En conclusion, la digue du Pont de Lacarrau constitue donc au sens de l’I.C.E., un obstacle
problématique pour le franchissement de l’ensemble des espèces et en particulier de la truite
commune (enjeu principal) et ce, quelles que soient les conditions hydrologiques.
3) Historique de la digue :
La digue de Lacarrau n’apparaît pas sur les cartes de Cassini.
Les recherches réalisées aux archives départementales n’ont pas permis d’obtenir d’informations
concernant l’existence et la consistance du droit d’eau.
Cette digue a été aménagée pour permettre de dériver une partie du cours d’eau à des fins
d’irrigation. Aujourd’hui, la prise d’eau et le canal d’irrigation ne sont plus fonctionnels et aucune
dérivation n’est associée à cet ouvrage.
En rive droite du seuil se situe la prise d’eau qui permet d’alimenter l’ancien canal d’irrigation.
Aujourd’hui cet ouvrage est totalement obstrué et non fonctionnel. L’ancien canal d’irrigation qui
mesurait environ 500 m de long est également comblé sur la totalité de sa longueur et n’est plus
fonctionnel.
L’obstruction de la prise d’eau ainsi que le comblement des organes hydrauliques (canal d’amenée
notamment) s’assimilent à une ruine des ouvrages. Cette ruine entraîne de fait la perte de
l’éventuelle demande de reconnaissance de droit d’eau en application de la jurisprudence formée
par l'arrêt du Conseil d'Etat Laprade Energie du 5 juillet 2004 et consolidée par l'arrêt du Conseil
d'Etat N°356321 du 13 décembre 2013.
L’éventuel droit d’eau est donc éteint.
4) Projet pour le site :
Compte-tenu d’une part de l’absence de propriétaire(s) connu(s) et donc l’absence de gestionnaire,
d’autre part de l’extinction des droits d’eau, le projet retenu pour répondre aux obligations du
classement en liste 2 est la remise en état du site par l’effacement complet du seuil.
C’est par ailleurs la solution la plus efficace pour rétablir le franchissement piscicole et le transit
sédimentaire, et la moins contraignante en termes d’entretien. En effet, la suppression de la digue
permettrait non seulement d'assurer une meilleure circulation des poissons quelle que soit
l’hydrologie du cours d’eau mais permettrait également de restaurer des habitats lotiques et non
colmatés en amont immédiat de l’ouvrage. L’effacement du seuil permettrait également d’améliorer
les qualités physico-chimiques du Ger (température, oxygène dissous). Enfin, l’effacement améliore
les conditions d’écoulement en crue et assure également le libre transit des sédiments.
Le projet de rétablissement de la continuité écologique par l’effacement du seuil est porté par
la commune de Pointis-Inard.
Le principe des aménagements consiste donc à effacer le seuil, de façon à supprimer la chute
formée actuellement au droit de l’ouvrage. Cependant, la présence de la station de pompage d’eau
potable en amont de la retenue (puit de la Rouère) pourrait limiter le degré d’arasement du seuil.
Il est proposé d’effacer la digue à la cote 337,20 m NGF correspondant globalement à une cote
située environ 0.30 m en dessous de la ligne d’eau d’étiage en aval de l’atterrissement.
4/10