Heidegger et l`idée d`une logique phénoménologique

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Heidegger et l’idée dune logique phénoménologique
Tome II
Belghith Aoun
25.24 636824
Belghith Aoun
Heidegger et lidée dune logique
phénoménologique
Tome II
Comment une logique de la «raison du monde» est-elle possible?
Heidegger et lidée dune logique
phénoménologique Belghith Aoun
Philosophie / Sociologie
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Avant-propos
I – L’instauration de la logique au cours de l’histoire de la philosophie
était toujours justifiée par la possibilité d’une référence ontologique (un
être bien déterminé) ou une référence rationnelle (une règle, un
principe…) ou par les deux à la fois.
La destruction du monde classique au cours de la philosophie
contemporaine, des références ontologiques et rationnelles, rendrait
automatiquement impossible l’instauration d’une logique, c’est-à-dire de la
rigueur dans notre discours et d’une valeur de vérité.
Nous prenons le recul de la logique à la fois comme progrès sur le
chemin de la pensée libre et comme embarras et chute au-delà d’une
pensée rigoureuse.
L’un des problèmes majeurs de l’actualité philosophique tient à
garder ensemble ces deux prédicats contradictoires pour la pensée : la
liberté et la rigueur, un rationalisme minimal qui s’étend à la mesure de
l’être sans devenir arbitraire.
L’objectif de la thèse est de prouver qu’on trouve chez Heidegger les
éléments d’une logique/d’un rationalisme qui ait, dans son ouverture à
l’être sous forme d’un penser, Denken, son propre objet encore possible, sa
propre nécessité dans les relations qu’elle/il établit et sa propre
compréhension de la vérité et de la fausseté, c’est-à-dire enfin sa propre
rigueur.
L’un des enjeux fondamentaux de cette recherche est de défendre
ceci que le destin langagier de la philosophie/de la logique ou la
philosophie du langage contemporaine, n’est pas la meilleure chose, ni la
seule à pouvoir réfléchir relativement à la logique aujourd’hui. Il se trouve
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encore une possibilité de faire revivre la Raison même plus puissamment.
Un autre enjeu consiste dans le fait de montrer que la querelle autour des
éléments « irrationnels » qui s’infiltrent dans la pensée post-moderne peut
être plus éclairée si on réussit à expliquer la portée phénoménologique de la
logique et vice versa. L’« irrationnel » fait justement partie de la logique
comme dimension phénoménologique et non mystique.
II – La présente recherche prend en charge de prouver que Heidegger
permet de repenser la logique de façon à ce qu’on peut :
traduire ce que nous croyons être seulement un discours
philosophique du penser, dicible, au mieux, poétiquement – le traduire en
une logique qui lui convient. Nous nous croyons généralement avec
Heidegger en train de faire de la poésie ou un quelconque discours
dépourvu de rapport à la logique lorsqu’on lit par exemple : « une parole
qui, selon son sens, est σημαντική, ne devient άποφαντική que parce que le
dé-couvrir, άληθεύειη ou bien le dissimuler, ψεύδεσθαι, est présent en
elle »1 ; « L’étant que nous rencontrons immédiatement, celui auquel nous
avons affaire, a la constitution ontologique de l’instrument (Zeug) »2 ; « la
phrase parle là où il n’y a pas de mots, dans l’intervalle qu’ils laissent et que
les doubles points désignent ».3 Nous procédons ici à un discours beaucoup
plus musical, poétique et herméneutique que logique et scientifique et nous
établissons une limite entre ces deux genres de discours. On ne voit pas
facilement comment introduire dans la logique le fait que « la parole, avant
d’être sens, est un découvrir ou un dissimuler », que « l’étant que nous
entendons n’est pas un objet là-devant, mais une série de renvois » et que
« les mots parlent là où ils ne sont pas, dans l’intervalle qu’ils laissent ».
Cependant, Heidegger lui-même montre sensiblement par analyse
phénoménologique que la proposition est un voir et un penser qui vont
ensemble, un voir de la chose même en tant que telle et un penser
dévoilant ; puis la proposition vise, quand elle se prononce, l’être lui-même
bien qu’elle exprime l’étant ; elle est enfin composée d’un dire explicite et
d’un non-dire qui est à son tour un dire, mais sans mots, obligatoirement
1 Platon: Le sophiste, trad., J.-F. Courtine, P. David, D. Pradelle, P. Quesne, Gallimard, 2001, p. 174.
2Les problèmes fondamentaux de la phénoménologie, trad., Jean-François Courtine, Gallimard, 1985,
p. 350.
3Qu’appelle-t-on penser ?, Trad., Aloys Becker et Gérard Granel, P.U.F., 1973, p. 177.
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dit pour que la proposition soit ce qu’elle est, à savoir une proposition.
mettre au clair la constitution phénoménologique de la logique et
du rationalisme modernes de façon à ce qu’on peut les concevoir dans une
nouvelle lumière et concevoir autrement le mystère de leur puissance.
proposer, grâce à la reformulation phénoménologique des éléments
logiques de base : la relation, l’objet et la négation, une réécriture
phénoménologique, à la manière de Heidegger, de la logique.
Compte tenu de ce qui a été avancé, il est possible :
de donner un autre éclairage à la question qui se pose toujours à la
suite du recul de la logique dans sa formulation connue jusqu’à la
philosophie moderne : comment comprendre que notre pensée
contemporaine se croit constamment avoir sa propre rigueur, qu’elle ne
cesse de prendre ses distances de l’arbitraire et du bavardage ? Une certaine
logique peut donc être ainsi pensée pour répondre à cette aporie.
de parler d’une version phénoménologique de la logique comparable
à celle dont on parle dans la philosophie du langage contemporaine et qui
peut même mettre en cause cette dernière, c’est-à-dire sa domination dans
les études logiques actuelles.
III – Prouvant sa valeur en réussissant largement à introduire la notion
de « situation » (sociale, psychique, mentale…) dans la formulation des
propositions et à dégager les présupposés pragmatiques du discours, la
version pragmatique contemporaine de la logique est devenue un modèle
pour tout discours sur la situation actuelle de la logique. Assez séduisant
pour sa réussite et pour le manque de concurrent aussi bien que pour un
voisinage remarquable avec les différents courants philosophiques
contemporains et pour ce que le langage a prouvé de valeur pour exprimer
l’être en l’absence des références logiques et ontologiques, le pragmatisme,
traduit dans le tournant linguistique de la philosophie, a même influencé
les grands lecteurs et philosophes pour assimiler à lui les plus grands
courants philosophiques actuels tel que la phénoménologie. Beaucoup de
penseurs ne voient dans la phénoménologie que le tournant
herméneutique pour l’assimiler au tournant linguistique dans la
philosophie du langage. On suppose, par ce fait même, que la
phénoménologie est dépourvue de possibilités propres pour la lecture de la
logique.
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