IRM CARDIAQUE A 3 TESLA FAISABILITE

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IRM CARDIAQUE A 3 TESLA
FAISABILITE-LIMITES
L. JOB, C. HOEFFEL, S. VERON, A. LEAUTAUD,
A. COUPTEAU, C. MARCUS
•
Aujourd’hui, l’IRM a montré qu’elle avait
toute sa place dans le bilan de certaines
pathologies cardiaques.
•
Les principaux champs d’exploration sont
actuellement l’ischémie, les pathologies
inflammatoires, tumorales et malformatives.
•
L’IRM cardiaque a également sa place dans
la prise en charge en urgence (mort subite
récupérée, accès de TV, SCA…)
• En routine les appareils à 1.5 Tesla ont
largement fait la preuve de leur efficacité et
de leur robustesse dans la réalisation de ces
explorations.
• Nous rapportons ici notre expérience avec un
champ à 3.0 Tesla dans les différentes
indications précitées (en dehors des
pathologies malformatives) pour discuter des
intérêts et limites de l’utilisation des hauts
champs dans ces applications.
Avantages du haut champ
• Amélioration du rapport signal sur bruit
(°2 / 1.5T) permettant:
•Une augmentation de la résolution spatiale
•Un gain de temps
•Le gain de signal est limité par la
majoration des artéfacts à 3 Tesla
•L’amélioration de la qualité des
images dépend donc d’une
optimisation des paramètres pour
limiter les artéfacts
Inconvénients (1)
• Augmentation des artéfacts de flux et
de déplacement chimique (entre l’eau
et la graisse)
• Augmentation des artéfacts de
susceptibilité magnétique (interface airtissu)
• Accentuation des conséquences sur
l’image des artéfacts de mouvements
Inconvénients (2)
• Augmentation de la SAR (Specific
Absorption Rate) : °4 / 1.5T
• Augmentation des inhomogénéités de
champ magnétique : utilisation de
champs de vue limités
• L’amélioration du rapport contraste sur bruit
est particulièrement utile pour l’analyse de la
fonction cardiaque en permettant une
meilleure distinction entre le myocarde et la
masse sanguine circulante.
• L’imagerie des artères coronaires profite
également de ce gain de signal en permettant
l’analyse des segments proximaux et moyens
des différents troncs coronaires en apnée ou
en respiration libre.
• Nous exposons ici notre expérience en
IRM cardiaque à 3 Tesla avec:
•Les principales séquences utilisées en routine
et des résultats normaux
•Des protocoles de séquences utilisées en routine en fonction
des différentes indications
•Les principaux artéfacts rencontrés
•des solutions pour tenter d’optimiser la qualité des images
MATERIEL
• Antenne cardiaque dédiée en réseau phasé à
6 éléments (3 antérieurs 3 postérieurs)
• Électrodes de synchronisation ECG (4
éléments)
• Contention abdominale pour synchronisation
respiratoire (échonavigateur)
• Injecteur pour les séquences de perfusion
• Pas d’administration de béta-bloquant dans la
majorité des cas
Séquences (1)
• Séquence black-blood T1 (morphologique)
• Séquence pondérée T1 (TSE, sans ou avec suppression
de la graisse)
• 1 ou 2 plans (petit axe et 4 cavités)
• FOV: 320 mm
• 1 à 2 coupes pour le 4 cavités
• 1 à 4 coupes pour le petit axe
• Épaisseur de coupe: 16 mm
• Espacement de 1 mm (si plusieurs coupes)
• Matrice d’acquisition: 320
• Matrice de reconstruction: 512
Séquence sang noir en coupe petit axe
Séquences (2)
• Séquences ciné (bilan fonctionnel):
• Séquences B-TFE
• Au moins 3 plans (± coupes parasternales)
• FOV: 350 mm
• 2 coupes pour les cinés 4 cavités et 2 cavités long axe
• 8 coupes pour le petit axe
• Épaisseur de coupe: 8 mm
• Espacement de 1 mm
• Matrice d’acquisition: 192
• Matrice de reconstruction: 256
• En apnée coupe par coupe (apnées de 12 à 15 sec)
Séquence ciné 2 cavités long axe
Séquence ciné 4 cavités
Séquence ciné petit axe
Séquences (3)
• Séquence de perfusion:
• Séquence B-TFE
• FOV 350
• 4 coupes en petit axe
• Épaisseur de coupe: 10 mm
• Espacement de 10 mm
• Matrice d’acquisition: 128
• Matrice de reconstruction: 256
• Injection de 15 cc de chélates de gadolinium avec un
débit de 3 cc/sec à l’injecteur automatique
Séquences (4)
• Séquences de rehaussement tardif
• Contraste T1 (TFE)
• après repérage du Temps d’inversion (look-locker)
pour annuler le signal du myocarde
• FOV: 350 mm
• matrice d’acquisition: 256
• matrice de reconstruction: 256
• 15 à 20 coupes en fonction du plan en 2 apnées
• Les séquences avec saturation de
graisse (séquences ciné et de
rehaussement tardif) permettent:
• de limiter les artefacts de déplacement chimique
• d’appliquer de faibles bandes passantes
• de profiter de l’amélioration du rapport signal
sur bruit et de l’amélioration de la résolution
temporelle
Imagerie obtenue en routine
Cas 1
•
•
•
•
Patient âgé de 63 ans
Syndrome coronarien aigu
ST+, Troponine+
Coronarographie: lésions du tronc
commun et de l’IVA
Pas d’anomalie visualisée sur les séquences de perfusion
Rehaussement tardif franc, transmural antéro-septo-apical
infarctus antéro-septo-apical
Cas 2
• Patient de 45 ans
• Syndrome coronarien aigu
• ST- , Troponine+
Séquences ciné 4 cavités et 2 cavités
long axe
Séquence de rehaussement tardif dans les 3 plans
