En conclusion, la digue de Castillon constitue donc au sens de l’ICE, un obstacle ayant un
impact limité sur l’ensemble des espèces pour les conditions hydrologiques correspondant aux
périodes de migration.
3) Historique de la digue :
La digue de Castillon n’apparaît pas sur les cartes de Cassini.
L’ouvrage (barrage et prise d’eau), propriété du syndicat de Castillon, est réglementé par l’arrêté
préfectoral du 29 août 1912. Lors de la prospection aux archives départementales, cet arrêté n’a pas
été recensé, aucune information n’a pu être obtenu sur le niveau légal de la retenue et la cote d’arase
du seuil.
La digue de Castillon est actuellement en état de ruine, elle est implantée en biais par rapport à l’axe
du Ger. Anciennement, elle avait pour usage l’irrigation des parcelles en rive gauche, les
écoulements se faisaient naturellement vers le canal d’arrosage.
A ce jour, la digue et la prise d’eau sont totalement détériorées. Les eaux du Ger ne sont plus
dérivées.
La détérioration de la digue, m’obstruction de la prise d’eau ainsi que le comblement des organes
hydrauliques (canal d’amenée notamment) s’assimilent à une ruine des ouvrages. Cette ruine
entraîne de fait la perte de l’éventuelle demande de reconnaissance de droit d’eau en application de
la jurisprudence formée par l'arrêt du Conseil d'Etat Laprade Energie du 5 juillet 2004 et consolidée
par l'arrêt du Conseil d'Etat N°356321 du 13 décembre 2013.
L’éventuel droit d’eau est donc éteint.
4) Projet pour le site :
Compte-tenu d’une part de l’absence de propriétaire(s) connu(s) et donc l’absence de gestionnaire,
d’autre part de la ruine partielle de la digue et des désordres que peut engendrer le seuil, le projet
retenu pour répondre aux obligations du classement en liste 2 est la remise en état du site par
l’effacement complet du seuil.
C’est par ailleurs la solution la plus efficace pour rétablir le franchissement piscicole et le transit
sédimentaire, et la moins contraignante en termes d’entretien. En effet, la suppression de la digue
permettrait non seulement d'assurer une meilleure circulation des poissons quelle que soit
l’hydrologie du cours d’eau mais permettrait également de restaurer des habitats lotiques et non
colmatés en amont immédiat de l’ouvrage. L’effacement du seuil permettrait également d’améliorer
les qualités physico-chimiques du Ger (température, oxygène dissous). Enfin, l’effacement améliore
les conditions d’écoulement en crue et assure également le libre transit des sédiments.
Au vu de l’état de ruine de l’ouvrage et de la configuration du site, l’effacement de la digue apparaît
comme la solution optimale pour le rétablissement total de la franchissabilité piscicole sur ce site et
pour limiter les contraintes sur la berge gauche actuellement dégradée.
Le projet de rétablissement de la continuité écologique par l’effacement du seuil est porté par
la commune de Pointis-Inard.
4/10