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Bertouille Ambre 3820-12-00
Dedry Marie 0932-10-00
Gosselain Joanne 2166-12-00
Henri-Jaspar Marie 6043-12-00
Ramelot Charlotte 6155-12-00
Terrana Tiffany 1592-12-00
Assistante : Stéphanie Paquot
Troubles de la communication prélinguistique chez les
enfants porteurs du syndrome de Down
Travail réalisé dans le cadre du cours
LLOGO1112 Outils de l’étudiant
Association Romande Trisomie 21, pique-nique à Dompierre, 2004
Année académique 2012-2013
Faculté de Psychologie et de sciences de l’éducation
Université catholique de Louvain
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Table des matières :
1) Introduction ..................................................................................................................... 3
2) Quelques notions pour débuter… ................................................................................... 4
2.1 Le syndrome de Down ............................................................................................. 4
2.2 La communication prélinguistique ............................................................................ 4
3) Les conséquences de la trisomie sur la communication prélinguistique ......................... 4
4) Le rôle des parents dans les apprentissages de l’enfant porteur de trisomie ................. 6
4.1 Les comportements qui facilitent l’apprentissage ..................................................... 7
4.2 L’acquisition du langage : conseils pratiques pour aider au mieux son enfant ......... 7
4.2.1 Les comportements à adopter dès la naissance ................................................ 8
4.2.2 Les comportements à adopter durant la petite enfance ..................................... 8
5) Les professionnels de la santé ..................................................................................... 10
5.1 Le rôle des intervenants en fonction de l’âge de la personne porteuse de trisomie10
5.2 Comprendre le rôle du logopède ............................................................................ 11
6) L'intégration scolaire : enseignement ordinaire ou spécial, pourquoi ? ......................... 12
6.1 Enseignement (primaire), en école ordinaire. ......................................................... 12
6.2 L’enseignement spécialisé ..................................................................................... 13
7) Conclusion .................................................................................................................... 15
8) Glossaire ....................................................................................................................... 17
9) Bibliographie ................................................................................................................. 19
10) Annexes ..................................................................................................................... 25
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1) Introduction
Nous avons déjà tous entendu, au cours de notre vie, le terme « trisomie » ou plus
précisément « syndrome de Down ». Mais qu’en savons-nous réellement ? Quelles sont les
particularités et les caractéristiques de cette maladie qui touche un enfant sur 775 ? Peu d’entre
nous peuvent y répondre clairement. C’est pourquoi, tout au long de ce travail, notre objectif
sera de vous en apprendre un peu plus sur les capacités de langage et de communication de
ces enfants porteurs de trisomie. Nous nous concentrerons sur la période de la communication
prélinguistique.
Dès la naissance de l’enfant atteint du syndrome de Down, la communication pose
problème. Nous nous pencherons sur ses difficultés à interagir avec le monde qui l’entoure. Au
travers de la première partie de notre travail, nous aurons l’occasion de mieux comprendre
pourquoi cet enfant, porteur de trisomie, a du mal à s’intégrer et à communiquer de manière
claire avec ses proches ou avec ses camarades, en comparaison avec les enfants tout-venant.
Ensuite, nous nous concentrerons sur les progrès et l’épanouissement que l’enfant peut
atteindre. De par leurs difficultés, ces enfants auront besoin tout au long de leur vie d’une aide
qui leur sera précieuse. Nous nous intéresserons, dans une deuxième partie, à l’influence non
négligeable qu’a l’entourage sur le développement de l’enfant et plus précisément à la façon
dont les parents peuvent le stimuler et l’encourager dans ses apprentissages et dans ses
progrès.
De plus, il est évident que les parents ne sont pas les seuls acteurs du développement de
leur enfant. Ils sont soutenus par de nombreux professionnels de la santé. Nous parlerons de
ces professionnels dans la troisième partie notre travail. Nous expliquerons leur rôle tout au
long de la vie de l’enfant. Parmi les nombreux intervenants qui gravitent autour du jeune enfant
atteint de la maladie, nous nous attarderons plus particulièrement sur le rôle du logopède en
précisant le travail qu’il peut être amené à réaliser et les particularités de cette prise en charge.
