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viande. Une part croissante des professionnels sera amenée à exercer en tant que salariés de grandes structures
appartenant à l’un de ces deux domaines au détriment du commerce artisanal de proximité.
S’adapter aux nouvelles exigences de la clientèle.
Les consommateurs français s’orientent de manière accrue vers les morceaux de viande à cuisson rapide et les
plats prêts à consommer. Les bouchers-charcutiers sont progressivement contraints de s’adapter aux nouvelles
exigences du marché :
• Par la nature de leur approvisionnement : il tend parfois à se limiter aux morceaux arrières (pièces à
griller).
• Par les modalités de préparation et de conditionnement : ils sont amenés à transformer les parties
avant de la carcasse destinées normalement à la cuisson longue. Ils font également appel aux
nouveaux matériaux d’emballage recyclable, aux barquettes individuelles…
• Par l’élaboration croissante de leur gamme de produits : ils fabriquent et proposent désormais des
morceaux assaisonnés et prêts à cuire, des spécialités farcies ou cuisinées, des « formules repas ».
• Par la diversification de leurs savoir-faire et de leur activité vers celles de charcutier et de traiteur ou
vers de nouveaux marchés (crèches, cantines, hôpitaux, restaurants).
• Parallèlement, l’accent est mis sur la présentation, la vente, l’animation commerciale, l’innovation
culinaire. Le rôle de conseiller, des connaissances en nutrition et en cuisine deviennent des aspects
incontournables du métier.
Vers une amélioration des conditions de travail.
La branche tente avec l’aide de l’Assurance maladie de développer la prévention en matière d’usure et
d’accidents professionnels. Jusqu’en 2011 des contrats de prévention permettent le financement d’équipements,
d’aménagements de postes, de formations contribuant à une amélioration des conditions de travail dans le
métier. Cela concerne par exemples l’installation d’un réseau de rail aérien, l’achat de chariots de manutention ou
de matériels ergonomiques (tables de travail et bacs de plonge réglables en hauteur, mélangeur à cuve
basculante).
Des normes accrues de traçabilité.
Avec les crises sanitaires de ces dernières années (encéphalopathie spongiforme bovine, dioxine), la vigilance
sur l’origine des viandes et sur sa traçabilité fait désormais partie intégrante des pratiques des bouchers-
charcutiers. C’est une obligation réglementaire pour ces professionnels. C’est aussi devenu une nécessité
commerciale pour répondre aux attentes des consommateurs. Depuis 2002, elle se traduit par un étiquetage
obligatoire de chaque bovin (bœuf, veau) puis de sa viande et par un suivi rigoureux de son cheminement : lieux
de naissance, d’élevage, d’abattage, de transformation et de distribution. Depuis 2005, ces prescriptions
s’élargissent à l’ensemble des denrées alimentaires, aliments pour animaux et à leurs ingrédients. Dorénavant, le
responsable d’une boucherie-charcuterie devra s’assurer que tous les produits utilisés dans son entreprise
répondent aux exigences de la législation et de la sécurité alimentaires.
3 Evoluer
Je veux évoluer dans le métier ou dans le secteur professionnel
Créer ou reprendre une entreprise.
Après plusieurs années d’exercice en tant que salarié, un ouvrier expérimenté peut s’installer à son compte. La
création ou la reprise d’une entreprise artisanale nécessite toutefois un investissement financier conséquent.
L’équipement du laboratoire comme de l’espace de vente doit notamment être compatible avec les normes
d’hygiène en vigueur.
Un brevet professionnel ou un brevet de maîtrise (diplômes de niveau IV délivrés soit par l’Education nationale,
soit par les Chambres de métiers et d’artisanat) peuvent faciliter cette évolution. Ces diplômes donnent accès à
des postes de boucher hautement qualifié, capable d’assurer la direction d’un point de vente. Ils permettent
d’acquérir les compétences nécessaires en matière de gestion des stocks et des approvisionnements, d’hygiène,
de traçabilité, de sécurité du travail et d’encadrement du personnel. Ils intègrent également des notions sur la
rentabilité d’exploitation des carcasses (optimisation de la production, calcul des rendements et fixation des prix),
la dynamique de vente, l'environnement économique et commercial de l’entreprise.