté de 4,5% en 2009. Ce
n’est qu’en 2011 qu’on observerait un regain de vigueur des investissements, de l’ordre de 2,2%.
L’état des
finances
publiques
appelle des
mesures
d’assainissement
L’investissement
ne reprendra que
très timidement
Enfin, les finances publiques de la Belgique n’ont jusqu’à présent pas attiré les foudres des marchés
financiers. Même si le taux d’endettement de la Belgique reste parmi les plus élevés de la zone euro, la
capacité à assainir les finances publiques par le passé et une épargne domestique importante