Enfin, dans la dernière partie du travail, nous aborderons le type d’enseignement dans
lequel ces enfants évoluent, qu’il soit ordinaire ou spécialisé.
Au cours de la rédaction de notre travail, nous avons eu la chance de rencontrer Rossana
Tricoli, maman du petit Simon. Il a 10 ans et est porteur du syndrome de Down. Vous trouverez
tout au long du travail des exemples de sa vie qui illustrent bien nos propos.
Les mots marqués d’un astérisque (*) sont définis dans le glossaire, en fin de travail.
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2) Quelques notions pour débuter
Pour commencer ce travail, il nous semble utile de définir les deux termes importants que
nous allons aborder : la trisomie 21 ou syndrome de Down et la communication prélinguistique.
2.1 Le syndrome de Down
Le syndrome de Down est une anomalie génétique qui n’est, dans la plupart des cas, pas
héréditaire. L’enfant naît avec trois chromosomes 21 à la place de deux (Houzei, Emmanuelli &
Moggio, 2000). En moyenne, un enfant sur 755 nait avec ce syndrome (Dolk, De Wals, Gillerot,
Lechat, Aymé et al, 1990). Cette maladie entraine de nombreuses conséquences, en affectant
principalement le système nerveux central, qui engendrent un retard du développement et des
difficultés dans différents domaines : au niveau de l’apprentissage, de la parole et du langage,
ainsi qu’au niveau moteur (Houzei, Emmanuelli & Moggio, 2000).
2.2 La communication prélinguistique
La communication prélinguistique correspond aux comportements de l’enfant qui sont
porteurs de messages, dès la naissance (Marcos, 1998). L’intentionnalité augmente au fur et à
mesure que l’enfant grandit (Association Romande Trisomie 21, 2005). Les signaux de
communication peuvent être d’ordres visuels, moteurs et auditifs (Association Romande
Trisomie 21, 2005). Le stade à proprement parler de la communication prélinguistique peut être
divisé en deux parties successives : l’étape de babillage* et l’étape du premier mot (Marcos,
1998).
3) Les conséquences de la trisomie sur la communication prélinguistique
Au niveau du langage, nous pouvons distinguer trois périodes types du veloppement
chez l’enfant atteint du syndrome de Down : une période prélinguistique pendant laquelle il
n’existe pas de langage à proprement parler mais le langage est préparé par plusieurs
acquisitions importantes qui le préfigurent » (Lysens, 1997), une première période langagière,
ainsi qu’une période de développement qui concerne l’enfant plus âgé (Lysens, 1997).
Dans le cadre de ce chapitre, nous nous intéressons essentiellement aux caractéristiques
de la première période, prélinguistique.
Contrairement à l’enfant tout-venant, qui s’intègre dans le circuit de la communication dès le
premier mois de sa vie, le bébé atteint du syndrome de Down ne s’y insère que plus tard, le
plus souvent à partir de 5 ou 6 mois (Lysens, 1997). L’enfant montre un retard à plusieurs
niveaux : au niveau visuel, au niveau de la compréhension, au niveau de la production de
certains sons, au niveau de l’audition et également au niveau du sourire et de la posture
Nous allons vous expliquer les principales difficultés que ces enfants rencontrent dans leurs
fonctions communicatives.
La perception visuelle* a une importance capitale dans l’établissement des interactions,
aussi bien avec les personnes, qu’avec les objets du monde environnant (Vinter, 2008). Chez
l’enfant tout-venant, le contact oculaire, qui est à la base de la sociabilité, se fait avec la mère
dès le premier mois. La direction du regard est contrôlée à partir du troisième mois. C’est au
cours des six premiers mois que l’enfant apprend à initier une interaction, à la maintenir ou à y
mettre fin. Par la suite, cette interaction qui était centrée uniquement sur la mère va s’élargir au
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monde extérieur. C’est à partir de cela qu’apparait l’attention conjointe*. Elle est une étape
indispensable à l’enfant pour qu’il puisse lier une séquence de sons, un signe linguistique* et
une chose signifiée* (Vinter, 2008). A l’opposé, chez l’enfant porteur de trisomie 21, l’interaction
mère/enfant est ralentie car le contact « œil à œil » prend plus de temps pour s’établir et est
assez court. Ce contact oculaire ne s’établit qu’à l’âge de 7 ou 8 semaines (Lysens,1997).
