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recevoir volontairement du counselling. Les
professionnels de la santé infectés devraient
consulter un spécialiste des maladies
infectieuses, un hépatologue ou leur
médecin de famille au sujet de l’évaluation,
de la prise en charge et du traitement
médical. La prise en charge appropriée varie
en fonction du niveau de risque et de
l’existence d’une cure ou d’autres
traitements efficaces. Les responsables des
services de counselling doivent se tenir au
fait de l’évolution des connaissances sur les
risques d’exposition et de transmission. Le
médecin de famille doit consulter des
médecins spécialistes ou des experts en
santé publique pour obtenir de l’information
à jour au sujet des risques de transmission à
des patients et des déclarations obligatoires
imposées par la loi ou les règlements.
Dans les cas limités où il est justifié
d’empiéter sur les droits fondamentaux de la
personne, il faut satisfaire aussi aux
conditions suivantes :
- il faut empiéter le moins possible sur les
droits fondamentaux de la personne, y
compris, notamment, le droit à la vie privée;
- il faut faire tous les efforts raisonnables
pour accommoder les personnes afin
d’éviter que les mesures adoptées ne
deviennent un fardeau pour elles;
- s’il est impossible de parvenir à des
accommodements, il faut indemniser
équitablement les personnes pour lesquelles
les mesures adoptées constituent un fardeau.
Les médecins pratiquant des interventions
qui risquent de les exposer sont tenus par
l’éthique de connaître leur état sérologique
et de savoir s’ils peuvent exposer leurs
patients à un risque indu (article 1 du Code
de déontologie de l’AMC : Tenir compte
d’abord du mieux-être du patient [et] article
14 du Code de déontologie de l’AMC :
Prendre toutes les mesures raisonnables pour
éviter de causer un préjudice aux patients; si
le patient subit un préjudice, lui révéler).
Les patients ont le droit de connaître les
risques auxquels ils peuvent être exposés
dans le cadre de la prestation de services de
soins de santé (article 21 du Code de
déontologie de l’AMC : Fournir à vos
patients l’information dont ils ont besoin
pour prendre des décisions éclairées au sujet
de leurs soins de santé et répondre à leurs
questions au meilleur de vos compétences).
La norme régissant la divulgation doit
concorder avec la norme relative au
consentement éclairé, qui oblige à divulguer
les risques importants. Il est obligatoire de
divulguer le statut sérologique dans le cadre
de la discussion préalable au traitement
seulement si le risque pour le patient est
important pour la prise de décision.
Soutien et recyclage des professionnels de
la santé infectés
Il faut accorder aux travailleurs de la santé
infectés des accommodements nécessaires
jusqu’au point de contrainte excessive pour
l’employeur1. Les accommodements
appropriés dépendront des circonstances et
du niveau de risque pour les patients et les
autres travailleurs de la santé et peuvent
consister notamment à modifier la nature du
travail de l’intéressé et à réévaluer
périodiquement l’aptitude et le risque.
Si un médecin est classé comme employé,
les mesures habituelles de protection au
travail s’appliquent alors. Lorsqu’un
médecin est contractuel et n’est pas reconnu
comme employé mais doit modifier sa
pratique, l’organisation et les collègues du
médecin doivent permettre (jusqu’au point
de contrainte excessive) la modification du
champ d’exercice. Cet accommodement doit
se faire sans égard à la source d’infection. Il
faut dans la mesure du possible modifier les
règlements intérieurs de l’hôpital pour