• Akinésie apicale sur les séquences ciné
• Rehaussement tardif, transmural,
antéro-septo-apical
Infarctus antéro-septo-apical
Cas 3
• Homme de 37 ans sans facteur de
risque cardiovasculaire
• Douleur thoracique atypique depuis 5
jours
• ST - , Troponine +
•
•
•
•
Prise de contraste sous épicardique
Diffuse
Sur les séquences tardives
Du myocarde ventriculaire gauche et du
septum interventriculaire
Myocardite aigue
• Le suivi à montré une restitution ad integrum
du myocarde ventriculaire gauche et du
septum
Cas 4
•
•
•
•
Patient de 35 ans
Malaises à répétition
Salves d’ESV à l’ECG
Masse intra-ventriculaire gauche à
l’échographie
3 plans ciné
•
•
•
•
Masse intraventriculaire gauche
Non raccordée à l’endocarde
Mobile sur les séquences ciné
Non rehaussée après injection
Thrombus intra-ventriculaire gauche
Cas 5
• Patient de 63 ans
• Bilan d’insuffisance cardiaque gauche
antécédent d’ischémie dans le territoire
inférieur
• Séquence de rehaussement tardif
• Déformation de la paroi inférieure du
VG
Anévrisme de la paroi inférieure du
ventricule gauche post-ischémique
AngioIRM coronaire (coronaire droite)
Quel protocole dans quel contexte
Syndrome coronarien aigu (1)
• Séquences ciné – 2 plans (2 cavités
petit axe, 4 cavités)
• Injection du produit de contraste
•À l’injecteur automatique avec séquences de perfusion
en cas de prise en charge précoce et forte suspicion d’ischémie
•Ou à la main sans réalisation de séquence de perfusion
• Séquence ciné long axe
• Séquence de viabilité avec étude du
rehaussement tardif
Syndrome coronarien aigu (2)
• Le post traitement est ensuite réalisé
pour calculer la fraction d’éjection
ventriculaire gauche
Myocardite (1)
• Séquences ciné – 2 plans (2 cavités
petit axe, 4 cavités)
• Injection du produit de contraste
•À l’injecteur automatique avec séquences de perfusion
en cas de prise en charge précoce et forte suspicion d’ischémie
•Ou à la main sans réalisation de séquence de perfusion
• Séquence ciné long axe et chambre
de chasse pulmonaire
• Séquence de viabilité avec étude du
rehaussement tardif
Myocardite (2)
• Le post traitement est ensuite réalisé
pour calculer les fractions d’éjection
ventriculaires gauche et droite
Recherche de DAVD et bilan
de mort subite récupérée (1)
• Séquences ciné – 2 plans (2 cavités petit
axes, 4 cavités)
• Séquences ciné long axe 2 cavités et chambre
de chasse pulmonaire
• Si doute sur des anomalies cinétiques du
ventricule droit ou de l’infundibulum
pulmonaire: séquence T1 sang noir sans puis
avec saturation de la graisse (rarement utile)
Recherche de DAVD et bilan
de mort subite récupérée (2)
• Dans certains cas, en cas de négativité du
bilan précédent:
•Injection manuelle de gadolinium
•Vélocimétrie sur les sigmoïdes pulmonaires
•Étude du rehaussement tardif
• Post-traitement avec calcul des fractions
d’éjection ventriculaires gauche et droite,
épaisseur du myocarde ventriculaire, mesure
du volume ventriculaire droit
Masse intra cavitaire
• 3 plans ciné
• Coupes adaptées au cas par cas en
fonction de l’orientation de la lésion
• Séquences T1 sans et avec injection de
produit de contraste
• Séquences sans et avec saturation de la
graisse en cas de tumeur à composante
graisseuse
Principaux artéfacts rencontrés
Difficultés de synchronisation avec
l’ECG
• Nécessité d’une préparation minutieuse de la
peau
• Vérification de la qualité de l’ECG avec
manipulateur à proximité du patient pour
modifier si besoin la position des électrodes
• Les impulsions de RF à haut champ semblent
plus à même de perturber la qualité du tracé
ECG
Artefacts de mouvements
Séquences ciné 4 cavités
Séquences ciné petit axe
Séquences ciné 4 cavités
• Les appareils à haut champ semblent
être très sensibles aux artéfacts de
mouvement. Un conditionnement du
patient et une information claire
concernant l’immobilité durant l’examen
sont indispensables pour la réalisation
d’examens de qualité.
Artefacts dus aux inhomogénéité de
champ Bo
• Se manifestent plus fréquemment et de
manière plus gênante à 3 T qu’à 1.5 T
• Bandes noires rectilignes ou arciformes
se projetant le plus souvent sur le
myocarde
• Peuvent entraîner des distorsions
géométriques importantes, et des
défauts de saturation de la graisse
Séquence de rehaussement tardif 2 cavités petit axe
Artefact du à des inhomogénéités de champ Bo (flèche blanche)
Corrigé par un changement de position de la boite de shimming
Séquences de rehaussement tardif.
L’interprétation du myocarde ventriculaire gauche antérieur
est génée par la présence d’une bande noire transversale,
conséquence d’une inhomogénéité de champ Bo
Bandes noires (flèches)
Artefact de repliement
Artefact non corrigé malgré une augmentation
de la FOV chez ce patient très corpulent (repliement)
Séquences sang noir très bruitées. Problème récurrent
compte tenu de la longueur des apnées.
conclusion
• Imagerie performante
• Amplification de certains artefacts en
comparaison avec les appareils 1.5 T
• Conditionnement du patient +++
• Correction des inhomogénéités de
champs
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