Diverses malformations engendrées par la maladie sont les causes de ce retard (telle que
l’hypotonie relative* des muscles des yeux) (Vinter, 2008). L’enfant atteint montre une difficulté
à détacher son regard de son interlocuteur pour se concentrer sur un objet de son
environnement ainsi qu’un retard de l’attention conjointe*. Ces conduites sont, comme nous
l’avons déjà dit, à la base d’une expérience partagée. La relation triangulaire « mère-enfant-
objet » est dès lors difficile à établir (Vinter, 2008). Rossana Tricoli, la maman de Simon, nous
confirme l’importance de stimuler la perception visuelle : « Pour Simon, il nous avait été
conseillé de stimuler son attention visuelle en lui mettant, au-dessus de son berceau, un mobile
blanc et noir. En tournant cela faisait un contraste qui faisait travailler son cerveau et sa vue.
Les couleurs pastelles et douces existantes dans les commerces n’ont que peu d’attrait pour les
enfants porteurs du syndrome de Down et ne les stimulent pas. »
Avant de savoir parler, l’enfant doit pouvoir se faire comprendre. Le pointage* le permet. Ce
dernier, prédicteur du développement du langage, ne peut malheureusement pas se faire de
façon identique que chez l’enfant tout-venant : celui-ci pointe son doigt en direction d’un objet et
émet des sons pour signifier à l’adulte ce qu’il attend. Les enfants porteurs du syndrome de
Down arrivent à produire ce geste tout en émettant des vocalisations, mais ils le font sans
regarder leur partenaire. Celui-ci ne sait donc pas donner de sens, ni au pointage*, ni aux
vocalisations, qu’il ne décode pas (Vinter, 2008). Il est également intéressant de noter que
l’acquisition de l’attention conjointe* précède toujours celle du pointage* (Marcos, 1998).
Au niveau du travail de l'articulation et du contrôle des organes, ils présentent, en fait,
beaucoup plus de difficultés parce qu'ils sont imprécis, précipités, et qu'ils ont une attention
conjointe* qui est très inconstante. Quand ils doivent reproduire la même chose que l’enfant
tout-venant, cela reste très compliqué (Irène Vacca, logopède, ligne 12).
Au niveau du babillage*, et plus particulièrement dans le cas des voyelles, les sons produits
par un enfant tout-venant et ceux produits par un enfant souffrant de la pathologie sont plus ou
moins identiques, et ce malgré les nombreuses difficultés articulatoires de l’enfant porteur du
syndrome de Down. Des difficultés semblent plutôt être rencontrées au niveau des consonnes.
La protrusion linguale* est une autre caractéristique majeure des troubles de l'oro-facial* et
de la nutrition chez les enfants trisomiques. Elle peut être causée par divers facteurs propres à
la trisomie 21 et ne facilite en rien la communication langagière (Association Romande Trisomie
21, 2004). Notons cependant que dans la majeure partie des cas, le problème de la protrusion
linguale* n'est qu'une étape transitoire. Elle ne persiste que dans des cas d'autres facteurs
interviennent. L'enfant ne présentera donc, à priori, des problèmes de protrusion linguale* que
durant une période restreinte (t21somie Haute Garonne, 2006). La maman de Simon nous a dit
à ce sujet que « les enfants porteurs de trisomie ont l’impression que leur bouche est trop petite
et qu’ils ne savent donc pas en faire sortir des beaux sons. » Elle nous dit également qu’ « il
existe des exercices pour les aider à maitriser leur bouche comme par exemple souffler sur une
bougie, inspirer dans une paille… »
Afin de mieux comprendre les origines physiologiques de ces difficultés, décrivons de
manière globale les particularités propres au syndrome qui peuvent expliquer certaines de ces
difficultés articulatoires. L'enfant nait avec un espace oral plus restreint que la moyenne et
présente un tonus musculaire de la langue plus faible. Sa langue grandit à un rythme décalé
par rapport au reste du visage et du coup, dans les premières années de sa vie, sa langue se
trouve plus à l'avant et en haut de la bouche (Association Romande Trisomie 21, 2004).
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